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Du aïkido sur un tapis roulant, mes amours — Texte : Catherine Lapointe

Parfois des événements s’alignent pour mieux réfléchir, pour m

Parfois des événements s’alignent pour mieux réfléchir, pour mettre en pratique les incontournables de mon cours de philo de 1997. Monsieur Dufour serait sûrement fier de moi. Parce que c’est nécessaire. Parce qu’il faut cette réflexion. Pour moi. Pour mes filles. Pour nous. 

Sur mon mur, j’ai accroché avec de la gommette cheap des portraits de femmes de tous les horizons, d’époques lointaines ou de notre ère contemporaine. Frida Kahlo, Simone de Beauvoir, Joséphine Bacon, Amelia Earhart, Gabrielle Bouliane-Tremblay, Fifi Brindacier, Colombe Saint-Pierre, Vivian Maier, Joyce Echaquan, Rosa Park, Mariana Mazza, Gabrielle Roy et Mahsa Amini… Leur force m’appelle. Leur histoire me ramène à une puissance. Elles nous écoutent peut-être au souper, mes filles et moi. Parfois, je les regarde et je ne veux pas les décevoir. Ce qu’elles portent est immense. Ce qu’elles ont laissé pour plusieurs ne se limite pas à la trace, mais s’inscrit dans le mouvement. Comment honorer tout ça. Pas avec de la gommette qui colle pas certain. 

Et dans mon téléphone, à travers les notifications qui se multiplient, cette question à mille piasses. La place des femmes aujourd’hui. Une notification à l’index pour moi. Tinder, tu peux aller te rhabiller, mon coco. 

C’est dans le dialogue avec mes filles que j’essaie de comprendre. 

Mes femmes fortes de 10 et 12 ans, quelle est notre place ? Que retenez-vous du monde qui se fracture, se déchire, se recolle, crie ou abdique ? Que voulez-vous pour la suite du monde ? Que comprenez-vous des évidences et des possibles ? Qu’en ferez-vous ? Quelle place prenons-nous ou voulons-nous ? Nous ne sommes pas toutes assises dans le même bus. Partagerons-nous nos sièges de privilégiées avec les plus pockées ? J’espère que oui, les filles. Sinon, qu’est-ce que je vous aurai laissé… 

Parce que l’on peut faire comme les licornes qui glow in the dark et se dire que tout va bien pour les femmes, que l’on galope dans les prairies faciles de la modernité. On possède des laveuses maintenant… On peut aussi accrocher le débat avec nos griffes de ratel, l’animal le plus féroce selon Google, celui qui ne lâche pas ses proies. On peut se battre sans réfléchir, souhaiter la mort et boire des venins. 

Je me sens une équilibriste de la pensée pendant que je brasse mon chili en pleine heure de pointe des devoirs. La place. Les femmes. Aujourd’hui. 

Et vous mes filles, vous en pensez quoi ? Comparer les époques, les continents, est-ce que ça nous aidera à nous rassurer ? J’en doute. Bien évidemment, la route a été tapée par des pionnières aux talons affirmés, aux souliers piétinés. Je m’incline devant les luttes passées et présentes. On a avancé. Farah était tout de même aux commandes de Perseverance. Elle maîtrise ses stationnements en parallèle sur Mars, la belle génie. Mais l’actualité nous prouve tristement des reculs. On faisait parfois du surplace sur le tapis roulant de l’avancement des conditions des femmes, mais on a pris une méchante débarque collective quand la Cour suprême américaine a invalidé l’arrêt Roe c. Wade. Recul. Quand les femmes trans ont été exclues des compétitions féminines internationales. Recul pour certains. Justice pour d’autres. Quand une mère d’un bébé de 4 mois s’est vu interdire d’allaiter en public par une agente de sécurité. Recul. Et prises de conscience. Quand un agresseur sexuel a obtenu une absolution pour préserver sa carrière. Recul. Et impunité. Quand j’ai lu qu’il y avait eu 26 féminicides au Québec seulement en 2021. Recul. Tristesse. Et colère. 

Qu’allons-nous faire de cette colère, les filles ? Martine Delvaux parle des filles en feu dans Pompières et pyromanes. De la nécessité de leur colère, de leur résistance, de leur survie et de leur flamme.

« Je veux nous imaginer, jeunes filles et vieilles femmes, comme des revenantes futuristes debout et droites devant l’avenir. Je veux nous voir mélancoliques, anxieuses, furieuses, amoureuses, rabat-joie, désobéissantes et féministes, liées les unes aux autres et avançant d’un même pas avec l’énergie férocement créatrice du désespoir. Je veux penser, toi et moi, comme faisant partie d’une communauté dansante de lucioles qui se disent oui en clignotant dans la nuit. Parce qu’il faut continuer de résister. Parce qu’il faut, à tout prix, continuer à aimer. » (Martine Delvaux, Pompières et pyromanes, Montréal, Héliotrope, 2021.)

Et si cette colère était utilisée pour jogger, puis courir sur le grand tapis roulant ? De manière grandiose. En utilisant la beauté du collectif. On pourrait faire un aïkido en gang et utiliser la force du recul pour se donner un élan digne des acrobates du Cirque du Soleil. On pourrait faire revoler une partie de discrimination peut-être, de précarité, de violences faite encore aux femmes. Du moins s’arrêter pour dénoncer. On pourrait observer que c’est encore nécessaire d’accrocher à des bus de RTC des pubs pour sensibiliser la population à l’équité salariale entre les hommes et les femmes en 2022. Et puis que des filles de 17 ans s’inscrivent encore à des cours d’autodéfense pour se sentir en sécurité dans leur quartier le soir. Nécessaire ou désolant ? Lorrie Jean-Louis a écrit « être une femme est un programme à réviser constamment. » (Lorrie Jean-Louis, La femme cent couleurs, Montréal, Mémoire d’encrier, 2020.) 

Mes filles, mes amis, les gars, les hommes, je nous crois capables, présent.e.s, avisé.e.s et ardent.e.s. 

Laissez-moi glower un peu dans le noir dans cette journée en fin de course. Tout ce multitasking en repartageant une demande d’amie monoparentale pour se trouver une garderie pour qu’elle puisse retourner travailler, se mettre en action, apporter dans la matière ses mains et son cœur dans une école qui a tant besoin d’elle. L’humanité a besoin d’enseignement, de livres, de dextérité intellectuelle, de motricité lucide. Des antidotes au mansplaining, à la grossophobie, cissexisme (transphobie), misogynie, homophobie et sous-alimentation de l’ouverture d’esprit. Le téléjournal de 22 h sert pas assez de leçons, il faut croire. 

Il faut croire. 

Je m’interdis de consulter les autres notifications de mon téléphone. Des petits mensonges qui m’aspirent parfois dans leur illusion à la saveur de biais dans un emballage de bonbons qui pétillent. Ou de jus vert à la promesse de sauveur du monde dans une belle coupe dorée de ce que l’on attend d’une femme en canne ou d’une mère programmée. On se pète collectivement les palettes. On avale alors des pilules magiques en pensant que ça repousse, des dents d’adultes. 

Laissez-moi donc jeter un œil furtif admiratif aux femmes de mon mur de cuisine et de retrouver les deux miennes. Ne rien gaspiller du temps et de la force. J’ai le goût de faire du aïkido sur un tapis roulant pour elles. J’ai la volonté de bouleverser le monde avec mon cœur de rocker de mère ourse. J’ai l’élan de continuer de courir de petites révolutions même pieds nus s’il le faut. Avec humilité et vulnérabilité. Avec intelligence et détermination. Avec l’énergie des autres, l’équilibre est plus solide encore. Pour moi. Pour nous. Avec vous. Pour les filles qui ont une place sur un mur de cuisine, celles qui tiennent à bout de bras ou de gommette. Encore debout dans le marathon.

Catherine Lapointe

La fille du gym, elle ne te jugera JAMAIS ! Texte : Audrey Léger

Peu importe ton poids, ta force, ton cardio, elle sera toujours là derrière toi pour t’encourage

Peu importe ton poids, ta force, ton cardio, elle sera toujours là derrière toi pour t’encourager, te supporter, te motiver. Arrête de la juger autant. C’est ta première LIMITE. Et c’est toi qui la crées. Parce que tu la juges ouvertement depuis si longtemps, tu ne peux pas te mettre en action. Parce que tu as peur qu’on te juge inévitablement. Tu te mets toi-même des bâtons dans les roues.

La fille du gym, elle t’admire, parce qu’elle aussi, elle a trouvé ça difficile au début. Elle aussi elle jugeait… avant.

Ces filles qui s’entraînent, apprends à les connaître. Arrête de juger ce qui est différent de toi et de ton mode de vie. Arrête de les trouver « trop ci » ou « pas assez ça ». Arrête de dire « Ce n’est pas MON GENRE ! » avec autant de mépris.

La fille du gym, tu as besoin d’elle autant qu’elle a besoin de toi. Parce que dans une TEAM de filles, il n’y a plus rien d’impossible. Parce que les progrès arrivent tellement vite que tu ne pourras plus t’en passer. Parce que la fille du gym, c’est ta première SUPPORTER. Parce que plus c’est difficile, plus elle va t’aider et plus tu seras fière. N’oublie pas que ta première limite, c’est uniquement TOI ! Tu peux la franchir !

Audrey Léger

Audrey. sans. artifice IG

#gym #motivation #peptalk #strongerthanyouthink

 

Je ne sais pas comment je fais, mais je le fais – Texte : Kim Boisvert

La réceptionniste de ma chiro me racontait que son chien avait le cancer et qu’elle était inqui

La réceptionniste de ma chiro me racontait que son chien avait le cancer et qu’elle était inquiète tous les jours quand elle partait travailler puisqu’elle ne sait pas combien de temps il lui reste. Ce matin-là, elle était émue. Il lui avait paru fatigué, qu’elle m’avait dit.

J’étais là, le dos barré, les cernes au talon, et je l’écoutais avec bienveillance parler de la mort imminente de son « bébé » de onze ans. Elle racontait qu’elle devait cacher son traitement de chimiothérapie dans ses croquettes pour qu’il le mange. Un monologue émouvant rempli d’inquiétude. Je le sentais dans sa voix. Je le voyais dans ses yeux ; elle était morte d’inquiétude.

Je ne sais pas comment elle en est venue à me parler de sa bête poilue qui a le cancer du rectum. J’étais peut-être trop occupée à tenter de respirer sans bouger afin d’éviter la douleur de mon tour de rein. Puis elle a dit :

« Je sais pas comment les parents d’enfants malades font. »

Et je me suis entendue lui répondre : « On le sait pas non plus. »

Silence.

J’ai alors vu ses yeux plissés passer au-dessus de son paravent en Plexiglas COVID-proof. Des yeux saisis par des mots lourds, un brin coupables.

« Ma fille a la leucémie », que je lui dis.

Elle s’est excusée de me parler du cancer de son chien. Je l’ai rassurée. Elle a de la peine. Elle est inquiète. Son chien, c’est comme son bébé. Je suis humaine, je peux facilement faire preuve de compassion. On s’attache à nos bébés à poils !

Je comprends. Très bien.

Devant le manque de mots évident, elle a changé de sujet. Je l’ai laissée parler de la pluie et du beau temps, mais ma tête était ailleurs. Pourquoi changer de sujet ?

Pourquoi ne pas justement en parler. Ma fille a la leucémie. Comment je fais ? Aucune idée. Mais je le fais. J’avance, je dors sur les chaises d’hôpital et je pleure dans la salle de bain de l’unité d’oncologie. Quand elle a des ponctions lombaires, chaque fois, je maudis le ciel que ça ne soit pas arrivé à moi au lieu d’elle. Avoir un enfant malade, c’est vivre avec le sentiment continuel que la mort te guette. Même si ça va bien, même si c’est de bon augure. Parce qu’on sait jamais quand ça peut virer de bord. Elle n’avait pas le cancer et BANG, le lendemain elle l’avait. Alors on avance, on crie, on pleure, on rit et on célèbre. On apprend nos limites et on les dépasse. Pas par choix. Le choix, on l’a pas.

Je fais le tour de mes choix de vie et le compte est facile à faire. Elle a quatre ans, j’en ai trente-cinq. Mes choix douteux dépassent les siens, on va se le dire. Quand je vois ses petits yeux fatigués me demander quand on rentre à la maison, devoir lui dire que le traitement n’est pas encore fini, à cet instant, je ne sais pas comment je fais.

Mais je le fais.

Kim Boisvert

Te voilà grande, ma puce ! – Texte : Simplement Ghislaine

Ma petite biche d’amour, il y a trois mois, tu as vécu une grande

Ma petite biche d’amour, il y a trois mois, tu as vécu une grande étape dans ta vie. De la petite fille que tu étais, tu es entrée dans le monde de l’adolescence. Tu étais prête depuis longtemps, outillée, sachant très bien ce qui allait se passer « un jour », comprenant que c’était normal et que toutes les jeunes filles passaient tôt ou tard par ce chemin des règles menstruelles.

Puisque moi-même j’avais vécu cette étape très jeune et surtout en n’étant aucunement au courant que ça m’arriverait, je m’étais fait un point d’honneur que toi ma fille, tu le vivrais mieux que moi. Que tu serais prête. Alors tu l’étais ! C’est avec fierté, malgré ta petite crainte d’y être rendue à ton tour, que tu es revenue de l’école et qu’immédiatement après ton bonjour habituel, tu t’es exclamée sans détour : « Maman, ça y est, je saigne ! ».

Tu m’as dit avoir un peu pleuré à la salle de bain de l’école lorsque tu as vu tes vêtements tachés. Mais qu’après tu allais bien. Nous sommes allées ensemble nous assurer que matériellement et concrètement tout allait bien, puis nous avons eu un bon moment « entre filles » toutes les deux, collées en cuillère à jaser de cette étape. Tu m’as reposé toutes les questions qui te passaient par la tête et patiemment, je t’ai répondu, d’égale à égale.

Tu as pleuré le nez dans mon cou, de gros sanglots d’émotion pure. Je t’ai consolée avec tendresse te flattant les cheveux comme lorsque tu étais petite. Je t’ai expliqué que tes émotions étaient on ne peut plus normales, que parfois, maintenant, tu aurais peut-être des émotions incompréhensibles qui t’envahiraient lorsque ton cycle évoluerait. Sur un calendrier, nous avons noté en rouge la première lettre de ton prénom à la date de cette journée si spéciale de la vie féminine.

Depuis, à trois reprises tu as ajouté cette lettre mensuelle au calendrier, toute fière de constater que tu pourrais prévoir la bonne semaine. Aussi, que nous nous suivions, la mère et la fille vivant ce moment en même temps mois après mois.

Tu sais ma puce, depuis ce premier jour de règles, je t’ai vue changer. Je me suis demandé si c’était vraiment le cas ou si c’était ma propre perception de toi qui avait changé, mais force est d’admettre que tu as bel et bien pris en maturité ! C’est étonnant en fait, je ne me rappelle plus pour moi-même comment mes agissements, mes pensées avaient ou pas évolué à cette étape.

Tu as encore tes moments bien à toi, vacillant entre les gamineries et les attitudes de jeune femme en devenir. Ton corps a bien changé aussi, je vois la demoiselle que tu deviens. Certes, cela m’effraie un peu parfois, la vie est si dure avec la gent féminine par moment. Depuis ta naissance que je m’inquiète de ces faits pour toi. Mais je vois aussi que dans les prémisses de cette toute nouvelle maturité, tu affirmes ta personnalité, tes limites et surtout, pragmatique à tes heures, tu observes la vie et ses acteurs afin d’analyser et d’ajuster tes agissements et tes dires.

Tu taquines toujours autant tes frères, mais tu as développé aussi ce petit côté protecteur, encourageant et consolateur qui départage la gamine de l’adolescente que tu deviens. Je suis vraiment, tellement et réellement fière de toi ma puce, ma biche d’amour ! Je te regarde évoluer et j’entrevois la femme forte mais délicate, obstinée mais conciliante, spontanée mais patiente que tu seras. Je vois en toi ce prolongement de moi qui prend sa propre place, qui évolue sur sa propre route. Je te la souhaite douce et avec le moins d’embûches possible ma beauté. Sache que je serai toujours là pour toi, que ce soit pour se vernir mutuellement les ongles, pour pester contre un garçon en se goinfrant de crème glacée (au chocolat, je sais !), pour démystifier la vie ou même juste pour être silencieuses, l’une contre l’autre, partageant tout et rien simplement. Que ce soit pour rire, pour danser, pour essuyer tes larmes ou les encourager lorsque tu seras incapable de les assumer, je serai là, toujours. Aussi proche et aussi présente que la vie me le permettra et si celle-ci essaie de me mettre des bâtons dans les roues pour m’empêcher d’être à tes côtés, je me battrai de toute ma force pour enfoncer mes empreintes aux côtés des tiennes sur la plage de ta vie.

Je t’aime ma puce et je suis une maman comblée de t’avoir comme fille.

Simplement Ghislaine.

Lettre à ma fille

Ma fille, mon amour, mon joyau, sache que maman

Ma fille, mon amour, mon joyau, sache que maman t’aime depuis la première fois qu’elle t’a vue. Tu es tout pour moi. Ma raison de vivre, ma fierté, mon phare… C’est pourquoi je te souhaite toutes ces choses, plus belles les unes que les autres.

Ma fille, je te souhaite de t’aimer et de t’apprécier pour ce que tu es. Ne te laisse pas influencer par qui que ce soit et bats-toi pour toi. Prends-soin de toi et aime-toi. Vois-toi comme je te vois, si forte, si belle et si intelligente. Tu as l’avenir devant toi. Ne te laisse pas dévaloriser et surtout, ne laisse personne avoir raison de toi. Crois en tes capacités et sache que je serai présente pour te les rappeler.

Ma fille, je te souhaite d’apprendre de tes erreurs. La vie est remplie d’épreuves, tu l’apprendras en grandissant, mais sache que nous en sortons toujours plus forts. Ne baisse jamais les bras. Après chaque tempête, tu finiras par voir les rayons du soleil surgir. Rien n’est éternel, toute chose a une fin, autant les bonnes que les mauvaises, ne l’oublie jamais. Ne laisse rien effacer ton sourire de façon permanente.

Ma fille, je te souhaite d’aimer. De vivre ce sentiment qui est l’un des plus beaux qui existent. De te permettre d’avoir confiance en quelqu’un et de pouvoir compter sur lui. De vivre et de grandir avec lui, et d’apprendre l’un de l’autre. Laisse la chance à ton cœur d’y laisser entrer une personne de confiance et profite de chaque moment.

Ma fille, je te souhaite des moments de folies. Ils sont essentiels. La vie est souvent trop sérieuse. Ris d’un rien, chante à tue-tête dans la douche ou danse sur ton morceau préféré en passant le balai. Ne suis pas toutes les règles, enfreints-en en quelques-unes sans impact majeur. Sors de la routine du quotidien. Pars sur un coup de tête quelque part pendant une fin de semaine ou en voyage à l’étranger.

Ma fille, quels qu’ils soient, je te souhaite de réaliser tes rêves. Crois en eux. Fais tout en ton pouvoir pour qu’ils deviennent réalité. Ils sont une de tes raisons de vivre. Je ferai tout ce que je pourrai pour te permettre d’y arriver, peu importe si je suis d’accord ou non avec ton choix. Je ne te jugerai jamais. Je t’épaulerai du mieux que je le peux.

Sur ce, merci de m’avoir choisie comme maman. Merci de rendre mes journées maussades plus lumineuses. Sache que je serai toujours là pour toi, dans les moments les plus pénibles de ta vie comme dans les plus beaux. Je ne t’abandonnerai jamais, ma puce.

 

Cynthia Bourget

L’injustice d’être une fille

Élever des filles en 2020, c’est… comment dire? Stressant! Oui, oui, j

Élever des filles en 2020, c’est… comment dire? Stressant! Oui, oui, j’avoue, je trouve ça angoissant. L’accès à l’information de toutes sortes, la facilité de communication et les médias sociaux sont très souvent utiles dans nos vies. Mais quand on élève des ados, ça rend parfois la tâche plus difficile.

J’ai souvenir d’un moment précis qui s’est déroulé il y a plusieurs années. J’étais une belle jeune ado de quinze ans qui se promenait sur le camping en maillot de bain. Banal, jusqu’à ce que mon père me demande de m’habiller. Sur le coup, j’étais en colère. Tout le monde pouvait se promener en bikini sauf moi. Injustice! 

Avec mes yeux d’adulte, je comprends. Il me protégeait de la gang de gars en moto qui étaient venus camper chez le voisin. Ils me regardaient intensément, ce qui énervait mon père. Cependant, si les gars ne venaient pas me parler, ça finissait là. Mais aujourd’hui, ce serait plus compliqué.

En 2020, c’est facile de trouver quelqu’un. Alors, la même situation serait bien différente. La gang de gars aurait pu me localiser sur Snapchat, me trouver sur Instagram ou m’envoyer un message avec Messenger. Facile! Donc, comme parents, nous devons outiller nos filles pour qu’elles puissent se protéger, pour qu’elles ne soient pas naïves, pour qu’elles apprennent à se méfier.

Mais pourquoi avons-nous besoin de nous protéger? Pourquoi, comme femme, j’ai dû apprendre à m’habiller pour ne pas attirer les mains baladeuses? Pourquoi j’ai appris à éviter les situations qui pourraient me mettre dans l’embarras? Pourquoi je me méfie des inconnus qui me parlent?

La réponse est simple : mon père avait raison. Il y a des gens qui ont de mauvaises intentions et la naïveté est souvent mauvaise conseillère. Les statistiques parlent d’elles-mêmes.  

Pour mes deux belles ados que j’élève aujourd’hui, je fais un vœu : je souhaite qu’elles puissent s’épanouir et vivre leur vie, sans avoir besoin de se protéger, en étant libres. Que toutes les dénonciations qui ont lieu en ce moment amènent un questionnement et des changements de mentalité.

Un jour, j’espère, les jeunes filles pourront se promener en maillot en ne se protégeant que du soleil.

Nancy Pedneault

À tous ceux qui me souhaitent d’avoir enfin un garçon

J’ai déjà eu la chance et le bonheur de mettre trois enfants au

J’ai déjà eu la chance et le bonheur de mettre trois enfants au monde. Trois êtres humains exceptionnels que j’aime de tout mon cœur. Et ces petits humains se sont avérés être des filles. Trois filles. Et maintenant que je suis à nouveau (et pour la toute dernière fois) enceinte, je ne peux que réagir à une phrase que j’entends déjà tous les jours de ma grossesse : « Je te souhaite tellement d’avoir un petit garçon! ».

Évidemment, si vous avez deux, trois, quatre garçons, ce texte s’applique tout autant à votre situation. LA situation où tu te trouves quand tu n’as mis au monde que des enfants du même sexe.

Je ressens une terrible envie aujourd’hui de crier ma frustration face à ce souhait. Oui, j’ai eu trois filles. J’ai surtout eu trois enfants. Trois enfants que j’élève de façon identique, parce que je les élève selon mes valeurs et non pas selon leur sexe.

Mes enfants font beaucoup de tâches à la maison. Elles ont entre quatre et neuf ans. Elles lavent les toilettes, passent la balayeuse, rangent leur chambre tous les jours, etc. Et on me dit souvent que je suis chanceuse d’avoir eu des filles pour m’aider! Ça me fâche… parce que ce n’est pas leur appareil sexuel féminin qui fait le ménage, ce sont leurs bras. Et à ce que je sache, les garçons aussi, ils en ont, des bras. Donc, tous les deux peuvent faire le ménage. Et si j’avais eu trois garçons, ils auraient accompli tout autant de tâches dans la maison, pour la simple et bonne raison qu’ils y vivent et que je dois les éduquer, et non pas ramasser derrière eux. Je suis un modèle éducatif, pas une femme de ménage.

On me dit que je suis chanceuse d’avoir des filles, de les coiffer, de leur mettre des petites robes et de peindre des chambres en rose… Ho quels beaux clichés! En passant, ma deuxième fille a tout un caractère et elle en déplace de l’air! Sa chambre est toute bleue, parce qu’elle l’a décidé. Elle déteste le rose et ne veut pas porter de robe, parce qu’elle l’a décidé. Elle se coiffe seule le matin depuis qu’elle a quatre ans, parce qu’elle l’a décidé. J’ai mis au monde des humains qui font leurs propres choix et prennent leurs propres décisions. Garçons ou filles, je n’ai pas à décider pour eux ni à influencer les humains qu’ils deviendront.

On me dit souvent que ma famille serait complète avec un garçon. Cette phrase me fait frissonner… Comme si ma famille avait moins de valeur puisque je n’ai eu que des filles… Comme si j’avais besoin de changer la couche d’un petit garçon pour pouvoir devenir une mère complète et épanouie… Je sais bien que tous ces commentaires, qu’ils viennent de gens près de nous ou des madames-de-l’épicerie, ne sont jamais formulés avec de mauvaises intentions… mais honnêtement, on pourrait s’en passer.

Une partie de moi a même peur d’avoir un garçon… parce que, jusqu’à ma mort, je devrais entendre la phrase : « Booon! Enfin la famille est finie! Tu l’as eu ton garçon! ». Les mères de famille nombreuse me comprennent sûrement ici… Je rectifie déjà la situation : ma famille est finie parce que mon mari est vasectomisé. Ma famille est finie parce qu’on est comblés de bonheur. Ma famille est finie parce qu’on en a plein les bras aussi. Ma famille est finie parce qu’on en a toujours voulu quatre… et ce, peu importe le sexe de mon bébé à naître.

Cette semaine, c’est le jour J. Lors de l’échographie, dès qu’on fera la rencontre de ce petit être sur l’écran, on sera déjà sous le charme. On demandera si son cœur bat bien, s’il a tous ses membres, s’il est en santé, si tout va bien… parce ça, c’est vraiment le plus important de cette échographie. Pour avoir vécu un deuil terrible, je vous confirme que la santé est tout ce qui compte au fond. Et finalement, on demandera à savoir le sexe. Parce qu’on a envie de se préparer à son arrivée. Parce que l’accouchement est déjà la chose la plus surprenante et imprévisible dans la vie. Je n’ai pas besoin d’une surprise de sexe en plus…

Et si on m’annonce que j’ai une fille, je serai la plus heureuse des mamans.

Et si on m’annonce que j’ai un garçon, je serai la plus heureuse des mamans.

Ce bébé, on l’aime tous déjà. Ses sœurs ont tellement hâte de le rencontrer. Et elles aussi, tout ce qu’elles veulent, c’est un bébé en santé. Un bébé de plus à aimer. Parce que jamais le sexe de mon bébé ne changera ma façon de l’élever.

Joanie Fournier

 

Femme en devenir

Belle adolescente, femme en devenir…

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Belle adolescente, femme en devenir…

Ces derniers temps, plusieurs discussions concernant les réseaux sociaux m’ont interpellée. On parle entre autres de l’impact qu’ils ont sur les adolescents et ce débat‑là, chaque fois, me ramène à toi.

Tu es née fille, femme en devenir. Tu ne le sais peut-être pas encore, mais tu vas marcher dans les traces de grandes dames, des femmes qui ont changé à jamais notre histoire. Le chemin parcouru est immense, et pourtant, nous sommes loin d’être à destination.

Ce qui me préoccupe, ce sont les conditions dans lesquelles tu vas devenir femme. Les réseaux sociaux font maintenant partie intégrante de notre quotidien, c’est un fait. Bien que les médias sociaux soient distrayants, les études et les statistiques commencent à parler et le portrait n’est pas joli. Pour avoir marché dans tes traces, je sais que l’adolescence est une période difficile et complexe, alors je m’inquiète réellement pour toi.

Comme j’aimerais te rassurer et te dire qu’on passe toutes par là, qu’on s’en sort toutes indemnes, mais ce n’est pas le cas. C’est malheureusement une roue qui tourne puisque beaucoup d’entre nous sont tombées à un moment ou l’autre de notre adolescence. La pression sur les femmes a toujours été grande à différents niveaux. Semblerait que les réseaux sociaux sont rendus un fardeau silencieux sur tes épaules et que les troubles alimentaires, la dépression, l’anxiété, les problèmes d’estime et une liste infiniment plus longue en sont quelques impacts. Comme je suis l’une des tiennes, j’ai envie de te dire…

Nous sommes toutes différentes et cela va de même pour nos besoins et nos valeurs. Tu vas te remettre en doute, te questionner, te laisser influencer au cours de ta vie d’adolescente et c’est normal. Cela dit, souviens‑toi toujours que la route qu’emprunte ta consœur n’est pas nécessairement tienne. Il pourrait t’arriver de dévier de ton chemin pour suivre celui d’une autre. Même s’il te semble plus intéressant pendant un moment, être à côté de ton chemin, sans te soucier de ton confort, pourrait t’user et te blesser.

Il n’y a pas qu’un modèle à idéaliser, même si on peut croire le contraire. Les réseaux sociaux mettent de l’avant quelques modèles de femmes plus populaires. Ne fais juste pas l’erreur de croire que ça se limite à ça. Tu n’es pas obligée de devenir l’une d’elles pour être inspirante, sauf si tel est ton désir. Inspire et va toucher les gens de la seule façon qui compte : la tienne. Du fond du cœur, je te souhaite de toujours avoir conscience de ta beauté, de ta valeur et de l’importance que tu as.

Le monde virtuel, c’est bien souvent de la poudre aux yeux et il faut s’en méfier. Toi, tu es bien réelle et tu dois t’écouter. Le nombre de likes ne détermine pas combien tu es jolie ou intéressante, et le nombre de followers ne détermine pas ton importance ni les gens qui t’aiment vraiment.

Alors s’il te plaît, ne laisse pas ce monde t’enlever ton étincelle.

Marilyne Lepage

 

L’écho qui fait peur

Sur l’image bicolore, un être à l’identité indéfinie. Un pet

Sur l’image bicolore, un être à l’identité indéfinie. Un petit cœur en formation qui clignote. Je t’ai tellement rêvé, et te voici qui grandit en moi! Mon bébé, mon fœtus! Deux bras, deux jambes, une belle tête ronde, un cerveau qui a déjà commencé à apprendre la vie intra-utérine. Tout y est! La joie intense de mes premiers pas dans la maternité dessinée en noir et blanc sur un écran.

Mais j’ai peur de ce que cette échographie pourrait révéler. Certaines mamans et certains papas ont peur d’un chromosome ou du nombre d’embryons. Moi, mon bébé, j’ai peur que tu sois un garçon. Oser le dire m’horrifie et me soulage. J’adorerais que tu sois un petit bonhomme, te bercer, jouer avec toi, te bécoter et te chatouiller, t’amener à ta première journée d’école… comme je le ferais avec une petite fille!

Mais j’ai peur, parce que tu es mon premier bébé. J’ai peur que le premier enfant que je mettrai au monde soit un garçon. J’ai peur parce que moi, j’ai grandi avec un garçon plus vieux. Un frère qui n’a pas pris soin de moi de la bonne façon. Qui m’a aimée (ouin…) comme il n’aurait pas dû. Donc aujourd’hui, je suis étendue sur une table d’échographie et mon immense joie est teintée par ma peur de voir un petit bout qui dépasse entre tes jambes.

Je n’ai pas peur de ne pas t’aimer, je sais que je saurai, sans aucune retenue. J’ai peur d’avoir peur. Si tu es un petit garçon qui deviendra grand, j’ai peur de ne pas être capable de prendre le risque de redevenir enceinte et que ce soit une fille. J’aurais peur de te faire une petite sœur. J’aurais peur que cette petite fille devienne la petite sœur que j’ai été. J’aurais peur que tu deviennes le grand frère que j’ai subi.

Ma peur n’a rien à voir avec toi. Ça n’a même rien à voir avec le fait que tu aurais un pénis et des testicules : plein de garçons et d’hommes en ont et sont tout à fait gentils avec toutes les filles et les femmes qui les entourent. Ton sexe ne définira pas ce que tu feras avec. Mais s’il était masculin, il réveillerait en moi de mauvais souvenirs et des craintes de ne pas pouvoir protéger mes autres enfants, si j’en avais.

Mon bébé, mon fœtus, je te fais une promesse : peu importe ce que l’échographie montrera, je t’aimerai de tout mon cœur. Toi, ton papa et moi, on prendra les décisions une à la fois, et jamais je ne te ferai sentir que tu dois porter le poids de nos choix concernant des petits frères ou des petites sœurs à venir. Mais d’abord, je prendrai le temps de t’aimer et de te connaître pour tout ce que tu es. Et ma petite voix de maman me dit que tu me donneras la force de croire que ton histoire ne sera pas un écho de la mienne.

 

Eva Staire

Sois une grande dame!

« Sois une grande dame », qu’on m’avait dit.

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« Sois une grande dame », qu’on m’avait dit.

Tu ne le sais pas encore ma belle enfant, mais comme tu es de sexe féminin, tu auras beaucoup de pression dans cette société. On exigera beaucoup de toi, de ton rôle, de ton sexe, de ton image. Bref, on exigera la perfection ou presque !

Tu entendras des phrases qui suivront ton parcours de petite fille à femme de demain, mais je t’en supplie, ne les écoute pas…

« Sois belle et tais-toi », qu’on m’avait dit !

On m’a également répété à maintes reprises : « Il faut souffrir pour être belle »…

Sache que tu as le droit de te sentir belle ma chérie, peu importe ton physique.

La souffrance n’y changera rien…

Je veux te faire comprendre quelque chose d’important.

La société est hypocrite et elle te le démontrera en valorisant les belles et intelligentes personnes, mais tout en les rabaissant en même temps.

Elle te dira de te maquiller, de cacher tes imperfections, de te raser, de rallonger tes cils, de gonfler tes seins ou d’en enlever, d’être bronzée, poudrée, de teindre tes cheveux, de les faire allonger, d’être mince, souriante. Et pour finir, elle te dira d’être NATURELLE !

Un petit conseil : ne l’écoute pas, car elle n’a pas d’affaire à te définir.

Au premier instant, les gens remarqueront ta beauté et ensuite, ils découvriront ton intelligence. Celle-ci sera scrutée pour être comparée à celle d’un homme, et tu devras malheureusement te prouver.

Beaucoup ont tendance à rabaisser ceux qui possèdent ce que tous désirent intérieurement. Tout le monde recherche la beauté, tout le monde veut être intelligent, tout le monde veut avoir la belle vie, mais plusieurs dénigreront ceux qui semblent les posséder.

Aussi, sur les réseaux sociaux, beaucoup de gens te sembleront tellement heureux et parfaits et qui semblent vivre une vie de rêve, mais pourtant, une vie ne se vit pas à travers le téléphone. La vie rêvée se vit à travers le regard que tu porteras sur toi.

Tu te compareras pour voir si tu as quelque chose de plus.

Ce que tu peux avoir de plus, c’est de t’aimer réellement et de ne pas faire semblant.

Assure-toi de t’aimer !

T’aimer suffisamment afin :

  • d’oser partager tes idées, tes opinions et tes émotions ;
  • d’oser utiliser ton intelligence pour faire le bien ;
  • d’oser laisser ta marque ;
  • d’oser utiliser ta personnalité et ton caractère pour faire avancer les choses ;
  • d’oser écouter ton cœur, tes intuitions ;
  • d’oser t’accepter telle que tu es, avec ton corps parfait, imparfait !

Regarde ce qui est beau à l’intérieur de toi et utilise ta beauté intelligemment.

Peu importe les traits que tu possédais à ta naissance, tu deviendras belle lorsque tu seras bien avec toi-même. Tu seras tellement :

BELLE, lorsque tu souriras !

BELLE, lorsque tu seras confortable dans tous les styles de vêtements !

BELLE, lorsque tu sortiras sans maquillage !

BELLE, lorsque tu seras fière d’aider les autres sans rien demander en retour !

BELLE, lorsque tes gestes accompagneront tes paroles !

BELLE, lorsque tu feras le bien autour de toi !

BELLE, lorsque tu t’accepteras !

Et sans aucun doute, par cet amour que tu te porteras, tu seras BELLE à l’intérieur comme à l’extérieur, car tu deviendras fière d’être toi, une femme unique, tout simplement !

Maman te dit :

« Ma petite fille adorée, devenir une grande dame, c’est accepter de grandir dans le corps et dans la tête de la femme qui te convient, à toi. Pas à la société. Sois libre. Sois belle. Sois intelligente. Sois épanouie. Sois remplie de rêves. Corresponds à ce que TU veux devenir : une grande dame “HEUREUSE et ÉPANOUIE” pour toi et pas pour les autres.

Toi aussi, le jour viendra où l’on t’entendra dire : “‘Sois une grande dame’, qu’elle m’avait dit !” »

                                                                                   Maman gonflée

Ta maman en version plus heureuse

Les fins d’années et les débuts de nouvelles années sont des mo

Les fins d’années et les débuts de nouvelles années sont des moments propices pour faire le point, faire le bilan et travailler sur nos aspirations pour la nouvelle année. Comme maman, je prends toujours un moment vers la mi-janvier pour voir où j’en suis dans mon rôle de mère. Pourquoi la mi-janvier, me direz-vous ? C’est simple, j’ai commencé à sentir ma fille dans mon ventre en janvier alors qu’elle est venue au monde en juin.

Suis-je la meilleure mère du monde ? Ah ça, c’est difficile à dire. Je sais, ma fille, que dans ton cœur, je suis la mère la plus hot du monde… sauf quand je te dis non. Là, je suis évidemment super poche.

Je vous livre donc une partie de ma réflexion comme si j’avais ma fille devant moi et que je lui lisais le texte.

Chère Élya,

La dernière année fut remplie de montagnes russes pour maman. J’ai vécu une profonde remise en question et je serais menteuse de dire que cela n’a pas eu de répercussions sur toi. J’ai été plus souvent triste, plus souvent dans ma tête, plus impatiente, plus stressée et j’en passe. Cependant, j’ai essayé tant bien que mal de me trouver des moments pour laisser le reste de côté et ne m’occuper que de toi. Les deux semaines que nous avons passées ensemble pendant l’été furent un des moments où j’ai été le plus présente pour toi. J’étais remplie de bonheur d’être avec toi.

Cet automne, avec le recul, je constate que c’était tout sauf drôle. J’étais là mais je n’étais pas là. Mon corps y était mais mon cœur non. J’avais mal, ma grande. Je vivais une grande remise en question. J’avais besoin de m’ouvrir sur des projets autres que ce qui tourne autour de la vie familiale, non pas parce que je ne t’aime pas, mais mon intérieur en avait besoin.

Une occasion s’est présentée en novembre ; en moins de deux, j’ai sauté dessus et ma carrière a pris un virage à 180. Est-ce mal de vouloir se réaliser sur d’autres fronts que seulement à la maison et avec la famille ? J’ai longtemps cru que oui, mais plus tu vieillis, plus tu prends ton indépendance. Mon rôle de mère se transforme avec les années. J’ai compris que oui, je pouvais avoir de l’ambition pour ma carrière. Je veux que tu comprennes là, ici et maintenant, que c’est bon d’avoir de l’ambition et que tu te dois ce respect pour toi-même.

Cependant, cela amène des changements importants dans la routine. Encore là, la vie s’est chargée de nous donner un coup de pouce pour nous aider à comprendre. Il y a quelques jours, l’école était fermée à cause du verglas. J’ai dû t’amener au travail. Je sais que tu as saisi que maman avait des responsabilités.

Depuis que tu es venue, parce que tu as vu, ta compréhension de notre nouvelle routine est tout autre. C’est vrai que parfois, tu passes plus de temps au service de garde de l’école qu’avant. Il y a quelques années, j’en aurais été incapable, mais maintenant, ça fait partie de notre réalité. Ce n’est pas toujours facile, j’en conviens, mais il reste une chose : une maman heureuse, c’est une famille heureuse. Merci à toi, ma belle fille, d’être qui tu es. Nous avons un lien qui est unique autant pour toi que pour moi.

Evelyne Blanchette