Archives mai 2019

Le risque chez les enfants… ou comment entourer nos enfants de papier bulle

J’avoue, j’ai fait partie de la gang! Celle qui met un petit 

J’avoue, j’ai fait partie de la gang! Celle qui met un petit Robocop sur son vélo tellement il est protégé. Je ne parle pas de l’essentiel, le casque. Mais bien de tout ce que l’on a ajouté avec le temps, les protège-coudes, genoux, poignets et compagnie. Nous, parents, n’avons jamais été aussi protecteurs de nos enfants. On veut leur éviter toutes les blessures, tous les échecs, tous les pleurs. On veut les protéger de tout.

Je me souviens, lorsque j’ai appris à faire du vélo à deux roues. Mon père, a enlevé les petites roues, a mis mon vélo direct dans la rue, a couru derrière moi genre deux secondes et demie. C’est là qu’il m’a dit : « Regarde en avant, pis pédale parce que sinon tu vas tomber ». Naturellement, je suis tombée, j’ai eu le genou écorché, mais j’ai survécu. Et la fois d’après, j’ai pédalé et regardé en avant.

Et après, on s’étonne que nos enfants ne jouent plus dehors. On s’étonne que leur tablette soit devenue si importante. On leur a enlevé tout le plaisir, en voulant les protéger.

Pourtant, la prise de risques est saine pour nos enfants. Nos enfants sont intelligents, ils ne veulent pas se faire mal. En les laissant prendre des risques, on leur enseigne à écouter leur sixième sens. Ils ne se lanceront pas dans une aventure sans être capables de la réaliser.

Ils apprendront de leurs expériences passées. Ils s’en serviront pour réaliser des mouvements plus complexes. Ils auront créé dans leur cerveau des connexions qui leur serviront. Leur cerveau et leur corps deviendront plus compétents pour relever de nouveaux défis à la hauteur de leurs compétences.

C’est dans la prise de risques qu’ils apprendront à tester leurs limites, qu’ils apprendront à connaître leurs capacités et à développer leur confiance.

Pour un enfant, le risque égale défi que l’enfant, si on le laisse faire, choisira de relever ou non.

Laissons nos enfants jouer librement. Ils inventeront, choisiront et organiseront leur jeu à leur façon. Ils apprendront à se connaître en choisissant à quoi et avec qui ils jouent. Ils seront plus actifs.

Étouffons la mère poule en nous, prête à crier « NON! », « Tu vas te faire mal », « Ne grimpe pas là », « C’est trop haut pour sauter! ».

Oui, il y aura sûrement des bleus, du sang, des pleurs, mais aussi tellement d’apprentissages qui serviront à nos enfants dans le futur.

Laissons-les partir à l’aventure!

On s’en est tous sortis vivant après tout!

Mélanie Paradis

 

Cours Forrest, cours!

C’est enfin le printemps…

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C’est enfin le printemps…

Le signal pour ceux qui veulent renouer avec l’activité physique. Le retour massif des coureurs. De tout acabit. De tout style. Chacun à son rythme. Chacun ses motivations. Surtout quand le soleil est là.

Très peu semblent apprécier pleinement l’instant présent.

Je les vois. Je les croise. Je les salue. Parfois sans réponse. Pour ceux qui m’ignorent, c’est un code de coureurs. Comme les motocyclistes. Une sorte de respect. Quand on sait ce qui est demandé. À notre corps, mais surtout à notre esprit. La lutte constante contre toutes les raisons de ne pas sortir. Mañana, comme on dit dans le sud.

Dans ma banlieue, ça reste une activité essentiellement solitaire. Parfois, quelques couples s’y risquent. Un autre bon test. Comme ce premier voyage à deux. Comme avoir des enfants ensemble. Ça me fait sourire. Je m’imagine tout le non-dit. Exprimé si clairement par l’attitude.

Moi, c’est aussi une amoureuse qui m’a initié. Je la revois. M’attendre au sommet d’une côte abrupte dans le Vieux. Tout en sourire. Fraîche comme une rose. Elle avait touché juste. En plein dans mon orgueil. Ça ne m’a pas pris beaucoup de temps pour la rattraper.

Puis, la vie de parent. Où on se laisse aller…

Comme la majorité, j’ai pris des kilos. Je suis resté actif, mais toutes les excuses étaient valables pour ne pas user les runnings. Le poids des années s’est fait voir. Surtout sur les photos familiales à la plage. Le gros bébé dodu n’était pas que la descendance. Je me réconfortais auprès de mes amis. Qui vivaient la même réalité de père. Quand on se compare.

Puis, le déclic. Forcé. Ce cancer qui allait tuer celle que j’aime. Qui ferait de moi l’unique responsable de nos enfants. Ce stress de me voir, ensuite, victime d’une attaque cardiaque. La réalité de ceux qui adoptent la forme du muffin. Nos enfants qui seraient orphelins. Si je ne faisais rien.

Ça, c’est ma motivation de base.

Ceux qui courent savent tout ce que ça procure. Bien au-delà. Quand notre corps nous dit merci. Quand on est dans la zone. Lorsque seuls les premiers 100 mètres sont exigeants. Que le pilote automatique fait rapidement le reste. Les kilomètres s’enfilent. La cadence suivie au pas. Technologie oblige. On songe même au marathon.

J’ai une compagne, la musique. Une liste de lecture consacrée. Avec quelques pièces de rock pesant. Ozzy! Il ne pensait sans doute pas à cet usage en chantant. Des Colocs. Du vieil Aznavour. Quelques chansons récentes. On m’a conseillé d’écouter plutôt le son de mes enjambées. De courir léger.

Trop difficile.

Évidemment, j’ai parfois des douleurs. Un genou droit récalcitrant. Comme si la vis était toujours trop serrée. Un rappel qu’on n’a rien, sans rien. Mais ça va beaucoup mieux cette année. J’ai au moins suivi l’autre conseil. Augmenter la cadence. Merci à la technologie.

Merci aussi à tous ces vêtements techniques. À mes souliers qui semblent faire tout le travail, même au repos. J’étais jadis du type Rocky. Du gros coton et un look négligé. Mon conseil du jour, ne passez pas à côté. Le gros coton, c’est pour ceux qui sont sur leur divan. Avec comme seule motivation de finir… la rangée de biscuits.

Allez, mañana est arrivé…

michel

 

Locataire indésirable !

Le préc

Le précédent était plus convenable…

Mignon, même. Avec sa veste en fourrure rayée. Nous ne le croisions presque jamais. Tout au plus, nous l’avons aperçu à quelques reprises l’hiver dernier. Par la fenêtre. Seules des traces dans la neige pouvaient nous indiquer toutes ses activités.

Un petit ami à côtoyer – permettez-moi le calembour.

Il avait pris le demi‑sous‑sol. Non meublé, non chauffé. Pour lui, un loft immense. Devant la maison, sous le porche d’entrée. Je me demandais uniquement s’il résisterait longtemps aux matous du voisinage. Ces matamores qui fréquentent occasionnellement mon terrain.

Puis, il a été porté disparu.

Ce printemps, le logement est de nouveau convoité. Il faut dire que nous sommes dans un beau secteur. Même si le transport en commun est limité. Sans doute qu’ils sont plus casaniers que nous. Se satisfaisant facilement de tout ce qu’ils trouvent dans l’environnement immédiat. Je collabore moins, j’ai cessé de faire un potager.

Je le surprends, à agrandir furieusement une des portes d’entrée. Bruyamment, il se défile rapidement sous le couvert des buissons. Je constate les dégâts. Franchement. Ça sent le recours à la Régie du logement. Je devine tous les dommages qu’il pourrait faire à la structure. On ne sait jamais, avec ces gens‑là.

Pas de temps à perdre à la Cour, je vais me faire justice.

Je placarde l’entrée principale. Je bouche aussi l’entrée secondaire, avec des plaques métalliques. On n’est jamais trop prudent. J’affirme fermement et publiquement mes droits.

J’ai sous‑estimé sa détermination et l’attrait du logement. Il réussit à passer à côté de la portion placardée. Il se fraye également un nouveau passage malgré les plaques métalliques. On se la refait à quelques reprises. Le jour de la marmotte. Je dois changer de stratégie.

De la mousse expansible ?

Ça va même isoler un peu. Victoire, pour l’accès principal ! Le locataire expulsé se rabat uniquement sur l’entrée de côté. Celle des plaques métalliques. Je renforce. Il gagne. J’augmente la protection, à coup de boiseries et de briques. Un petit sourire en coin.

Ma voisine me parle de la solution finale. Le fusil de chasse. Au moins, le problème serait résolu. Je n’ai pas d’arme. Je pense plutôt à le piéger avec une cage. Mon côté sensible. Tuer froidement un tel intrus, ce n’est pas moi.

Petit répit. Plusieurs jours sans combat. J’ai triomphé, ou il a été une autre victime de la route ?

Je le saurai bien assez vite…

michel

 

 

Rentrer au Canada, déjà?

Le bonheur n’est ni dans l’être ni dans l’avoir. Il est dans l’action, dans le plaisir

Le bonheur n’est ni dans l’être ni dans l’avoir. Il est dans l’action, dans le plaisir et dans l’amour.

(André Comte-Sponville)

 

Les vibrations de mon cellulaire me tirent de ma rêverie sous l’oranger…

 

C’est mon amoureux au téléphone : « Eli, es-tu bien assise? J’ai une grosse nouvelle à t’annoncer. »

Moi : « Oui, bien sûr, je t’écoute. »

Mon amoureux : « L’Armée veut nous ramener au Canada un an plus tôt que prévu. »

 

Aux côtés d’un(e) militaire qui se dévoue pour sa patrie, il y a généralement un(e) conjoint(e) et des enfants qui le soutiennent. Ceci est particulièrement vrai lorsqu’une famille s’expatrie pour le travail.

 

La nouvelle me fait l’effet d’une grande bourrasque. J’ai le souffle coupé. Trop d’air tout d’un coup. Le vent m’entraîne vers le haut. Je monte… monte… monte… sur la crête d’une vague immense. Et pendant l’ascension, mon cœur se gonfle… gonfle… gonfle… Se gonfle de quoi? Se gonfle de joie! Oh que oui!

 

Je suis presque aussi excitée d’apprendre notre retour au Canada que je l’étais d’apprendre notre départ en Italie! Contente de partir à l’aventure, mais tellement heureuse d’en revenir!

 

Je n’ai aucun regret d’être venue vivre trois ans (oups, deux ans!) en Italie. Mais c’est fou à quel point une expérience peut être dure et fabuleuse tout à la fois… En tant que parent, vous arriverez sûrement à me comprendre facilement parce qu’avoir des enfants entre définitivement dans la même catégorie insensée.

 

Oui, je le ferais encore. Je serrerais les dents à travers les instants plus éprouvants et je savourerais les beaux moments. Comme le philosophe André Comte-Sponville nous le rappelle si bien, ce n’est sûrement pas dans l’avoir que l’on trouve le bonheur ni même dans l’être (il suffit de passer vingt-quatre heures en tête-à-tête avec soi-même pour vite le réaliser), mais bien dans l’agir. C’est tout ce qu’on a fait en Italie qui nous a permis d’en ressortir plus forts. Les voyages à travers l’Europe, l’école à la maison, le bénévolat dans un refuge canin, notre implication auprès de la communauté canadienne, les cours d’italien, les sorties en bateau avec nos voisins, les amitiés développées… et même : l’écriture de billets pour les lecteurs de Ma Famille Mon Chaos!

 

Nous rentrons à la maison mûris et plus solides. Peut-être juste un peu plus fragiles pour affronter les prochains hivers canadiens… Je crois que j’aurais préféré ne jamais réaliser à quel point les Québécois se font rouler! Dame Nature est si clémente à Naples avec ses printemps verts, ses étés ensoleillés, ses automnes et ses hivers doux. Comment arriverai-je à supporter maintenant, les printemps gris : synonymes de sloche, de bouette et de pluie? Les étés inconstants et les hivers si frettes que la batterie de notre téléphone rend l’âme dès qu’on le sort de notre poche? C’est sûr que ce sera dur de renoncer au climat méditerranéen après y avoir goûté. Même si nous sommes heureux de rentrer au Canada, nous ne serons plus jamais tout à fait les mêmes Canadiens.

 

Elizabeth Gobeil Tremblay

Se donner rendez-vous…

Grandir, se faire des amis, s’amuser.

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Grandir, se faire des amis, s’amuser.

Grandir pour de bon, étudier, puis trouver un boulot. Quitter la maison.

Trouver la bonne personne, fonder une famille. Accepter de délaisser nos amis, faute de temps.

Avoir de la chance! Travailler avec des humains formidables, s’en faire des amis.

Souvent, dans une journée au boulot, rire, s’amuser. Trouver que ce n’est pas assez.

Se donner rendez-vous, planifier un moment, l’attendre avec impatience.

Arrêter le temps, faire des folies, se dire qu’on s’aime, combien on se sent choyés de se côtoyer au quotidien. Saisir chaque seconde de ce moment précieux, oublier le jour où « ami » a remplacé « collègue »…

Au lendemain d’une soirée mémorable, se rappeler chaque instant autour d’un café. Retrouver les siens, ressourcée et le cœur léger.

N’avoir qu’une seule envie : recommencer!

#gratitude

#travailleravecsesamies

Karine Lamarche

 

Ma grossesse : tomber enceinte sous stérilet

Après avoir encaissé le choc de la grossesse, on s’est dit que p

Après avoir encaissé le choc de la grossesse, on s’est dit que peu importe ce qui arriverait, un bébé, ce n’est jamais négatif… au contraire! C’est certain que ça allait CLAIREMENT prendre une meilleure routine et qu’on allait devoir aller chercher un peu d’aide, mais l’important, c’était qu’un petit être avait décidé de se loger en moi et nous avait choisis comme parents. 🙂

Par contre, ce que je ne savais pas, c’est qu’une grossesse avec un stérilet… c’est tout sauf plaisant. Oubliez la grossesse sans tracas!

Première étape, appeler son médecin afin de faire faire des prises de sang. Pourquoi? Pour s’assurer que le taux HCG (l’hormone de grossesse) augmente normalement.
Habituellement, le taux HCG doit doubler aux deux jours. Dans le cas d’une grossesse non évolutive ou d’un début de fausse couche, le taux ne double pas ou stagne.
Dans mon cas, on voulait aussi s’assurer que le taux doublait bien puisque le port du stérilet fait souvent en sorte que les femmes font des grossesses ectopiques (en dehors de l’utérus). Dans ce cas, encore une fois, le taux HCG ne double pas normalement.
Tout ça pour dire qu’au bout de deux semaines de stress à faire des prises de sang, j’ai enfin pu être soulagée lorsque ma doc m’a appelée pour me dire que tout semblait bien normal et que ma grossesse évoluait bien.

J’étais à sept semaines, et je savais très bien que rien n’était joué avant le fameux douze semaines. Par contre, J’ÉTAIS ENCEINTE! Un bébé miracle… un bébé stérilet!
Je me souviens m’être dit qu’Étienne devait carrément aller se faire vasectomiser après l’accouchement, parce que j’étais beaucoup trop fertile! Hayden étant un bébé pilule, Anna un bébé qui est arrivé le premier mois d’essai et bébé n3 avec un stérilet, c’était hors de question d’avoir une famille de dix, haha!

Alors que je commençais à prendre conscience de tout ce qui se passait, j’ai réalisé que ma grippe ne passait pas, j’avais des douleurs au ventre et ma fièvre continuait… Après discussion avec mon médecin, je me suis dirigée à l’hôpital puisque mes symptômes faisaient partie de ceux d’une grossesse ectopique. En arrivant devant l’infirmière et en lui expliquant que j’étais enceinte sous stérilet NOVA T, et en lui racontant mes symptômes… j’ai vu dans ses yeux une petite lueur de tristesse. En sortant du bureau, elle m’a dit : « Bonne chance… ».

Psychologiquement, je ne savais pas trop quoi penser.

J’ai une façon bizarre d’agir quand j’ai peur d’avoir mal… je préfère voir le négatif! De cette façon, je ne peux pas être triste ou déçue. Sauf que dans ce cas‑ci, c’était probablement la pire chose à faire. Je me souviens m’être assise dans la salle d’attente, avec deux amis qui étaient venus me tenir compagnie, et m’être dit « Bon et bien, je ne suis pas enceinte finalement! Je vais attendre que la fausse couche arrive. »

Le médecin m’a appelée dans la salle et m’a expliqué qu’il y avait peu de chances que la grossesse soit viable à cause du stérilet, que peu de grossesses l’étaient.
En fait, le stérilet peut parfois laisser passer des spermatozoïdes qui sont redirigés vers le mauvais endroit, soit les trompes de Fallope. C’est lorsque le spermatozoïde s’implante à cet endroit que survient une grossesse extra-utérine.

Là, entendons‑nous, je ne suis pas médecin, alors je manque peut-être un peu d’infos sur le sujet, mais je tente tant bien que mal d’expliquer le mieux possible ce qu’on m’a dit et ce que j’ai vécu. 🙂 Au pire, pour toutes autres questions, il y a GOOGLE haha!

Donc, après ma conversation avec la doc, elle m’a envoyée passer une échographie pour voir si ma grossesse était assez avancée pour la voir en écho et surtout pour voir si l’embryon s’était implanté à la bonne place. Étienne étant à la maison avec les enfants, c’est ma meilleure amie qui était avec moi dans la salle d’échographie.

Heureusement qu’elle était là, parce que je tentais tant bien que mal de garder mon calme, mais tout ce que j’avais en tête c’était « OK, je me suis fait un scénario, peu de femmes tombent enceintes avec un stérilet et il y a encore moins de grossesses viables, fais‑toi à l’idée ».

Je me souviens avoir entendu le docteur parler comme si tout était beau et ma meilleure amie lui demander si c’était le cœur qu’on voyait. Dans ma tête, je leur en voulais de parler de mon bébé comme ça, comme si tout était beau. Parce qu’en fait, même si la grossesse est extra-utérine, le bébé est en vie. Certains vont me dire que ce n’est pas un bébé, mais bien un embryon… Mais pour moi, c’était un bébé, MON bébé! Tout ce que je me disais, c’est que mon bébé était là, que son petit cœur battait normalement, mais que j’allais devoir me faire avorter puisque la vie avait fait en sorte qu’il ne s’était pas niché à la bonne place.

Et c’est là que j’ai entendu un « Madame, votre grossesse est totalement normale. L’embryon s’est implanté dans votre utérus, vous pouvez voir ici………… » et j’ai cessé d’écouter parce que les larmes coulaient sur mes joues.

C’est le cœur léger que je me suis redirigée vers la salle d’attente puisque je devais revoir la gynécologue avant de quitter. Vous imaginez mon état d’esprit? C’était totalement irréaliste, mais les mots du radiologue raisonnaient dans ma tête « Vous êtes bel et bien enceinte » et c’est tout ce que ça me prenait pour enfin flotter!

Une fois dans la salle avec la gynécologue, elle m’a reconfirmé ce qu’on m’avait déjà dit, mais elle a ajouté que le port du stérilet mettait ma grossesse à risque. Que j’allais devoir être suivie de près si je décidais de garder mon bébé et que les fausses couches étaient nombreuses pour celles qui avaient un stérilet.

Elle m’a donc conseillé d’enlever le stérilet puisque ma grossesse était jeune. C’est donc ce qu’elle a fait… en me spécifiant que les prochains jours, même la prochaine semaine, seraient déterminants à savoir si je perdrais le bébé ou pas. Vous avez bien lu… en quelques heures, j’étais enceinte, enceinte sûrement, enceinte d’une grossesse extra-utérine non viable, oh et de nouveau enceinte pour terminer ma journée avec le retrait de mon stérilet et le stress d’une fausse couche.

C’est là que mon cerveau a décidé de fermer boutique concernant la grossesse. J’ai arrêté d’y penser et d’espérer.

Heureusement pour nous, bébé d’amour est encore là et comme ses frères et sa sœur, c’est une vraie battante!
Je suis heureuse, vraiment!
Sauf qu’on dirait que mon corps et ma tête sont en mode protection. Qu’est‑ce qu’on peut encore m’annoncer qui pourrait me stresser hein?

Bref je me souhaite une belle fin de grossesse et surtout, que mon cœur et ma tête se réconcilient haha! Et à vous toutes qui tomberez enceintes avec un stérilet, gardez toujours espoir, parce que je suis la preuve que nos bébés sont bien plus forts qu’on le croit. 🙂

Une bouteille à la mer (pour toutes ces enfances à la dérive)

Mon enfant, je souffre… je souffre du mal de mère.

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Mon enfant, je souffre… je souffre du mal de mère.

Chaque fois que je vois une larme couler sur tes joues, mon cœur essuie une tempête, car j’aurais voulu que tu ne connaisses que la douceur du soleil sur ta peau innocente. J’aurais voulu que tes yeux brillent toujours du bleu d’un ciel dégagé de toutes les peines qui pourraient l’assombrir.

Chaque fois que je te vois boire la tasse face aux épreuves de la vie, mon cœur tangue, car j’aurais voulu que tu ne navigues que sur des eaux calmes et limpides, loin des abîmes profonds dans lesquels tu pourrais te noyer.

Chaque fois que je te vois chercher ta raison d’être, mon cœur tourne comme une boussole qui n’arrive pas à trouver le nord, car j’aurais voulu que tu puisses toujours te fier aux étoiles pour te guider vers de nouveaux horizons qui n’attendent que d’être explorés.

Chaque fois que je te vois t’ancrer aux attentes des autres, l’âme en berne, mon cœur hisse les voiles, car j’aurais voulu que tu n’aies jamais à ramer à contre-courant lorsque tu as le courage de larguer les amarres qui te retiennent à quai.

Mais mon enfant, je ne suis ni le vent, ni le courant, ni l’étoile du Berger, ni l’appel du large dans cet océan hostile qu’est le monde qui t’entoure. Je suis juste une mère. Ta mère. Et je serai toujours ton port d’attache chaque fois que tu auras besoin de faire escale dans les eaux douces et apaisantes de mon cœur.

Vanessa Boisset

Tripante, la période des deux ans?

Deux ans, le fameux « terrible two » : on en entend

Deux ans, le fameux « terrible two » : on en entend pas mal parler, surtout de ses côtés négatifs. J’ai donc envie de vous partager tout ce que je trouve cool de cette période.

On ne vit pas dans un monde de licornes et d’arcs‑en‑ciel. Notre grand en a fait des crises de bacon et on en a géré des émotions si envahissantes qu’il en perdait le contrôle.

Mais le Deuzans, qui débute vers dix-huit mois pour plusieurs, correspond aussi au développement fulgurant du langage. C’est vraiment impressionnant d’observer cette évolution! De quelques mots, ils en arrivent à faire des phrases et commencent même à faire des blagues. Viennent avec ça les mots d’enfants et les formulations si drôles qui peuvent sortir de leur bouche. Ça facilite tellement le quotidien et c’est si fascinant de voir leur personnalité se dessiner plus clairement.

Les enfants deviennent aussi plus habiles. Ils découvrent les modules du parc en ne se limitant plus à la glissade et aux balançoires et ils sont fiers de leurs nouvelles capacités. On peut commencer à cuisiner avec eux, à les faire contribuer à de petites tâches. Ils apprennent l’entraide et développent leur sentiment de compétence. Voir la fierté dans le regard de notre fils quand il arrive à faire quelque chose de nouveau ou lorsqu’il nous aide, c’est touchant!

Leur capacité de réflexion n’échappe pas à cette évolution ; ils comprennent des éléments de plus en plus complexes. On peut commencer à jouer à des jeux de société simples, ils réagissent de plus en plus quand on leur lit des histoires. Ils répondent à nos questions, nous racontent leur journée. Ils saisissent doucement de plus en plus de mots abstraits (avant, après, plus tard, loin, en dessous, etc.). Leur mémoire évolue également et ils nous parlent d’événements vécus il y a quelques semaines ou de personnes qu’ils aiment même si ça fait quelque temps qu’ils ne les ont pas vues.

Les petits de cet âge commencent aussi à jouer avec leurs amis et plus seulement en parallèle. Ils créent des liens, se font doucement des amis qu’ils sont contents de retrouver. Ils partagent de mieux en mieux, apprennent à collaborer, découvrent l’empathie. Ils veulent aller jouer chez des personnes qu’ils aiment ou les inviter à la maison. Ils énoncent plus clairement leurs préférences et leurs envies.

C’est aussi l’apparition des « je t’aime » spontanés, sans qu’on ne les ait initiés, et des petits compliments maladroits, mais si mignons, des histoires sans queue ni tête un peu dures à suivre, du désir de prendre soin de l’autre… Le « terrible two », c’est aussi tout ça et, surtout, c’est si beau!

Jessica Archambault

 

Le jour où tu as quitté le nid familial

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Il y a bientôt deux ans, tu as quitté le nid familial. Tu es sortie de notre maison avec ta petite valise qui contenait toutes tes affaires. Tu tenais entre tes mains la peluche préférée que je t’avais achetée lorsque tu étais encore tout petit. J’y avais déposé une touche de parfum, et tu aimais prendre une « puff » de cette odeur qui allait te rappeler qui je suis.

À partir de ce moment où tu as déposé le pied dans la dernière marche de notre entrée, tu allais maintenant t’endormir loin de mes bras. Ce n’est pas quelque chose que j’avais planifié. Ce n’était pas un élément de ma vie que je croyais possible. Je ne croyais en rien de tout cela.

Je t’ai mis au monde un certain 14 septembre 2014. Tu es né 14 semaines d’avance. Tu voulais vivre, tout simplement. Je me souviendrai toujours de ton petit poids plume posé contre mon corps. Je tentais de te faire sentir ma présence du mieux que je pouvais. De nombreuses machines pour ta survie étaient bien placées, et chaque son appartenait à l’une d’entre elles. Je n’oublierai jamais ces sons. Ce n’est pas une douce musique. Ce sont des avertissements pour nous, pour le personnel soignant.

Quatre mois se sont écoulés et nous sommes entrés à la maison. Je me suis vite rendu compte que les petits changements t’affectaient énormément. Tu pleurais jour et nuit. Je voulais simplement te faire découvrir la nature, le soleil, le bonheur, les promenades en voiture, mais tu n’as jamais voulu. Évidemment, ce n’était pas de ta faute. N’oublie jamais que tu n’y es pour rien. Tu es un jeune garçon qui essayait de se faire comprendre.

Mais plus le temps passait, plus ton comportement était imposant et ton petit corps en souffrait. J’étais épuisé. Je n’en pouvais plus. Séparée de ton papa, je ne pouvais plus y arriver seule. Je ne pouvais plus vivre sachant que ton trouble de l’attachement allait nous nuire à tous les deux. Je devais prendre la décision de te laisser partir vivre chez ton père. Je savais qu’il allait pouvoir t’aider encore plus moi.

J’ai consulté. J’ai crié à l’aide. Mais personne n’y a cru et voilà qu’il y a bientôt deux ans, tu as quitté le nid familial. J’aurais aimé qu’on nous entende, mon amour. J’aurais aimé que l’on me dise : « T’en fais pas maman, tout ira bien, nous allons trouver une solution! », mais ce n’est jamais arrivé malgré mes nombreuses actions. C’était inimaginable pour moi. La dépression m’a amenée dans un bas fond et je ne voyais plus le bout. Je devais remonter la pente, sachant que pendant un certain temps, je n’aurais plus la chance de te bercer, de t’endormir avec ma main dans tes doux cheveux. J’ai puisé une force je ne sais où. Je rêvais de te voir grandir épanoui et vivre comme un enfant doit le faire.

Je suis désolée de ne pas avoir été à la hauteur, mais sache que maman a tout fait pour te garder avec elle. Je suis désolée de ne pas avoir compris toute cette douleur que tu portais en toi.

Le temps s’est écoulé et nos retrouvailles sont merveilleuses. Le temps passé avec toi aujourd’hui me fait oublier ces souffrances que nous avons vécues tous les deux.

Je te vois sourire, profiter de la vie, découvrir chaque petite chose subtile de la nature. Rire aux éclats pour des petits riens. Mais mon dieu que cela m’apporte du velours à bien grosses doses dans mon cœur de mère.

Je n’ai peut-être pas été à la hauteur dans tes yeux d’enfant, mais il n’y a jamais personne qui a su t’aimer et qui t’aime comme une mère peut le faire.

Peut-être qu’un jour, tu m’en voudras. Peut-être qu’un jour, tu me jugeras, mais n’oublie jamais que j’ai juste fait de mon mieux.

 

Jessyca Brindle

Ce moment…

On frappe à la porte de ma classe. Je croise les yeux inquiets de l

On frappe à la porte de ma classe. Je croise les yeux inquiets de la secrétaire et de ma collègue. Ce sera elle qui prendra le relais, le temps que je sorte et que la secrétaire me fasse cette annonce, celle du décès du papa d’un de nos élèves.

Une banalité. La mort s’est invitée sans s’annoncer.

Du coup, je me rappelle ce moment, les yeux de l’infirmière qui m’avait annoncé sans parler le décès de ma mère, il y a déjà quatorze ans.

Ce moment, tu ne l’oublies jamais.

Ce matin, je suis retournée en classe chamboulée, habitée par un chagrin sans fin, sachant toutes les douloureuses étapes qui attendent ce petit humain, son jeune frère et surtout, leur maman.

Désorganisée, j’ai tenté de mon mieux de rester sereine. Il nous fallait attendre le plan de match.

Comment annoncer à des enfants de douze ans que leur ami aura grandement besoin d’écoute et de soutien pour les prochaines semaines? Comment leur expliquer ce drame tout en les rassurant, en leur rappelant qu’une histoire comme celle-là, c’est rare? Si c’est rare, pourquoi lui? Pourquoi cet élève?

Pour plusieurs de ces enfants, ce sera un premier contact avec la mort, le moment où on commence à prendre conscience que nous ne sommes pas éternels.

C’est en après-midi et après avoir pris une grande respiration que j’ai expliqué ce grand malheur aux petits humains devant moi.

L’onde de choc s’est fait sentir. Certains connaissaient ce papa. Pour d’autres, cette situation leur remémore le départ d’un grand-parent, d’un animal, la maladie d’un proche. Chacun a reçu cette nouvelle à sa façon, avec son petit bagage de douze ans de vie.

Nous avons eu besoin de sortir au grand air. Les accolades et les bons mots étaient au rendez-vous.

Aujourd’hui, je me suis souvenue à quel point la vie est fragile.

Mon grand, toi qui contamines ceux qui t’entourent par ton bonheur facile, je souhaite de tout mon cœur que cette douleur si vive s’apaise rapidement, que la flamme qui t’habite jamais ne s’éteigne.

Je pense à toi et sache que je te comprends.

Karine Lamarche

 

À tous les « s » muets de la terre…

18 h 25. De grosses larmes de vraie tristesse coulent sur les joue

18 h 25. De grosses larmes de vraie tristesse coulent sur les joues de ma fille. Son petit doigt pointe le « ai » de maison dans son livre de lecture. La jointure de son index blanchi tant elle appuie fort sur la page. Ce soir, comme presque tous les soirs, elle ne trouve pas le son des lettres et elle pleure. Elle a six ans.

Son dos est rond et sa tête est lourde. Malgré la peine, elle reste immobile sur sa chaise. Machinalement, elle cligne des yeux comme pour ravaler ses larmes. Je lui tends un mouchoir et je lui demande de souffler fort. Je lui dis de prendre son temps, de se faire confiance, mais ce soir, elle n’y arrivera pas. Dans ma tête, je lui souffle la réponse : a et i, ça fait « ai », mon amour. Aiii. Évidemment, elle ne m’entend pas. Elle ne bouge pas. Si l’apprentissage des sons tarde à venir, elle maîtrise le courage depuis bien longtemps déjà.

Au moment où elle se lance, le « ai » s’embrouille et sous l’anxiété, il se transforme en « en » « an ». Plus elle se trompe, plus elle cligne des yeux et mâchouille le bout de ses doigts. Je comprends pourquoi elle fait ça et même si je ne cligne pas des yeux, moi aussi, je ravale ma tristesse. Égoïstement, ce soir, j’aurais moi aussi besoin qu’on m’aide à détendre mon petit cœur qui faiblit à la vue de sa détresse.

Je ferme le livre et j’assois ma fille sur moi. Je me sens impuissante. Contrairement à la fée de son livre d’histoire, je n’ai pas de baguette magique pour l’aider. Le soir, au moment de faire les devoirs, il n’y a que nous deux et chaque fois qu’elle pleure, je pleure aussi. Jamais devant elle, mais souvent dans mon lit.

Je pleure parce que j’aimerais que tout soit facile pour elle. Je pleure d’impuissance parce que rien de ce que j’essaie fonctionne. Je pleure, mais je me révolte aussi. Contre le système scolaire qui produit des enfants à la chaîne. Un système d’heures ouvrables qui laisse peu de place aux véritables éducateurs et qui, dans certains cas, en laisse trop à ceux qui ne le méritent pas.

Je me révolte contre les grilles d’évaluation, contre les structures rigides, contre la lourdeur d’exécution, contre la mauvaise gestion financière et les ressources offertes au compte-goutte. Je me révolte contre les trop, mais là crissement trop nombreux administrateurs qui punchent in and out, plus soucieux de leur qualité de vie et de leur sécurité d’emploi que de l’enseignement qu’ils dédient à nos enfants.

Donnez-leur de l’oxygène.

Donnez-leur du temps de plus.

Donnez-leur de la folie, de l’oisiveté, de la latitude.

Offrez-leur un milieu de vie.

Donnez-leur les outils pour s’épanouir et entretenez leur désir de créer.

Ne les forgez pas comme on vous a forgés.

Faites mieux.

Faites intelligemment.

Faites avec bienveillance.

En désespoir de cause et parce que j’ai besoin de me fâcher, je me fâche aussi contre une langue que j’aime infiniment. Quel besoin a‑t‑on de la rendre si compliquée? La richesse d’une langue ne vient pas de sa complexité, mais de la façon dont elle nous permet de nous exprimer.

D’ici à ce que ma fille grandisse, d’ici à ce qu’on découvre toutes les deux comment son cerveau apprend, d’ici à ce que nos larmes se transforment en souvenirs et d’ici à ce que notre système et nos décideurs commencent à faire ce qu’il faut pour véritablement aider nos enfants, je focalise sur ce que l’école a de beau. Je remercie les enseignants, les éducateurs qui veulent faire une véritable différence et je me recentre sur ma fille. Que j’admire jour après jour pour sa persévérance, son courage et l’incroyable agilité et la curiosité dont elle fait preuve depuis bientôt sept ans.

Pis quand je me décentre, me « défocalise », quand les « ai » se change en « an », je me permets aussi de lancer un gros fuck you à tous les « s » muets de l’univers, à tous les « c » doux qui auraient si facilement pu être des « s » et aux « om » qui font « on ».

Liza Harkiolakis