Archives février 2021

T’inquiète pas, mon P’tit loup – Texte : Ghislaine Bernard

Tu sais mon petit homme, cela fait maintenant huit années et des po

Tu sais mon petit homme, cela fait maintenant huit années et des poussières que tu es parmi nous. Mais tu étais dans mon cœur des décennies avant ta venue au monde ! Toute petite, j’ai affirmé haut et fort que lorsque je serais une femme… j’aurais trois enfants ! Tu es ce troisième enfant, ce petit bout de chou qui manquait à ma vie avant que je te rencontre. Tu t’es présenté alors que je ne t’attendais plus.

Mon gros bébé de neuf livres et onze onces, avec tes vingt-et-un pouces. Si tu savais comment tu prenais de la place en grandissant en moi ! Ton grand frère et ta grande sœur t’attendaient avec impatience. Mais jamais aussi grande que la mienne ! Tu souriais dès ta venue au monde, annonçant un petit garçon enjoué avec une énergie quasi du désespoir à vouloir vivre pleinement. Repoussant mes mains en riant aux éclats lorsque tu tentais tes premiers pas. Affirmant sans équivoque possible tes désirs.

Tu as un caractère complet, tu es une boule d’énergie et un grand vivant. Un intense en tout, pour tout. Lorsque tout va bien, la terre roule sur son axe à cent milles à l’heure, mais lorsque la plus petite chose ne va pas, la galaxie retient son souffle tellement le drame est grand à tes yeux. Mais comme une girouette, tu redeviens tout sourire en quelques minutes. Malgré tes explosions de larmes et tes colères spontanées, tu as ce caractère si attachant de l’enfant qui veut tellement bien faire qu’il s’emmêle dans ses pieds.

Tu es le bébé de ta maman, câlineux, généreux, coquin et pas du tout malin. Tu regardes la vie avec les yeux grands ouverts avec un appétit dévorant ! Mais voilà mon P’tit loup, tu vis de petites inquiétudes depuis quelque temps. Tu n’es plus le plus jeune de la famille. Ton petit neveu venu se greffer à notre vie avec le même enthousiasme que toi à son âge a pris une place importante dans notre vie. Sa maman, ta demi-sœur, a donné naissance il y a moins d’un an à cette boule d’énergie et ce petit bonhomme sourire me rappelle tant comment tu étais toi-même !

Mais tu as une crainte. Tu l’as verbalisée et je suis extrêmement fière de toi. Il est tellement important d’exprimer ses émotions, surtout ses peurs. C’est la seule façon d’évoluer positivement à travers elles. Tu m’as dit que tu n’étais plus le bébé de la famille. Tu avais peur que je t’aime moins. Que je préfère ce petit bébé tout neuf à toi, mon amour.

Oh, si tu savais ! Cela est impossible de t’aimer moins. Chaque jour que la vie me donne à vivre, je suis encore plus emplie d’amour pour toi. Ainsi que pour ton frère et ta sœur ! Vous êtes tous les trois mes plus belles aventures, mes plus forts sentiments. Vous êtes la chair de ma chair, mon sang, ma raison de base de vivre, littéralement !

Un petit bébé prend une nouvelle place qui lui appartient, il ne prend jamais celle de quelqu’un d’autre. Tu seras toujours mon petit dernier… mon fiston adoré. Lorsque tu seras un homme, grand, fort et fier, lorsque tu fonderas ta propre famille, lorsque tu seras père et même lorsque tu commenceras à avoir des cheveux blancs… tu resteras toujours mon petit garçon, mon P’tit loup d’amour, mon bébé.

Le cœur a cette capacité de grandir à l’infini pour accueillir de l’amour. Lorsque ton frère est arrivé dans ma vie, mon cœur a grossi pour créer cet amour que j’ai pour lui. Puis ta sœur s’est ajoutée, ton grand frère avait eu cette même peur que tu as aujourd’hui, alors je lui avais expliqué, comme à toi, que mon cœur n’avait pas pris de l’amour qu’il lui réservait pour le donner à sa petite sœur ; non, il avait grossi. Mon grand garçon gardait toute sa place à lui dans mon cœur, pas une miette ne lui fut enlevée, car l’amour qui était pour lui ne pouvait en aucun cas aller à quelqu’un d’autre.

Le même phénomène s’est reproduit lorsque tu es arrivé : jamais un atome aussi microscopique soit‑il de mon amour pour ton frère et ta sœur ne leur fut enlevé ! Mon cœur a grossi encore une fois pour te donner un amour tout neuf, unique, juste pour toi. Cet amour filial t’est acquis pour l’infini.

Alors la venue dans notre monde, notre vie… dans notre famille de ce petit trésor, aussi mignon soit-il, aussi adorable et souriant qu’il peut l’être ne t’a enlevé et ne t’enlèvera JAMAIS une infime parcelle de l’amour que j’ai pour toi à son profit. Je te le promets sur ma vie.

T’inquiète pas mon p’tit loup : Je t’aime et t’aimerai toujours plus plus plus, à l’infini plus un ! ♥

Simplement Ghislaine

Fak, maman – Texte : Kim Boisvert

Maman,

T’es déjà dans ton t

Maman,

T’es déjà dans ton trou, que tu t’es toi-même creusé, tu sais donc pas ce que ça fait de sentir le sien grossir.

Aujourd’hui, j’voulais me mettre belle pour souligner ton décès. J’pense que ça m’aide habituellement à faire passer cette journée. Mais pas aujourd’hui. J’ai l’nez qui coule autant que mon envie de te crier des bêtises. Fak, d’où t’es, tu m’verras partir pour le bureau les yeux un peu moins brillants et avec un chandail vieux comme le monde. J’espère que t’es contente.

On t’a enterrée, on dirait que c’était hier. J’aimerais ben ça suivre mon cœur pour te dire des mots doux de cadette en peine, mais ce matin, aujourd’hui, assisse sur ma petite chaise d’ordinateur, je me rends bien compte pourquoi j’ai pas pu suivre mon cœur ; il est en morceaux. Je sais donc pas quel boutte suivre. Fak, fais avec, oh, et je vais m’attacher les cheveux, je sais que t’aimais mieux quand ils étaient lousses.

J’imagine que tout le restant de ma vie, je vais avoir un peu le feeling d’avoir été semi-orpheline. Je dis semi parce que t’auras pas été là à beaucoup d’étapes. On en a grillé pas mal, t’en as volontairement scrappé, et les autres, j’voulais pas te les partager. J’pensais que j’avais le temps de te faire vivre ma colère, le temps d’une vie. J’savais juste pas que t’avais décidé de t’abandonner dans la maladie. Carpe diem, paraît. Fak à cause de ça, tu verras jamais ma passion pour la photo grandir, tu verras jamais mes enfants. Elles ne pourront connaître de toi qu’une photo vieille de quand j’avais 27 ans et toi 49. Tu ne seras pas là le jour de mon mariage. Tu sais, à cause de toi, y’aura pas de table d’honneur, parce que sinon ça me rappellerait que je suis semi-orpheline. Fak, j’espère que t’es contente.

J’sais pas trop si tu sais qu’en bas, on était là pour toi. Ce que je sais c’est que toi, tu seras pu jamais là pour nous. Ni pour personne. Fak aujourd’hui, j’irai pas t’voir, pis j’vais essayer de pas penser à toi toutes les minutes de cette journée. Parce que tu nous as abandonnés une journée d’automne, pis que c’est ma saison préférée.

Kim Boisvert

Hygiène féminine zéro déchet, c’est oui! Texte : Kim Boisvert

Bon, ça fait des années que j’en parle, que j’y pense et que je finis toujours par dire : Gna

Bon, ça fait des années que j’en parle, que j’y pense et que je finis toujours par dire : Gna, un autre mois.

J’ai enfin fait le saut vers l’utilisation de produits d’hygiène féminine zéro déchet et sincèrement, je me dis que j’aurais dû faire ce changement-là il y a bien longtemps. J’ai fait l’achat de la Diva Cup et de serviettes hygiéniques lavables et j’ai ENFIN dit adieu aux mêmes produits, dans leur version jetable. Dans le but de tendre de plus en plus vers un mode de vie minimaliste, zéro déchet et naturel, je ne pouvais pas passer par-dessus cette pratique mensuelle. Parce qu’on se le dise, à moins d’avoir eu une hystérectomie, d’avoir un stérilet avec des hormones ou d’être ménopausée, les filles, on s’en sauve pas vraiment.

Quel bonheur ! J’avais hyper peur parce que plein de mes copines m’avaient parlé de leur expérience avec leur coupe et je craignais que mon chum soit lui aussi obligé d’aller me l’enlever avec des pinces long nose dans la douche. Well. #truestory

N’ayez pas peur, je suis tombée en amour dès la première utilisation.

C’est pratique, on a l’impression de ne rien porter du tout et t’as pas besoin d’aller te changer toutes les heures. Petit ou gros flux menstruel, don’t care, ça fait l’affaire ! Pour l’insérer, mon truc, c’est vraiment de faire comme si tu voulais passer de ton vagin à ton rectum. Je ne sais pas si je suis claire, mais c’est vraiment le meilleur moyen pour visualiser comment insérer la coupe. Tu la plies en deux, tu l’insères dans ton vagin et tu la pousses vers ton rectum. Weird comme image, mais oh combien fonctionnelle ! Haha. Si t’es plus visuelle, va directement sur YouTube et regarde le magnifique vidéo explicatif !

Tu peux la garder jusqu’à douze heures sans problème donc pas besoin de la retirer au bureau, t’sais. Si t’as à la vider, pas de panique, tu la vides dans la toilette, la replies et la réinsères. Ni vu ni connu. Je te suggère fortement le savon qui va avec, mais tu peux simplement la laver avec un savon doux sans parfum. À la fin de ton cycle, tu la fais bouillir un peu et la ranges. La voilà stérilisée ! Simple hein ? N’oublie pas de prendre celle qui te convient le mieux. Par exemple, la Diva Cup se fait en tailles 1 ou 2. Si t’as pas eu d’enfant OU que t’as en bas de 30 ans, va avec la no 1. Si t’as en haut de 30 ans OU que t’as eu des enfants par voie vaginale ou par césarienne, va avec la no 2. Pas besoin de prendre de notes, regarde sur l’emballage avant de l’acheter afin de faire le meilleur choix pour toi, tout est inscrit. Et si la Diva Cup ne te va pas du tout, je t’invite à faire des recherches sur Internet puisque plusieurs autres marques existent.

Pour les serviettes hygiéniques lavables, j’étais moins game on dirait. J’ai tout de même laissé mon esprit ouvert et j’ai essayé différentes compagnies et au final, mes deux coups de cœur sont celles de Marie Fil et de Omaïki. Sincèrement, la gamme Lotus de Omaïki est juste complètement folle. Les serviettes tiennent bien en place, se lavent hyper bien, sont faites localement et le tissu est magnifique. J’ai un faible pour les pivoines ! J’ai super hâte de voir les prochains imprimés.

L’entretien est hyper simple. Tu rinces, tu laves avec un savon doux et tu garroches direct dans la laveuse. Ce que j’ai toutefois trouvé moins pratique, c’est de devoir traîner une pochette imperméable quand je suis en déplacement. Je ne le sentais pas trop, je doutais de l’efficacité, alors j’ai abandonné le projet pour quand je sors et je suis revenue à ma coupe menstruelle ! Mais sinon, pour vrai, en début ou fin de cycle, les serviettes hygiéniques lavables sont parfaites aussi !

Pour terminer, voici mes points importants pour te convaincre de faire le saut vers les produits féminins réutilisables :

  • Tu vas économiser des sous ! Hey, ça fait plus de Starbucks ou de souliers pour toi ça !
  • Tu vas avoir une meilleure santé vaginale. Parce que c’est sans produits chimiques et que ça ne va pas absorber ta lubrification naturelle. (On est rendues proches, je me permets de te parler de ta lubrification de zwiz.)
  • C’est ben plus pratique que de devoir se changer de tampons ou de serviettes toutes les demi-heures. En plus, tu ne la sentiras pas du tout. Tu peux porter la coupe ou la serviette lavable toute la nuit !
  • Ça ne fait pas de déchets dans nos océans ! AMEN. Qui veut nager aux Îles-de-la-Madeleine au travers des restants de tampons anyway ?

Si tu as des questions, n’hésite pas à m’écrire ! Mais sincèrement, vas-y, lance-toi. Fais‑le pour toi et pour la planète !

 

Pour découvrir les produits de Marie Fil, c’est ici.

Pour découvrir les produits de Omaïki, c’est  !

 

Kim Boisvert

 

Moi aussi, j’ai peur – Texte : Kim Boisvert

Quand tu m’as annoncé ça, mon cœur a fendu, l’aorte m’a exp

Quand tu m’as annoncé ça, mon cœur a fendu, l’aorte m’a explosé. J’pensais pas que tu vivais ça toute seule, dans ton coin, toi pis ton orgueil de mâle cliché caché sous une brassière paddée. J’ai même un peu perdu pied quand tu me l’as annoncé avec le sourire aux lèvres. Parce que je savais ben que dans ta tête, t’étais ailleurs quand tu me disais ça. Y’a pas un sourire qui pouvait fitter avec tes yeux à cet instant précis où j’ai vu que ce que tu me disais, ce n’était pas ce qui s’en venait, mais tout ce qui pouvait arriver après.

Tu m’as dit que tu pensais y arriver seule, sans en parler, parce que c’est ça que tu fais d’habitude et que ton monde roule très bien comme ça. Entre toi pis moi, t’es plutôt médaillée en mode autruche. Vas-y, cache-toi la tête dans le sable, le fessier pointant vers l’au-delà.

Je le sais que t’as la chienne, mais quand même, prends ton courage, et garroche ta dignité, parce que c’est le temps d’enfiler ta jaquette. J’voudrais te serrer dans mes bras, mais je suis trop bouleversée moi-même par toute cette frayeur dans tes yeux. Ton monde s’écroule et je ne sais que trop pas quoi faire, comment m’y prendre ou t’prendre. Ça m’transperce le corps comme si c’était à moi que ça arrivait. Comme si c’était mon monde à moi qui était mis en mode « pause », le temps de savoir. Savoir la suite, ta suite. Et même la suite, elle est un peu nébuleuse.

Ça a commencé par une partie de jambe en l’air où ton amoureux t’a lancé à la blague que t’avais un mini troisième sein. Une masse grosse comme une fève edamame. Tu m’avais dit en riant que t’avais jamais aimé ça anyway, les fèves vertes de granoles au patchouli. On avait ri fort parce que moi, j’suis ta granole préférée.

Alors pendant que ton corps caché d’un coton d’un look douteux sera le centre d’attraction d’une dizaine de personnes, laisse-moi pleurer parce que moi aussi, j’ai peur.

Kim Boisvert

Toi, mon explosion d’émotions ! Texte : Ghislaine Bernard

Mon chaton, mon grand pourtant à mes yeux encore petit. Comme tu gr

Mon chaton, mon grand pourtant à mes yeux encore petit. Comme tu grandis, te voilà déjà plus grand que moi, ta maman. Du haut de tes treize ans, tu deviens petit à petit (mais si rapidement) un homme ! Cette année particulière aura vu passer ton arrivée à l’école secondaire. Une entrée si particulière que tu ne l’auras pas vécue comme prévu. Avec ces restrictions qui sont les nôtres, dans le monde entier avec ce virus infâme qui sévit… Mais tu t’en sors vraiment bien mon grand ! Je suis fière de toi !

Ta résilience est immense. Je sais que tu as mal vécu bien des changements dans nos vies, dans ta vie. Victime de décisions qui ne t’appartiennent pas. Mais tu as malgré tout su garder ta joie de vivre, ton intrépidité et surtout, surtout ton envie d’avancer. Tu as toujours été curieux de tout, voulant connaître un peu chaque sujet.

Certes, parfois je te freine dans certains élans, je m’en excuse, mais tu es si jeune encore. Tu as pris sur toi certaines responsabilités qui ne te reviennent pas, c’est tout à ton honneur, mais je préfère que tu vives ta jeunesse pleinement avant de plonger dans ce monde d’adultes. J’aime te voir rire, faire le pitre et j’adore ton enthousiasme devant tes mille et mille questionnements face à tous les sujets qui traversent ta route.

Avec l’adolescence arrivent aussi des émotions contradictoires, tu te contractes parfois sans vraiment comprendre toi-même pourquoi tu le fais, mais tu ne peux t’arrêter. C’est normal mon chaton. Ton esprit, aussi impétueux et rapide soit-il, ne fournit pas suffisamment d’explications ou de rationalité à tes émotions. Alors, plutôt que d’imploser, tu exploses parfois pour ce qui semble aux yeux des adultes des pacotilles qui ne méritent pas autant de réactions. Mais je sais que pour toi, ce ne sont jamais des inepties, c’est ton monde. Ta réalité, ta vérité. Même si l’expérience t’apprendra qu’il existe des choses bien pires, tes sentiments, eux, sont réels et présents. Tu ne peux les repousser sans te renier toi-même.

Alors, mon fils, ne te renie jamais, reste fidèle à toi-même dans toute la beauté de ton âme, n’oublie jamais que toutes nos discussions, même si parfois nous ne sommes pas d’accord. Même si souvent tu me trouves injuste dans mes interventions, sache que je t’aime.

Tu es un jeune homme fantastique et tu seras, je peux l’entrevoir, un homme génial. Écoute toujours ton cœur en lui partageant ton esprit. Tu as cette intelligence émotionnelle qui t’aidera toujours à vaincre tes vautours. Je serai là, pour toi. Toujours. Car tu es mon fils et rien ni personne ne changera jamais cela. JE ne voudrais PAS… en AUCUN cas changer cela ! Tu es mon aîné, mon tout premier. Ce bébé qui m’a apporté tellement d’émotions, tellement d’amour, merci.

Merci d’être mon soleil, mon étoile, ma force et ma plus grande fierté. Tu sais par ta simple présence emplir mon cœur d’amour pur (même si parfois, tu le remplis aussi d’impatience ou même de colère !) Sache que je sais. Je sais tes batailles. Je sais tes interrogations. Je sais ce poids que tu mets sur toi. Mais tu sais mon grand, la vie, c’est si simple : aime. Aime qui tu es, ce que tu fais. Aime faire les choses à ta manière en y greffant les conseils et expériences des autres. Suis TA route, celle que TU veux suivre.

Je te promets de toujours marcher à tes côtés, même si parfois, un peu essoufflée, je semble être derrière… sache que si je ralentis, c’est pour mieux t’observer et constater à quel point, encore et encore de toi, je peux être fière.

Je t’aime ! Prends la vie comme elle vient, change ce qui ne te plaît pas et surtout, crois en toi. La vie, c’est un amalgame d’émotions. Il y a des hauts, il y a des bas, tant que tu restes fidèle à celui que tu veux être, peu importe ce que ce sera. Fonce là où le bonheur t’attend, rien de moins, rien de plus. Dans ta vie, sois ce géant que tu VEUX être pour toi-même, pour personne d’autre.

Simplement Ghislaine.

Le deuil en temps de pandémie – Texte : Carolanne Fillion

Depuis le début de la pandémie, on accorde une très grande import

Depuis le début de la pandémie, on accorde une très grande importance au nombre de décès causés par la Covid-19 sans y ajouter les décès reliés à d’autres causes. Avez-vous pensé au nombre de personnes endeuillées qu’il pouvait y avoir pour chaque décès ? Faites-vous partie de ces Êtres Humains qui ont perdu un être cher ? Que vous soyez un endeuillé ou l’accompagnateur d’une ou peut-être même de plusieurs personnes décédées, ce texte vous parlera sans doute. Et pour ceux qui ont la chance de ne pas avoir vécu le départ de quiconque d’important à leurs yeux depuis le début de la pandémie, je vous invite à terminer votre lecture et à écrire par la suite à une personne que vous aimez pour le lui dire.

Le décès d’une personne commence, la plupart du temps, par la maladie, la détérioration de l’état de santé. Les mesures mises en place ne permettent pas d’aller rendre visite à ceux qui sont en santé et encore moins aux personnes malades. Ce qui veut donc dire que, depuis le début de cette pandémie, il y a maintenant presque un an, on ne peut voir ceux qu’on aime que par visioconférence. Et la visioconférence, c’est pour les chanceux, ceux qui ont encore leur être cher en vie. Mais peut-être avez-vous eu la chance de parler à ceux que vous aimez avant qu’ils rendent leur dernier souffle. Pour ma part, ma famille proche a pu voir ma fille une dernière fois avant qu’elle soit mise en terre, une dernière fois dans son cercueil. Ça faisait un an que personne ne l’avait vue rire, sourire, vivre…

Parlant de cercueil, les funérailles… Les funérailles, c’est pour les chanceux qui peuvent assister à l’exposition et au dernier au revoir du défunt. Parce que, malheureusement, cette chance n’est pas réservée à tous les proches qui ont perdu quelqu’un. Un maximum de 25 personnes est autorisé dans les salons funéraires et les églises. 25 personnes, si on fait un calcul rapide pour ma fille, ça inclut les parents, grands-parents, arrière-grands-parents et nous avions déjà plus de la moitié de la capacité maximale. Depuis quand, lorsqu’on perd l’un des nôtres, devons-nous choisir qui peut et qui ne peut pas être présent ? Depuis l’arrivée de ce virus, il n’est plus autorisé de faire des funérailles à la hauteur de la personne décédée. Parce que, maintenant, les funérailles c’est un maximum de 25 personnes qui doivent porter un masque, qui doivent être à deux mètres les unes les autres, qui ne peuvent se donner la main ni même se prendre dans les bras.

Le deuil, c’est une série d’étapes qui peuvent être dans un ordre différent d’un endeuillé à l’autre. Les mesures sanitaires nous empêchent depuis près d’un an d’être entourés pour faciliter une ou même plusieurs étapes. Elles nous obligent à vivre tout ça entre les quatre murs de notre maison, seul, seul avec notre peine. Ce qui était rassurant pour moi, c’était de savoir que je pouvais aller voir ma fille au cimetière quand je ressentais le besoin de lui parler ou juste pour m’étendre à côté d’elle pour regarder les étoiles. Mais depuis quelques semaines, on me force à ressentir ce besoin entre 5 h et 20 h. Nous devons donc apprendre à vivre notre deuil sans la présence physique de nos proches…

J’aimerais finir par souhaiter mes plus sincères condoléances à tous ceux et celles qui ont été touchés de près ou de loin par la perte d’un être cher au courant de leur vie. Que ce soit en temps de pandémie ou non, le décès d’une personne aimée entraîne des sentiments difficiles à vivre, peu importe l’année qui est gravée sur l’épitaphe.

Carolanne Fillion

Mes deuils, nos deuils, leurs deuils… Texte : Ghislaine Bernard

On nous dit qu’il y a des étapes : déni, colère, marchandage,

On nous dit qu’il y a des étapes : déni, colère, marchandage, dépression, acceptation sont leur nom. Même si au départ, ces cinq étapes étaient le résultat d’une recherche concernant l’annonce à une personne atteinte d’une maladie incurable et non endeuillée (Dre Kübler-Ross), nous pouvons facilement trouver des similitudes entre ces étapes et les sentiments que l’on vit à la perte d’un être cher.

Je vous parle de cela aujourd’hui, car je suis en deuil, en deuil de plusieurs personnes qui m’ont été d’importance. Je me réveille tout juste d’un rêve (un cauchemar ?) où mes disparus chantaient et dansaient. Oui, il y a plusieurs façons de voir cela. Ils dansaient sur la mélodie publicitaire très populaire en son temps « Amène-moi à la ronde » et ils dansaient tous ensemble, en ronde un peu loufoque. Ils étaient joyeux, ils riaient et semblaient au comble du bonheur. Se sont ajoutés à cette ronde tous mes disparus, du plus récent au plus ancien.

Je peux vous dire que mon réveil fut brutal. Émotive, sous le choc, je me suis levée tremblante et j’ai lutté contre cette panique, cette anxiété qui est mon lot quotidien depuis quelques mois et à laquelle j’apprends à ne pas succomber le souffle coupé, les membres tremblants de sueurs. Mes tempes résonnent au moment d’écrire ce texte et j’ai ce ver d’oreille qui persiste…

Si je reviens aux fameuses étapes, le déni. Refuser de croire que la réalité est ce qu’elle est. Que le passage d’une personne s’achève ou soit définitivement terminé. Je crois que cette réaction normale est en fait une surprise (pas du genre plaisante, j’en conviens !) Un sentiment d’irréalité. Lorsque mon amie nous a quittés il y a quelques semaines, j’étais abasourdie par toute la vitesse, le dénouement, cela me semblait fantasque. Comment était-ce possible ? Puis, la réalité ne pouvait être niée : elle n’était plus là. Simplement… douloureusement.

La colère. Je peux vous dire que chaque départ me vrille le cœur et je me révulse contre l’injustice de certains départs par rapport aux gens qui restent, mais qui ne… méritent pas cette chance ! (oui, je porte encore cette colère, mon deuil étant très récent et présent. Veuillez m’en excuser.) Mes sentiments ne sont aucunement confus. Je suis en colère, encore à ce jour, de l’injustice de la fatalité, mais je n’y puis rien. Je crois, je sais, que la colère s’estompera.

Marchandage. Je n’ai pas envie de marchander. Je ne PEUX pas humainement marchander. Comment pourrais-je avoir veto de vie ou de mort? Mes défunts, qu’ils reposent en paix, ne sont pas plus importants que les vôtres. Ne font pas plus souffrir que les disparus des autres. Alors qui suis‑je pour penser qu’une personne aurait dû « partir » avant les miens ? Même si…

Dépression. Bon, je suis depuis plusieurs mois en dépression majeure. Je me relève petit à petit. Je suis bien prise en charge et le décès de cette amie chère en tout pour moi est survenu alors que j’étais déjà… malade. Ça m’a scié les jambes, mes symptômes ont été décuplés durant quelque temps. Je suis, encore, à me battre avec les ressentis de ses symptômes. Je revois pour l’instant cruellement des instants de vie. Des anecdotes joyeuses et moins heureuses. Je revois en moi derrière mes paupières NOS moments. La peine que ce soit fini, que ça ne se reproduira plus jamais est immense. Ça fait mal, tellement mal !

L’acceptation, socialement souhaitable, personnellement préférable pour continuer d’avancer. Passage obligé si l’on ne veut pas être submergé. Je n’accepterai jamais cette injustice. Cette douleur d’une perte si prenante. Mais je peux accepter les faits, je n’en ai pas le choix. La réalité est ce qu’elle est, aussi dure et douloureuse soit-elle.

Bref, cinq étapes. Je crois que ce sont de beaux mots pour nous aider à nous accrocher à du vrai, à du concret pour ne pas être submergés définitivement. Alors voilà, je ne sais pas trop où me mène cet échange avec vous. Ce partage de ma douleur. Je sais tellement que nous en portons tous ! Je sais qu’une perte est parfois plus « importante » dans le sens plus près, plus forte dans certaines situations. Mais n’oublions jamais que nos douleurs, elles sont les pires à nos yeux, car ce sont les nôtres. Ce sont NOS sentiments, nos peines. Il n’y a rien de pire que ce que l’on porte et nous avons le droit de l’exprimer. Nous avons le devoir, oui le devoir d’exprimer nos deuils. Car la mort fait partie de la vie.

Je voulais vous partager tout ceci, ne serait-ce que pour encourager ceux qui, comme moi, souffrent ou souffrirons… Demandez de l’aide si vous en avez besoin. Si vous ignorez en avoir besoin, parlez avec des professionnels, ne serait-ce que pour éviter un déni qui vous fera d’autant plus de mal. Ne restez pas seuls, vous ne l’êtes pas… nous sommes tous dans le même bateau :

Nous naissons, nous vivons et nous mourrons… un éternel cercle de vie… « Amène-moi à la ronde, la ronde… »

Simplement Ghislaine

N.B. Il existe énormément de ressources d’aide pour « vivre » et surtout survivre au départ définitif d’une personne. Voici quelques liens :

https://www.lagentiane.org/

https://www.indexsante.ca/clsc/

https://www.esantementale.ca/Quebec/Deuil/index.php?m=heading&ID=132

De la relâche au chantier – Texte : Nancy Pedneault

Je pense qu’il faut qu’on se parle. J’ai lu tes commentaires s

Je pense qu’il faut qu’on se parle. J’ai lu tes commentaires sur les médias sociaux. J’avoue, je suis blessée. Depuis vingt ans déjà, je prends soin des enfants, je leur enseigne. Chaque jour, je fais de mon mieux pour qu’ils apprennent, qu’ils développent leur estime et leur autonomie et surtout, qu’ils soient heureux. Mais quand je lis le mépris et la hargne, mon moral en prend pour son rhume.

Alors là, je pense qu’on ne se comprend pas. Je vais te faire une petite analogie.

Parlons construction.

Imaginons que tu as un contrat de rénovation. C’est une maison récente mais bâtie toute croche. Les fondations sont fissurées et le chantier a été laissé en plan pendant plusieurs mois. C’est vraiment une grosse job. Tu te dis qu’avec ton équipe, vous allez y arriver. Alors tu planifies, tu achètes les matériaux et tu décolles le projet, plein d’espoir.

Cependant, il y a une pandémie mondiale (ben oui, c’est pour tout le monde cette patente‑là !). Ton chantier doit fermer. Quand tes gars sont à la maison, tu leur donnes des petites jobs, mais ce n’est pas vraiment efficace. Tu leur envoies des vidéos en espérant qu’ils apprennent de nouvelles techniques mais leur motivation est au plus bas. Enfin, ton chantier ouvre. Tes gars travaillent d’arrache-pied pour reprendre le temps perdu, puis toi, tu ne comptes plus tes heures depuis longtemps.

Et comble de malheur, ton chantier ferme encore. Tes clients mettent de la pression, veulent que la maison soit prête à la date prévue. Tu n’as aucun contrôle sur la situation.

Ton chantier ouvre enfin. C’est maintenant complètement fou. Tu motives tes gars comme tu peux. Tu vois qu’ils travaillent vraiment fort. Il faut remettre ça en ordre ce chantier‑là ! Tes gars travaillent en double mais le client ne le voit pas. Tu es brûlé, les gars aussi. Heureusement, les semaines de la construction s’en viennent. Ça va vous faire du bien, car depuis que le chantier est rouvert, tu travailles sans compter. Cependant, ton client n’est pas content. Il veut que le chantier avance pendant les vacances. Toi, tu le sais que tes gars n’ont plus de jus, que c’est même dangereux pour les blessures. Finalement, les clients comprennent et les semaines de repos si attendues seront là, comme d’habitude.

Un soir, alors que tu relaxes enfin à la maison, tu regardes les médias sociaux. Tu lis plein de commentaires à propos de ton métier. Et ce n’est vraiment pas réjouissant. Les gens vous traitent de lâches, de paresseux, de chialeux. Ils disent que vous vous plaignez le ventre plein car vous avez de bons salaires et que vous êtes en chômage une partie de l’hiver (en passant, ce n’est pas ce que je pense, c’est un parallèle avec ma job). Ta famille voit les cernes à tes yeux, l’énergie qui baisse, le moral qui vacille. Mais les gens sur les médias sociaux ne voient pas le chantier de l’intérieur. Les gens qui commentent n’ont jamais vraiment fait ta job, mais puisqu’ils ont déjà construit un patio, ils pensent tout savoir.

Maintenant, change les mots de mon histoire :

Chantier = classe

Gars = enfants (entre 5 et 16 ans)

Clients = gouvernement, parents, contribuables, monsieur-madame tout le monde

Je ne me plains pas, j’adore mon métier. C’est juste que des fois, j’aurais le goût de t’inviter dans ma classe et de te laisser seul avec mes élèves avec l’objectif de leur enseigner quelque chose (d’ailleurs, on cherche des profs, si ça te tente).

Nous sommes des professionnels de l’éducation. Si on dit que nos élèves ont besoin de repos, ce n’est pas pour nos vacances. On travaille avec des petits êtres humains, on les connaît mieux que quiconque. Alors, appuie-nous ou du moins, fais-nous confiance. Ce sera beaucoup mieux pour tout le monde.

Nancy Pedneault

Quand la vie s’épuise – Texte : Marie-Eve Massé

La mère de mon chum est en phase terminale. Nous avons reçu le dia

La mère de mon chum est en phase terminale. Nous avons reçu le diagnostic du cancer mi‑janvier : phase 4, non opérable et guérison impossible. Le coup a été pas mal brutal. Elle a été hospitalisée deux semaines… Deux semaines épuisantes comme pas possible. Je passais tout mon temps à l’hôpital, mes journées entières à rencontrer des spécialistes, des médecins de tout genre, à répéter à ma belle-mère ce que le personnel lui expliquait, à expliquer encore et encore quel serait le prochain test, à vulgariser son dossier, à la réconforter et à l’accompagner dans tout ça. Je me suis découvert une force et des talents que je ne connaissais pas… et mon dieu que je me suis épuisée à la tâche.

Avant tout ça, elle était en forme malgré qu’elle soit affaiblie suite à un petit AVC et une pneumonie, nous avons bon espoir qu’elle sera admissible à certains traitements. Il lui reste entre six mois (sans traitements) et deux ans à vivre. Nous attendons impatiemment le rendez-vous avec l’oncologue dans deux semaines pour connaître la suite des choses. Elle s’affaiblit de jour en jour à cause de la pneumonie, mais nous gardons tous l’espoir d’une fin de vie relativement longue et dans le confort de son foyer. Son conjoint et elle parlent de se marier au printemps.

Le rendez-vous était censé être aujourd’hui. Samedi dernier, après notre départ de chez elle, elle se sentait très mal. Vers 8 h, elle est partie en ambulance parce que son taux d’oxygène était très bas et elle commençait à être déshydratée malgré que nous sommes aux petits soins. La roue de l’hospitalisation a recommencé à tourner. Mais elle s’est mise à tourner tellement vite ! Dimanche, nous parlions d’une infection au poumon et d’un retour à la maison avec de l’oxygène d’appoint. Puis lundi, les médecins sont venus nous dire que le cancer évoluait trop vite, qu’il y avait trop de dégâts. Lundi midi, j’ai expliqué à ma belle-mère qu’elle serait partie avant l’été. Qu’on pouvait à peine espérer le printemps. Qu’elle ne pourrait plus jamais retourner chez elle. J’ai annoncé à mon beau-père que les médecins estimaient qu’elle avait moins que trois mois à vivre… J’ai appris à mon chum que d’ici une petite poignée de semaines, il serait orphelin.

Hier, nous avons décidé de passer aux soins palliatifs. Ma belle-mère m’a demandé d’être présente avec son fils pour la discussion. J’ai essayé de faire garder ma puce, mais je ne suis pas arrivée à trouver quelqu’un. J’avais prévu l’installer avec un film et des écouteurs pour la protéger de la lourde discussion qui s’en venait mais, sous l’émotion, des bouts de phrases et des mots compliqués et lourds ont fusé avant que je sois prête. Finalement, je me suis isolée dans le couloir avec ma fille pour tenter de lui expliquer ce qui se passait. J’avais peur qu’elle reste seule à jongler avec des bouts d’information et qu’elle fasse sa propre interprétation en silence.

Hier soir, je me suis accroupie près de ma fille de huit ans à côté du bureau des infirmières pour lui expliquer ce qu’est un arrêt de traitement et ce que veut dire « aide médicale à mourir ».

Ce vendredi, c’est la Saint-Valentin, l’anniversaire de ma belle-mère et sa journée préférée dans l’année. Aujourd’hui, après avoir passé une longue entrevue pour un poste permanent au boulot, j’ai couru les magasins à la recherche des ingrédients parfaits pour fabriquer un miracle.

Vendredi, mon beau-père va demander à la femme qui partage sa vie depuis dix ans de l’épouser. Le miracle sur lequel je travaille, c’est de leur organiser un mariage splendide… malgré la jaquette d’hôpital, les cheveux en bataille et la possibilité qu’elle n’arrive pas à se lever du lit. Mon miracle, c’est d’arriver à faire oublier à ma belle-mère, l’espace d’un instant, qu’elle va mourir bientôt. Plus que tout, mon miracle c’est d’arriver, l’espace d’un instant, à chasser du regard de mon chum cet air d’enfant perdu qui l’habite depuis des jours. C’est de lui fabriquer un petit bout de souvenir doux et heureux à travers l’océan de détresse qui le submerge…

Je suis épuisée… Tellement épuisée… mais si j’arrive à le voir sourire vendredi, ça vaudra toutes les nuits blanches du monde.

Nous voilà dimanche, ma belle-mère est décédée cet après-midi, entourée des deux hommes de sa vie. Elle est partie paisiblement dans les bras de son fils, son bébé. J’espère de tout cœur qu’elle emportera avec elle les souvenirs de cette journée. J’espère avoir réussi à fabriquer une dernière image de bonheur à mon homme pour que ces souvenirs soient un peu plus doux.

16 février 2020

Marie-Eve Massé

Écoute-moi – Texte : Véronique Daigle

Depuis trop longtemps, j’hésite à avoir une vraie discussion avec toi. Chaque fois que je te cro

Depuis trop longtemps, j’hésite à avoir une vraie discussion avec toi. Chaque fois que je te croise, j’en perds mes moyens et j’oublie ce que je devais te dire. Tu sais que tu peux être persuasive ? Tu sais que tu peux me faire faire n’importe quoi ? Sérieusement, je crois que j’en ai assez. Notre relation n’est pas des plus faciles et je commence étrangement à étouffer. On dirait que je n’ai jamais un mot à dire. On dirait que tu contrôles toujours tout et que je dois accepter cette destinée sans pouvoir protester.

Tu me fais peur. Quand je ferme les yeux et que je te vois, je voudrais te fuir au plus vite. Tu as cette façon bien à toi de me charmer. Dès que je t’aperçois, je tombe tellement vite dans cette même routine que nous connaissons tellement bien tous les deux. Je pense vraiment que nous avons une relation malsaine. Tu sais, le genre de relation qui finit toujours par en blesser l’un plus que l’autre ? J’espère que tu ne seras pas surprise si je te mentionne que la blessée, c’est moi. Chaque fois que tu passes dans ma vie, tu y laisses ta trace. Même si les blessures ne sont pas visibles à l’œil nu, crois-moi, je suis pleine de cicatrices. Tu me fais mal, et ce, probablement sans t’en rendre compte.

Jouer les victimes n’est pas ce que je veux. Je prends la parole aujourd’hui pour te dire qu’il est temps que cela cesse. Je ne sais pas comment je vais faire pour te tenir loin de moi, mais une chose est certaine, je dois le faire. Tu as fait assez de ravages sur mon corps et mon esprit, je veux retrouver mon ancienne vie.

Aujourd’hui, je suis ici devant toi. Je te demande de me regarder droit dans les yeux. Je respire tellement profondément que mon être tout entier le ressent. Je n’ai plus envie d’avoir peur quand je te sens venir vers moi. Je n’ai plus envie de me mettre en petite boule quand tu prends le contrôle. J’ai envie de te montrer que je suis forte et indépendante. Que ma vie est capable d’être tellement belle quand tu n’es pas là. Je sais que pour certains, notre relation est encore un tabou. Je sais qu’en parler à voix haute peut semer le doute chez les autres. Tu sais quoi ? Je m’en fous. Je sais ce que je ressens quand tu es là. Je sais comment je me sens quand tu me quittes. Toi et moi, c’est terminé. Je dois tourner la page sur notre histoire et continuer d’avancer. Tu comprendras que je vais avoir besoin de temps et d’aide. Tu risques de me voir sous un nouveau jour. Je sais que je vais y arriver. Je sais que je ne suis pas la première à te quitter. Je suis forte et tellement plus que ce que je crois quand tu es là. Ma décision est prise. Anxiété, je te demande de me laisser. Je te demande de respecter mon choix. Parce que présentement, et pour une des rares fois dans ma vie, je me choisis MOI.

Nous allons peut-être nous recroiser, tu verras certainement une nouvelle femme devant toi. Ne t’inquiète pas, je ne t’oublierai jamais. Malgré le mal que tu m’as fait, tu m’as aussi fait grandir. Avec toi, j’aurai compris que je vaux la peine de me choisir parce que personne d’autre que moi ne devrait contrôler ma vie.

Au revoir anxiété…

Véronique Daigle

 

 

 

La vie, c’est comme le tricot – Texte: Nancy Pedneault

Une maille à l’endroit, une à l’envers.

<p style="text-al

Une maille à l’endroit, une à l’envers.

Ça y est, c’est MON moment. Je suis confortablement installée près du feu, mon thé est chaud, je suis prête.

Une maille à l’endroit, une maille à l’envers. Comme c’est relaxant le tricot ! La laine est douce entre mes doigts. Le son des aiguilles qui s’entrechoquent, à un rythme régulier, me calme.

Une maille à l’endroit, une maille à l’envers. J’ai tellement hâte de terminer ce projet. Il m’ira à ravir. En plus, je serai au chaud pour contrer la froidure de février.

Une maille à l’endroit, une maille à l’envers. Oups ! J’étais perdue dans mes pensées, j’ai oublié de suivre mon patron. Je défais quelques rangs. Ce n’est pas très grave. J’ai envie que le produit final soit parfait.

Une maille à l’endroit, une maille à l’envers. J’aime beaucoup le rendu de cette laine. Elle vient d’où déjà ? Oups ! J’ai échappé une maille au rang précédent. Je recommence.

Une maille à l’endroit, une maille à l’envers. Que je suis bien ! « Maman ! Où est mon pyjama préféré ? », 27, 28, 29. « Il est dans ton tiroir du haut. » J’en étais où déjà ? Je défais…

Une maille à l’endroit… une maille à l’env… une mail… Voyons, je ne finirai jamais !

Une maille à l’endroit, une maille à l’envers. Ça y est ! J’y suis arrivée. J’ai tellement hâte de porter fièrement le résultat de mon dur labeur. Je suis prête à commencer un nouveau projet maintenant.

La vie, c’est comme le tricot : elle semble bien simple et agréable, mais on finit souvent par détricoter des petits bouts pour mieux avancer.

Nancy Pedneault