Archives février 2019

À toi, ma chum qui n’est pas une statistique

Le début de l’été 2018 a été un moment marquant dans ta vie.

Le début de l’été 2018 a été un moment marquant dans ta vie. Je me souviens, on t’attendait avec impatience à l’extérieur. Il faisait beau et chaud, les enfants s’amusaient à l’extérieur dans la cour. Ils riaient, ils criaient. Je me souviens m’être dit à cet instant précis que cette journée ne pouvait qu’être magnifique, que nous ne pouvions qu’avoir de belles nouvelles concernant ton état de santé. ​

Je me souviens avoir vu dans tes yeux larmoyants cette détresse, cette peur. Tu as raison mon amie, l’inconnu est épeurant, mais surtout, le mot « cancer » est effrayant. Plus le cri des enfants se faisait entendre, plus tes larmes avaient peine à se retenir de couler.​

On t’a serrée dans nos bras, on n’a pas su quoi dire, on a eu des moments de silence. J’ai quand même réussi à te faire sourire — tu es quand même mon meilleur public pour mes blagues parfois inappropriées. Je t’ai dit que j’allais être à tes côtés pour entreprendre cette lutte et j’y suis encore aujourd’hui. ​

Tu as entrepris toute une bataille mon amie, et ce, avec l’ultime conviction que tu n’allais pas être une « stat ». Que tu allais être LA fille de 36 ans, avec deux magnifiques petites filles et un conjoint à tes côtés, qui allait s’en sortir malgré le pronostic important. C’est la première chose que tu as dite à ton oncologue : « Je vous le dis tout de suite Docteur, je ne ferai pas partie de vos études et de vos statistiques ». Et jusqu’à maintenant, tu tiens ta promesse. ​

Tu t’es embarquée tête première, avec une droiture féroce, dans cette aventure qui n’était pas dans tes plans. La chimio, les examens, les scans, les prises de sang… ​

Ton corps apprend à assimiler tous ces intrus, sortis de nulle part. Et chaque fois, tu fonces. Tu te dis que c’est pour te guérir et tu sais quoi?! J’y crois.​

Je te vois aller, tu vis dans ce monde qui n’est pas le tien. Par contre mon amie, tu t’adaptes à ce monde de façon exceptionnelle. Tu m’as dit dernièrement : « Oui, mais c’est pas comme si j’avais le choix ». Je te le dis et te le répète… Ohhh ouiiii, tu as le choix. Et ton choix a été d’affronter cette tempête avec humour, sourire, positivisme et surtout, avec assurance. ​

Je te regarde et je suis fière de toi. Je pense que la façon que tu as de voir la vie va te guérir. Je suis persuadée que tes filles, du haut de leur bas âge et de la compréhension qu’elles peuvent avoir de la vie, voient à quel point leur mère est forte. Tu leur enseignes malgré toi qu’il est important d’affronter la vie et ses menaces avec aplomb, et surtout avec un brin d’humour. ​

Tu as encore de la route à faire sur ce chemin inconnu. Je serai là à tes côtés, principalement parce que je t’aime, mais surtout parce que je veux faire partie de la statistique avec toi. Je veux aller à ton éventuel dernier rendez-vous et être là lorsque tu vas dire haut et fort : « Tu vois doc?! J’avais raison ». Je veux être présente lorsqu’on te dira que tu as réussi contre toute attente. Je veux continuer d’être à tes côtés parce que te voir avancer me fascine. Je veux continuer à te voir grandir dans cette aventure parce que ça me donne envie de croire que tout est possible lorsqu’on a la volonté d’y croire. ​

Chère amie qui ne sera pas une statistique, continue de nous impressionner.​

Isabelle Nadeau

 

Crise à la maternelle

C’était un beau matin ensoleillé. Je m’étais levé de bonne h

C’était un beau matin ensoleillé. Je m’étais levé de bonne humeur et tout allait bien. Je m’étais dit en prenant mon café que ce serait une très belle journée. J’étais allé mener ma fille à l’arrêt d’autobus avec le cœur paisible. Par la suite, je m’étais rendu à l’école avec mon fils et ma femme. Mon fils devait aller porter ses effets scolaires ce matin­‑là pour sa rentrée à la maternelle.

Arrivé à l’école, tout allait bien. J’étais un papa extrêmement fier d’aller avec mon garçon à son premier jour de classe à vie. C’est quand même un évènement marquant pour un enfant. Dans la classe, fiston a décidé que c’est papa qui complèterait les papiers. Maman, elle, devait écouter les directives de l’enseignante.

J’avais fini de remplir les formulaires lorsque j’ai commencé à avoir des flashbacks. Le stress s’était mis en place rapidement. Ma respiration était courte et mon rythme cardiaque était plus rapide. Mes pensées étaient embrouillées et je n’étais plus capable d’entendre ce qui se passait. J’avais beaucoup de difficulté à rester là et je voulais juste m’enfuir.

Mais non ! Je ne pouvais pas. C’était une journée importante pour mon fils. J’essayais de prendre de bonnes respirations, discrètement. Inspire, expire… Je ne voulais pas que les autres parents me remarquent. Mon champ de vision avait rétréci.

Les autres enfants étaient chanceux. Ils n’avaient pas un papa ou une maman atteints du TSPT.

Ah oui ! Ma femme revenait de la salle de bain. Elle me l’avait dit et je ne m’en souvenais plus. « Chérie, dis‑moi quoi faire parce que là, ça ne va pas du tout. Je ne sais plus quoi faire. » J’étais vraiment perdu et en détresse. Moi qui avais dirigé du personnel dans des situations exigeantes. Moi qui avais formé des recrues dans les Forces armées canadiennes. Moi qui avais transformé des citoyens en soldats. Moi qui avais effectué des missions à l’étranger. Là, j’étais au pied du mur. Je ne pouvais même pas faire ce que l’enseignante demandait aux enfants de cinq ans. Quelle humiliation pour moi ! Je me sentais tellement inutile et incompétent ! Il n’y a pas de mots pour exprimer la douleur et la honte que j’aie ressenties cette journée‑là.

Heureusement, j’avais rendez-vous avec une personne formidable à la fin de ma journée et tout s’est bien terminé.

Carl Audet

Ma femme, celle qui m’a sauvé

Ma femme : la personne la plus importante pour moi. Si elle n’ava

Ma femme : la personne la plus importante pour moi. Si elle n’avait pas été sur ma route, je ne serais pas là pour vous écrire cet article. J’aurais sûrement fini comme d’autres frères d’armes.

Il fut un temps où je ne voulais plus rencontrer personne. J’étais vraiment désespéré. De mauvaise rencontre en mauvaise rencontre, je me préparais à vivre seul. Vivre seul dans ma maison canadienne en pierre, sur un vaste terrain boisé, avec mon chien.

Quelqu’un m’a conseillé un jour de placer une lettre sous mon oreiller. Cette lettre décrivait le type de personne que je voulais rencontrer et comment elle devait être. Je replaçais la lettre sous mon oreiller chaque fois que je changeais les draps de mon lit. Éventuellement, je n’y ai plus porté attention. C’était devenu une habitude. C’était ancré dans mon inconscient.

Comme vous le devinez certainement, un beau jour, j’ai rencontré celle qui devint ma femme. Je l’avais demandé dans ma lettre. Je me rappelle que j’avais demandé qu’elle aime les animaux, qu’elle m’accepte comme je suis et qu’elle n’essaie pas de me changer. Tout ce que j’avais demandé était là, devant moi, comme par magie.

Ma femme a changé ma vie pour le mieux. J’avais retrouvé ma sensibilité. Noël avait longtemps été un moment ennuyant dans ma vie. Un de mes frères s’était enlevé la vie le 3 décembre 1991, à l’âge de seize ans. Mon père était décédé le 26 décembre 1997, à l’âge de cinquante ans. Par la suite, Noël a toujours été un moment exécrable, et ce, pendant une dizaine d’années.

Cependant, lorsque j’ai connu ma femme, tout a changé. Elle m’a donné le goût de redécouvrir la joie de Noël. Le goût d’aimer et de vivre à nouveau, même plus que jamais.

Un jour, alors que je cherchais des cartes de Noël dans un magasin spécialisé, ma femme m’a vu en train de pleurer devant le présentoir de cartes. C’est alors que je lui ai expliqué que chaque fois que je lisais une pensée dans une carte, ça me faisait pleurer. Tout cela à cause des décès dans ma famille.

C’était devenu un gag lors de la remise des cadeaux. Tout le monde avait les yeux rivés sur moi pour me voir lire ma carte et pleurer. Et là, naturellement, tout le monde trouvait ça drôle ! C’était la même chose pour les films sentimentaux. Je devais me cacher le visage parce que j’avais les yeux pleins d’eau. J’étais devenu hypersensible. Tout cela parce que ma femme avait changé ma vie et avait fait de moi un homme heureux. Peut‑être aussi parce que j’avais une blessure en moi.

Lors de l’échographie de ma fille, je me retenais, mais j’avais encore le goût de pleurer. Elle était parfaite cette petite que j’avais créée avec ma femme ! Dans l’auto, j’ai éclaté en pleurs. Ma femme a pensé que j’étais déçu parce que c’était une fille. C’est seulement le fait que j’allais être papa d’une belle petite fille en santé. Je pleurais de joie. J’étais un papa déjà très fier et content ! J’allais être papa ! Ce que j’avais toujours désiré dans ma vie !

Et je vous épargne toutes les premières fois ! Oui, les enfants, ça nous change beaucoup.

Ma femme, je ne pourrai la remercier suffisamment pour tout ce qu’elle m’a apporté. Pour toute la joie qu’elle m’apporte. Pour tout le soutien qui n’est pas facile avec ma blessure. Je lui en suis très reconnaissant. Vraiment, merci mon épouse ! Je t’adore !

Carl Audet

Notre « chez‑nous »

La première fois que je m’assieds devant mon ordi pour composer c

La première fois que je m’assieds devant mon ordi pour composer ce qui mijote dans ma tête depuis un bon moment déjà. Je prends mon courage à deux mains et décide de laisser aller ma plume pour te parler de « nous ».

Difficile à décrire comme sensation lorsqu’on prend conscience que certaines personnes vont peut-être nous lire ou pire encore… nous « juger ».

 

J’essaie justement d’enseigner à mes enfants à fermer les yeux devant les critiques ou à foncer lorsque c’est nécessaire, mais pour cela… je dois prêcher par l’exemple, moi, la maman !

Voilà, tout le monde fait dodo sauf moi. Je m’installe au comptoir avec un verre d’eau et j’ai dix mille idées qui me viennent en tête, mais aucune ne semble être assez bonne pour te les transmettre.

Je prends quatre respirations, je lâche le tout et je décide que mon texte sera celui qui me convient à moi, un point c’est tout ! Je « me » parle et je « te » parle de notre maisonnée.

Bon, je commence ainsi. Pour saisir sur quelle famille « gonflée » tu vas tomber rendu chez nous, tu dois comprendre que l’enfance est aux premières loges. Je ne te parle pas du fait que nous avons quatre enfants, que la maison est remplie de gamins qui courent partout, que nous avons une compagnie de jeux gonflables ou que les petits voisins semblent avoir trouvé refuge dans notre cabane.

NONNN ! Je te parle d’enfance dans son état pur et bon lorsqu’il est bien cultivé. Je sais que dans notre monde, on oublie de laisser place à cet espace fantastique. Notre descendance doit grandir vite et à notre rythme en laissant une parcelle de leurs jeunes années s’évanouir. Et pourtant… ce passage est essentiel et il est merveilleux seulement lorsque nous le respectons et l’embellissons.

Tu t’attendais peut-être à ce que je te parle de mes enfants l’un après l’autre, de la dernière crise de mon dernier au magasin d’à côté, des crottes de nez collées que j’ai retrouvées (ou que l’un d’eux a mangées) ou des bons et mauvais côtés de la maternité…

NONNN ! Je vais te parler de notre mentalité, car elle définit notre maisonnée.

Je t’explique : notre famille est synonyme d’enfance dans son ensemble, ce qui fait place à la magie d’Harry Potter, à l’imagination sans fin et au quotidien mythique. Cet ensorcellement donne droit à la beauté des arcs-en-ciel, une fascination pour les licornes, une poursuite à pas de géants et un décor de fées magique.

Le bon côté de cet envoûtement, c’est qu’il pourrait changer un monde de guerre en prière. Le mauvais côté, c’est que nous avons oublié de le cultiver.

Ici, chez « Les gonflés », nous essayons d’arroser ce bon côté chaque jour. Nous laissons aux enfants la chance d’être des gamins bien vivants et nous en profitons pour leur offrir une jeunesse si importante à nos yeux. Nous leur laissons la liberté d’avoir des taches de gazon sur leurs pantalons, des mots doux collés un peu partout, des bisous envolés et des gâteaux renversés ainsi que des bougies soufflées chaque année.

Si tu viens chez « nous », ne fais pas le saut, car probablement qu’une petite fille t’ouvrira la porte avec le visage maquillé comme chef indien. Il y aura des jouets qui traînent partout. Tu pourras peut-être voir des enfants courir autour de la table de cuisine pour se sauver du dragon des mers, ou encore tu pourras les voir un peu trop énervés, sautant sur nos divans comme si c’était des trampolines. Bref, tu seras probablement découragé par moment pour nous.

Peut-être que tu porteras des jugements sur mes enfants ou sur notre rôle en tant que parent, mais sache que tu seras accueilli avec un cœur léger ayant comme odeur la meilleure qui soit : celle où on laisse une jeunesse être heureuse dans toute sa splendeur.

Ne t’imagine pas que nous sommes parfaits. Pas du tout.

Crois-moi, je suis de la même génération que toi, donc ça me dérange lorsqu’il y a des jouets éparpillés dans chaque pièce de mon foyer. J’entends hurler en voyant ma progéniture courir pour la manette de télé. Je suis découragée de voir des traces de doigts sur mes meubles ou des dessins improvisés sur les murs fraîchement peinturés, et je suis fatiguée de ramasser des papiers de gâteries cachés.

Chez nous, comme chez toi, il y a des désastres quotidiens, du chaos passager, des câlins dégoulinants, des « non » pour rien, des histoires abracadabrantes, du chialage journalier. Nous faisons de notre mieux en souhaitant inculquer à nos enfants des valeurs humaines authentiques, les laisser s’imprégner de bonheurs inoubliables, cultiver des moments de tendresse incroyables, des éclats de rire et le plus important, des « je t’aime » à l’infini.

Naturellement, il y a des points à améliorer, mais en fait, c’est ce qui fait de mon rêve la plus belle réalité, celle d’avoir notre « chez-nous » gonflé à bloc.

Maman gonflée

On peut sortir la fille du village, mais on ne peut pas sortir le village de la fille

Ce dicton s’applique bien à moi. Depuis plus de trente ans, j’h

Ce dicton s’applique bien à moi. Depuis plus de trente ans, j’habite Saint-Boniface, un village qui se situe à environ vingt minutes de Trois-Rivières.

L’idée de ce texte m’est venue suite au merveilleux carnaval d’hiver que nous avons eu la semaine dernière. Les petites familles y ont participé en grand nombre afin de se créer des souvenirs. Concours de luges artisanales, Zumba en plein air, glissades sur tubes et jeux gonflables : nous étions retombés en enfance ! Nous avons une super équipe de bénévoles qui s’implique auprès du Club Optimiste afin d’organiser des activités qui plaisent autant aux petits qu’aux grands. La St-Jean-Baptiste à « St-Bo » est aussi un incontournable ; le 23 juin de chaque année, les citoyens se retrouvent autour d’un gigantesque feu de joie pour festoyer. C’est souvent l’occasion de revoir de vieux amis que tu n’as pas croisés depuis l’école primaire.

Parlant de l’école, celle‑ci est une des plus grosses écoles primaires de notre commission scolaire. Elle est actuellement en rénovation pour un agrandissement, une grosse victoire pour plusieurs parents qui se sont impliqués activement pour obtenir la subvention. Cet agrandissement devrait être prêt juste à temps pour la rentrée scolaire de ma plus vieille !

Les sportifs dans l’âme savent se plaire à St-Boniface. Été comme hiver, les activités sportives y sont nombreuses. Nous avons un aréna qui a son propre club de patinage artistique, et les petits comme les grands peuvent s’adonner à notre sport national : le hockey. Mon père en est d’ailleurs certainement le doyen, puisqu’il enfile ses patins chaque mercredi soir depuis plus de trente ans. Quand les beaux jours reviennent et que la neige fond, c’est sur notre beau terrain de golf qu’il se rend chaque matin pour jouer « un petit neuf ». Pour ceux et celles qui préfèrent la course comme moi, la 23e éditons du demi-marathon Marcel Jobin aura lieu le 15 juin prochain.

J’ai habité plus de cinq ans au cœur du village dans une charmante maison ancestrale où nous pouvions entendre les cloches de l’église sonner midi et soir. C’est là que je suis revenue de l’hôpital avec mes deux bébés, c’est aussi là que Junior, mon chien, mon gros toutou gentil, nous a quittés. C’est avec un petit pincement au cœur et de doux souvenirs que je j’ai dit au revoir à cette maison en juin dernier, pour un autre quartier situé à quelques kilomètres.

Je suis heureuse d’avoir choisi de rester dans mon petit coin de pays pour y élever ma famille. J’espère que mes filles auront le même sentiment d’appartenance que leur maman, et que même si elles choisissent d’aller habiter dans une autre ville, elles auront « St-Bo » tatoué sur le cœur.

Julie Lampron Désaulniers

Sois qui tu as envie d’être, mon enfant

De prime à bord, je n’aime pas dire à mes enfants qu’ils ont l

De prime à bord, je n’aime pas dire à mes enfants qu’ils ont le droit d’être différents, car pour moi, chaque personne est unique et a sa personnalité. Quand nous partons de ce principe, il est facile d’accepter nos enfants tels qu’ils sont. Nous n’avons pas à les comparer aux voisins, à l’enfant qui réussit dans tout à l’école ou au petit sportif qui cumule toutes les médailles.

Évidemment, pour certains, on remarque une identité plus marquée, que ce soit au niveau physique ou psychologique. J’ai trois garçons et je ne souffre aucunement du fait de ne pas avoir eu de filles. Mes enfants ont toujours pu commander des poupées et des toutous à paillettes par exemple. Petits, ils se sont déguisés en princesses et ont été accroc à Ballerina et à la Reine des neiges. Ils ont été libres d’être qui ils voulaient, d’interpréter le rôle qu’ils avaient envie. Ils savent déjà que ce sera toujours permis de suivre leurs envies, malgré les messages que la société peut envoyer.

Le jugement

Je sourcille atrocement lorsque j’entends des gens crier au scandale lorsque nous parlons d’une réalité maintenant plus médiatisée, et avec raison : la dysphorie de genre. Des adultes s’exclament que c’est une mode inquiétante. Une mode ?

Je crois que si nous pouvions nous mettre dans la peau d’une seule de ces personnes, seulement quelques semaines, nous pourrions mieux comprendre leur détresse. Je ne suis pas une spécialiste en la matière, mais je sais que ces changements ont une incidence majeure dans la vie de ces enfants touchés et dans celle de leur entourage. On est loin d’une bulle au cerveau quand on est prêt à accepter une multitude de chirurgies, de la médication et de l’intimidation à outrance par manque d’ouverture d’esprit. Ne croyez-vous pas que ces enfants préfèreraient jouer dehors avec leurs amis plutôt que de côtoyer spécialiste par-dessus spécialiste pour enfin réussir à s’affirmer et devenir qui ils sont vraiment ?

Le plus étonnant dans tout ça, c’est que les jugements viennent des adultes. On lapide sur la place publique des gens qui démontrent beaucoup plus de courage que ceux derrière leur écran. Vous savez, vos enfants apprennent de vous. Ils ont une résilience étonnante, tant et aussi longtemps que vous ne leur enseignez pas le contraire.

Aussi banal que des cheveux

Un de mes garçons a les cheveux longs. Dans ma tête de maman, des cheveux, c’est banal, mais en même temps très important. C’est une partie de l’identité d’une personne. Du haut de ses six ans et de son propre gré, il a refusé d’aller chez la coiffeuse. J’ai accepté. Je ne le poserai pas de force sur une chaise s’il n’en a pas envie. Aucun stress, ce sont des cheveux, ils vont tout simplement continuer à pousser. Quand il sera prêt, on ira. Aujourd’hui, deux ans plus tard, la tignasse est bel et bien définie. Il ne vit aucune intimidation de la part de ses camarades, petit bun sur la tête, queue de cheval ou cheveux à l’air libre.

Là où ça se gâte, c’est dans les lieux publics. Pourquoi ? Parce que des adultes de tous âges se permettent des commentaires dégradants. On a beau répondre poliment, mais les gens en rajoutent. Une fille est-elle « moins » fille si elle a les cheveux courts ? Non. Une fille peut dégager autant de féminité avec des cheveux courts. Pareillement pour un garçon. Un gars n’est pas moins gars parce qu’il a les cheveux longs.

Dernièrement, une dame d’une quarantaine d’années a crié à mon fils de huit ans, disons‑le : « Tes parents ne t’ont jamais appris qu’un vrai gars a les cheveux rasés ? Il serait peut-être temps qu’ils te le disent parce que c’est vraiment laid tes cheveux et tu as l’air d’une fille. » Mon fils m’a lancé un regard et m’a dit : « Maman, elle est bien bizarre, ce sont mes cheveux, pas les siens. » Quand je disais plus haut dans mon texte que les enfants sont plus résilients que bien des adultes… Malgré tout, je sais que cette dame a réussi à blesser mon fils et à créer un doute dans sa tête.

 

Souviens-toi

Tu as le droit de ne pas aimer. Tu as le droit de ne pas consentir. Tu as le droit à ton opinion. Tu as aussi le droit de la garder pour toi afin de ne pas nuire à l’émancipation de ces enfants‑là. Évite de semer un petit doute dans leur esprit. Tu ne sais pas ce que ces enfants vivent. Dans un an, lorsque mon fils tiendra son chèque pour Leucan pour le Défi Têtes rasées, j’ai hâte de voir ce que vous aurez à dire. Mon fils a une idée derrière la tête. Il a bon cœur et il est généreux. Il n’est pas mal élevé ni pouilleux comme vous l’avez perçu. Son cœur est clairement plus grand que le vôtre.

Si tous les gens se concentrent sur leur propre vie et acceptent les autres tels qu’ils sont, tout le monde s’en portera mieux. Gardez toujours ça en tête. Le monde sera plus beau et plus en santé.

Maggy Dupuis

 

Des étoiles dans les yeux

Le monde de la compétition, c’est nouveau pour nous. Les nombreux

Le monde de la compétition, c’est nouveau pour nous. Les nombreux entraînements, les gradins bruyants, toute la frénésie entourant les fameux jours de compétition : tout est à apprivoiser.

Nous avons de la chance, c’est en « gougounes » qu’on encourage notre grande fille ; elle a choisi la natation.

Ce matin, j’observe, attendrie, tous ces jeunes nageurs. Le regard que pose leur entraîneur sur eux, la fierté qui s’en dégage, le devoir accompli.❤️ C’est juste trop beau !

L’énergie qui règne autour de la piscine, tous ces petits humains engagés, soucieux de donner le meilleur d’eux-mêmes, c’est impossible à décrire avec des mots. Il faut les voir se féliciter, s’encourager et surtout, SOURIRE.

Mis à part quelques parents un peu trop partisans qui crient comme si leur vie en dépendait, je ne trouve que du positif à accompagner ma grande dans son sport.

Ce sont des moments en famille précieux, l’occasion idéale pour se redire qu’on s’aime et qu’on est fiers de ce que nous sommes.

Oui, parfois, la routine en prend un coup. On mange à des heures irrégulières, le ménage n’est plus aussi parfait qu’il l’a déjà été et on doit se séparer les tâches pour ne pas oublier la p’tite dernière qui, elle aussi, a droit à son moment, mais quand je vois les étoiles dans les yeux de ma grande, je me dis que nous avons fait le bon choix.❤️

Karine Lamarche

À toutes les « Mme Annie », merci!

En septembre l’an passé, mon grand petit bonhomme poussait la por

En septembre l’an passé, mon grand petit bonhomme poussait la porte de son école avec tout sauf un sourire… Nous avions passé les dernières semaines de vacances à essayer de le motiver, l’encourager. Rien à faire, il partait pour l’école ce matin‑là la mine basse et mon cœur de maman démoli. C’était la rentrée et chez nous, ce n’était pas joyeux comme dans les autres maisons. Ça ne peut pas l’être quand ton p’tit garçon de cinq ans se lève la nuit pour pleurer qu’il n’aime pas l’école, ça peut juste te briser le cœur… et chaque matin rempli de larmes nous rendait de plus en plus impuissants.

Puis les semaines ont passé et il s’est mis à nous parler de l’école à l’occasion… et parfois même avec un petit sourire timide. Chaque bonne journée était une lueur d’espoir.

Diagnostic de TDA, médications, adaptations, psychologue, pédopsychiatre, pédiatre, orthophoniste, orthopédagogue, ergothérapeute, éducatrice spécialisée… toute une armée pour outiller un petit garçon perdu au milieu du grand monde scolaire.

Et parmi eux… Mme Annie.

Derrière chaque bonne journée, il y avait Mme Annie.

Derrière chaque réussite, il y avait Mme Annie.

Devant chaque obstacle, il y avait Mme Annie.

Elle était là, la main tendue et le cœur grand ouvert.

Son désir de voir Miko s’épanouir et aimer l’école a été un baume sur chaque mauvaise nouvelle, sur chaque diagnostic incertain. Chaque bonne nouvelle et chaque petit bonheur méritaient d’être partagés avec elle.

Mme Annie a été notre phare dans une année de brouillard.

Elle ne faisait que son travail, nous le savons, mais elle l’a si bien fait qu’en juin, dans notre maison, il y a un petit garçon qui s’est levé en disant qu’il avait hâte aux vacances, mais qu’il avait aussi vraiment hâte d’aller en première année.

Je vous invite à nous partager vos belles histoires, à nous présenter vos « Mme Annie » à vous.

Karine Arseneault

10 choses à savoir sur michel

1- Selon toi, quel est ton meilleur texte p

1- Selon toi, quel est ton meilleur texte publié sur MFMC?

J’aimerais bien que ce soit le prochain… Je suis mon premier critique et, soyez sans crainte, je suis très exigeant. Mais, de ceux mis en ligne, j’aime beaucoup Vide de sens! J’ai partagé un état psychologique intime qui, malheureusement, rejoint beaucoup (trop) de gens.

2- Est-ce que je peux te lire ailleurs?

J’ai débuté, en décembre 2015, un blogue personnel : Mots dits… sans dessein. Plus d’une centaine de textes, déjà. Dans les nombreux sujets que j’aborde, je donne aussi dans la critique sociale. Ce qui me permet de m’en donner à cœur joie. Parfois, ça fait du bien!

3- Que rêves-tu d’écrire un jour?

J’écris un polar. Un genre que j’aime beaucoup. Je voudrais m’essayer à écrire une chanson, pour la musicalité des mots, leur rythme dans la phrase. Ça ferait bien rire mes proches, pour qui j’ai zéro l’oreille musicale.

4- Quel est ton dicton préféré?

 La vie nous donne des leçons, qu’il faut retenir. Depuis le décès de mon amoureuse, la mère de mes deux plus jeunes, je répète souvent : « Ne rien prendre pour acquis, rien ni personne… » Alors, profitez maintenant de la vie. Embrassez et faites l’amour comme si c’était la dernière fois. Toujours. Car un jour, ça le sera!

5- Quel livre aurais-tu aimé écrire?

Candide, de Voltaire. Je m’étais mis en tête de lire un maximum de grands classiques. C’est un livre qui m’a fait plonger totalement dans un autre univers. Où l’amour est tellement bien traité. C’est difficile de croire que ce texte a été écrit en 1759 (l’année de la défaite de Montcalm sur les Plaines d’Abraham).

6- Quelle cause te tient à cœur?

 Par la force des choses, celle du cancer du sein. J’en serai, l’an prochain, à ma 12e année consécutive de participation à la Course à la vie. Je m’implique également dans tout ce qui touche mes jeunes. Les sports de mon fils, tout comme la fondation de l’ancienne école primaire de mes enfants. Peu importe la cause, il faut s’impliquer…

 7- Es-tu un parent plutôt cool ou autoritaire?

 Ouf, c’est à moi que vous le demandez… Trop cool! Mes deux incontournables sont le respect et la sécurité. Pour le reste, j’ajoute plutôt facilement des paragraphes au guide Parents 101, comment survivre à sa journée?

8- Si tu écrivais quelques mots d’amour…

Je devine votre présence. J’écoute votre désir. Vous avez vos attentes. Vous voulez que je sois différent. Un flirt. Peut-être même plus… Je sais bien qu’il me sera impossible de réussir à chaque fois. Que je pourrais très bien vous décevoir. Vous laisser sur votre faim. Inassouvis. Surtout quand le sujet semble ignorer vos fantasmes. Je serai tout aussi déçu que vous. Autre confidence, votre plaisir m’importe autant que le mien. Plus encore. Je voudrai alors vous reprendre. Trouver d’autres mots tendres. Comme une légère caresse. Où vous voulez. Vous toucher à nouveau. Tels ces amours rares. Recherchés. Ceux qui ne tiennent pas l’autre pour acquis. Avec qui on se sent bien. Qui veulent sincèrement notre bonheur. Même sans eux. Sans moi. Sans mots.

9- À part l’écriture, qu’est-ce qui te passionne?

 Je suis un coureur assidu. Cinq sorties par semaine. Si la météo me retient, Québec oblige, je suis malheureux. Une évasion nécessaire. Parfois, c’est en courant que je trouve une meilleure tournure de phrase. Pour le reste, je suis curieux. Peu importe le sujet, j’aime apprendre.

10- Quelle est ta principale préoccupation (sociale, parentale, etc.)?

L’environnement. Il faut être réaliste, cette planète est la seule qui peut héberger la majorité d’entre nous. Elle survivra à nos conneries. Sans nous. Mais, pour nos enfants et, surtout, pour nos petits-enfants, il faut donner un coup de barre radical. Arrêter certaines manières de faire et, même, redéfinir un projet social commun. Différent de la seule croissance économique…

Le retour des héros

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7 h 45. Vendredi matin, devant l’école. On entend couler sur le trottoir les larmes silencieuses des parents séparés et de leurs enfants. C’est l’heure des au revoir. Une séparation hebdomadaire d’un parent, qui permettra à la fin de la journée les retrouvailles avec l’autre parent. Celui qui vient de passer sept jours à s’ennuyer de ses trésors.

C’est le moment où le parent sort de la voiture pour ouvrir la portière de ses enfants. Pas parce que ces derniers sont incapables de le faire seuls. Non. Juste parce que c’est leur dernière chance de se donner un câlin, de se murmurer « je t’aime mon chaton ». Juste parce qu’une fois debout sur le trottoir, le parent pourra observer ses enfants marcher vers l’école jusqu’à la dernière seconde. Juste parce que ça lui permet, à lui aussi, de faire une transition entre sa vie de parent à sa semaine de non-gardien.

7 h 47. Clac. La portière s’est refermée. Les pas des enfants les ont menés jusque derrière les portes de l’école. 7 h 47 c’est l’heure pour le parent de ravaler une larme et de se dire qu’un jour, peut-être, le deuil du départ sera moins pire.

C’est aussi l’heure du bilan de la semaine et des bonnes résolutions. Le parent se juge de n’avoir pas su gérer la discipline ou les devoirs ou la chicane de la fratrie comme il se l’était promis. Il se félicite pour l’activité trippante qu’il a organisée ou pour la soirée complice qu’il a su créer. Et il se jure à lui-même que la prochaine fois, il sera un parent à la hauteur de ses enfants.

Vendredi après-midi. 16 h 32. On entend les cris des enfants qui retrouvent le parent qui leur a manqué toute la semaine. « Papa ! Euh… Maman ! » Quand ça fait une semaine qu’ils disent « papa » 123 fois par jour, la langue fourche. Ils débaptisent maman, sans faire exprès, sans vouloir lui faire de peine. Puis ils racontent leur semaine, les amis, la dernière idée fofolle du prof, le repas préféré ou la paire de mitaines rapiécée.

16 h 40, les enfants entrent dans leur maison, dans leur autre maison. Ils inspirent profondément pour envoyer le message à leur cerveau que l’environnement a changé. Ici, leur chambre est à droite, pas à gauche comme chez papa. Ils retrouvent leurs jouets, leurs amis de quartier, leurs habitudes « de chez maman ». Dont ils devront se défaire encore, dans sept jours.

Un peu plus tard ce même vendredi soir, un parent reviendra chez lui, dans sa maison, dans sa seule maison. Il y sera seul, dans cette maison. Ou peut-être accompagné d’un nouveau conjoint, d’amis, d’autres enfants. Il expirera longuement pour laisser s’échapper la peine du vide qu’il ressent. Il rangera le dernier livre lu par son enfant et déposé à toute vitesse sur le coin de la table devant l’appel du matin : « Il est 7 h 40, on doit partir pour l’école ! » Le parent laissé derrière refera les lits, replacera les toutous. Fera le lavage. Notera sur sa liste d’épicerie les ingrédients pour concocter les repas préférés de ses enfants.

Le vendredi suivant, quand ce sera son tour d’être accueilli comme un héros à la sortie de l’école, il veut que tout soit prêt à la maison, pour accueillir le retour triomphant de ses enfants.

 

Nathalie Courcy

C’est si difficile d’aimer

Depuis toute petite, comme beaucoup d’autres petites filles, je m

Depuis toute petite, comme beaucoup d’autres petites filles, je m’imaginais déjà avoir un amoureux à l’âge de vingt ans, je me voyais planifier mon mariage, avoir des enfants, une maison, une voiture et un chien. À l’aube de mes 26 ans, je me rends compte que la vie en a voulu bien autrement.

Je n’ai jamais eu de chum. Un vrai de vrai. J’en ai souvent voulu à la Terre entière pour cela. Je me suis demandé si c’était parce que je n’étais pas assez belle, pas assez gentille, pas assez brillante ou encore trop grosse, trop gentille, trop brillante. Je me comparais constamment aux autres, je me disais que ça ne se pouvait pas que tout le monde finisse par rencontrer SA personne et que moi, je n’y arrive jamais.

Puis, j’ai fini par me dire que je faisais peur aux hommes : une femme indépendante, audacieuse et de carrière, ce n’est pas ce qui attire tous les hommes (alors que c’est pourtant tout le contraire !) J’ai longtemps blâmé les autres alors que je ne m’étais jamais arrêtée à me questionner : suis‑je difficile à aimer ou bien ai‑je de la difficulté à aimer ?

Bam ! La vérité en pleine face, qui m’assomme comme un deux par quatre. C’est moi qui ne suis pas capable d’aimer. Je ne veux pas m’engager. Ça me fait peur. Je suis très exigeante dans mes choix et mes critères face à la personne avec qui je partagerai ma vie. Les gars de mon âge que je rencontre ET qui sont célibataires, eh bien, ils ne me plaisent pas. Il y a un an, j’ai rencontré un garçon. On s’envoyait des messages, et malgré les nombreuses fautes d’orthographe, je le trouvais tout de même sympathique et agréable. J’ai décidé de lui donner une chance, je n’y perdais rien. Quelle erreur.

Le gars avait 27 ans, il habitait chez ses parents, était sans emploi et a osé me dire (il fallait quand même avoir du cran pour me dire ça) : « Yo non, moi j’me cherche pas d’emploi, j’men fous man, le gouvernement me paye pour habiter chez mes parents, c’est chill. » Tu vois le portrait ? C’est évidemment le pire cas que je te raconte, mais c’est aussi celui qui ne me donne pas envie de m’engager dans une relation avec les yeux fermés. Les bons gars, avec qui je pourrais avoir plusieurs aspirations et valeurs communes, sont déjà en couple. J’ai l’impression d’être la niaiseuse qui arrive à 16 h au Best Buy pendant le Boxing Day pour avoir la télévision en spécial. Comme si je venais d’allumer qu’un homme avec qui partager ma vie, ça pourrait être bien.

Malgré tout, même si parfois, je me surprends à être jalouse de mon amie qui se mariera bientôt, ou de l’autre qui part en fin de semaine d’amoureux au chalet, je ne regrette pas mon éternel célibat. Oui, j’aimerais avoir quelqu’un dans ma vie, mais j’ose espérer que la raison pour laquelle je n’y arrive pas, c’est que j’attends vraiment la bonne personne pour moi, celle qui créera des étincelles de bonheur dans tous nos petits moments au quotidien. Je suis aussi heureuse de constater que je me suis choisie avant tout, puisque je ne me suis pas jetée dans les bras du premier venu, chose que j’aurais pu faire il y a bien longtemps et que j’aurais pu regretter.

Je passe ma 25e Saint-Valentin célibataire, mais je suis maintenant en paix avec cela.

Stéphanie Parent