Maman, j’ai perdu mes mitaines

Au début de l’hiver, j’ai fait ma provision de mitaines pour les enfants. J’y suis allée un peu plus intensément que les autres années parce que je me retrouvais souvent en train de courir dans les magasins avant la fermeture pour ne pas que le petit dernier se gèle les mains le lendemain matin à la garderie. J’ai donc acheté trois paires de mitaines à chacun de mes garçons. Donc neuf paires en tout. J’étais en business. J’étais safe pour affronter l’hiver. Je me sentais big d’y avoir pensé d’avance et d’avoir prévu le coup.

Surprise!

C’étaient de faux espoirs. Évidemment. Disons qu’un de mes garçons a un don particulier avec ses fameuses mitaines. Un soir, comme tant d’autres d’ailleurs, alors qu’il revenait de l’école, je lui demande où sont passées ses mitaines. Il me répond qu’elles se sont envolées. Envolées? « Bien oui, je me suis tourné et j’en ai une qui avait disparu. Elle n’était même pas par terre, je te le jure. » Étrangement, elles ont beau être étiquetées à deux places, elles s’enfuient même des objets perdus. Je vais fouiller moi-même une fois par deux semaines. À ce point-là. Juré.

Ça, c’est juste à l’école. Combien de fois vous êtes-vous fait courir après à l’épicerie par une petite madame qui vous disait : « Excusez-moi, je crois que c’est à vous. » On est soulagé que quelqu’un de bienveillant nous coure après deux rangées plus loin. Elle aussi en a sûrement acheté plus d’une paire dans sa vie. Elle sait c’est quoi. Sans compter les pertes probables dans les arénas, les cinémas, peu importe où l’on va. C’est comme la peste, ça nous suit partout.

Fiston qui fait disparaître ses mitaines est donc déjà rendu à sa cinquième paire cette année. Mes deux autres enfants sont rendus à leur troisième. Le calcul est assez rapide à faire. Onze. Nous sommes rendus à onze paires de mitaines à la moitié de l’hiver! C’est clairement un ajout à faire à mon budget annuel. Qui n’y avait pas pensé? Après Hydro-Québec, la voiture, l’épicerie, les mitaines! Avec ces deux petits morceaux bien utiles par temps froid, le fameux dicton « Une de perdue, dix de retrouvées » ne s’appliquent clairement pas. Ça ne revient pas des mitaines, c’est volatile! Même les enfants savent ça!

Je n’en fais pas de cas, je me dis que je vais rapatrier d’autres petites perdues qui traînent au fond d’un bac dans la garde-robe. Dans le pire des cas, ça ne fitera pas, mais au moins il n’aura pas froid. Et vlan, voici l’autre surprise! Il y a toujours une main plus sollicitée que l’autre, il faut croire. Toujours la même qui disparaît. Impossible de créer de nouvelles paires. Je me résigne enfin à retourner au magasin.

J’ai beau essayé de trouver des trucs, on s’entend que c’est loin d’être le petit cordon qui passe d’un côté à l’autre du manteau qui est la solution envisageable avec un presque neuf ans. Il va avoir l’air bébé, il va faire rire de lui. Il n’a pas tout à fait tort. Je l’avoue. Pourtant, mon portefeuille trouverait ça plus intelligent et économique.

Finalement, les mitaines, c’est comme le mystère des bas. Sauf que dans le fond, on le sait toutes que les bas, c’est la laveuse qui les mange. C’est ELLE la responsable. Les mitaines, elles, sont différentes. Elles ont un super pouvoir. Celui de se volatiliser dans l’univers. Elles ont aussi le pouvoir absolu de nous faire sacrer. Des bas, ça s’achète en kit de huit au moins. Pas des mitaines. C’est beaucoup trop un business pour les compagnies. Même le Costco n’a pas de package deal sur les mitaines. Ça veut tout dire. Je ne connais pourtant personne, PERSONNE, qui survit avec un enfant à un hiver avec une seule paire. Ça n’existe pas.

Et vous, vos mitaines ont-elles des propriétés surprenantes? Avez-vous des trucs infaillibles pour qu’elles cessent de disparaître étrangement?

Maggy Dupuis



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