Me choisir, les choisir

Ce n’est pas du jour au lendemain que je me suis choisie et ce n’est pas encore gagné! Mais tout doucement, je me priorise. Je me fais des cadeaux et je me fais tendresse.

Toute mon adolescence,

J’ai juré, promis, hurlé!

Que jamais je n’échangerais mes ami(e)s. Qu’ils seraient toujours là dans ma vie, présents tout autant qu’à mes seize ans.

À mes 18 ans, j’avais déjà laissé derrière plus que la moitié de mes amitiés du secondaire.

Mais ce n’était pas grave, ils reviendraient. Ça passerait.

Ils ne sont jamais revenus.

À 20 ans, enceinte jusqu’aux oreilles… et endeuillée comme jamais je n’aurais cru possible de l’être, j’ai rencontré la solitude.

Celle que je ne croyais pas possible.

Une solitude qui ne m’a pas plu et que j’ai dû combler par des amitiés plutôt futiles ou vides. Qui ne sont plus aujourd’hui, évidemment. Mais mes ami(e)s reviendraient… Ils vivaient autre chose et je leur pardonnais. Ils ne sont pas revenus depuis… pas vraiment… jamais réellement.

Maman disait toujours : « Tu vas voir à 30 ans, tu vas les compter sur deux mains tes vraies personnes. Et à 40, une main sera suffisante. »

Et moi, je levais les yeux au ciel, car clairement elle ne comprenait pas à quel point moi, je n’étais pas faite ainsi. Mes amitiés étaient solides et traverseraient le temps.

Le jour de mes 30 ans, sous un gros soleil brûlant, j’ai parlé avec ma petite enfant en dedans.

Je lui ai dit que finalement, maman n’avait pas si tort que ça. Me v’là à 30 ans… avec beaucoup moins d’ami(e)s que j’en avais.

Je me suis surprise dans la dernière année à ne pas avoir envie de rien planifier pour le weekend qui venait… Improviser avec ma famille est devenu un besoin.

Tous mes soirs de semaine, je me les garde… pour faire des gratouilles à mon bébé et pour cuisiner leurs mets préférés.

Rire avec mon chum. Retomber en amour, se donner du temps ensemble. Arrêter de courir tout le temps.

J’ai tellement cuisiné pour des gens dont je n’ai jamais même vu la maison.

Tellement écouté et donné à des gens qui n’ont même jamais fait la rencontre de mes garçons.

Me voilà aujourd’hui.

Plus heureuse que jamais avec juste assez d’anges et de personnes en or pour combler mes dix doigts. Comme le disait maman.

La quantité ne vaudra jamais la qualité.

Je l’ai compris!

L’amitié, ce n’est plus de se voir chaque jour, mais de se sentir accepté et respecté malgré le temps qui a filé.

C’est de ne pas se forcer pour répondre au téléphone ou pour aller souper avec quelqu’un pour qui on fait un « effort ». En me choisissant, j’ai choisi ceux qui m’aiment finalement!

Lisa-Marie Saint-Pierre

 



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