Mon petit lapin
Au cinéma avec mes enfants, à rigoler devant les péripéties de Pierre Lapin, j’ai une pensée pour tous les petits grignoteurs compulsifs qui sont passés dans ma vie. En particulier la belle Noukia, celle qui a fait découvrir à mes garçons le grand bonheur de partager sa vie avec un animal de compagnie.
Lapinette nous a apporté tellement de joie! Distributrice automatique de bisous, compagne de jeu, petit caractère de boss des bécosses, professeure de douceur… Elle était faite pour notre famille et a conquis nos cœurs.
Il y a aussi eu une Juliette (qui était finalement un Jules, oups!), Neo et Jack… Chacun sa personnalité, chacun son petit trésor à partager. S’il y a bien une chose qu’ils m’ont apprise, c’est que chaque lapin possède son caractère unique et ses goûts bien à lui. J’aime les observer pendant qu’ils s’amusent et découvrir leurs préférences : jouer à la cachette, creuser, promener des objets… Et le plus drôle dans tout ça, c’est que dès le premier moment où j’ai approché mes lapins, ils m’ont donné un bon aperçu de leur tempérament. La grande majorité (s’ils ont été bien socialisés) a bon caractère, est apprivoisable et facile à entretenir. Comme pour le chat et le chien, la stérilisation aura un impact positif sur leur comportement. Les lapins stérilisés s’entendent mieux entre eux, marquent moins leur territoire (un gros plus pour l’apprentissage de la propreté!) et ont un comportement général plus équilibré.
Le lapin a le potentiel d’apporter de nombreux bénéfices à une famille : être un facteur de stabilité, diminuer le stress, aiguiser le sens des responsabilités d’un enfant, lui apprendre à tenir compte des autres… Mais encore faut-il que vous ayez la chance de côtoyer un animal qui vous semble heureux. Partager sa maison avec un animal dépressif, agressif ou même pire, malade, il n’y a là rien d’agréable. C’est pourquoi il vaut la peine de s’informer sur ce compagnon et lui offrir un environnement qui favorisera l’expression de la plupart de ses comportements naturels. Plus on offre à notre animal un habitat qui favorise son bien-être, plus on bénéficie de sa présence chez nous!
La meilleure façon de bien comprendre lapinou est de s’intéresser au lapin de garenne, son ancêtre européen. Malgré sa domestication, il lui ressemble encore beaucoup. Son comportement naturel est grandement influencé par sa position dans la chaîne alimentaire. En tant que proie potentielle, son mode de vie est dicté par un besoin vital d’échapper aux prédateurs. Les lapins sauvages forment donc de grands groupes familiaux et creusent de complexes réseaux de tunnels, les garennes, pour se mettre à l’abri. Ils ne sortent qu’à l’aube, au crépuscule ou pendant la nuit pour se nourrir, se dégourdir les pattes et faire honneur à leur réputation de chauds lapins. Ils consacrent un tiers de leur temps à ces occupations. Ils passent les deux autres tiers de leur temps cachés à l’intérieur de leur terrier ou dissimulés au creux d’un gîte (endroit légèrement creusé dans la végétation qui permet de profiter de la lumière du jour, sans toutefois être exposé au vent ou à la pluie).
Alimentation
Comme son cousin sauvage, qui se nourrit d’herbe, de bourgeons et de feuilles, notre lapin domestique est un herbivore. Les vétérinaires préconisent donc un régime le plus proche possible de celui du lapin de garenne et l’aliment de base de ce régime est le foin sec à volonté. Il favorise l’usure normale de ses dents et régularise son système digestif. De plus, sa consommation tout au long de la journée procure une activité de grignotage qui distrait l’animal. Prenez garde toutefois à ne pas offrir un foin constitué exclusivement de luzerne, car il contient un trop haut taux de calcium et peut entraîner la formation de calculs urinaires. La moulée fait aussi partie de l’alimentation du lapin, mais ne doit pas être donnée à volonté afin d’éviter les problèmes d’obésité. Il est aussi recommandé de distribuer des végétaux frais quotidiennement. On affiche donc une liste de végétaux sécuritaires sur le frigo (http://margueritecie.org/2016/09/12/liste-de-verdure-pour-les-lapins/) et on laisse le plaisir aux enfants de lui offrir un petit morceau de banane!
Habitat
Chez nous, les lapins vivent dans une cage typique constituée d’un bac en plastique surmonté d’une partie grillagée. Nos cages possèdent deux ouvertures : une porte située sur le côté, permettant au lapin d’entrer et sortir par lui-même de la cage, et une autre trappe située sur le dessus, facilitant les manipulations et l’entretien de la cage. Si on prévoit aménager un coin litière et installer une maisonnette à l’intérieur de la cage, en plus des accessoires de base comme un râtelier à foin, un bol pour la nourriture, une bouteille pour l’eau et quelques jouets à ronger, il est recommandé de choisir une cage qui mesure au moins 1 m de longueur et 60 cm de hauteur.
Maisonnette
La maisonnette pourrait sembler un investissement superflu, mais elle répond à un besoin fondamental du lapin, celui de pouvoir se retirer à l’abri des regards. Le lapin craint les endroits n’offrant aucune possibilité de cachette. Il a donc besoin d’une petite cabane qui lui fera office de terrier et où il se sentira protégé. Mes lapins s’y retirent pour dormir. Le mieux est de choisir une maisonnette au toit plat. Le toit jouera le rôle de deuxième étage et offrira un espace supplémentaire très apprécié par notre petit compagnon. En effet, lorsqu’ils se sentent en confiance, les lapins s’étendent sur cette mezzanine pour contempler leur domaine. Ils l’apprécient d’autant plus si nous prenons le temps de choisir, dans la maison, un endroit approprié pour la cage. Les lapins aiment notre compagnie, alors nous avons choisi la salle familiale, un endroit plein de vie!
Propreté
Il est intéressant de savoir qu’il est tout à fait possible, pour notre lapin, d’acquérir au moins un certain degré de propreté. Naturellement, il aura tendance à choisir un coin de sa cage où il fera ses urines et la grande majorité de ses crottes. Il est donc facile d’y installer un petit bac à litière (avec papier recyclé ou granules de bois). Lors des premiers jours qui suivent l’arrivée du lapin, on ramasse les crottes au fond de la cage et on les dépose dans sa litière. Il comprendra vite le message! Ensuite, il conservera cette habitude de retourner faire ses besoins à cet endroit pendant ses sorties. S’il s’échappe pendant une sortie, on le remet tout de suite dans son bac à litière. Et petit truc en passant : s’il est en train de manger, il est préférable d’attendre un autre moment pour le sortir… sinon il lui sera bien trop difficile de ne pas semer quelques crottes pendant sa promenade!
Jeux et sorties
Cette petite boule de poils a besoin de mouvement. Il faut donc le laisser gambader en liberté au moins 20 minutes par jour et le stimuler en déposant quelques jouets dans sa cage. Pas besoin de se compliquer la vie! On peut lui offrir des jouets aussi simples qu’une branche de pommier ou un support en carton pour papier de toilette à grignoter. Ça le tiendra occupé pour un bon moment! Les sorties et les jouets sont essentiels autant pour son bien-être mental que physique. Mais pour profiter de tous les effets bénéfiques des sorties, il ne faut pas oublier de sécuriser les endroits auxquels le lapin a accès… les fils électriques sont si attirants!
Peut-être parce qu’il peut encore être élevé pour sa chair par notre voisin… ou peut-être parce que sa popularité croissante est toute récente… peu de gens connaissent réellement les besoins du lapin. On remarque donc une grande variabilité dans les soins qui lui sont offerts. Même les conseils que j’ai partagés ici sont des choix bien personnels. Si vous pensez à accueillir un lapin dans votre famille, je vous encourage à vous procurer un livre de qualité comme celui des vétérinaires Jean-François Quinton ou Manon Tremblay. Et j’espère que les informations partagées ici vous seront également utiles! Si vous êtes déjà parents d’un lapinou, partagez-nous vos photos!
Références :
Manon Tremblay (2009) Le lapin. Les Éditions de l’Homme
Jean-François Quinton (2007) Soins du lapin de compagnie : Bien-être et maladies. Les Éditions Eugen Ulmer
Monika Wegler (2007) Mon lapin nain. Marabout
Véronika Zizka (2006) Le lapin bélier. Éditions De Vecchi
Jean-Claude Périquet (1998) Les cahiers de l’élevage : Le lapin. Éditions Rustica
Elizabeth Gobeil Tremblay