Tu n’allaites pas? C’est donc bien de valeur!
Voilà la phrase que je me suis fait servir par une infirmière lors de mon premier accouchement. Ça peut sembler bien anodin, mais trois ans plus tard, elle résonne encore dans ma tête. Et vous devinerez que ce n’était vraiment pas la phrase que j’avais besoin d’entendre alors qu’on devait rester à l’hôpital vingt-quatre heures de plus à cause de la jaunisse de ma fille.
Non, il y a trois ans, je n’ai pas allaité. Je me suis découragée et j’ai abandonné. Ça faisait mal et j’étais fatiguée. Cependant, j’ai tiré mon lait pendant dix mois pour le donner au biberon à ma fille. Selon moi, elle a quand même reçu ce qu’il y avait de meilleur pour elle.
Trois ans plus tard, j’allaite toujours sa petite sœur de sept mois. Pendant ma grossesse, je ne m’étais mis aucune pression; si ça marche tant mieux, sinon ce serait le biberon. On glorifie beaucoup l’allaitement, mais je ne vous cacherai pas qu’il y a des bouts durs (oui, oui, dans les deux sens! Haha!). Tu es la seule personne qui peut nourrir ton bébé affamé, donc tu ne peux pas compter sur papa pour qu’il s’occupe des boires. Tu dois être fidèle au poste, les mamelons à l’air, aux heures et demie pendant quelques semaines. Et dans mon cas, l’introduction du biberon s’est avérée plutôt difficile. Mon bébé ne s’endort encore souvent qu’au sein et elle se réveille encore la nuit pour téter.
Tu auras droit à des commentaires comme :
« Vas-tu allaiter encore longtemps? » (Juste un peu avant son entrée à la maternelle, tsé.)
« Tu as l’air fatiguée, tu devrais lui donner le biberon. »
« Ton lait n’est peut-être pas assez nourrissant. »
Et moi d’acquiescer en souriant… Sourire fake, bien sûr.
Malgré les hauts et les bas, je ne regrette aucunement mon choix d’allaiter. J’avoue que je redoute même un peu la fin de ce moment unique et privilégié entre ma cocotte et moi.
À toi, la future maman qui commence à peine à avoir un petit bedon arrondi et qui se fait déjà bombarder de questions concernant la façon dont tu vas nourrir ton enfant : Ne te mets pas de pression. Les plans, c’est bien beau, mais ça se passe rarement comme on l’avait prévu!
À toi, la maman qui vient d’accoucher et qui pleure en te demandant si tu dois faire « la madone » (inversée ou pas!), « le football » ou allaiter couchée : Fais-le comme TU te sens à l’aise.
À toi, la maman qui n’allaite pas, par choix ou pas : Ne te laisse pas ronger par la culpabilité et les jugements. Tu fais de ton mieux pour ton bébé, comme nous toutes!
Julie Lampron-Désaulnier