Peut-on réellement être à boutte des mères à boutte (ou des pères)?

Peut-on réellement être à boutte des mères à boutte (ou des pères)?

Il y a ce mouvement sur les réseaux sociaux : « À boutte des mères à boutte! » Peut‑on réellement en avoir ras le pompon?

Je crois que l’on peut être à boutte des mères qui se plaignent pour tout et pour rien. Celles qui font tout un plat pour des enfants qui crient, courent. Celles pour qui faire l’épicerie avec les enfants constitue une torture chinoise. Celles qui, sur le dos de l’humour et de l’autodérision, utilisent chaque moment difficile du quotidien pour se plaindre de leurs enfants et de leur vie de mère. Ces mères pour qui une coupe de vin est devenue la solution à tous les problèmes familiaux.

On peut aussi aimer ces mères à boutte parce qu’elles nous déculpabilisent. Parce que l’on se sent moins seule. Nous savons que d’autres vivent les mêmes problèmes que nous. Que nous ne sommes pas les seules à avoir l’impression de faire une séance de gym juste en allant à l’épicerie. Que les crises de bacon sont fréquentes et pas juste dans notre maisonnée.

Dire que nous ne sommes jamais à boutte serait inutile et mensonger. C’est vrai qu’un moment banal de la routine peut gâcher notre journée. Et qu’on peut être à boutte un moment, mais que ça finit par passer. On se retrousse les manches et on trouve une solution.

Est-ce que je suis pour ou contre le mouvement des mères à boutte? Honnêtement, je ne sais pas. Le bonheur des uns peut aussi faire le malheur des autres. J’aurais tendance à être pour le mouvement pour une seule raison : j’ai peur! Peur que tout ce chialage pour rien isole certaines mères. Vous savez, celles qui sont réellement à boutte. Celles qui ne vont pas bien, pour différentes raisons, post-partum, dépression, séparation ou autres. Celles pour qui même le rire de leurs enfants leur tape sur les nerfs. Celles qui ont des idées noires, mais qui ne veulent plus parler et qui s’isolent vu la banalisation des mères à boutte. Celles que l’entourage ne prendra pas au sérieux. Celles qui ne voient plus de solutions. Celles qui se croient seulement des mauvaises mères.

Parce qu’il y en a… je le sais… je l’ai été.

Que vous soyez d’accord ou non avec un mouvement social, l’important, c’est d’être là pour ton amie, ta voisine, ta sœur, etc., lorsqu’un événement les dépasse. De vous soutenir entre mères dans ces moments qui vous paraissent éternels. L’autodérision, malheureusement, ne règle pas tout, il faut voir au‑delà.

Ça ne va pas? Il y a des ressources pour t’aider.

http://ligneparents.com/enfant/ (avec service de clavardage)

http://www.premiereressource.com/

Le CLSC de ta région

Info-Social : composez le 811.

Et souvenez-vous, vous n’êtes pas seule…

Mélanie Paradis

 



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