Première peur de maman

Hier soir, pour la première fois mon fils, j’ai eu peur pour toi. Tellement peur.

Pour l’instant, je ne suis pas une maman très stressée. Je dis pour l’instant parce que fiston n’a que quatorze mois et que je suis bien consciente que ça risque de changer. J’ai été une des premières à le lancer en l’air ou à le laisser tomber sur le divan pour qu’il rebondisse, seulement pour l’entendre rire à en être essoufflé. Quand il tombe, je l’encourage à se relever sans me précipiter vers lui. Je considère qu’il n’a pas fini de tomber, alors aussi bien ne pas en faire un drame chaque fois. J’essaie le plus possible de ne pas lui transmettre de stress pour qu’il continue d’explorer son monde pleinement.

Même lorsqu’il était malade, je n’avais pas réellement peur. J’étais préoccupée, oui, et à l’affût encore plus. À certains moments, nous avons jugé, chéri et moi, que c’était plus préoccupant et que nous devions aller consulter, mais à aucun moment, je n’ai été vraiment inquiète.

Pourtant, la majorité des parents de mon entourage ont déjà nommé, d’une manière ou d’une autre, le fait qu’avoir des enfants, c’est être inquiet tout le temps. J’ai lu aussi quelques textes allant dans ce sens; à quel point on n’arrête jamais de s’en faire pour eux, ces petits êtres (et éventuellement bien grands) que nous aimons plus que tout au monde. Bien que je comprenne tout ça, je ne l’avais pas encore ressenti concrètement. J’ai déjà eu l’impression que mon cœur allait exploser d’amour, j’ai déjà eu envie de réveiller mon bébé juste pour lui donner plein de becs. Des fois, ça fait même presque mal tellement je l’aime, mais à aucun moment, je n’ai eu de la difficulté à trouver le sommeil parce que j’avais l’impression d’angoisser.

Jusqu’à hier.

Notre petit aventureux téméraire, mais encore très maladroit, est passé par-dessus le divan et est tombé tête première. Seulement sur la tête, tout son corps comme une chandelle à peine courbée au-dessus de sa tête qui est venue heurter le plancher de bois franc bien solide et bien dur. Pendant la fraction de seconde qu’a duré la chute, j’ai eu peur qu’il se brise le cou. Pendant la fraction de seconde nécessaire pour me rendre à lui, j’ai eu peur qu’il soit paralysé. Avait-il une commotion cérébrale? Devais-je aller consulter ou non? Je me suis déjà demandé quoi faire depuis sa naissance, j’ai souvent douté, mais pour la première fois, je sentais que les conséquences pouvaient être graves si je ne faisais pas le bon choix.

Tout est bien qui finit bien avec pas mal plus de peur que de mal. Chéri et moi sommes conscients de la chance que nous avons d’avoir un enfant en pleine santé qui nous a apporté comme première peur « seulement » une chute sans conséquence et bien peu de « vrai » stress. Malgré tout, je comprends tellement mieux maintenant les inquiétudes quotidiennes des parents. Je sens surtout que ça ne fait que commencer et que mon cœur s’emballera tout autant les prochaines fois!

Jessica Archambault



Commentaires