Pour toi, mon tendre lave-vaisselle!
Il y a maintenant cinq jours que tu m’as quittée. Ma vie en est toute chamboulée. Je me rends maintenant compte à quel point je te sous-estimais. Tu étais là et je ne te remarquais pas. J’ai fait ce que la plupart d’entre nous font lors d’une relation à long terme : je t’ai pris pour acquis!
Trop souvent, je t’ai rempli beaucoup plus que je n’aurais dû. Pire encore, il y a des fois où je n’ai même pas rincé la vaisselle avant de te la donner. Je sais même pas si tu aimais ça, les mottons?! J’en suis désolée, c’est juste que des fois, j’étais vraiment pressée. Je ne me rendais pas compte de tout ce que tu accomplissais pour nous. Ton absence se fait sentir, je me sens maintenant comme monsieur Miyagi dans Karaté Kid; laver, laver, essayer. Laver, laver, essayer.
Trois fois par jour, sans compter les petites grignotines ici et là. Cinq personnes minimum par repas, tu étais exténué et je ne m’en suis pas aperçu. J’ai tenté de te réanimer mais en vain. À coup de petite vache et de vinaigre, tu sentais bon, mais je te sentais me glisser entre les mains. Je t’ai même fait le bouche-à-bouche à partir de ton petit tuyau crasseux. Je te jure, j’ai fait tout ce que j’ai pu.
Maintenant, lorsque je lave ma vaisselle, le regard vide, je regarde dehors et je nous imagine main dans la main à gambader pieds nus. On se couche dans l’herbe côte à côte avec une quenouille dans la bouche à observer les nuages passer. Ou bien nous balançant, cheveux aux vents par un bel après-midi d’été.
Tant de fois, les enfants et moi avons dansé au rythme de tes vagues… va en paix, mon cher ami. Tu as donné le meilleur de toi-même.
Peace out body!
Geneviève Dutrisac