Une place pour moi
Bonjour, je m`appelle Samuel et j`ai onze ans. Je fais partie de ceux qui ne sont pas motivés par l’école. Ceux qui ne se sentent à leur place nulle part. Je vous parle de cela, car il n’y a pas longtemps, je voulais tout lâcher. J’ai imaginé une place qui aiderait les jeunes comme moi à découvrir leurs forces, ce qui les passionne. Un endroit où on ne serait pas obligé d’être comme les autres et d’entrer dans un moule. Une place où on ne serait pas jugés.
J’ai essayé de trouver une place avec ma mère où je pourrais me retrouver, faire le point et me connaître moi-même. Malheureusement, ces endroits ne sont pas pour moi. Je suis soit trop jeune ou je ne suis juste pas considéré comme un cas qui en a vraiment besoin. Pourtant, je dois passer mes journées tranquille, assis à ma place à écouter mon professeur. Pour y arriver, ça me prend beaucoup d’énergie parce que je dois me contrôler. Donc, à la longue, je me tanne et j’en viens à ne plus aimer aller à l’école.
Je sais que je ne dois pas lâcher et que c’est important d’aller à l’école. Sauf que j’ai l’impression que rien n’est pour moi là-bas. Je ne peux pas faire aller mon imagination comme je voudrais. Plus tard, j’aimerais créer un endroit pour les jeunes comme moi. Les jeunes qui ont besoin d’une pause et de faire le point. Certains ne sont pas faits pour aller s’enfermer dans un bureau pour parler de leurs émotions à un psy. Juste parler autour d’un jeu à quelqu’un qui nous comprend et qui ne nous juge pas peut faire une grande différence.
Dans la place que je voudrais bâtir, les jeunes pourraient se confier. J’aimerais aussi pouvoir offrir des ateliers volontaires pour que les jeunes puissent peut-être découvrir une passion. Ça pourrait être un atelier de cuisine, de photographie, de fleuristerie, de mécanique… Tellement de possibilités. Nous sommes préparés à l’école pour le cégep et l’université, et je me sens poussé vers une voie que je ne veux pas. Peut-être que j’irai, mais pour le moment, je suis surtout découragé et perdu.
Pour finir, j’espère un jour trouver ma place. J’aimerais que la société s’ouvre les yeux et fasse une place aux jeunes comme moi. Que des mesures soient mises en place, car pour le moment, plusieurs ont juste le goût de baisser les bras.
Samuel