Ce que je veux dire, c’est…

Ce que je veux dire, c’est exactement ce que j’ai dit ou demandé. Ni plus ni moins.

Par contre, parfois, je n’ose pas demander, de peur que l’autre interprète mes propos différemment, tente d’y trouver un sens plus profond.

On entend et lit très souvent, quasi partout, tant de la part des professionnels de la santé et de l’éducation, des blogues traitant de la parentalité ou de monsieur et madame tout le monde, qu’on doit demander de l’aide, que ça prend un village pour élever des enfants… Je suis d’accord. Je suis la première à offrir mon aide et si on m’appelle, c’est certain que j’essaie de m’organiser avec chéri-mari et les enfants pour répondre positivement, et je serai là avec plaisir. Néanmoins, j’ai de la difficulté à le faire. Je me dis que c’est chéri-mari et moi qui avons choisi de faire des enfants, pas les membres de notre entourage. Ce n’est pas leur responsabilité, je n’ai pas à leur imposer de partager ce qui n’appartient qu’à nous…

Puis, dernièrement, une amie maman a partagé une publication sur sa page Facebook (une traduction d’un texte de Charity Beth). C’était assez long, mais somme toute, ça disait que les demandes des mamans ne sont pas plus que ce qu’elles énoncent, que leurs actions à un instant donné ne représentent pas nécessairement leur quotidien. Par exemple, une maman qui servira des céréales pour souper ne le fait pas généralement tous les soirs, que celle qui perd patience ne le fait pas souvent pour autant, qu’une maman qui dit être fatiguée ne veut pas dire qu’elle regrette sa maternité. Elle est simplement fatiguée, point.

« Quand une mère dit qu’elle a besoin d’aide pour faire les choses, c’est tout ce qu’elle veut dire. Elle ne veut pas dire qu’elle n’est pas capable. » Cette phrase m’a particulièrement interpellée. Quand le stress et l’anxiété montent, je sais rationnellement que de l’aide me ferait le plus grand bien. Qu’avoir de la compagnie durant mes journées ou mes soirées solos les adoucit autant pour moi que pour les enfants. Après tout, c’est beaucoup plus agréable pour mon grand de trois ans de jouer à un jeu de société avec une amie de maman que de rester très calme en s’occupant seul pendant que son bébé frère boit son lait, même s’il est capable de le faire.

Mais comme je suis capable et que nos familles et nos amis n’ont pas demandé à ce qu’on ait des enfants, je n’ose pas les solliciter ou encore trop peu.

Quand je parlais récemment à une amie de ce malaise d’imposer nos responsabilités à notre entourage, elle m’a dit que bien que j’aie raison de dire que nos enfants sont notre choix à chéri-mari et moi uniquement, ceux qui nous aiment voudront nous aider et prendre soin de nous, et de nos enfants par le fait même. Même s’ils ne sont pas obligés de le faire ou justement parce qu’ils ne le sont pas.

C’est vrai que c’est également parce que je me préoccupe de ceux que j’aime que ça me fait plaisir de les aider, même si leurs choix ne m’appartiennent pas.

Ces paroles résonnent encore en moi, font leur chemin tranquillement. Je me répète également que je peux être capable et recevoir de l’aide ; ce n’est pas incompatible.

Jessica Archambault

 



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