Et la Vulve d’or revient à…
« Merci! Merci! Ha mon dieu, je n’en reviens pas! Je ne m’étais rien préparé! Je pensais réellement que quelqu’un dans le monde avait, a toujours une vulve pire que la mienne. Merci à mes parents d’avoir conçu ou mal conçu cette partie de moi. Merci à mon pH qui se déséquilibre facilement… »
Non mais sans blague! C’est quoi cette cochonnerie‑là de vaginites? Depuis mon premier accouchement, elles font partie de ma vie. Une partie dont je me serais bien passée. Tellement agréable de se gratter à en vouloir l’arracher pour la mettre sur le comptoir et avoir une pause.
Tout, tout peut la faire revenir. Pleins de petits bonheurs écrabouillés par ces foutus champignons.
Je rêve du temps où je pouvais prendre un bain moussant avec de la musique de détente et une coupe de vin. Entendre les petites bulles lentement s’éteindre une par une. Maintenant, si je me permets ce petit plaisir, une grattouille assurée le lendemain.
L’humidité est mon ennemie. Fini le temps où je pouvais tranquillement me faire bronzer en sortant de la piscine. Maintenant, je dois courir comme une folle, chronomètre à la main, pour ne pas l’exposer trop longtemps à cette humidité.
Un savon parfumé! Mais quelle bonne blague! Je ne peux même plus sentir bon en sortant de la douche. Mon pH me l’interdit. Et je ne peux pas compter sur mon détergent à lessive pour sentir bon. Je dois en prendre un sans odeur parce que sinon…
Adieu la dentelle, le lycra ou autre matériau des sous-vêtements sexy. Moi, j’ai juste le droit au coton. C’est plate le coton et pas toujours évident de trouver de beaux sous‑vêtements.
Est‑ce que j’en ai vraiment besoin? Attiser l’homme n’est peut-être pas une bonne idée. Parce que devine quoi? Les relations sexuelles aussi fuckent mon pH.
Serviettes hygiéniques, menstruation, antibiotiques sont aussi devenus les ennemis jurés de mon pH.
Je dois prendre soin de ce coin‑là comme de la prunelle de mes yeux, si je ne veux pas me taper grattage et tortillage (solution au grattage dans les endroits publics) compulsifs.
Voilà pourquoi je me décerne le titre de Vulve d’or. J’ose croire que je ne suis pas la seule à vivre avec un pH récalcitrant.
Mais il y a peut‑être juste moi qui l’écris ouvertement sur un blogue.
Mélanie Paradis