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16 ans: Savoir choisir ce que l’on prend pour la vie devant soi!

J’avais seize ans. Tout comme toi présentement. J’étais devan

J’avais seize ans. Tout comme toi présentement. J’étais devant les mille possibilités que m’offrait ma vie. Les mille possibilités vers lesquelles me tourner. Mais vers laquelle!?

Te voilà à la croisée des mêmes choix vraiment importants.

Tu te sens probablement mélangée. Pas certaine. Et si? Et si?

Te voilà propulsé dans un des plus grands choix de ta vie. Et c’est à toi que revient le droit de choisir, de décider de ce que tu feras de cette vie d’un point de vue professionnel. Quel chemin emprunteras-tu? Le collégial? Le secondaire professionnel? Cela t’amènera-t-il à l’université? Prendras-tu une pause pour bien y penser? Vagabonderas-tu longtemps dans les corridors des établissements avant de savoir où se trouve la sortie de ton labyrinthe?

À mon époque à moi, les professions étaient plus d’ordre général. Maintenant, vous avez la possibilité de vous différencier, de vous perfectionner. Chaque formation peut t’amener à te spécialiser. Jadis, nous avions moins de possibilités de recherches. Sans l’ami Google, on s’en remettait très souvent au conseiller d’orientation de l’école. Les offres étaient moins larges.

Est-ce que c’est ce qui semble tant mélanger ta génération? Trop de choix? Trop de spécialités? En quoi pouvons-nous vous aider et vous offrir une motivation? Une orientation? Un sens à votre futur professionnel?

J’ai un travail qui fait en sorte que j’ai une conciliation FAMIILE-travail hors pair. Un travail de plus de cinquante heures par semaine, par contre. Un travail qui m’a permis d’être à vos côtés depuis votre tendre enfance jusqu’à aujourd’hui. Je suis éducatrice à la maison. Je l’ai fait car mon bonheur passait par vous, et être près de vous me rendait heureuse. Très honnêtement, ça aidait.

Mais toi? Qu’est-ce qui te rendra heureuse? Tu choisiras ta profession en fonction de ta famille? De ce que ton travail t’apportera en termes de reconnaissance? Pour les heures flexibles qu’il t’apportera? Du salaire qu’il t’offrira pour pallier tes dépenses et tes envies? Un travail qui t’offrira la chance de voyager peut-être? Ou encore, te permettra-t-il de rencontrer des gens? De diriger du personnel puisque tu as déjà des facultés de leader? Tu choisiras d’être ton propre patron? Ou, finalement, un travail qui comblera tes envies créatives?

Peu importe vers quoi tu te dirigeras, sache que tu dois prendre le temps de te connaître. Te connaître ne veut pas simplement dire de te regarder dans la glace le matin avant le départ vers l’école. Sache reconnaître ce qui t’anime. Ce qui t’habite. Ce qui te fait vibrer. Fais des recherches sur ce qui sera ton champ de profession selon toi. Demande à faire un stage d’un jour pour valider ce que tu perçois de cette profession. Cela te permettra d’y voir clair.

À mon époque, j’aurai aimé être à la croisée du chemin version 2018. Je serais probablement devenue ce qui me faisait vraiment vibrer à ce moment. Je ne regrette en rien ce que j’ai fait et ce que je fais actuellement. J’ai juste trop élargi mon champ de carrière. Je suis passée de technicienne en petite enfance à designer d’intérieur en passant par la fleuristerie puis par la gestion de services de garde et, finalement, je suis devenue organisatrice événementielle. Sans compter les multiples perfectionnements étalés sur plus de vingt ans. Je m’étourdis moi-même à énumérer mes études!

Il doit bien me rester un bon vingt ans encore à travailler. Maintenant, je me connais mieux. Je sais ce qui me fait vibrer et j’ai rendez-vous avec un conseiller en orientation. Je m’offre ce que j’aurais dû m’offrir à mes seize ans. Le droit de me connaître.

Prends juste le temps de réfléchir à toi, pour toi… Tu as, dorénavant, toute la vie devant toi. Fais-en bon usage!

Mylène Groleau

L’été de mes seize ans

J’avais seize ans, lui dix-sept.

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J’avais seize ans, lui dix-sept.

J’étais caissière et lui, emballeur, dans une épicerie. On n’habitait pas la même ville, on n’allait pas à la même école secondaire, mais on travaillait ensemble et on se parlait à peine. Je le trouvais cute, pis ça a l’air que lui aussi, il me trouvait cute, malgré mes broches et mon uniforme trop grand aux couleurs douteuses, à l’effigie de l’épicerie en question.

Un soir de juin, en finissant mon quart de travail, je suis allée le rejoindre dans le back-store du magasin, pour lui remettre courageusement mon numéro de téléphone que j’avais écrit simplement, de mes mains moites, sur un papier de facture de caisse. En fait, ça n’avait rien de courageux, je lui ai presque lancé le papier en plein visage en me sauvant. Je me rappelle qu’il m’avait dit : « Veux-tu que je te donne le mien ? » J’avais répondu, en parlant trop vite : « Non ! Comme ça tu n’auras pas le choix de m’appeler ! »

Il m’a appelée. J’avais seize ans, lui dix-sept. Je suis devenue sa première blonde.

Aujourd’hui, en ce soir de juin, j’ai trente-et-un ans. Je me rappelle ces doux moments-là vécus en juin, il y a quinze ans.

Ce soir, je suis en pyjama. Je porte mon pyjama le plus laid et j’ai les cheveux gras. L’homme avec qui je partage ma vie a eu une grosse journée. Il regarde le soccer à la télé pendant que je travaille à la table de cuisine. Le chien à chaud. Les enfants dorment enfin. Le dernier, aka Monsieur-j’ai-deux-ans, a fait des crises toute la soirée. Ça fait des nuits qu’on dort mal. L’aînée de six ans a fait un cauchemar cette nuit et est venue dormir avec moi tandis que l’homme est allé se coucher dans la chambre d’amis. La vie, quoi !

L’homme se lève, lâche un pet, va préparer son lunch. Pis moi, j’arrête de travailler pour penser à l’été de mes seize ans.

On a frenché en masse cet été-là, mon emballeur et moi. C’est aussi avec lui que j’ai fait l’amour pour la première fois…

Oups, l’aînée de mes enfants me sort de mes pensées, son p’tit rhume la fait tousser. Elle s’étouffe, pleure et a besoin d’être consolée. Bon, elle se rendort. L’homme va prendre sa douche, la partie de soccer est terminée.

L’été de mes seize ans, c’était un bel été. Comme celui de mes dix‑sept, dix‑huit, dix‑neuf… Bref, comme ceux des quinze dernières années.

On va se le dire, y’en a eu des plus tough que d’autres. Y a eu des périodes moins roses que d’autres. Mais demain, ça fera quinze ans que j’ai frenché mon bel emballeur pour la première fois. On s’est vus terminer nos études secondaires. Il m’a encouragée à aller étudier ma passion première et à en faire mon métier. Je l’ai vu bûcher à l’université. On s’est mariés. On s’est vus devenir parents (et il est le meilleur des papas). On s’est vus rénover. On s’est vus devenirs « grands ». Il m’a vue tenir la main de sa maman malade, je l’ai vu devoir la laisser aller. On s’est vus pleurer. On s’est vus rire.

En quinze ans, on a créé pleins de souvenirs. En quinze ans, on a toujours été amis, mais surtout amoureux. Notre amour a grandi, pour le mieux.

Ouais, ce soir, je porte mon pyjama le plus laid, j’ai les cheveux gras et l’homme pète allègrement.

Mais aussi, on frenche le dimanche matin pendant que les enfants mangent et que le blender prépare nos smoothies.

On danse ensemble en mettant des tounes quétaines beaucoup trop fort et les enfants nous disent d’arrêter, mais on ne les écoute pas.

On rit des mêmes jokes plates. Généralement. (Des fois, les siennes sont VRAIMENT plates.)

On n’est pas parfaits, mais on s’aime ben. Une grosse coche au-dessus de ça, même.

C’est ça la vie.

C’est pas toujours rose, c’est pas toujours drôle. Ce n’est jamais parfait et c’est correct comme ça.

Reste que quand je pense à l’été de mes seize ans, je souris. Je nous trouve chanceux d’avoir ensuite évolué au même rythme, d’avoir voulu prendre les mêmes chemins.

Quand je vois un jeune couple d’environ seize ans, les yeux pleins d’étoiles, je souris. Je me dis que peut-être un jour, ils frencheront devant le blender, en attendant leurs smoothies, pendant que leurs enfants auront le dos tourné.

En tous cas, je leur souhaite !

P.S. L’homme a encore, dans son portefeuille, le papier de caisse sur lequel j’avais inscrit mon numéro de téléphone. Il pète, mais il est cute, non ? 😉

Caroline Gauthier