J’ai 25 ans et je ne veux pas d’enfants

Eh oui. Ça peut choquer, mais je ne veux pas d’enfants. Du moins,

Eh oui. Ça peut choquer, mais je ne veux pas d’enfants. Du moins, pas pour l’instant. C’est un sujet tabou pour une femme de dire qu’elle ne désire pas avoir d’enfants. Comme si nous devrions nous sentir obligées d’enfanter. Mais non, j’ai amplement le droit de choisir de ne pas avoir d’enfants.

Depuis que je suis toute petite, j’ai toujours désiré avoir une progéniture. Je m’imaginais tout plein de scénarios sur ma future vie de maman. Puis, la vingtaine est arrivée. Je me suis mise à avoir des aspirations différentes que celle d’avoir des enfants. La liberté de vivre seule et de n’avoir que comme responsabilité mon bien-être m’a fait un grand bien. Le désir de ne pas avoir à me priver de quoi que ce soit, de pouvoir voyager comme je le désire, de pouvoir partir de chez moi pour rejoindre quelqu’un sur un coup de tête sans avoir besoin d’un diplôme en ingénierie pour organiser mes sorties en famille. Un bon jour, je me suis posé la question suivante : est-ce que je veux vraiment des enfants?

Soudainement, j’ai compris : j’ai déjà des enfants. Plusieurs dizaines, même. Je suis devenue enseignante. Je côtoie des enfants six heures par jour, ce qui est probablement plus que ce que la majorité des parents passent avec les leurs. Je comble leurs besoins sociaux, affectifs, cognitifs et même physiques (t’sais, mettre un pansement sur un bobo QUE JE NE VOIS MÊME PAS…) Je les aime de l’amour le plus pur, ces enfants. Même le p’tit Kevin super énervant dans le fond de la classe, je l’aime quand même; n’est-ce pas cela, être maman?

Je ne veux pas d’enfants finalement. Je suis bien heureuse et satisfaite de ma vie présentement. Je vis un équilibre parfait entre le travail et la maison, et mes besoins « maternels » sont comblés aisément par la petite Alice qui a perdu son efface sous son pupitre et par le petit Michaël qui s’est fait friendzoner par Sophie (ah! les premières amours à onze ans).

Certaines mauvaises langues iront peut-être dire que c’est égoïste de ma part de penser ainsi : vous avez totalement raison. Je suis heureuse de terminer le travail et ne pas avoir à aller chercher la petite dernière à la garderie et le plus grand au service de garde de l’école pour ensuite les faire souper, puis reconduire le plus grand à sa pratique de soccer pendant que la plus petite va faire de la natation. Pas que je ne serais pas capable, bien au contraire, je sais que je pourrais le faire; je suis une fille quand même bien organisée après tout. Mais j’ai choisi de ne pas m’imposer cela. Je suis égoïste parce que je pense à moi. Je veux pouvoir acheter mon condo de rêve bientôt, faire tout plein de voyages tous plus fous les uns des autres, pouvoir me coucher à l’heure que je veux et ne pas avoir de comptes à rendre à personne.

Peut-être que dans quelques années, mon discours sera différent. Toutefois, je ne veux pas d’enfants pour l’instant. Et je suis bien heureuse avec cette décision. Anyway, ça prendrait un géniteur, non?

Stéphanie Parent