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La diversité culturelle, une richesse pour nos familles

Les derniers événements de janvier dernier ont ramené à l’avant-scène des sentiments et inter

Les derniers événements de janvier dernier ont ramené à l’avant-scène des sentiments et interrogations quant à l’immigration, les accommodements raisonnables, la radicalisation, etc. Je ne suis pas ici pour un débat d’idées sur ces sujets, mais plutôt pour partager une réflexion sur mon parcours depuis vingt ans.

Je suis une fille du 450, une vraie 450, et lorsque j’allais au secondaire dans les années 90, les étudiants s’appelaient Alexandre, Caroline, Sébastien, et les noms de famille étaient assez courants. Des Tremblay, il y en avait !

Ensuite, je suis sortie de ma banlieue pour le cégep de Laval. C’est vrai, là, le dépaysement a commencé à se faire sentir, mais encore là, j’avais un but : réussir ma technique et c’est ce que j’ai fait.

En 2002, je me suis retrouvée en milieu de travail suite à l’obtention de mon diplôme. Ce milieu était à Montréal-Nord. Alors là, pour la première fois de ma vie, j’étais en quelque sorte « la minorité visible ». Ce fut pour ainsi dire une adaptation.

Au-delà de cette impression, mes fonctions faisaient en sorte que je devais dire à des employés plus vieux, d’autres origines, d’autres religions que leurs gestes étaient non conformes. J’avais tout juste vingt-et-un ans. Je peux vous dire qu’il y a eu des accrochages, mais j’en suis sortie enrichie.

J’en suis tellement sortie enrichie, que j’ai même trouvé l’amour dans ce milieu de travail. En effet, je suis en couple avec un homme d’origine haïtienne. En mars, ça fait vingt-trois ans qu’il est au pays et il en a quarante-huit. Faites le calcul, parfois il lui arrive de dire qu’il m’a parrainée tant il s’est intégré. C’est d’ailleurs la clé, s’intégrer. Il me l’a toujours dit : tu prends pays, tu t’intègres et tu vis. Disons que dans son cas, il a bien compris, il a même choisi une Québécoise !

De mon union est née une belle grande fille de six ans et demi (oui, la demie est HYPER important). Nous habitons dans la banlieue est de Montréal. Si je regarde la photo de groupe de ma fille, sur dix-neuf enfants, il y a deux métisses (dont ma fille), un beau garçon avec des origines antillaises, un beau garçon d’origine arabe et une belle petite fille également d’origine arabe. Alors si vous faites un calcul rapide, c’est le quart qui est diversifié dans une ville de banlieue.

De plus, dans les dernières semaines, ils ont fait un calendrier en projet spécial. Il y avait d’inclus les anniversaires de tous les élèves, les jours fériés, les fêtes religieuses traditionnelles ainsi que les fêtes musulmanes qui y ont été intégrées. J’ai trouvé le projet bien fait, permettant l’intégration de tout un chacun, mais surtout sans rendre le tout compliqué !

Au fond, ma génération est probablement une génération de transition vers la diversité. Celle de ma fille est diversifiée et elle évolue de cette façon. Moi, j’invite n’importe quel ministre à aller s’asseoir dans la classe de ma fille. Il pourrait s’en inspirer pour faire avancer les projets de loi. Aussi, il constaterait que la diversité est une richesse et qu’elle se vit au quotidien dans le respect chez les enfants.

 

 

Evelyne Blanchette

La dangereuse aventure de la vie

Ah, le sentiment de sécurité! Nos sociétés modernes vouent un vÃ

Ah, le sentiment de sécurité! Nos sociétés modernes vouent un véritable culte au sentiment de sécurité. Nous aimons contrôler, planifier, prévoir, anticiper. Cela nous rassure. Nous accordons une importance primordiale au fait d’établir une routine stable pour notre enfant. Tout doit filer droit. C’est sécurisant pour le parent et pour l’enfant.

Et lorsqu’un grain de sable vient enrayer la machine, nous nous sentons perdus. Dépassés par les événements. Alors nous paniquons. Notre monde s’écroule. Notre illusion de contrôle s’évanouit. Notre vie s’est transformée en un gros tas de marde. Nous sommes victimes du mauvais sort. C’est « la faute à pas de chance » ou à un « mauvais karma ». Et pourtant, c’est dans ces moments de chaos que nous donnons le plus de sens à notre vie et que nous définissons qui nous sommes…

Alors pourquoi prônons-nous autant le principe de précaution?

Pourquoi martelons-nous sans cesse à nos enfants, dans les premières années de leurs apprentissages, qu’il faut être prudent ? On ne sait jamais ce qui peut arriver?! Mais que peut-il arriver? Personne ne le sait vraiment. Et quand on ne sait pas, on adopte, par défaut, le principe de précaution. Après tout, il vaut mieux être prudent.

La prudence prime sur le courage. Voilà ce que nous enseignons à nos enfants, chaque fois que nous leur répétons « Faites attention », « Soyez prudents », à chacun de leurs pas, à chacune de leurs explorations, à chacune de leurs nouvelles expériences. Mais à travers l’histoire de l’humanité, a-t-on déjà franchi des sommets, découvert des continents, donné naissance à des inventions révolutionnaires avec des expressions comme « Fais attention. Tu vas y arriver! »? Je ne crois pas qu’on puisse avancer dans la vie par excès de prudence… Attention! Je ne dis pas que la sécurité et la prudence doivent être négligées, et qu’il faut laisser nos enfants faire n’importe quoi tout le temps. Je dis juste qu’il serait bon de reconsidérer les priorités que nous fixons à nos principes.

Je m’explique. Si l’on fait de la prudence la réponse, par défaut, à tout problème, est-ce que nous n’entravons pas le développement de vie de nos enfants? Ne devrions-nous pas, plus souvent, les encourager à oser, essayer, tester leurs limites, apprivoiser leurs peurs, plutôt que de les alimenter par une attitude trop protectrice?

Je vous l’accorde : la routine est plus confortable et nous épargne bien des angoisses, à nous, simples parents. Continuer à faire ce que l’on a toujours fait, ne pas déroger du « comment faire » que l’on nous impose, nous ménager d’essayer autrement ou différemment, nous épargner des risques inutiles, prendre des décisions raisonnables, refouler notre instinct, etc.  Tout ça dans le but de protéger notre zone de confort. Celle que l’on s’est bâtie depuis notre tendre enfance, avec l’aide de nos parents, pour mieux survivre aux événements de la vie. Mais n’est-il pas ironique d’essayer de préserver notre peur de sortir de notre routine et de nos habitudes, parce que l’on nous a toujours enseigné à être prudents, mais jamais à être à l’aise dans le changement? Et puis, la vie, par nature, ne va-t-elle pas suivre son cours, que l’on soit confortable ou non avec les situations qu’elle nous présente?

Alors, pourquoi entretenir une routine trop bien établie et des habitudes de vie qui, à la longue, mettent en péril notre capacité d’adaptation et nos aptitudes à gérer les aléas de la vie?

Plus nous défendons la zone de confort de nos enfants, plus nous mettons en danger sa sécurité face à l’imprévisibilité de la vie. Pourquoi leur faire prendre un tel risque, alors?

Notre rôle de parents est de les préparer à la vie. Pas de les en prémunir.

Alors, enseignons-leur que la vie est un perpétuel changement, qu’elle est faite d’inattendus. Et que tout ce qui nous arrive n’est pas la « faute à pas de chance », un « mauvais karma » ou un alignement imparfait des planètes dans notre signe. Que nous ne sommes pas les victimes d’une conspiration des forces de la nature. Que finalement, tout ça fait partie de la vie. Que les imprévus soient bons ou mauvais, c’est dans la nature de la vie d’être fortuite et déstabilisante. Expliquons-leur que tout ce qui nous arrive, c’est seulement la vie, et ce que nous en faisons…

La meilleure façon d’apprendre à gérer l’imprévisible n’est-elle pas de s’habituer à y être confronté? Plus on prend l’habitude de faire face à des situations inopinées, plus on développe notre capacité à s’adapter, et plus, on est confortable de le faire.

Alors par prudence, encourageons nos enfants à prendre des risques dans la vie. Ne sait-on jamais, à force, ils pourraient trouver le courage de vivre leur vie…

Pour en lire plus sur mon quotidien avec le cancer, visitez www.laviecontinuemalgretout.com

Vanessa Boisset