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Construire une solide routine d’école-maison 

Je termine ma cinquième année d’écol

Je termine ma cinquième année d’école à la maison. Quand j’ai débuté, mon plus vieux avait sept ans et mon plus jeune en avait quatre. Mon aîné est retourné à l’école en septembre pour y terminer sa sixième année, mais son petit frère fait toujours l’école à la maison. 

 

En 2015, j’étais tombée sur Julie Lapierre, parent-éducateur, en entrevue à l’émission Deux hommes en or. Elle parlait de son expérience d’apprentissages en famille et son témoignage a été une grande source d’inspiration pour la débutante que j’étais. Elle soulignait l’importance du plaisir dans cette aventure. Mais surtout, que l’instruction en famille devait rester agréable pour les enfants ET les parents. 

 

Pour que l’école à la maison reste douce pour moi, l’élément fondamental est de maintenir une certaine routine. Ainsi, mes enfants connaissent mes attentes et ça roule rondement. Je crois que le meilleur indicateur que notre routine leur convient aussi est que le blues du dimanche soir n’existe pas chez nous. Ils entreprennent chaque semaine d’école-maison avec enthousiasme. 

 

Je vais essayer de vous décrire notre horaire. Évidemment, chaque famille est unique et élabore sa propre recette. Loin de moi l’idée de prétendre que mon quotidien peut convenir à tous! Même ma propre situation a évolué avec le temps. J’ai fait l’école-maison à deux, puis à un enfant… J’ai fait l’école-maison au Québec et en Italie… Certains parents-éducateurs haïssent la routine, d’autres ont cinq enfants à la maison, des ados au secondaire, préfèrent la pédagogie par projets… Bref, chacun a sa manière de faire et ses raisons. Je vous partage ici bien humblement notre façon. 

 

Voici comment je découpe une année scolaire, une semaine et une journée type d’école-maison. 

 

Une année scolaire d’école-maison 

 

Est-ce que nous suivons le calendrier scolaire? Oui et non. 

 

Oui, parce que mes enfants ont presque le même nombre de jours d’école que ceux qui fréquentent une école québécoise, soit 5 sessions de 7 semaines d’école. 35 semaines. 175 jours. 

 

Entre chaque session, nous nous réservons une semaine de relâche d’automne, d’hiver et de printemps. Également, trois semaines de vacances à Noël et onze semaines de vacances d’été. La relâche est mon moment préféré pour planifier l’étape qui s’en vient. L’horaire de base est flexible et je n’hésite pas à déclarer vacances pour profiter d’une opportunité intéressante. Par exemple, accompagner papa en Allemagne pour le travail, wow! 

 

Mais comment affirmer que nous suivons réellement un calendrier scolaire quand nos enfants sont constamment en apprentissage? Le temps réservé aux cahiers d’exercices, à l’étude des mots de vocabulaire ou aux tables d’addition n’occupe qu’une petite partie de nos journées et ne représente qu’une infime partie de tout ce que nos enfants peuvent apprendre. Alors non, nous ne suivons pas vraiment de calendrier scolaire. Nos enfants sont en apprentissage à l’année longue. Il ne leur viendrait jamais à l’esprit qu’ils font l’école lorsqu’ils convertissent 20 euros en dollars canadiens… Il s’agit de leur quotidien, pas d’un problème de maths! Et ils ne font que s’amuser lorsqu’ils sortent toiles et pinceaux au retour d’une sortie au musée… Si seulement ils savaient… 

 

Une semaine d’école-maison 

 

Une semaine d’école-maison c’est : beaucoup de jeux et d’apprentissages libres + les avant-midis du lundi au vendredi dédiés aux matières du Programme. Français et maths quatre jours sur cinq. La cinquième journée est dédiée aux autres matières que nous enchaînons en boucle. Ex : science et arts cette semaine, géo-histoire et anglais la semaine suivante, et ainsi de suite… 

 

Dans un monde idéal, nous rejoignons nos amis d’école-maison deux après-midis par semaine pour différentes activités. C’est ce que nous faisions pendant nos deux premières années d’apprentissages en famille en Outaouais. Toutefois, pendant les deux années passées en Italie, nous avons dû regrouper nos activités la même journée pour faciliter la gestion des déplacements. C’était donc une journée complète de semaine que nous passions en rencontres au centre de la famille, en pratiques de soccer, en visites guidées de sites comme Pompéi ou en ateliers de confection artisanale de pâtes, d’huile d’olive et de mozzarella… De retour en Outaouais cette année, nous avons conservé cette habitude de sortir pour une journée complète le mercredi en joignant la COOP d’école-maison d’Aylmer. C’est un contexte idéal pour voir les matières autres que le français et les maths. 

 

Une journée d’école-maison 

 

À quoi ressemble un avant-midi d’étude (français et maths) chez nous? Je vais vous donner l’exemple d’une année où j’avais mes deux enfants à la maison (première et quatrième années). J’aimais beaucoup alterner d’un enfant à l’autre. Cette année, avec seulement mon plus jeune en troisième année, nous suivons le même ordre et je lui offre des récrés entre chaque bloc. 

 

Si vous vous inquiétez du fait que nous travaillons seulement l’avant-midi, n’oubliez pas que l’enseignement est très efficace en un à un et que je n’ai aucune gestion de classe à faire. J’ai amplement le temps de voir toute la matière au programme et même d’enrichir le tout avec des projets spéciaux comme notre magazine collectif d’école-maison. Mon aîné qui est retourné à l’école réussit très bien sa sixième année. Il a même été accepté au programme international pour l’année prochaine. 

 

Voici donc l’organisation d’une journée : 

 

  • Nous écrivons ensemble un petit courriel aux grands-parents, au parrain ou à un ami ;
  • Atelier d’écriture pour tous ; 
  • Mon plus vieux étudie ses verbes et mots de vocabulaire ;
  • Mon plus vieux progresse dans son cahier de français avec mon aide puis prend une pause ;
  • C’est alors au tour de mon plus jeune d’étudier ses mots de vocabulaire et de progresser dans son cahier de français ;
  • Mon plus jeune me lit une histoire sur le divan (le chat vient toujours nous rejoindre!) puis prend une pause ;
  • Mon plus vieux progresse dans son cahier de maths avec mon aide puis on révise ses tables de multiplication avec un jeu ;
  • Mon plus vieux a terminé son école. Mon plus jeune progresse dans son cahier de maths avec mon aide puis c’est fini!

 

Voilà donc concrètement notre quotidien d’enseignement à la maison. J’espère que vous avez apprécié votre petite visite chez nous! Dites-moi ce que vous en pensez 

 

Elizabeth Gobeil Tremblay 

 

Je me suis ennuyée de toi, mon grand !

Tu as enfin terminé ta première année scolaire, pis j’suis pas

Tu as enfin terminé ta première année scolaire, pis j’suis pas déçue. C’est fou comme tu m’as manqué. Je te regardais embarquer dans ton autobus le matin, en me disant que c’était ben trop tôt. Pis j’te regardais revenir le soir, en me disant que c’était ben trop tard. J’ai ben essayé d’aller te reconduire le plus souvent possible, de te kidnapper pour des dîners au p’tit resto d’à côté, mais la vérité, c’est que le temps m’a paru ben long sans toi à mes côtés. Entre la routine du matin et la routine du soir, j’ai l’impression qu’on a manqué de temps pour se parler. C’est entre deux bouchées que j’en apprenais un peu sur ta journée. Si tu savais combien j’aurais voulu tout savoir, en détail, mais je dois lâcher prise, qu’ils disent.

J’ai l’impression que tu as pris cinq ans en un an. C’est fou combien l’école t’a changé. Au début de l’année, je pouvais te bécoter devant l’école, pis par un matin ben frette d’hiver, tu m’as fait comprendre qu’on allait se garder ça pour la maison. Tu sais quoi? C’est ben correct et je respecte ça, mon homme. J’ai juste pleuré jusqu’à Granby! Pas parce que tu ne voulais pas me bécoter, juste parce que c’était un rappel que l’temps qui passe ne reviendra pas. Ô combien heureuse je suis, de l’avoir savouré, ce temps-là.  J’ai un peu l’impression d’avoir perdu le contrôle sur qui tu deviens, mais j’te fais confiance, j’suis fière du papillon que tu deviens. L’époque de la chenille pis du cocon est vraiment terminée, faut que j’te laisse voler.

Mais là, c’est fini, pour un mois et demi. Tu as travaillé si fort pis je suis épuisée de te voir épuisé. Dormir un peu plus, jouer dehors et sacrer la routine dehors. On va en profiter à notre façon de l’été. Juste être ensemble plus souvent, c’est ça pour moi, les vacances. Je suis fière de toi, de ton premier grand accomplissement. Je sais bien que ce n’est pas le dernier, pis que ça va recommencer chaque année…

Mais là, ce soir, laisse-moi te cuisiner ton repas préféré. On peut même commander si tu veux. On mange du gâteau et on célèbre la fin de ton année. Tu le mérites, tu as assez donné. Je te promets de te célébrer comme ça chaque année, parce que c’est important pour moi que tu saches combien je ne tiens pas tes efforts pour acquis.

Pis il faut que j’te dise : t’es encore mon bébé mais promis, j’le dirai pas devant tes amis.

Je me suis ennuyée de toi, mon grand!

Bon été à tous vos grand(e)s!

Marilyne Lepage

Le deuil de fin d’année

À l’heure où les chapeaux des finissants valsent dans le ciel de

À l’heure où les chapeaux des finissants valsent dans le ciel de juin, regardez bien au fond du terrain de récréation ou dans le coin des classes. Vous pourriez être surpris d’y voir un enfant pleurer.

Cet enfant est endeuillé. Endeuillé de son année d’écolier. Endeuillé des personnes rencontrées, profs, directrices et copains. Endeuillé de la routine qui le sécurisait. Peut‑être même endeuillé de la fierté et des défis que les matières scolaires lui apportaient. Probablement inquiet devant l’inconnu d’une nouvelle année qui l’attend au détour des vacances d’été. Il venait à peine de s’habituer…

Mes filles sont souvent parties et déménagées, ont souvent changé de garderie, d’école et de quartier. Peut-être est-ce pour ça que leur moral se fait ramasser par une grosse vague de fond émotive dès que le décompte de fin d’année commence? 20 jours d’école… 19… 18… Chaque matin, l’enthousiasme du reste de la classe leur rappelle qu’elles sont différentes. Elles, elles ont de la peine que ça se termine. Elles, elles ont juste hâte que maman annonce le lancement officiel de la saison du magasinage d’effets scolaires. Si je ne les retenais pas, elles feraient le pied de grue tout l’été à l’arrêt d’autobus, pour ne pas le manquer.

Mes garçons ont vécu plus de stabilité géographique, ils sont déménagés moins souvent, n’ont jamais changé d’école. Pourtant, l’école est un repaire sécurisant, un lieu rempli des plaisirs d’apprendre et de jouer. Donc quand la page du mois de juin apparaît sur le mur, leur caractère change. Ils deviennent plus irritables, la fatigue embarque, l’écœurantite aigüe des mille et une répétitions les attaque, la chaleur suffocante (ah non, ça, c’était l’année dernière)… Si je pouvais leur faire finir l’année plus tôt, leur éviter cette torture du dernier mois, je le ferais! Mais leur deuil commencerait seulement plus tôt, et durerait trois mois au lieu de deux.

Cet enfant qui pleure dans le coin de la classe ou dans le fond du terrain, c’est le mien, c’est la mienne. Je les écoute, je les comprends, je les rassure (la plupart des amis seront encore là en septembre, on les reverra pendant l’été ; le prof de l’an prochain sera aussi cool que celui de cette année ; l’été sera palpitant!). Nous célébrons ce qui mérite d’être célébré (la fin des évaluations, le dernier lundi d’école, le dernier réveil à 6 h 45, le dernier lunch à faire). Nous soulignons tous les efforts faits pendant l’année, et nous rappelons que ces efforts doivent encore toffer la run quelques jours pour finir l’année sur une bonne note. Nous passons plus de temps dehors pour faire passer le motton et rappeler que l’été, c’est comme dans Passe-Partout : l’été, c’est fait pour jouer! Mais au bout du compte, le 21 juin, des larmes couleront sur leurs joues et dans leur cœur.

À tous les parents dont les enfants vivent un deuil à chaque fin d’année scolaire, je compatis. Ça tord le cœur de voir nos poussins si désespérés et incompris alors que tous les autres jubilent.

À tous les enseignants qui voient, dans le coin de leur classe ou au fond du terrain de récréation, un jeune qui pleure ou qui retient ses larmes, n’hésitez pas à prendre un moment spécial avec lui pour le réconforter et pour donner une place à sa peine. Il mérite de savoir qu’il n’est pas un extraterrestre. Et prenez cette expérience comme un compliment : s’il s’endeuille de sa classe et de vous, c’est qu’il s’est beaucoup attaché, c’est que vous avez réussi à créer un lien puissant. C’est qu’il vous aime, tout simplement.

Nathalie Courcy

 

C’est fini les « J’sais plus quoi faire! » : c’est la rentrée!

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Maintenant que la liste des articles scolaire de mes deux filles est complétée, que mon devoir de maman est fait et que mon portefeuille est vidé. Je peux enfin célébrer.

 

C’est fini les, « C’est plate y a rien à faire », « C’est looooonnng, je peux-tu inviter un ami? » « J’ai faim! » (mais pas, vraiment, c’est juste que je ne sais pas quoi faire et que je me suis dit que manger occuperait un gros deux minutes de mon temps.)

 

OUI! Parents, nous pouvons maintenant utiliser des phrases comme « Dans quelques jours, tu ne chercheras plus quoi faire! » « Non, tu ne peux pas inviter des amis; bientôt, tu les verras tous les jours. » et « Tu dois te coucher, demain il y a de l’école. »

 

Fini le « charvoyage » d’enfants au camp de jour. L’autobus s’occupera du transport de nos trésors. Qui, là, n’oseront plus chialer qu’ils n’ont pas le goût d’y aller. Le chauffeur n’aura pas à les sortir de force de l’autobus. Ils le feront tout seuls comme des grands, sans rechigner.

 

Nos soirées seront occupées à faire les devoirs. Nous n’aurons plus besoin d’« entertainer » ces pauvres enfants qui ne savent plus quoi faire, dès que nous retirons la console de jeux vidéo. Notre rôle de G.O. se termine.

 

Fini les chicanes entre sœurs. Ok, peut-être pas, mais je crois que l’enthousiasme m’emporte!

 

OUI! Parents, le matin de la rentrée scolaire, il sera permis de danser lorsque les enfants quitteront en autobus. Personne ne vous jugera si vous accompagnez cette danse d’une coupe de vin. Pourquoi ne pas prendre congé au travail pour cause de rentrée scolaire?

 

OUI! Parents, c’est là que nos vacances commencent. Nous aurons maintenant dix mois pour reprendre des forces et pour affronter l’été 2018. Dix mois pour accumuler de la patience à la tonne en vue des phrases mentionnées plus haut et des comportements de merde qui vont avec.

 

OUI! Chers parents, l’été reviendra. Profitons de l’année scolaire pour oublier celui qui vient de passer. Et pour souhaiter en toute innocence que les vacances d’été reviennent!

 

Mélanie Paradis