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Mon mois d’abstinence — Texte : Marina Desrosiers

J’admire ceux qui adoptent une nouvelle habitude saine et la maintiennent. Parce qu’on va se le

J’admire ceux qui adoptent une nouvelle habitude saine et la maintiennent. Parce qu’on va se le dire, le défi est souvent là : être plus tough que l’appel de la mauvaise habitude qui refuse de mourir. Si c’était si facile de changer nos vieilles façons de faire, on ne casserait pas le bécyk ! On prendrait la décision et hop ! La nouvelle habitude serait rentrée au poste.

Ahhhhh ! Qu’on aimerait donc avoir une baguette magique super puissante !

Mais revenons à la réalité.

Certaines personnes coupent la cigarette du jour au lendemain. Disent adieu à l’alcool à la fin de leur verre et n’y reviennent plus jamais. Se mettent à s’entraîner et continuent, comme si c’était la chose la plus naturelle du monde pour eux.

Tant mieux pour ces personnes-là. Mon admiration n’est pas moins grande.

Et il y a tous les autres. Ceux qui rushent quand vient le temps de se lever plus tôt, de manger mieux, de reléguer aux oubliettes le grognon qui gronde en eux. Ceux dont la volonté est inversement proportionnelle à la constance. Ceux qui se promettent souvent d’arrêter ou de commencer quelque chose. Et qui se déçoivent presque aussi souvent.

Je dis « presque », parce que l’essentiel, c’est de tenir notre promesse une seule fois, mais pour de bon. Que ça fasse deux ou dix fois qu’on essaie de prendre une meilleure habitude de vie, ça peut être celle-là, la bonne !

En ce début du Défi 28 jours sans alcool, j’ai le goût de célébrer avec vous mon premier mois d’abstinence. Non, je n’ai pas arrêté de boire, de fumer ou de me piquer. Ça n’a jamais fait partie de ma vie. Ce qui faisait (vous remarquez que je parle au passé ?!☺) de ma vie depuis neuf ans, c’était les pilules. Celles pour relaxer, celles pour dormir, celles pour la douleur. Bref, des pilules pour m’endurer.

J’ai longtemps résisté au somnifère et à l’antidépresseur déguisé en anxiolytique. Pas que j’étais contre. J’avais déjà soigné une dépression avec des pilules et des rencontres hebdomadaires. Je ne fais pas partie de ces gens qui préféreraient presque mourir que prendre un médicament. Mais j’avais de jeunes enfants. J’étais souvent seule avec eux. Je ne voulais pas ne pas me réveiller s’ils avaient besoin de moi la nuit. Je ne voulais pas devenir accro non plus. Me sevrer de l’antidépresseur après deux ans n’avait pas été mon expérience de vie préférée…

Mon médecin m’avait déjà proposé des alternatives naturelles et des prescriptions. Elle respectait mon choix. Quand je suis retournée la voir pour une prescription de somnifères qui gèlent un peu le cerveau, c’est que j’étais devenue dangereuse. Je dormais une heure par nuit depuis des mois. Je m’endormais zzzzzzzzzz en conduisant. Mon humeur n’était pas au top (comment ça aurait pu être autrement avec des hormones sens dessus dessous et le cerveau dans la graisse de bine ultra dense ?). Et ça continuait de dégénérer.

Bref, il était plus que temps que ça change.

Connaissant ma génétique et mon historique familial, le médecin m’avait prévenue que j’aurais peut-être besoin d’un traitement constant, à plus petite dose que ce que ça prenait pour me remettre sur le piton. J’étais prête à cette éventualité. On n’enlève pas l’insuline aux diabétiques ni l’anticoagulant aux personnes cardiaques…

J’ai accueilli les améliorations avec un grand soulagement. Dormir une nuit complète m’a sauvée. J’ai arrêté (la plupart du temps) de m’arracher la peau à force de me gratter (on ne contrôle pas comment l’anxiété s’exprime !). Je n’ai pas refait d’attaque de panique. Avec ben de l’amour et du soutien, mon humeur s’est améliorée. Mes colères se sont apaisées. Ma tristesse est encore là on and off ; la joie a repris du service.

Quand tout a été plus stable, on a établi une dose de croisière. Moins forte que pour réparer les dégâts, mais assez forte pour reprendre le goût de vivre et la capacité de dormir.

Neuf années à prendre mes pilules chaque soir. S’étaient ajoutées dernièrement d’autres pilules pour gérer les douleurs articulaires qui viennent avec l’âge. Ça ne marchait pas tout le temps, mais ça m’a permis d’expérimenter ce que ça pouvait être, une journée légère sans souffrir. Une découverte !

J’ai eu le goût de revivre ça plus souvent. En ayant moins mal, j’ai pu recommencer à bouger. Je me récompense moins avec la nourriture parce que je suis moins à bout et moins souffrante.

J’ai donc essayé de diminuer les médicaments. Progressivement. Attentivement. Avec beaucoup d’amour pour moi, pour mon corps, pour mon esprit, pour mon foie aussi ! C’était rendu que j’avais le foie gras d’un alcoolique à force d’y faire transiter des médicaments chimiques !

J’ai coupé de moitié. Puis j’ai recommencé. Et encore. Je n’étais pas encore prête à subir les effets secondaires du sevrage, même si j’étais ben tannée des effets secondaires de la médication. Et il y a un mois, j’ai dit adieu aux médicaments. Ou au revoir, peut-être, parce que je pourrais en avoir à nouveau besoin plus tard. Beaucoup plus tard. Mais je vais essayer d’installer les meilleures habitudes possibles pour me gérer sans ça.

J’ai dû regarder mes symptômes de sevrage en face. Traverser plusieurs nuits d’agitation avec la foi que le sommeil reviendrait. Construire une nouvelle routine d’endormissement. Gérer les coups de fatigue que je savais temporaires. Noter comment s’exprime maintenant l’anxiété et ce qui la calme. Je me suis parlé, parfois fort, pour ne pas écouter l’appel du contenant de médicaments. Et j’ai réussi.

Le brouillard mental s’est dissipé. J’ai retrouvé mes idées claires, une certaine motivation, ma concentration. J’ai continué à bouger. Je n’ai pas perdu le poids accumulé, mais j’ai perdu le poids qui pesait sur mes épaules. Je continue à prendre soin de moi et de mes émotions qui dégèlent. Je continue à accueillir le soutien offert. Mais autrement.

Alors aujourd’hui, je peux le dire fièrement : je suis abstinente de médicaments depuis un mois ! Et comme pour les anciens alcooliques et les anciens toxicomanes : un jour, un instant, une nuit à la fois.

Marina Desrosiers

Famille sans fumée

Avant je fumais. J’avais des enfants mais je fumais. Nous avons toujo

Avant je fumais. J’avais des enfants mais je fumais. Nous avons toujours, mon mari et moi, été très conscients de la dangerosité de la fumée secondaire pour nos enfants, alors nous n’avons jamais fumé en leur présence.

Je ne fumais pas dans la maison, par respect pour leurs petits poumons. Encore moins dans mon auto car je me disais que ce tout petit milieu fermé serait devenu irrespirable si on y allumait une cigarette.

Je réalise avec le temps que la principale raison qui faisait que je ne fumais pas devant mes enfants, c’est surtout pour qu’ils ne prennent pas exemple sur moi.
En effet, un enfant a tendance à imiter ses parents et je ne voulais pas leur donner une habitude de vie qui aurait pu les inciter à commencer à fumer. Alors, je me cachais!

Quand j’étais enfant, je regardais les adultes fumer avec envie, et je les trouvais très « cool »! À l’époque il n’y avait aucune restriction quant à l’usage de la cigarette car nous ne connaissions pas les dangers de la fumée secondaire sur la santé des enfants.
Je me souviens avoir été sur les genoux de mon grand-père pendant qu’il fumait. J’attendais qu’il fasse tomber sa cendre avec fascination. Plus tard, j’ai voulu faire comme lui, car lorsqu’il fumait, il avait l’air si serein et si sûr de lui avec sa cigarette!

La fumée secondaire est dangereuse pour tout le monde, mais les femmes enceintes et les enfants sont encore plus fragiles.
Un jour, j’ai fumé au restaurant et je me suis excusée quand j’ai réalisé que, à la table en arrière de moi, il y avait une femme enceinte. Le tabagisme passif augmente le risque de fausse couche et d’accouchement prématuré, il peut perturber le développement du bébé et entraine de nombreuses complications pendant la grossesse.

La fumée secondaire contient plus de 7000 substances chimiques dont 70 sont cancérigènes. Plus l’espace est restreint plus grande est la concentration en substances chimiques dans l’air.

Pour ces raisons depuis 2016 il est interdit de fumer ou de vapoter dans les voitures en présence d’enfants de moins de 16 ans, dans les aires de jeux pour enfants, sur les terrains sportifs et terrains de jeux.

Si une telle loi existe c’est parce que les victimes de fumée secondaire sont nombreuses et que la majorité des fumeurs ne connaissent pas bien les dangers qu’ils font encourir aux enfants. Ces derniers peuvent développer des problèmes respiratoires, des otites à répétition, des rhumes… Pour ces raisons, même en extérieur, il est conseillé d’éviter de fumer à côté des enfants.

Au quotidien, fumer, c’est prendre le risque d’exposer nos enfants aux dangers de la fumée secondaire. Alors, pourquoi ne pas leur donner un bon exemple en allant fumer dehors et pourquoi pas, en essayant d’arrêter de fumer?

Pour plus d’information sur la fumée secondaire, visitez le www.famillesansfumee.ca.

Gwendoline Duchaine