Tag bébé

Ma grossesse sans échographie

Dès l’annonce de ma grossesse, j’ai été envahie d’une grand

Dès l’annonce de ma grossesse, j’ai été envahie d’une grande joie, mais aussi d’un grand besoin de protéger ce mini être humain en moi. Chaque décision a été réfléchie en long et en large par mon conjoint et moi. Nous avons fait plusieurs choix en marge des tendances actuelles dans le monde de la naissance. Une des plus marquantes : le choix de ne pas avoir recours aux échographies.

En fait, l’entente prise avec nos (merveilleuses) sages-femmes était que si de leur côté elles avaient besoin de l’information qu’apporte une échographie par souci de sécurité pour mon bébé ou moi, nous allions le faire. Par contre, nous comme parents, nous n’en ressentions pas le besoin. Nous avons préféré l’imaginer, le rêver et l’attendre patiemment.

Mes réflexions sur le sujet ont débuté bien avant ma grossesse. Grâce à ma formation d’accompagnante à la naissance, mais aussi aux nombreux témoignages entendus dans le cadre de mon travail, j’ai eu la chance de réfléchir sur le sujet de la périnatalité pendant plusieurs heures, d’entendre plusieurs témoignages et d’accumuler de belles connaissances sur les pratiques actuelles et l’histoire des naissances au Québec.

Deux constats majeurs me hantaient: les complications font partie de la vie et bien qu’il est important de tout faire pour assurer le bon déroulement de la grossesse, la mort survient parfois. Aussi, la vie intra-utérine des petits bébés est marquante pour eux, il s’agit du début de leur histoire et je voulais la vivre pleinement, loin du stress et des angoisses. De là, justement, mon envie de rester loin des échographies.

Je parle ici des échographies qui peuvent conduire à un diagnostic auquel on ne peut pas réagir en donnant des soins. En fait, je me disais que si un problème est décelé et que le développement du bébé était en danger, la seule option était d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse. Pour avoir accompagné des familles à travers ce processus, je savais le tsunami émotif qu’une telle décision apporte. Je ne me voyais pas capable de prendre cette décision. En fait, prendre cette décision me faisait vivre beaucoup plus de stress que le fait de ne pas avoir d’échographie . Et puis, j’ai entendu trop d’histoires où finalement, après plusieurs examens, on constate que tout est redevenu normal. Soulageant oui, mais stressant surtout.

Je n’avais pas envie que la peur guide mes choix, je n’avais pas envie d’être rassurée, j’avais envie de faire confiance à la vie, et ce, peu importe l’issue de ma grossesse. Puis, il faut dire que les mesures du développement intra-utérin m’agacent autant que celles du développement de l’enfant ou de l’adulte, en ce sens qu’elle ne laisse que peu de place à la différence individuelle, à la déviation saine de la norme et au rythme propre à chacun lorsqu’elles sont utilisées trop rigidement.

En fait, pour moi tout ce qui tournait autour de l’écho était une source potentielle de stress; le futur poids qu’on aurait prédit à mon bébé, la tache qu’on aurait vue à l’écho et qu’on aurait dû explorer plus en profondeur avec une autre écho ou pire, avec une amniocentèse. Souvent, on pense que je n’ai pas eu d’échographie parce que je suis zen. Non, je n’ai pas eu d’échographie justement parce que je voulais rester calme, parce que la moindre anomalie m’aurait affolée.

Mon bébé je savais qu’il avait des chances d’être porteur d’une maladie quelconque ou peut-être même qu’il aurait pu ne pas se rendre à terme. Je le savais, mais je savais aussi que l’échographie n’y changerait rien, que si j’étais pour lui constater une malformation, j’aimais mieux le vivre bourrée d’hormones d’amour au moment de mon accouchement. S’il était pour avoir une vie hypothéquée par la maladie, nous l’aurions accompagné à chaque instant. De toute façon, mon bébé même quand on écoutait son coeur au doppler, il n’aimait pas ça; il bougeait, se cachait, donnait des coups de pieds et j’avais envie de le respecter. Parce qu’on ne sait pas trop ce que ça leur fait à nos minis bébés d’être épiés de la sorte à répétition. Peut-être rien, peut-être pas non plus, sur ce point mes idées sont moins claires.

 

Alors voilà, ce sont les choix que j’ai pris pour cette grossesse, lors de la prochaine peut-être que je ferai des choix différents, peut-être que je ressentirai le besoin d’avoir recours à l’échographie et si c’est le cas, je le ferai sans hésiter. Je demeure fière d’avoir écouté mon intuition et d’avoir fait mes propres choix. Ceci étant dit, sachez que comme dans toutes les sphères de ma vie, je suis pro-choix. Des vrais choix, basés sur des faits, sur le respect de vos désirs, des choix faits en toute confiance et en toute conscience.

Les premières fois : Bébé et le beurre d’arachide

La fois où tu te décides ENFIN à essayer les maudites arachides.

La fois où tu te décides ENFIN à essayer les maudites arachides. On a tous eu quelqu’un dans notre entourage qui nous a raconté LA fois où son enfant a fait une crise d’allergie en plein restaurant et que s’il  n’avait pas réagi aussi vite, ça aurait pu être fatal…

 

Ben moi, ce n’est pas tombé dans l’oreille d’une sourde, ça fait que j’angoissais et faisais des boutons juste à l’idée d’essayer les noix!!! Alors là, ça fait au moins trois semaines que je me dis « OK fille, c’est aujourd’hui que ça se passe! ». Et bien, trois semaines plus tard… toujours rien! Comment appelle-t-on ça déjà ? Ah oui, la procrastination… Je suis excellente là-dedans!

Puis un bon matin, t’sais le genre de matin que tu te sens d’attaque, que ton gars s’est pas réveillé en hurlant, que tu sens l’odeur du café gentiment préparé par ton chum et que tu sens rugir en toi une énergie redoutable comme si tu étais invincible ?!? Il te manque juste en background la chanson Eye of the tiger pour te sentir comme Rocky Balboa! Ben c’était ce genre de matin, c’était  LA bonne journée pour tester!

J’étais tellement nerveuse qu’il n’était pas question qu’on reste habillé en pyjama :

-Let’s go mon amour, habille-toi! Pas question que je reste avec mes seins nus qui flottent dans mon pyjama. Nenon! Parce qu’un bonnet D… ça tient pas tout seul quand même! D’un coup qu’il faut partir rapido presto en ambulance!

Imaginez la tête de mon chum quand il m’a entendu dire ça. C’est comme si je venais d’actionner son bouton panique, lui qui est tellement calme normalement. Il m’a répondu :

– Ben là, Namour…  On serait peut-être mieux de se rendre directement en face de l’hôpital et l’essayer là-bas pour être plus safe!

-Inquiète-toi pas mon amour, la super MAMA a le contrôle de la situation.

Faque là, par précaution, je lui ai lu bien attentivement les effets secondaires possibles en cas d’une crise d’allergie, question que nous soyons bien préparés. Le Bénadryl sur le comptoir; le p’tit dans sa chaise haute :

-Aweille papa, c’est là que ça se passe!

Notre petit Lohan a adoré le goût du beurre de peanut. Heureusement pour nous, il n’a pas eu de réaction cette fois-là ni les suivantes! Je sympathise tellement avec les parents d’enfants allergiques. Je vous lève mon chapeau! Si j’étais dans votre situation, je serais sur les nerfs et ça me prendrait le dalaï-lama en personne, chaque soir, pour décompresser!

 

J’ai pris conscience que je m’inquiétais un peu trop. Maudit que c’est quelque chose pour nous, les parents, les PREMIÈRES fois de nos enfants. Il faut croire que c’est ça être parent!

 

Le meilleur du pire

À notre naissance, on est l

À notre naissance, on est la fille de nos parents. Ensuite, on est leur ado et on leur en fait vivre des vertes et des pas mûres… Et puis, quelque part au travers des hormones qui dérapent, des pétages de coche qui ne font pas de sens, des succès ET des échecs qu’on arrose… se forge une femme.

Puis un jour, on devient aussi une amoureuse. On se crée une bulle d’amour, on y met un toit et quatre murs (et l’on s’obstine sur le choix des couleurs…). Un bon matin, on fait pipi sur un petit bâton et notre union atteint son apogée : on sera finalement trois! Un petit nouveau fera son entrée dans notre maison, notre vie et dans notre lit…

Tout à coup, un petit bout de vie prend toute la place; on oublie la fille, la femme et inévitablement l’amoureuse. On est une maman. Les cheveux en bataille, en pantalon de jogging et la brassière prend le bord en même temps que notre estime! Et quand on croise un miroir, on hésite deux secondes :

 

« Qui c’est celle-là ? Eh merde… c’est moi ! »

 

Quand mon fils est venu au monde, la partie de moi qui a décampé en premier, c’est l’amoureuse. J’avais pourtant déjà exploré mon rôle de maman avec ma fille et je connaissais le bon chemin. Mais non, l’amoureuse a décidé de quitter le bateau, pas mes sentiments, bien au contraire, je l’aimais mon homme, mais j’avais perdu la twist de lui montrer. Lui plaire était le dernier de mes soucis, comme si j’avais le temps anyway !

Les mois ont défilé dans notre vie à la même vitesse que les heures entre deux boires au beau milieu de la nuit. Je savais qu’il se tannerait, à sa place je me serais tannée bien avant, mais heureusement… il est beaucoup plus patient que moi. Au bout de quatre mois, on s’est retrouvé l’un en face de l’autre en ayant l’impression de ne plus se connaître.

 

Mais qu’est-ce qu’on était devenus ?

 

On a vécu un chaos total : trahison, chicane, peine, douleur… Name it! On se regardait sans se voir depuis des mois, mais on s’aimait depuis si longtemps. Est-ce qu’on allait vraiment laisser notre négligence tout gâcher ? Je n’avais jamais imaginé vivre ma vie familiale ainsi et élever mes enfants avec un coloc… Aussi beau soit-il!

C’est à grands coups d’efforts qu’on s’est retrouvés et qu’on a triomphé de notre « nous » à l’abandon. De minuscules moments, juste à nous, entre le souper et la vaisselle : des « je t’aime » sincères entre ses grands yeux et les miens fatigués et des douches en duo, pour économiser l’eau chaude…

C’est aussi en prenant soin de moi que j’ai pris soin de nous. Des jambes pas épilées, ça ne garde pas aussi bien au chaud l’hiver qu’un câlin enflammé sous les drapsLa Senza a fait un retour triomphal dans ma vie en même temps que le mascara allongeant. J’ai sacré à la poubelle mes vieux joggings… Faites-vous pas d’illusions, j’en ai acheté des flambants neufs! J’suis pas folle, on est si bien là-dedans… Mais maintenant, je ne les porte plus tous les jours!

Quatre ans plus tard, on est plus forts que jamais. Comme si tout le mal qu’on s’était fait nous avait propulsés dans une autre dimension de notre relation. On se tape encore sur les nerfs par moment, rien n’est parfait, mais aujourd’hui, on est capable d’en rire. On affronte la vie, avec tout ce qu’elle a de plus beau et de plus sombre, un à côté de l’autre, avec nos enfants dans les pattes!

 

Choisir un prénom : Expédition à travers une forêt dense

Parce que la parentalité commence dès l'instant où apparait un pe

Parce que la parentalité commence dès l’instant où apparait un petit signe positif sur le test de grossesse, nous vous proposons aujourd’hui une brève randonnée dans la forêt foisonnante des prénoms, de laquelle il n’est pas certain que vous ressortiez vivants!

 

Côté prénoms : quelles sont les tendances au Québec ?

Thomas, Charlotte, Félix ou Camille ? William, Emma, Elliot ou Kelly ? 

 

Le retour de vieux prénoms

Les données sont claires : les vieux prénoms reviennent en force, tant pour les masculins que les féminins! Alors que certains parents préfèrent en choisir des plus « classiques », comme Juliette, Alice, Léonie, Antoine, Henri et Émile, d’autres se laissent tenter par des prénoms moins souvent attribués dans les dernières décennies. Il n’est donc pas rare de tomber sur des petits Caleb, Hubert, Léon, Jules et Éloi, et des petites Simone, Éléonore, Agathe, Estelle et Clémence.

Si comme ces parents vous vous prenez d’affection pour ces prénoms des siècles passés, sachez que votre enfant ne sera pas une bibitte extraterrestre pour autant! Vous pouvez donc prendre part à cette dynamique vague qui ne va qu’en accélération, mais si vous désirez vous joindre à la danse tout en restant un brin en marge, vous pouvez toujours dépoussiérer un prénom pas encore si souvent donné dans cette ère qui nous est contemporaine. Agnès, Aimée, Cécile, Félicité, Gemma ; Laurier, Edmond, Hector, Maximilien, Wilfrid : les choix ne manquent pas!



L’influence
anglo-saxonne sur le choix ou l’épellation des prénoms

Les transferts plus directs de la culture anglo-saxonne dans l’univers des prénoms sont aisément visibles par le biais, d’abord, des Kate, Logan, Emy, Zack, Madison et James que l’on retrouve ces dernières années. Toutefois, cette vogue de la culture anglaise peut aussi s’imposer d’une façon plus subtile, comme en priorisant la lettre « y », qui supplante de plus en plus la lettre « i », particulièrement dans le cas des prénoms féminins. Ainsi, Lili devient Lily, Mélodie devient Mélody, Livia devient Lyvia ou Livya… D’autres lettres connaissent un sort semblable: le « z » peut parfois prendre le pas sur le « s » comme dans Élisabeth (Élizabeth), le « k » peut se greffer à un prénom qui n’en nécessite pas un dans sa forme originale (Zacharie devient Zackarie).

 

La création de prénoms tout à fait inusités

Si ce courant est pour l’instant plus timide, il n’en demeure pas moins qu’il gagne en importance. C’est par souci de complètement se distancer des prénoms à la mode que certains parents opèrent à grands coups de créativité pour adouber leur enfant d’un prénom original, de sorte qu’il est de moins en moins rare qu’on rencontre des bouts de choux avec des prénoms uniques: des Théana, des Louam, des Daiwa, des Ema-Lee… Vous pouvez donc prendre part à ce bourgeon de mouvement en soudant ensemble, à votre tour, des syllabes et lettres qui vous font rêver!

 

Maintenant que vous savez ce qui en est aujourd’hui, en termes de prénoms, vous savez quoi faire pour donner un prénom dans le vent à votre enfant. Si toutefois vous désirez plutôt prendre vos distances avec ces grandes vagues…

 

Voici quelques pistes possibles à emprunter

 

  • Faire ressortir des prénoms de votre propre génération. Ceux-ci ne sont pas du tout à la mode en ces années 2010. Vous pouvez y aller avec une Marie-Quelque chose (Ève, Claude, Claire, Soleil, Philippe, Andrée, Neige, Ange…), un Marc-Quelque chose (André, Olivier, Antoine, Aurèle…), un Jean-Quelque chose (Philippe, François, Sébastien…) ou même un Pierre-Quelque chose (Luc, Marc, André, Alexandre…). Les Caroline, les Valérie, les Julie, les Yannick, les Christian et les Martin ont en effet presque complètement disparu de la carte!
  • Retourner à l’épellation originelle. Opter pour une version plus épurée d’un prénom dont la mélodie vous fait vibrer. Revenir à son expression la plus simple, sans forcément ajouter des lettres.
  • Déconstruire un prénom en vogue. Vous aimez « Florence », mais ça vous dérange qu’il fasse partie du top 5 des prénoms féminins de 2015 ? Optez pour une version alternative de ce beau nom: Florie, Flora, Flore ou même Fleur! Emma peut devenir Emmanuelle, Emmy ou Émeraude, Alice peut se transformer en Aline, Noah se métamorphoser en Noam ou en Noé, Hubert se transmuter en Aubert ou en Hébert…
  • Éviter les prénoms en « ia » ou en « ya », car ces temps-ci, ils fusent vraiment de partout! Mia, Olivia, Sofia, Victoria, Maya, Alicia, Amélia…

 

 

Si suite à la lecture de cet article vous vous sentez étourdi par tous ces courants et contre-courants, prenez un moment de repos et de recul, fermez les yeux, et arrêtez tout simplement votre choix sur un prénom qui emplit votre coeur d’étincelles durables. N’est-ce pas, après tout, la seule règle d’importance, choisir un prénom avec amour ?

 

*Notre petite étude maison s’est basée principalement sur les 150 prénoms les plus populaires de l’année 2015 pour les garçons et les filles.

Mes fausses couches à répétition

J’ai toujours su au plus profond de moi que je serais mère. Même

J’ai toujours su au plus profond de moi que je serais mère. Même qu’envisager ma vie sans enfants était impossible, ça ne figurait pas dans mon plan de vie. Après avoir vécu la mort de mon frère et survécu moi-même à des cellules cancéreuses, j’ai finalement trouvé celui qui serait un jour mon Chéri Mari.

Tout s’alignait finalement pour moi… Comme mon immense joie de voir un + sur mon test de grossesse!  Mais qui aurait cru que ce bonheur se transformerait en cauchemar ? En tout cas, pas moi…

Ce mal de ventre : celui allumant ton instinct, t’alertant qu’il se passe quelque chose, que ça ne va pas bien. Cette chaleur qui s’installe dans tes entrailles, la boule dans ta gorge, le mal dans ton plexus solaire… Moi, je me disais que c’était l’utérus qui grandissait, ouin, j’avais lu ça dans mon livre, que je devais seulement me reposer davantage.

 

Voici l’histoire de cette grossesse, et des suivantes…

 

Ce soir-là, enceinte de huit semaines, je suis au cinéma pour la première tant attendue de Harry Potter. Le film se termine. Je vais aux toilettes où je constate que je saigne. J’appelle le 811 immédiatement. L’infirmière, empathique, me rappelle que cela peut arriver dans le premier trimestre, que ce n’est pas nécessaire de m’inquiéter maintenant. Le lendemain, les saignements n’ont toujours pas cessés, on va donc à l’hôpital. L’attente commence : prises de sang, tests urinaires et finalement, l’échographie.

Dans cette salle sombre, avec cette envie qui me presse la vessie, je m’allonge. La dame polie, mais aussi froide que la pièce peut l’être, commence son examen. Moi, dans ma tête et dans mon cœur, je veux qu’il n’arrive rien à mon précieux bébé. Au bout d’un moment, elle lève la tête et dit :

-Madame, vous n’êtes plus enceinte.

Mon monde s’écroule. La vie m’a quittée. Pas la mienne, mais celle de mon bébé.

Je retourne donc chez moi, l’âme en miette, avec mon Mari Chéri, lui aussi tout en morceaux. La fausse couche, c’est commun, mais ça, je ne le savais pas. À partir de ce jour, non seulement je le savais, mais en prime, je le vivais …

Même si cet être n’est pas resté longtemps, il m’a marquée, car il était important et déjà aimé. Je devais me résoudre à le laisser partir. Laisser la vie continuer, malgré le vide qui m’habitait, dans tous les sens du terme.

Le regard des autres; la pitié qui teinte leur malaise… Ce bébé, il n’a pas vraiment existé, et pourtant, cette grossesse a occupé tant de place dans nos vies.

Le temps a passé, la plaie ne se refermait pas. Ma peine se transformait en angoisse paranoïaque. Le besoin viscéral de tomber enceinte était presque malsain. Je ne pouvais que penser à cela. Les conversations où il n’y avait pas de lien vers ma future maternité ne m’intéressaient plus. L’intimité avec mon chéri n’était portée que vers la possibilité d’une nouvelle grossesse. Je ne le faisais plus par amour;  seulement dans le but de devenir maman.

 

♥ Je prends un instant pour remercier mon Mari Chéri pour toute sa patience, son amour et son soutien. Il a été le phare de notre amour. 

 

marykaAu total, j’ai vécu trois fausses couches avant d’avoir le privilège de terminer une grossesse et pouvoir tenir enfin dans mes bras, ma belle Maryka. Le chemin fut difficile : les traitements de fertilité et la prise de médicaments avant/pendant la grossesse ont demandé beaucoup d’amour et de patience de la part de mon conjoint. Malgré le fait que cette grossesse-ci se soit très bien passée, l’inquiétude fut constante pour moi. Par contre, la chance incroyable que j’ai eue de pouvoir devenir mère a effacé toutes traces de ce parcours malheureux.

C’est ce que je croyais à ce moment-là…

 

Une année et demie a passé avant que nous soyons prêts à accueillir de nouveau un enfant dans notre famille. Cette fois-là, j’étais certaine que tout se passerait bien puisque nous avions reçu un « cocktail » qui « fonctionnait ». Malheureusement, j’ai aussi perdu ce bébé, à douze semaines de grossesse. Le mur m’avait frappé de plein fouet, me faisant vivre cet échec, encore une fois.

J’avais, bien sûr, ma belle cocotte pour m’aider à voir la vie du bon côté. Par contre, mes démons intérieurs, eux, n’avaient pas dit leurs derniers mots. Mon retour dans l’anxiété bouffait toutes parcelles de mon esprit, échec après échec, en raison de mon incapacité à rester enceinte.

À ce moment, les gens faisaient comme s’il ne s’était rien produit. Qu’est ce qu’ils auraient bien pu dire pour m’aider, me consoler? Mais, il y a aussi ceux qui ont tenté de diminuer ma douleur. Maladroitement. Une m’a demandé :

-Si après tout ce temps, tu as enfin un enfant, et que c’est une fille, vas-tu l’appeler « Désirée » ?

Une autre m’a offert de coucher avec mon mari et ainsi devenir la mère porteuse de MON bébé. Tant de mots, ou parfois absence de mots, et d’attitudes qui me transperçaient davantage.

Mya-Rose est arrivée la grossesse suivante, m’apportant résilience et bonheur. Cette petite fleur qui était si pressée de s’incarner. Sa venue a jeté un baume sur mes plaies et me redonna confiance en l’avenir.

mya-rose

Deux autres grossesses ont suivi. On en voulait quatre! Toutes deux se sont terminées par des fausses couches. J’ai alors compris que je serais toujours prête à accueillir un nouvel enfant dans notre famille, mais que je ne pourrais plus faire face à la perte d’un enfant. Car pour moi, ils ont tous été MES enfants, NOS enfants. Notre famille restera comme elle est… Magnifique!

mommy-girls-apple-pic

Notre chemin vers la maternité-paternité (parentalité) a été intense, bousculé par des désordres hormonaux, rempli de peur; de peine; de douleur; d’angoisse et de médication. Mais l’amour qui existait entre mon Chéri Mari et moi nous aura permis d’en sortir plus fort.

Nous sommes les fiers parents de deux belles filles! À chaque instant, pour chaque moment précieux, je suis remplie de gratitude, car je sais que ce privilège, celui d’être parent, est immense. Je prie souvent et remercie mes six petits anges qui m’ont choisie et m’ont offert leur amour, même si ce fût l’instant d’un moment.

Je sais que mon histoire à moi se termine bien, que d’autres n’ont pas eu ma chance, que certaines vivent un chemin similaire au mien, sans toutefois parvenir à donner naissance à un enfant. Chaque jour, j’ai une pensée pour ces femmes. Je fais la seule chose que je peux faire :  prier pour elles. Je sais à quel point je suis choyée, c’est pour cela que je savoure et vénère chaque instant de la vie!

Namasté

La naissance d’Isaac

Je te porte au creux de mon être depuis maintenant 39 semaines et 5

Je te porte au creux de mon être depuis maintenant 39 semaines et 5 jours. Quel bonheur cette grossesse. Je me sens bien avec toi et j’ai la chance de la vivre comme je la sens.

 

Ton père et moi attendons ta venue

 

Ton père est extraordinaire avec nous. Il est attentionné et protecteur. Il te parle et te chante des chansons tous les jours. Notre suivi avec la sage-femme est au-delà de nos attentes. On se trouve chanceux d’y avoir droit; de pouvoir échanger, questionner et en apprendre sur ton développement dans le respect de nos choix et de nos envies.

39 semaines et 5 jours à t’attendre, à t’imaginer, à préparer ton arrivée dans notre maison et dans notre coeur. C’est long, mais pourtant, je ne m’attendais pas à te rencontrer tout de suite. Va savoir pourquoi, mais je croyais qu’avant d’accoucher, il fallait arriver au stade « à-boutte-pu-capable-ben-tanné » et moi, je ne l’étais pas. Bien sûr, il y a eu des moments plus difficiles! Il y a eu des maux de coeur, de la fatigue, des maux d’estomac… Et on va se le dire, présentement, je suis de moins en moins mobile. Ton père m’appelle d’ailleurs affectueusement Moby, en référence à Moby Dick. Par contre, je ne me suis jamais sentie aussi calme, aussi confiante et aussi privilégiée. De toute façon, c’est bien vrai que tu arrives, car je viens de perdre mes eaux!

 

Tu es en route

 


Il est minuit, ton père n’est pas encore couché. Je viens de me réveiller en sursaut et bien trempée. J’ai comme un vertige, ça y est, le moment est venu. Je me suis tellement préparée pour ce jour-ci et je suis restée ancrée à mon coeur, malgré les commentaires empreints de peur que l’on m’ait fait :

– Tu accouches à la maison? Mais si ça ne va pas? Si le bébé est trop gros?

– Pourquoi ne pas te faire de plan b avec un gynécologue juste au cas où?

Des fois je n’arrivais pas à croire ce que j’entendais, comme si on était dans un film, une caricature. Heureusement j’avais le soutien de notre entourage et surtout, celui de ton père. Nous avions le désir commun de te voir naître le plus naturellement possible pour que ton arrivée sur cette terre soit douce. Je me suis réfugiée dans notre bulle d’amour et de convictions, bien loin de la peur et des idées qu’elle nous laisse en tête, mais là, ça y est, on va découvrir si j’ai été sereine ou simplement naïve.

Les contractions commencent rapidement. Ton père appelle la sage femme, puis j’appelle ta grand-mère puisqu’elle assistera à l’accouchement. On allume des petites lumières en papier de riz et la lampe de sel; l’éclairage est doux. Je me sens bien, couchée en cuillère avec ton père. Puis le rythme et l’intensité augmentent. Ton père va préparer la piscine d’accouchement et je m’installe sur mon ballon d’exercice en écoutant un mantra, l’« Om shanti », paraît que ça aide à ouvrir le coeur… En tout cas, ça me calme et m’aide à entrer dans cet espace avec toi, loin de tous mes repères, dans une sorte de trans, de monde parallèle. Il n’y a plus de temps, plus rien qui existe autour. Je suis entièrement absorbée par toi et par les vagues de contractions qui nous rapprochent de plus en plus.

À chaque contraction, je fais un son grave en soufflant sur mon ventre comme pour t’aider à descendre. J’imagine des vagues; j’apprivoise la douleur. Ton père est présent et nous accompagne à chaque contraction. Il me tient la main, me caresse, m’aide à me déplacer. Ta grand-mère prépare des compresses d’eau froide, elle me serre dans ses bras et m’encourage. La sage femme vient nous voir régulièrement pour écouter ton coeur, tout va bien.

Après quelques heures de travail à passer de la piscine au lit, du lit à la toilette et de la toilette à la piscine, je me sens épuisée. Les vagues que j’imagine sont plutôt devenues un tsunami. Ton père et moi, on dort entre les contractions; nous sommes épuisés. La sage femme vient me voir et je lui en parle, elle me prend dans ses bras avec toute la douceur du monde. Elle me rappelle le sens de cette douleur. Elle a raison, cette douleur elle n’est pas veine! Elle provoque un flot d’hormones pour moi, et duquel tu profites par la bande. Cette douleur me permet de t’accompagner physiologiquement vers notre rencontre. Je tente de m’accrocher à cette pensée. Je ne souffre pas : je t’accompagne!

Le temps passe et je sens que les contractions sont différentes. Après vérification, ça y est : la poussée peut commencer. Cette nouvelle m’apaise, j’ai enfin l’impression que notre rencontre approche. Je suis si bien dans le lit, entourée de tout mon monde, que je refuse de retourner à l’eau. Tu vas naître ici, dans notre lit. Ton père me dit souvent que je prends beaucoup de place quand je dors, que j’empiète sur sa moitié de lit. Et bien, imagine-toi donc qu’instinctivement, c’est de son côté que je me suis placée. Tu vas naitre dans son espace! On m’apprend qu’on voit ta tête. Je la touche, je n’y crois pas.

 

Tu es maintenant avec nous

 

Puis, quelques instants plus tard, c’est tout ton corps qui est posé sur le mien. Jamais je n’ai été si heureuse de voir apparaître quelqu’un! Tu pousses un petit cri, puis tu nous observes, l’air de dire : «Mais veux-tu bien me dire ce qui vient de se passer ? ». Je ferme les yeux et respire longuement. Toutes les personnes présentes pleurent de joie. Après un court moment, je demande : « Est-ce une fille ou un garçon ? » La sage femme m’invite à le découvrir par moi-même. Pas question que je te bouge, je préfère aller toucher avec mes mains.

 

Tu es un garçon; mon fils

 

On se colle en « peau à peau », puis ton père coupe le cordon qui a cessé de battre. C’est à son tour de te prendre en « peau à peau », quoiqu’avec lui, le terme « peau à poil » est plus juste. Pendant ce temps, je pousse le placenta qui t’a nourri.

Après, nous sommes réunis de nouveau et on s’installe pour te nourrir. On dirait que tu as fait ça toute ta vie! ? Tu têtes comme un champion et le colostrum coule bien. C’est le début d’une belle histoire d’allaitement, sans douleur, rien que du bonheur!

Quelques heures plus tard, on te pèse et te mesure. Et un peu plus tard encore, tout le monde quitte la maison. Nous sommes seuls : toi, ton père et moi. Seul au monde, dans notre belle bulle d’amour, submergés par nos émotions. Nous sommes maintenant une famille, grâce à toi, bébé d’amour! Je vous regarde dormir ton père et toi, et je me sens fière d’avoir cru en notre projet d’accouchement.

 

Huit mois plus tard, je ne retiens ni la douleur ni les heures de travail de cet accouchement. Je garde plutôt la force de mon corps, cette puissance extrême qui s’est mobilisée en moi comme en des milliers de femmes, avant et après moi. Ce moment si intense partagé avec des gens que j’aime, chez moi, dans ce lit qui ta vu naître.

 

Ce travail d’équipe : cette connexion qui nous lie à jamais, toi et moi, mon beau Isaac.


Je t’aime,

Merci.

Profites-en parce que…

Dès l'annonce de la première grossesse, certaines personnes de no

Dès l’annonce de la première grossesse, certaines personnes de notre entourage semblent se faire un plaisir de nous souligner à quel point c’est important d’en profiter.

 

Quand nous étions en début de grossesse, on nous disait d’en profiter parce qu’à la fin… on ne se supporterait plus!

Quand nous étions en fin de grossesse, on nous disait d’en profiter pour dormir parce que bientôt, nous ne pourrions plus vraiment.

On nous disait de profiter de notre bedaine parce qu’elle allait nous manquer.

 

Dans les premiers jours de notre bulle familiale, on nous disait d’en profiter parce que bientôt la vie redeviendrait folle.

 

Quand bébé s’est mis à gazouiller et qu’on disait adorer l’entendre,  on nous disait d’en profiter parce que vers trois ans, il parlerait tellement qu’on ne saurait plus comment le faire taire!

Quand bébé s’est mis à ramper et à se promener partout, on nous a dit d’en profiter parce que bientôt on allait devoir courir derrière lui et qu’un bébé qui marche, « c’est donc ben pas facile »!

Quand on dit qu’on adore que notre bébé soit colleux, qu’il nous fasse des câlins et des bisous bien baveux, on nous dit d’en profiter parce qu’il ne voudra plus se coller sur ses parents quand il sera grand.

Quand on tripe de voir que notre bébé est curieux et aventureux, on nous dit « Profitez-en parce que ce sera bientôt dur à gérer ».

 

Est-ce qu’on peut juste en profiter s.v.p ?

Est-ce qu’on peut tout simplement savourer la vie qui se crée,  qui grandit, qui arrive, qui évolue, qui sourit, qui joue, qui danse, qui s’éveille, qui explore, et trouver ça fabuleux ?

C’est possible, il me semble…

 

S’il y a bien une chose qu’on sait quand on fonde une famille, c’est que ce ne sera pas facile. Doucement, on commence à faire face aux défis et on s’en sort pas pire. Les moments plus difficiles sont inévitables, alors pouvons-nous apprécier les beaux s.v.p ? Juste s’en émerveiller, sans penser aux « si » et aux « quand » ce sera donc ben tough  ?



Je sais bien que personne ne nous dit ça pour mal faire, mais ça ne me tente pas, MOI, de penser aux moments difficiles. Je les gérerai en temps et lieu. En attendant, je fais des réserves de moments magiques pour être forte et prête à affronter le chaos quand il sera de passage.

 

 

La prématurité : Deux mères nous en parlent

 

Dès le premier petit

 

Dès le premier petit + sur le test de grossesse, on s’imagine tenir son bébé dans ses bras. Un beau bébé, né à terme, avec tous ses petits membres et sans aucun souci de santé. C’est le désir le plus cher de toutes les futures mamans, on ne se le cachera pas.


En attendant le grand jour, on se berce tout doucement en flattant notre ventre rond rempli de vie. Et on rêvasse…

Néanmoins, pour certaines futures mamans, le rêve se transforme en cauchemar. Ce fut le cas pour Kim et Mélanie dont le souhait le plus cher fut interrompu par une naissance prématurée.

 

La prématurité c’est quoi ?

 

La prématurité, c’est lorsque la naissance de l’enfant se situe avant la 37e semaine de grossesse.

Selon Préma-Québec, il y aurait au Québec plus de 6000 enfants nés avant terme. De ce lot, 1200 bébés verraient le jour avant la 32e semaine de grossesse.

Bien souvent, la prématurité engendre quelques petites problématiques pouvant amener l’enfant à être hospitalisé quelques semaines, parfois quelques mois.

Le 17 novembre est la journée mondiale de la prématurité. Afin de sensibiliser les gens et les aider à mieux comprendre ce que vivent les mères d’enfants nés prématurément, Mélanie et Kim ont accepté de nous partager une partie de leur histoire.

 

Le témoignage de Mélanie

 

La prématurité est entrée dans ma vie par la porte d’en avant, sans enlever ses souliers comme de la visite impolie. De la visite que j’étais contente de voir parce qu’au fond, j’avais hâte de les serrer contre moi mes jumeaux! Mais ce que je ne savais pas, c’est que je ne pourrais pas les prendre, en tout cas, pas tout de suite. À quelques jours de la 31e semaine de gestation, et pesant un minuscule poids record de moins de deux livres, Félix et Oscar ont commencé à se battre, dès la première seconde de leur vie… Et pour se battre, ils se battaient!

Il y a tellement de choses qu’on lit, qu’on entend, à propos de la prématurité… mais il y a tant de choses qu’on ignore et auxquelles nous ne sommes pas préparées du tout! On ne s’habitue jamais à voir son enfant, minuscule, prisonnier d’un incubateur, des fils par dizaines lui perçant les veines et l’empêchant d’être bien. Un prématuré, tu ne peux pas le toucher comme on touche un bébé né à terme…  parce que tu lui ferais mal. Sa peau n’ayant pas fini de se former, il préfère une pression ferme à une caresse légère. Il a besoin d’aide, et ça dure longtemps! Même après la sortie de l’hôpital, la bataille se poursuit, et pour la plupart, c’est un combat qu’ils devront livrer toute leur vie!

Tout ce que tu connais d’un bébé, tout ce que tu avais préparé pour lui, tu dois le revisiter! Est-ce que vous en connaissez beaucoup des gens qui possèdent une panoplie de pyjamas et de vêtements pour les bébés prématurés? Moi, non en tout cas! Et en plus, ça ne se trouve malheureusement pas dans toutes les boutiques! En sortant de l’hôpital, Félix ne pesait pas encore cinq livres et il avait deux mois… Je côtoyais des parents qui, comme moi, vivaient dans le doute, la peur et l’insécurité. Mais surtout, ils étaient habités d’un espoir indescriptible et d’un amour inébranlable pour leur bébé miracle, leur bébé guerrier!

 

Le témoignage de Kim 

 

Il m’arrive de penser que la prématurité m’a empêchée de vivre mon accouchement comme je l’avais imaginé. Elle m’a empêchée de vivre mon désir d’aller chercher mon enfant, lors de l’accouchement, et de la déposer sur ma poitrine. Elle m’a aussi empêchée de vivre la première tétée, celle qui vient instinctivement et qui crée ce lien tant attendu. Malgré tout, la prématurité, je ne la déteste pas. Elle m’a obligée à devenir plus forte dans l’adversité, elle m’a appris à surmonter les obstacles et m’a fait comprendre que dans la vie, on devait s’adapter.

Mon fils voulait voir la neige. Né en février plutôt qu’en juin, il voulait faire son entrée comme les premiers flocons : par surprise!  Malgré ses 920 grammes d’amour, je n’ai pas eu de coup de foudre instantané pour lui. Parce que la prématurité, c’est aussi ça… Le bébé que je voyais, rouge et intubé, je le sentais comme un petit être inconnu. Comme s’il n’était pas vraiment à moi… Mon corps et ma tête m’envoyaient encore comme message que j’avais un bébé dans mon ventre, et pourtant… Mais les semaines ont passé et j’ai enfin eu droit à ma première tentative de peau à peau. C’est là, en vibrant au rythme cardiaque de mon enfant, que j’ai pris conscience qu’il était bel et bien né. Et c’est à ce moment bien précis que je lui ai murmuré à l’oreille :

 

« Je t’aime mon petit chéri. Ça va bien aller… Maman est avec toi! On va se battre ensemble. »

 

En tant que mères d’enfants nées prématurément, nous avons vécu quelques situations frustrantes, exaspérantes ou ridicules…

 

Voici 6 phrases À NE PAS DIRE à la maman d’un enfant prématuré

 

1- Vous êtes tellement petite et menue, il ne devait pas avoir assez de place dans votre ventre. Venez-vous de me traiter de maigrichonne vous là?!

2- Ils ont quel âge? Je lui réponds gentiment. Ah, mon doux, ils sont donc bien petits (soupir et roulement des yeux) !!!

3- Les prématurés grandissent moins vite, ça va coûter moins cher de linge!

4– Vous êtes chanceuses de l’avoir rescapé! Dans le sens où… j’ai de la chance qu’il soit en vie?!? Ouin…

5- Moi aussi il est né prématuré! Il est né deux semaines avant terme…

6- Dans le fond, t’es chanceuse! Tu n’auras pas eu à vivre les bouts difficiles de fin de trimestre. Non, c’est sur… À la place j’ai vécu des semaines dans l’angoisse, à visiter mon bébé à l’hôpital, en me posant mille questions sur santé, son développement et son futur!

 

Si nous avions qu’un seul conseil à transmettre aux femmes enceintes, ce serait celui-ci :

En cas de doute, il faut consulter. Si vous sentez que quelque chose cloche, n’hésitez pas à aller chercher des réponses. Parfois, notre corps nous envoie des petits signes : saignements, maux de ventre, étourdissements, enflure, contractions et autres. Il se peut que ce ne soit rien d’alarmant, que des maux normaux entourant la grossesse, mais vaut mieux ne rien prendre à la légère et vérifier.

 

Envie de donner au suivant ? Voici comment :

Bien souvent, il arrive que les hôpitaux offrant des soins néonatals recherchent des vêtements pour les bébés nés prématurément. Informez-vous auprès des hôpitaux de votre région pour vérifier si c’est le cas pour eux. Si ce n’est pas le cas, offrez-les à un organisme ou à une famille dans le besoin!

Le premier jour où je t’ai haï

Quand t'es parti, j'ai su que t'allais jamais revenir. Je le voyais

Quand t’es parti, j’ai su que t’allais jamais revenir. Je le voyais dans ton regard, je le sentais dans tes gestes. Je le savais, mais j’ai étouffé ce sentiment parce que Mia n’avait pas besoin d’une maman triste. Elle avait besoin d’une maman forte qui allait veiller sur elle. Le cœur en mille miettes, je te regardais embrasser ta fille pour la première et la dernière fois. C’était le 23 septembre 2012, on revenait du CLSC. J’avais les seins scraps, des montées de lait interminables et un début de baby blues. “Je règle mes choses et je reviens” que tu m’as dit avant de monter dans ton camion. Ce matin-là, quand t’as refermé la porte, je t’aimais encore.

Une, deux, trois, quatre semaines sans nouvelle. Je t’ai attendu, mais t’es jamais revenu. Disparu dans la brume. En t’attendant, je suis allée en ostéopathie pour traiter le nerf coincé dans le cou de Mia, toute seule. En t’attendant, je suis allée chez l’acuponcteur pour traiter ses reflux gastriques, toute seule. En t’attendant, j’ai « moppé et lavé du régurgi» à tous les soirs pendant des semaines, toute seule. En t’attendant, je me suis réveillée toutes les nuits, j’ai essayé de soulager ses coliques, ses maux de dents et sa petite plaque d’eczéma qu’elle a sur la cuisse, toute seule. En t’attendant, j’ai magasiné des garderies, fait des purées maison, je l’ai bercée tous les soirs avant de la coucher dans son lit. Toujours toute seule. En t’attendant, j’étais seule. J’étais triste, épuisée, des fois découragée, mais je ne te haïssais pas.

Pendant 2 ans, je t’ai envoyé des photos presque tous les jours. J’ai attendu que tu répondes. J’ai attendu que tu vois ton regard dans le sien, attendu que tu reconnaisses ta chair dans la sienne. Attendu que tu sois prêt à la voir, prêt à te souvenir que tu voulais ce bébé et que tu étais heureux d’annoncer son arrivée. Toutes les nuits, je regardais mes courriels en espérant un signe de vie. Cette année, un peu avant sa fête, je t’ai envoyé des photos “postmaster notice“, ton courriel ne marche plus. J’ai perdu le seul lien qui pouvait te connecter avec elle. Ça m’a rendue triste, mais je ne t’en ai pas voulu.

Au fil des mois, j’ai apprivoisé ma solitude. Je ne voulais pas éprouver d’amertume ou du ressentiment pour toi. Malgré les obstacles, les problèmes financiers, la fatigue et des fois le découragement, j’ai toujours misé sur le beau. Je me rappelais qu’elle était mon choix aussi et j’avançais, forte. Forte pour nous deux.

Un après midi, en allant chercher Mia à la pré-maternelle, l’éducatrice m’a dit que son langage était sous les acquis, que ça pouvait mettre en danger son intégration à la maternelle. C’est peut-être des mots qu’elle utilise souvent et c’est loin d’être un verdict de cancer, mais moi, ça m’est rentré dedans. La goutte qui a fait déborder mon vase. Je descendais le long escalier recouvert de tapis brun et mon cerveau a “shuttdowné”. Comme un vieux disque égratigné, j’entendais sa voix en écho sous les acquis. Ce jour-là, c’est la petite main chaude et collante de ta fille qui m’a empêchée de tomber. “Maman, maman, c’est moi qui ouvre la porte !” qu’elle m’a dit en souriant. « Ok, Mia, c’est toi.».

Dans l’auto, elle me parlait sous les acquis. À la maison, on a joué aux pouliches, on a soupé et on a pris un bain, sous les acquis. On s’est bercées, on a chanté À la claire fontaine et on s’est collées, sous les acquis. Je l’ai couchée dans son lit. Je l’ai embrassée et je suis sortie de la chambre. Sous les acquis. “Maman, je t’aime gros comme toute la vie”. “Moi aussi mon amour… gros comme toute la vie.”

J’arrivais plus à respirer. J’ai marché jusqu’à la salle de bain. J’ai fermé la porte et je me suis effondrée. Toute seule. J’ai pleuré toutes les larmes que je n’ai pas pleurées en quatre ans. En silence. Et je t’ai haï. Crisse que je t’ai haï. Pour toutes les nausées que j’ai eues, les échographies que t’as pas vues, pour ma grossesse de marde, pour l’oisiveté, la fébrilité que ton départ m’a enlevées. Je t’ai haï pour toutes les nuits d’insomnie, pour tous les soucis que je ne peux partager avec toi, son “autre parent”. Je t’ai haï parce qu’on devait faire ça ensemble. À cet instant-là, même vide de larmes, j’ai continué de t’haïr parce que j’allais encore vivre ça toute seule. Osti que je t’ai haï.

En petit bonhomme, le cul collé sur ma céramique passée date, j’ai braillé quatre ans de peines, de déceptions, de tristesse, de solitude, de détresse pis je t’ai haï. Un moment donné, j’ai eu mal aux fesses feque je me suis relevée. J’ai constaté les dommages dans le miroir : paupières bouffies, petites veines pétées dans les yeux, rides du front plus profondes et petit duvet de moustache (mais ça, c’est une autre histoire!). Je me suis aspergée d’eau glacée, j’ai fermé la lumière et je suis allée dans le salon. J’ai pris mon IPhone et j’ai tapé “orthophoniste Rive-Sud de Montréal”. Il était 22h00. J’ai laissé quatre ou cinq messages et je suis allée me coucher. Épuisée, je ne t’haïssais  plus, j’avais eu ma dose pour l’année. À 22h45, je suis passée à autre chose.

Parce que, tu sais, c’est ça qu’ils font les parents qui élèvent seuls leurs enfants : ils passent à autre chose. Ils se cachent dans la salle de bain, dans le lit sous les couvertures, dans le noir de leur char, dans un parking désert pis, tout seul, ils braillent leur trop plein. Une fois la tempête passée, ils sèchent leurs larmes, ils prennent une grande respiration et reviennent en souriant. Le soir venu, ils embrassent leur enfant, se font un plan de match pis ils s’en vont se coucher. Seuls. Pis les jours où ça va mal ou qu’ils sont trop fatigués, ils prennent dans leur main une petite main chaude et collante et ils continuent d’avancer.

 

Quand grand-maman offre du répit aux nouveaux-parents

Quand ma fille m'a dit : « Maman , je suis enceinte », j'étais fo

Quand ma fille m’a dit : « Maman , je suis enceinte », j’étais folle de joie. Je serai grand-maman, youhou! Bébé arrive enfin, je cours à l’hôpital. Même si ce n’est pas l’heure des visites, je m’en fous, JE suis la grand-maman, ce n’est pas rien!

image144En prenant ce bébé tout neuf dans mes bras, je suis revenue 29 ans en arrière… Wow! J’ai maintenant la chance de revivre les beaux moments que j’ai vécu avec mes enfants. Oui, les « beaux moments », parce que les moins beaux; coliques, nuits blanches et compagnie seront réservées aux parents .

Après les premières semaines d’euphories, je remarque que les parents sont cernés jusqu’aux joues. Lorsqu’ils se lèvent pour partir, dès leur dernière bouchée terminée parce qu’ils sont à boutttte, je me dis que je vais leur offrir un petit répit.

 

« Que penseriez-vous d’avoir un week-end off ? »

Ho boy, d’après leur réaction, je pense qu’ils ont mal compris, je ne viens pas de leur dire qu’ils ont gagné le gros lot! Oui oui, ils ont bien compris. Je viens, en fait, de leur offrir le gros lot … ils vont pouvoir dormir une nuit complète.

Bébé débarque à la maison avec ses bagages.

– Mon dieu me semble que j’en avais moins que ça quand je suis partie un mois en voyage!

– Couches de jour et couches de nuit ….

Ben oui voyons, les couches de nuit absorbent plus et pourquoi? Je me demande si bébé se réveille aussi souvent que dans le jour?

-Aussi, les serviettes humides ….

-Une débarbouillette ne fait pas l’affaire?

-Oui, mais prends pas un savon ordinaire avec la débarbouillette.

-Ben oui je sais, j’ai du Dove… Ha non? Pas ce savon?

-Il faut du savon pour bébé d’une boutique de bébé spécialisée voyons!

-Ha ben oui, on est 30 ans plus tard!

J’ai donc acheté une caisse de serviettes humides chez Costco!!

Nous voilà maintenant devant l’horaire détaillé des boires de bébé. Une liste que maman m’a collée sur le frigo, pour comprendre qu’en fait, bébé n’a pas vraiment d’horaire! J’écoute les consignes des parents…  « Oui oui, oui oui, OK, c’est beau ». J’ai déjà eu des enfants quand même! « Bon ben, allez-vous coucher», que je leur dis avec bébé qui dort dans mes bras. L’auto sort de la cour… bye bye!

Bébé commence à pleurer!!! Il doit avoir faim, ou il est fatigué, ou il a besoin que je change sa couche, ou… Ma nuit sera longue. Pas grave, ce ne sera qu’une nuit, pour moi.image1

Après avoir bercé Bébé une partie de la nuit et vu le soleil se lever, je me demande : « Comment je faisais pour tenir le rythme quand mes enfants étaient petits? » Ah oui c’est vrai,  j’avais 30 ans de moins!

Les parents arrivent, après avoir profité d’un déjeuner en couple. Contents de retrouver Bébé et voir de leurs propres yeux si je tenais encore debout. Même si ma fille m’avait texté trois fois en soirée et dès son réveil, elle avait hâte que je lui raconte les dernières 24 heures.

La petite famille est repartie et j’ai déjà hâte à la prochaine fois, mais pour le moment, une sieste s’impose!

Mamou ❤️

Le test

Le 11 mars 2007, après trois ans d'efforts, nous achetons un test d

Le 11 mars 2007, après trois ans d’efforts, nous achetons un test de grossesse à la pharmacie. La tension est palpable. C’est avec appréhension, inquiétude et espoir que je m’installe donc à la salle de bain, le test entre mes mains.

Mon homme d’amour est dans le salon, il me laisse mon espace. Il sait ce qui risque d’arriver, une nouvelle déception. Il se prépare mentalement, à mettre au fond de lui sa propre déception, pour être en mesure de m’encourager et de me supporter dans cette épreuve mensuelle qu’est la nôtre.

Au fil du temps, même si on essaie de ne pas y penser, c’est plus facile à dire qu’à faire! Les relations intimes en souffrent. Les rapprochements sont empreints d’une pression et d’un stress toujours grandissants, à mesure que les cycles se succèdent.

Il écoute la télévision. Du moins, c’est ce qu’il essaie de me faire croire. Il attend patiemment. Il fait son fier, il dit de ne pas s’en faire.

Tout comme moi, il commence à se questionner, à s’inquiéter, à s’autoausculter et à se juger sur toutes ses actions. Il se demande si son alimentation pourrait influencer la réussite de notre projet de vie. Il a même arrêté de fumer.

C’est moi, c’est certain. Pourquoi ça serait lui?  Lui, mon homme si fort.

Je dois avoir un dérèglement, «quelque chose », mais quoi ?

Nous avons rendez-vous, dans quelques jours, en clinique de fertilité.

J’ai peur…

Peur de ne pas être à la hauteur.

Peur qu’on me dise que rien ne va.

J’ai peur, comme à l’instant, comme à chaque fois que j’ai ce diable de petit pot tout chaud entre mes doigts. Je m’apprête à me ronger les sangs, encore une fois, sur un résultat improbable.

Je suis de nature optimiste, mais malgré tout, je me répète pour une millième fois «ça va être négatif», histoire de pas être déçue et être agréablement, potentiellement surprise si c’est le contraire.

«Zéro attente» que j’essaie de me convaincre, oui, j’essaie.

Je respire profondément et j’ajoute au test l’urine nécessaire. Je ferme les yeux une seconde. Puis, même en sachant que cela peut prendre plusieurs minutes pour avoir un résultat, je ne peux me retenir davantage. Malgré les maigres 10 ou 15 secondes qui sont à peine passées, je regarde tout de même mon test.

Mon cœur s’arrête, du moins c’est mon impression. J’ai chaud, j’ai froid. Je transpire et frissonne en même temps.  J’ai la lèvre inférieure qui tremble et la gorge si nouée qu’aucun son n’en sort. Je ne vois plus rien, les larmes coulent sur mes joues, mes lèvres et mon menton.

À tâtons, je prends le test, la main tremblante comme tout ce corps qui contient enfin un trésor. Puis, je marche vers le salon, voyant à peine mon amour se lever, s’attendant au pire, prêt à me prendre dans ses bras, pour me consoler encore une fois.

Je pleure, je n’arrive pas à parler. Je tends le test vers lui, mais ma main tremble tellement qu’il n’arrive pas à voir, alors je lui remonte encore. Je baragouine quelques mots inintelligibles, ce qui sort de ma bouche n’étant plus qu’un léger râlement.

Il regarde le test qu’il a dans la main, puis me regardant, il me dit: « c’est…? » 
Je me remets à pleurer de plus belle! Je ris, je pleure, j’ai peine à rester debout! Avec une certaine retenue, de peur de se tromper, il me répète : «ti-cœur, ça veut dire quoi? Tu es enceinte?» Incapable de dire oui, de sourire sans pleurer, j’hoche la tête et me retrouve aussitôt dans les bras de l’homme que j’aime tant! Le futur père de notre enfant, enfant que je porte enfin en moi! Il m’accompagne dans mes pleurs, me sert à m’étouffer, puis me repousse, inquiet de m’avoir tant serrée.

J’y repense aujourd’hui et les larmes me montent encore aux yeux.
 J’ai eu si peur! Voir un bébé était rendu un supplice. Voir une femme enceinte me faisait mourir d’envie et de honte face à ma jalousie.

Il m’aura fallu près de trois années pour enfin être enceinte.  Ensuite, il m’aura fallu entendre son cœur pour me persuader que ce n’était pas un rêve, que bébé était bien là. Je n’avais pas attrapé un virus quelconque, ce n’était que les changements normaux dus à une grossesse, oui une GROSSESSE!!!

Aujourd’hui, en ce début d’automne, mon petit trésor, mon précieux, mon bébé d’amour est là.  Il aura neuf ans dans quelques semaines. Par la suite, il a eu une sœur, puis un frère, tous aussi fantastiques.

Les trois me comblent de bonheur, à chaque instant, malgré les petits désagréments de la vie, que je vous partagerai dans d’autres textes éventuellement.