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Le marathon des rencontres de profs

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Vous connaissez le meilleur moyen de perdre 20 livres (à part la gastro… ouach!)? Se taper le marathon des rencontres de profs post-premier bulletin quand on a plusieurs enfants dans plusieurs écoles. Divorcée, quatre enfants dont deux au secondaire, trois écoles dans trois coins différents de la ville. Go les jambes!

Vous imaginez le portrait, n’est-ce pas? Retour du boulot à 17 h 12, départ de la maison à 17 h 14. De grâce, apportez une bouteille d’eau et une collation, sinon, vous allez rencontrer les ambulanciers au lieu de voir les profs. Évidemment, tout bon parent qui se respecte aura imprimé le bulletin de chacun de ses poussins. On peut même apporter une photo de notre ado (sur 2500 élèves, ça se peut que le nôtre soit moins mémorable, ce qui est peut-être une bonne chose!).

La freak en moi annote les bulletins avec des questions ou des commentaires, surligne le nom des enseignants, prévoit l’ordre dans lequel les rencontrer :

  1. Titulaire : Il passe souvent plus de temps avec notre enfant, le connaît mieux, et peut faire le pont entre la direction ou les autres profs et nous.
  2. Les enseignants des matières plus problématiques : Par problématique, j’entends les échecs, les résultats en chute libre, les commentaires négatifs sur l’attitude de l’enfant. On les rencontre pour comprendre ce qui se passe et pour savoir comment aider.
  3. Les enseignants des matières préférées de notre enfant : C’est bon pour le moral d’un parent d’entendre quelqu’un encenser son enfant, dire qu’il est passionné, intéressé, qu’il travaille bien ou qu’il aide ses collègues de classe. Quand je discute des rencontres de profs avec mes cocos, je peux ajouter du positif, parler de ce qui les motive et les encourager à utiliser leurs stratégies positives dans les matières qui leur posent plus de défis.
  4. Les enseignants des matières principales (français, maths, sciences, anglais) s’ils ne font pas partie des trois premières catégories.
  5. Les spécialistes (éducateurs spécialisés, travailleurs sociaux, directeurs pédagogiques, orthopédagogues et autres aidants professionnels) : S’il y a un plan d’intervention, il y a déjà eu ou il y aura une rencontre plus poussée, mais un petit « check » peut être bienvenu. Ça permet aussi de remercier ces personnes et de leur assurer notre collaboration.

Évidemment, pour mes enfants qui sont au primaire, le nombre d’enseignants est réduit, je m’en tiens souvent au titulaire (et au stagiaire, qui a souvent des informations très intéressantes à partager puisqu’il fait des activités spéciales ou des projets de recherche dans le cadre de ses études). Pas que je n’accorde pas d’importance aux profs de musique et d’éducation physique, mais avec le tic-tac de la soirée qui se fait entendre, je dois faire des choix. Si vraiment il y a un problème dans ces matières, je peux toujours communiquer avec l’enseignant avant ou après les rencontres de bulletins.

Je pars aux rencontres de profs avec l’intention consciente d’écouter le point de vue des enseignants. Ce n’est pas l’endroit pour engueuler les profs (ce n’est jamais l’endroit ni le temps pour faire ça anyway). On peut être en désaccord avec la méthode pédagogique, on peut être conscient que le courant ne passe pas entre le prof et notre jeune (ou entre le prof et nous!), mais ce n’est pas dans les cinq minutes accordées par discussion qu’on aura le temps de régler la situation. Les profs sont habituellement ouverts à nous rencontrer à nouveau s’ils sentent du respect de notre part.

Je peux aussi partager mon point de vue de parent. Même s’ils veulent personnaliser leur enseignement, les profs ne peuvent pas connaître chaque enfant par cœur. Il y a peut-être une situation familiale ou un trait de caractère de notre enfant qui rend les choses plus complexes. Le prof sera content d’apprendre que derrière les mauvaises notes de notre jeune, il y a une amélioration de 20 % depuis l’année précédente…

Je demande systématiquement ce que mon enfant peut faire pour s’améliorer ou pour continuer à bien travailler, et aussi ce que moi, comme parent, je peux faire pour aider le personnel de l’école à aider mon enfant. L’éducation, c’est un travail d’équipe! Je considère que l’école est un milieu de vie, pas seulement un milieu d’enseignement et de performance. Je pose donc des questions sur la façon dont mon enfant fonctionne en classe, s’il a des amis, s’il est poli, s’il participe aux activités, s’il a l’air heureux d’apprendre, s’il s’endort ou s’il énerve les autres…

Je m’assure de prendre des notes qui aideront ma mémoire d’huître alzheimer. Je transmettrai les informations obtenues au papa et, à un moment approprié, je m’assoirai avec chacun de mes enfants pour discuter de ces rencontres. On fera un plan de match pour corriger ce qui ne va pas et on se félicitera pour nos bons coups.

Les notes sur le bulletin, c’est bien beau, mais ça ne veut pas tout dire, donc les rencontres de profs sont nécessaires pour tracer un portrait plus complet de notre enfant comme élève. Un résultat de 70 % pour un enfant dyslexique ou qui a manqué deux semaines de cours parce qu’il était malade, ça peut être extraordinaire, alors que pour son voisin de pupitre, le 70 % vient peut-être d’un manque d’étude ou d’un refus d’écouter en classe. La discussion et les stratégies aidantes ne seront pas les mêmes.

À l’approche des rencontres de profs, quelles sont vos stratégies pour survivre au marathon et en tirer le meilleur?

P.S. Si vous angoissez à l’idée de vous taper le marathon des rencontres de profs, ayez une pensée pour les profs qui, eux aussi, perdront 20 livres à se taper une ou deux journées de rencontres de parents tout de suite après s’être tapé la correction des évaluations et la rédaction des bulletins. Soyez gentils et reconnaissants envers eux, soyez ouverts à leurs recommandations tout en étant un bon ambassadeur de votre enfant. Et une fois à la maison, offrez-vous un massage de pieds ou un bon chocolat chaud-Bayley’s!

Nathalie Courcy

La période des bulletins

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La période automnale des premiers bulletins d’école vient d’arriver. La première étape terminée, il est temps de voir si notre enfant est sur la bonne voie vers la réussite ou s’il y a des ajustements à faire pour se diriger vers cette réussite scolaire tant espérée et convoitée.

Pour certains parents, c’est une période de l’année comme les autres. Pour d’autres comme moi, c’est le coup de masse. Le premier bulletin m’a fait mal, très mal. Je savais très bien que mon enfant ne démontrait aucune motivation ou rigueur dans ses travaux et ses études. Je savais également que ça risquait d’être tragique, car nous avons maintenant accès à chaque résultat de devoir ou de travail sur le site Internet de l’école. Mais entre le savoir et voir le bulletin de ses propres yeux, il y a une différence. Ça fesse fort.

Qu’est-ce qu’on a fait de pas correct? Pourquoi notre enfant n’aime pas l’école? Pourquoi notre enfant ne comprend pas l’importance de la réussite ou à la limite, de l’effort? Car je suis bien réaliste : si mon enfant échoue lamentablement, ce n’est pas par manque d’intelligence, mais plutôt par manque d’effort et de motivation. Nous avons essayé de motiver notre enfant par des récompenses, de le punir par des conséquences, de lui offrir des enseignants à la maison pour aider sa préparation aux tests; rien ne fonctionne. La motivation, ça ne s’achète pas.

Il y a un certain lâchez-prise à exercer face à tout cela avant de se rendre malade. Accepter que notre enfant gâche une année scolaire et peut-être plus. Accepter que l’on veuille clairement plus que lui. Accepter que s’il n’aime pas l’école, il s’arrange pour refaire son année en double.

Mais comment lâcher prise quand chaque jour, les enseignants écrivent des courriels aux parents disant que leur enfant n’a pas fait ce qu’il faut ou encore n’a pas remis tel ou tel travail? Comment leur répondre poliment : MON ENFANT NE VEUT RIEN SAVOIR ET JE N’Y PEUX RIEN… Impossible pour moi de lâcher prise quand je suis inondée de courriel et d’appels me disant à quel point l’échec scolaire guette mon enfant. Ces courriels ne sont pas accusatoires, mais je ne peux m’empêcher de me dire que l’enseignant doit trouver que le parent ne réussit pas à motiver son enfant et qu’il y a un manque à ce niveau. Moi, j’ai plutôt envie de me dire que l’enseignant devrait tout faire pour motiver l’enfant vers la réussite. Après tout, c’est lui le spécialiste. Mais en même temps, ils doivent être aussi fatigués que moi face à ces enfants qui ne vont à l’école que par obligation et qui n’ont aucune intention d’y mettre l’effort nécessaire.

Chers enseignants et enseignantes, sachez que derrière certains de ces enfants qui ne font pas d’effort, il y a des parents qui redoublent d’ardeur pour tenter de trouver la solution magique. Il y a des parents qui sont dépourvus face à leur enfant pour qui le système scolaire ne semble pas être fait. Aviser jour après jour les parents que les travaux ou devoirs ne sont pas faits vous enlève sûrement une part de responsabilités en vous disant que vous les avez avisés et que cela ne vous appartient plus. Mais sachez que ces courriels qui s’accumulent pèsent lourd. Sachez qu’un brin de positif dans un bulletin serait apprécié. Un petit commentaire constructif malgré une note désastreuse ou encore un élément qui a été amélioré. Il y a de ces enfants pour qui la valorisation souffle plus fort dans le dos que l’on pense.

Ce bulletin, j’ai envie de le déchirer. Ce bulletin, j’ai envie de ne l’avoir jamais vu. J’ai aussi envie de « blaster » mon enfant, mais je sais très bien que cela ne changera rien. Alors à tous ces parents qui comme moi, ont des crampes lorsqu’arrive le temps des bulletins, je vous dis simplement COURAGE. Tout cela ne sera que de mauvais souvenirs un jour.

Bon je vous laisse, je vais aller me préparer psychologiquement pour les rencontres de parents individuelles. Vous savez, ces rencontres où l’on vous explique que votre enfant risque d’échouer son année, car il ne fait pas ses travaux. Ces rencontres où l’enseignant semble oublier qu’il vous envoie au quotidien les mauvaises nouvelles et que vous êtes déjà très au courant de la situation.

 

Eva Staire

Le bulletin de la vie – Texte: Krystal Cameron

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Ça y est, c’est décidé, à chaque bulletin scolaire de mon fils, je lui ferai son bulletin de vie en même temps. Juste pour lui rappeler et nous rappeler que oui, l’école est importante, mais que ce n’est pas que ça qui compte. Je travaille en milieu scolaire. Contradictoire? Peut‑être. J’ai toujours aimé remettre les choses en question et en perspective. Je me suis déjà dit, lors d’un moment de découragement en maths 514 (le mot « découragement » est faible : j’en avais littéralement des nausées) que personne ne sait la moyenne de Céline Dion en maths… et qu’on s’en fout pas mal au fond! Elle a un talent incroyable pour le chant, ça fait partie de sa personnalité, ça doit être mis en valeur. 

Comme éducatrice spécialisée, comme maman et comme être humain, j’adore voir des personnes différentes réussir à leur façon. J’aime voir la nature profonde des gens. Et ça, sur un bulletin scolaire… eh bien, c’est assez inexistant. Ça le dit : on évalue les compétences scolaires. C’est très bien ainsi. Mais, pour l’avoir vu et vécu, trop souvent quand l’enfant apprend différemment, que les notes ne sont pas proportionnelles à ses efforts démesurés pour réussir, on frappe un mur. Le mur de l’insécurité. De la non‑conformité. On focalise sur l’objectif à atteindre. On scrute chaque dictée, chaque contrôle de leçon. On veut tellement qu’il réussisse. Qu’il passe son année. On bûche avec lui, on relève les erreurs et on corrige avec lui. On répète, on se pratique. On l’encourage, on lui donne des trucs. On chante les tables de multiplication. On mime les mots de vocabulaire. On achète des gadgets. On va aux rencontres avec les professionnels de l’école. On prend des notes. On fait des devoirs, des leçons et on met l’accent sur ce qu’il doit améliorer… constamment.

Et on oublie tout le reste. On oublie son fabuleux sens de l’humour, sa sensibilité, sa passion pour la construction. Ses mille et une connaissances sur les animaux. Son impressionnant déhanchement pour lequel on n’a jamais trouvé de quel côté de famille il venait. Sa facilité à retenir des chansons. Sa façon de nous regarder, rempli de fierté lorsqu’il réussit à monter un vaisseau spatial en Lego. Sa générosité et sa façon de s’émerveiller devant les petites choses toutes simples de la vie.

Je ne veux pas/plus oublier le reste. J’ai toujours dit aux élèves que l’école est une pratique pour la vie d’adulte. C’est important l’école. Autant pour les notions académiques que pour savoir vivre en société sans oublier de respecter un échéancier et l’autorité, l’école et son bulletin ont leur raison d’être. C’est important d’apprendre. Céline doit savoir compter un minimum pour pouvoir gérer son argent! Mais le plus important dans tout ça, c’est eux. Nos enfants d’aujourd’hui, dans leur entièreté, ils sont nos adultes de demain.

Donc, peu importent les résultats dans le bulletin scolaire de mon fils, il aura beaucoup de 100 % ou de A+ dans son bulletin de vie. Juste pour qu’il n’oublie jamais qu’il est beaucoup plus qu’une simple note. 

Krystal Cameron