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Le billet du mercredi – Texte : Karine Lamarche

Si vous êtes un parent, votre enfant vous a-t-il déjà parlé du b

Si vous êtes un parent, votre enfant vous a-t-il déjà parlé du billet du mercredi ? Dans quelques écoles du Québec, cette pratique fut mise en place afin de contrer l’intimidation. Ma collègue et moi l’avons adoptée depuis quelques années avec nos élèves et on ne s’en passerait plus !

Tous les mercredis, un bout de papier est remis à chacun des élèves. Chaque enfant doit obligatoirement y inscrire quelque chose et déposer le billet dans une boîte prévue à cet effet.

Chacun est libre de signer ou non le billet, ce qui permet à quelqu’un de dénoncer une situation sans craindre d’être identifié.

Si l’élève n’a rien à dénoncer, il est libre d’inscrire ce qu’il veut : un dessin, une blague, une devinette…

Vous savez quoi ? Rarement ce billet nous a menés à une situation d’intimidation. Cependant, je ne compte plus les fois où ce simple bout de papier m’a rapprochée de mes élèves. ❤️

Le billet du mercredi, c’est souvent une confidence : le deuil d’un animal, la maladie d’un grand-parent, une séparation, une compétition sportive…

C’est parfois une recette qui me fait découvrir les goûts d’un enfant et que je prends plaisir à essayer chez moi.

Le billet du mercredi, c’est parfois un moment très attendu pour me partager des états d’âme. C’est une chance ultime d’avoir du temps de qualité pour discuter avec un élève, de mieux le comprendre et de pouvoir intervenir adéquatement auprès de lui. C’est un rendez-vous que j’aurais probablement manqué.

Le billet du mercredi, c’est un échange précieux entre deux humains. C’est le moment où les cœurs s’ouvrent, c’est là où le temps s’arrête.

Aujourd’hui, c’était mercredi. Des mots griffonnés sur un simple bout de papier m’ont permis d’être au rendez-vous à un moment où ça comptait pour vrai. 🌟

Amis enseignants, je vous encourage à instaurer cette belle routine !

Amis parents, passez le mot aux profs de votre entourage… 💝

Le billet du mercredi, c’est magique. 🌟

Karine Lamarche

Cette confidence…

Il y a un an, tu as quitté le quartier. Dans le tumulte, dans le ch

Il y a un an, tu as quitté le quartier. Dans le tumulte, dans le chaos.

J’ai entendu des voisins parler des voitures de police. J’avoue, j’étais sous le choc.

Cela t’a pris quelques jours à répondre à nos messages, à nous rassurer. Nous avons tous eu peur pour toi. En fait, nous avions peur en ignorant pourquoi. Que s’était‑il passé cette fameuse nuit?

Les hypothèses les plus sombres ont émergé. Et si mon amie faisait partie de ces femmes? Non, impossible. Elle est si énergique, si fière, si sûre d’elle…

Et lui… se pourrait-il qu’il se soit laissé emporter? Qu’il ait fait une gaffe, un soir? Lui, si solide, confiant…

Nous avons été patientes. Il aura fallu un an pour que tu te sentes prête. Prête à nous revoir, prête à nous dévoiler pourquoi, cette nuit‑là, tu avais quitté le quartier avec tes deux enfants. Ta confidence, je la redoutais.

Si toi, tu étais prête, je crois que moi, je ne l’étais pas. Au lendemain de cette confidence, je me demande si j’ai manqué à un moment ou à un autre. Aurais‑je dû voir ce qui se tramait? Quelque chose en moi me disait que ça n’allait pas, mais jamais je n’aurais imaginé pareil dénouement. Jamais.

Ton histoire nous rappelle que la violence, c’est insidieux, ça ne se mesure pas au nombre d’ecchymoses, que les blessures au cœur laissent des cicatrices bien plus grandes.

Il t’en aura fallu du courage pour tout quitter, pour te reconstruire, pour renaître.

Accepter de jongler avec un budget serré. Devoir rebâtir son nid. Fournir à tes enfants un milieu accueillant, réconfortant. Avouer tout cela à tes copines, un an plus tard.

Mon amie, je te souhaite des douceurs à l’infini…

Rappelle-toi que nous sommes toutes là pour toi. ❤️

Rappelle-toi combien tu es une femme exceptionnelle. 🌸

Merci d’être revenue… Je t’aime xxx

Eva Staire

Je me présente, je m’appelle YORK…

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Dès leur plus jeune âge, mes filles ont rencontré mon ami YORK.

 

YORK est un personnage que j’ai inventé de toute pièce. Il vient de New York, une autre planète d’un système galactique voisin du nôtre et porte une casquette de Ed Hardy, un maillot de basket des Knicks de New York, des shorts de basketball Nike et une paire de lunettes à gros cadre noir avec des verres fumés.

 

Pour être honnête, j’ai un esprit très créatif et mon enfant intérieur s’extériorise souvent. J’ai décidé de créer ce personnage pour une simple et unique raison : amuser mes filles. La folie qui m’habite a pris son envol lorsque j’avais quatre ou cinq ans. J’aime créer des histoires mirobolantes avec mes petites voitures Match-Box ou mes figurines G.I. Joe comme bien des enfants qui ont grandi dans les années 80-90 et qui ont eu la chance d’avoir ce genre de jouets. Plus tard, cette folie prend place grâce à l’écriture et à la guidance d’une professeure de français hors du commun au secondaire, Marlice.

 

Marlice m’a permis d’aimer les mots et d’écrire des histoires rocambolesques puisqu’elle avait vu un certain talent en moi. Souvent, ce qui nous permet d’être créatif lorsque l’on est amoureux des mots, passe par la réflexion, l’imagination et ensuite l’écriture.

 

Je vous parlais un peu plus haut de YORK puisqu’il a fait partie de mes moments de jeune parent. Au fil des visites de YORK auprès de mes filles, je me suis rendu compte que lorsque je me déguisais ainsi, mes filles me confiaient de véritables secrets, de véritables craintes, des questions et des inquiétudes, etc. Je me sentais tellement ému et privilégié de ces moments que je ne pouvais résister à m’habiller ainsi le plus souvent que je le pouvais. YORK venait nous rendre visite uniquement le soir. Le jour, il devait s’occuper de sa famille et le trajet lui prenait beaucoup de temps pour se rendre à notre maison. Il venait de loin. La planète New York était à quelques heures-lumières de la Terre. 😉

 

Imaginez le scénario et la routine d’avant dodo… Aller border mes filles, leur raconter une histoire, les border, les embrasser, retourner dans ma chambre, dans le garde-robe, dans la boîte spéciale, cachée bien haut à l’abri des petites exploratrices à la recherche de trésors (elles ont grandi avec Dora…), me changer avec l’habillement de YORK, apparaître dans la chambre de mes filles à nouveau lorsque mon épouse y était à son tour.

 

À ce moment, j’y étais en tant que YORK, pour leur raconter une histoire sur ma journée et ma planète, ma famille, mon véhicule spatial sur le toit de la maison et sur ma fameuse paire de lunettes au cadre noir. Ces lunettes ont inspiré plusieurs scénarios dans la tête de mes filles. Ces lunettes étaient soudées à mon crâne, métaphoriquement parlant bien sûr. Je leur expliquais que si j’enlevais mes lunettes, mes yeux allaient sortir comme des ressorts. Elles voulaient toujours que je les enlève. Vous aurez deviné pourquoi. Malgré que je changeais d’habillement et de voix et que j’avais ces superbes lunettes, un doute flottait dans leur tête.

 

« Maman, YORK là, il ressemble à Papa, hein Maman ? »

 

Ce que j’ai trouvé formidable lors de ces moments, c’est que mon épouse s’est prêtée au jeu. Je la voyais sourire en coin et elle était fière de voir son mari jouer la comédie pour le bonheur de ses filles. Je trouvais aussi vraiment spécial et étrange à la fois que mes filles fussent tellement hypnotisées par les histoires de YORK, qu’elles en oubliaient que Papa n’était pas dans leur chambre avec elles. YORK prenait place.

 

YORK a bercé mes enfants pendant leur petite enfance. Quelques fois encore, lorsque le sujet est opportun, mes filles me disent : « Papa, on le sait que c’était toi YORK, mais on s’ennuie de ses histoires ».

 

En écrivant ces mots, l’émotion monte et je me rappelle ces beaux moments. Mes filles étaient ébahies par ses histoires, par sa présence, par le fait qu’il ne rentrait ni ne sortait par la porte, mais bien par un passage magique.

 

Ce personnage est toujours dans mon cœur, mais mes filles sont maintenant plus grandes. La magie serait différente, mais je dois me réinventer de plus en plus pour les surprendre, pour retrouver ce regard qui m’inspirait chaque fois lorsqu’elles avaient les yeux brillants envers YORK.

 

Cela peut paraître étrange, mais YORK a vraiment été un acteur, un guide, un enseignant et un membre à part entière de notre famille. Il nous a permis de voir plusieurs inquiétudes, peurs, craintes, mais aussi une imagination, de l’amitié et une grande ouverture de nos enfants, pas à pas, envers un être inconnu au départ. Grâce à lui, nous avons pu s’occuper de tous ces maux que nos filles pouvaient avoir. Je suis vraiment fier de lui. Merci YORK.

 

Je crois qu’avoir joué ce rôle m’a permis de réaliser que les valeurs que nous tentons de léguer à nos enfants, mon épouse et moi, ont sans aucun doute fait, font et feront encore leur chemin auprès d’elles.

 

Karl Wilky