Cette confidence…

Il y a un an, tu as quitté le quartier. Dans le tumulte, dans le chaos.

J’ai entendu des voisins parler des voitures de police. J’avoue, j’étais sous le choc.

Cela t’a pris quelques jours à répondre à nos messages, à nous rassurer. Nous avons tous eu peur pour toi. En fait, nous avions peur en ignorant pourquoi. Que s’était‑il passé cette fameuse nuit?

Les hypothèses les plus sombres ont émergé. Et si mon amie faisait partie de ces femmes? Non, impossible. Elle est si énergique, si fière, si sûre d’elle…

Et lui… se pourrait-il qu’il se soit laissé emporter? Qu’il ait fait une gaffe, un soir? Lui, si solide, confiant…

Nous avons été patientes. Il aura fallu un an pour que tu te sentes prête. Prête à nous revoir, prête à nous dévoiler pourquoi, cette nuit‑là, tu avais quitté le quartier avec tes deux enfants. Ta confidence, je la redoutais.

Si toi, tu étais prête, je crois que moi, je ne l’étais pas. Au lendemain de cette confidence, je me demande si j’ai manqué à un moment ou à un autre. Aurais‑je dû voir ce qui se tramait? Quelque chose en moi me disait que ça n’allait pas, mais jamais je n’aurais imaginé pareil dénouement. Jamais.

Ton histoire nous rappelle que la violence, c’est insidieux, ça ne se mesure pas au nombre d’ecchymoses, que les blessures au cœur laissent des cicatrices bien plus grandes.

Il t’en aura fallu du courage pour tout quitter, pour te reconstruire, pour renaître.

Accepter de jongler avec un budget serré. Devoir rebâtir son nid. Fournir à tes enfants un milieu accueillant, réconfortant. Avouer tout cela à tes copines, un an plus tard.

Mon amie, je te souhaite des douceurs à l’infini…

Rappelle-toi que nous sommes toutes là pour toi. ❤️

Rappelle-toi combien tu es une femme exceptionnelle. 🌸

Merci d’être revenue… Je t’aime xxx

Eva Staire



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