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Enceinte et amoureuse

Mon amour, depuis des années, je sais que je t’aime. On partage c

Mon amour, depuis des années, je sais que je t’aime. On partage chaque journée du quotidien ensemble. On encaisse les mauvaises nouvelles et on souligne les promotions. Pendant tout ce temps, on a eu nos hauts et nos bas, comme tous les couples. Mais aujourd’hui, il faut que je t’avoue quelque chose… Quand je suis enceinte, je suis encore plus amoureuse de toi que je ne l’ai jamais été. Je veux prendre le temps de t’écrire à quel point je t’aime, et surtout, les raisons qui font de toi la meilleure personne avec qui vivre cette aventure…

1- « T’es tellement belle… » : Tu me répètes tout le temps à quel point tu me trouves belle. Même à l’aube de cet accouchement, même avec 50 livres en plus, même avec mes quatre nouveaux mentons et ma souplesse de camion… même quand moi, je me regarde et que j’ai envie de pleurer. Toi, tu restes avec cette étincelle dans les yeux, rempli d’amour et de gratitude pour la vie. Tu me répètes que tu me trouves belle de la tête aux pieds, pis en plus, tu le penses.

2- Ta présence. Je te sens auprès de moi à chaque seconde. Même quand tu es au travail, je sais que tu t’inquiètes pour moi, pour nous. Je sais que tu t’inventes du temps dans la journée pour m’écrire un texto, juste pour savoir comment je vais. Tu t’inquiètes quand je vomis, tu t’inquiètes quand j’ai des contractions. Je te sens près de moi, tout le temps. Même la nuit, quand je me lève aux heures pour aller aux toilettes… Je sens que ton sommeil devient plus léger, comme pour guetter le moindre signe qui pourrait indiquer que j’aurais besoin de toi.

3- Quand on parle de l’accouchement, tu deviens vulnérable. Tu appréhendes ce moment parce que tu sais que tu t’y sentiras si impuissant. Tu me répètes que même si je veux accoucher naturellement, j’ai le droit de flancher si j’ai trop mal. Tu me répètes que tu as si peur de me perdre, moi. Tu l’aimes ce bébé, de tout ton cœur. Mais c’est à moi que tu penses quand tu as peur que ça tourne mal… Et moi, je te rassure en te disant que tout va bien aller, même si au fond, moi aussi j’ai peur.

4- Tes petites attentions. Parce que chaque fois que tu me ramènes du chocolat, tu me confirmes que j’ai choisi la bonne personne avec qui partager ma vie. Chaque petit déjeuner au lit le samedi, je sais que tu le fais avant que les nausées arrivent. Chaque fois que tu m’apportes une doudou sur le divan, pour me réconforter. Même si je n’ose pas te dire à quel point il fait chaud dans mon corps, je m’enroule dedans, juste parce que je me sens aimée.

5- Et mes sautes d’humeur! Ces crises qui pourraient faire fuir les plus trouillards… Mais pas toi. Toi, tu me regardes pleurer sans raison, manquer de patience et même te crier dessus, et parfois, je le vois, ton petit sourire en coin… Celui qui confirme que j’ai l’air un peu folle en ce moment… mais qui est tellement rempli d’amour en même temps… Ce petit sourire qui dit que ça va passer et qu’on va en rire dans quelques semaines ensemble. Parfois, même deux secondes après une grosse crise, on se regarde et on pouffe de rire ensemble. Parce que moi aussi, je me trouve ridicule…

Mon amour, je n’aurais pas pu choisir un meilleur humain pour partager la parentalité. Je suis fière de porter ton enfant, je n’aurais pas voulu l’avoir avec personne d’autre sur cette Terre. Même avec Nick Carter. Je t’aime. Tellement. J’ai hâte de te présenter ton fils, j’espère qu’il te ressemblera. Merci d’être si attentionné avec moi, avec nous. Merci de m’aimer autant que je t’aime.

À tous les partenaires de vie remplis d’amour… Merci…

Joanie Fournier

 

Le peau à peau, c’est pas juste bon pour les bébés

Samedi matin moelleux, blottis sous les chaudes couvertures, on se r

Samedi matin moelleux, blottis sous les chaudes couvertures, on se réveille doucement, les souvenirs encore embrumés de la nuit. Je relève le chandail de mon amoureux « Mmm… Je voudrais un peu de peau à peau… » C’est devenu une expression familière entre nous deux. On sait bien que se coller à travers un pyjama en flannelette, ça ne fait pas le même effet que se coller sur une peau nue. On a donc joyeusement emprunté cette tournure de phrase aux grands spécialistes de la parentalité et on blague souvent là-dessus ensemble. « Si c’est bon pour les nouveau-nés, ça ne devrait pas faire de tort à deux adultes consentants, non? »

J’ai eu un copain avec qui le peau à peau était presque dangereux. Ce gars-là m’avait expliqué qu’une fois « la machine » partie, il était impossible de l’arrêter, que c’était trop douloureux pour lui. Les démonstrations d’affection étaient risquées avec lui. Je devais toujours me demander si j’étais prête à aller jusqu’au bout. Je devais me méfier de ses caresses et me garder une réserve avec les miennes.

Quand j’ai rencontré le vrai, celui qui allait devenir mon mari, il m’a vite fait comprendre que chaque câlin, chaque contact sensuel, comptait pour lui. Il n’était plus question de m’excuser parce qu’un moment intense ne finissait pas en feu d’artifice. Il ne s’en doutait probablement pas, mais il venait de jeter les bases d’une flamme qui continuerait à brûler après quatorze ans ensemble, justement, parce qu’on n’a pas peur de jouer et de s’allumer.

Il n’y a pas que nos bébés qui ont besoin de chaleur, notre couple aussi. Un doux baiser quand on se retrouve, une main experte qui masse le dos ou l’épaule fatiguée juste au bon endroit, des bras qui nous entourent amoureusement en écoutant un film collés collés… Chaque geste voluptueux compte et transmet son énergie à l’autre. Sans pression, sans intention cachée. Alors, malgré les compresses d’allaitement, les soucis ou la fatigue, de grâce, ne nous privons pas du plaisir de déboutonner le pyjama en flannelette!

Elizabeth Gobeil Tremblay

Maman, on le sait bien que tu as choisi Papa parce qu’il dit toujours oui

Nous venons de déménager en Italie. Ça fait exactement une semain

Nous venons de déménager en Italie. Ça fait exactement une semaine que notre avion a atterri à l’aéroport de Naples. Seulement une semaine et pourtant, la quantité de choses accomplies est phénoménale. Est-ce trop?

Je ne sais plus quoi penser de nos trois visites à l’IperCoop (un genre de géant Walmart), de notre premier pique-nique (préparé de mes blanches mains) au pied d’un ancien temple romain, de mes trois entraînements (un bel Italien a même essayé de m’expliquer comment mieux me positionner pour mes squats)… Honnêtement, la liste est longue. Sans compter le cours de cuisine et mes efforts constants pour apprendre la langue. La seule phrase que je refuse obstinément de prononcer est « Je ne parle pas italien ». Alors, est-ce le moment de réaliser que je suis hyperactive? Définitivement, l’expatriation me pousse à l’introspection…

Ça me rappelle une conversation avec mon fils dans l’auto (oui, les réflexions les plus surprenantes surgissent souvent dans l’auto chez nous aussi!) On parlait d’amour et mon fils, qui avait huit ans à l’époque, me balance : « Maman, on le sait bien que tu as choisi Papa parce qu’il dit toujours oui ».

Quoi!?! Raisonnablement, il ne pouvait pas faire référence à ce qui se passe dans l’intimité de la chambre à coucher, alors qu’est-ce qu’il pouvait bien vouloir dire? Moi qui croyais offrir à mes enfants un si beau modèle de relation amoureuse, incluant une communication respectueuse…

Après une profonde inspiration (c’est bon aussi pour les parents, ce truc-là!), la situation fut clarifiée. Il se souvenait que je lui avais déjà partagé à quel point j’appréciais le fait que Papa est généralement partant lorsque je lui propose, pleine d’enthousiasme, une nouvelle activité que j’ai dénichée. En effet, une des plus grandes qualités de mon chum est de bien vivre avec le fait que, même si j’ai décrété « farniente » pour le weekend, après 24 heures, je suis déjà prête pour l’aventure. Je n’ai besoin que d’un court moment pour recharger mes batteries.

Mon cerveau est en constante ébullition et j’ai l’impression de devoir le nourrir régulièrement en découvertes et expériences. Ceci me demande un effort particulier puisque je suis maman à la maison et que nous vivons du seul salaire de mon mari. Je dois donc rester à l’affût des activités gratuites pour les familles : une visite guidée en forêt, un laissez-passer pour le musée distribué par la bibliothèque, une fête de quartier, un film ou un spectacle en plein air… Ces activités sont gratuites, mais c’est généralement notre samedi après-midi qui y passe. Et un moment de repos est une denrée précieuse pour un jeune père (heu, qu’est-ce que je dis-là? Pour tout le monde!) Alors oui, c’est bien vrai, j’ai beaucoup de chance d’avoir trouvé un conjoint qui ne pousse pas de grands soupirs quand je lui propose une nouvelle sortie.

En fait, c’est ainsi que ma réflexion italienne s’est conclue. Oui, certains pourraient me trouver hyperactive, mais mon amoureux, lui, me trouve passionnée. Tant que ma famille est heureuse et que je laisse à chacun le temps de remplir ses réserves d’énergie, il ne me reste plus qu’à m’assumer, je crois.

Elizabeth Gobeil Tremblay

Sur ses genoux à lui…

J'ai peut-être huit ou dix ans. Le temps est flou. Il y a cette per

J’ai peut-être huit ou dix ans. Le temps est flou. Il y a cette personne dans mon entourage. Cet homme qui n’est pas comme les autres. Parfois, je m’assois sur les genoux des hommes de mon entourage, mais ses genoux à lui, ce n’est pas pareil. Il y a une boule qui se forme dans ma gorge chaque fois que je dois m’asseoir sur lui.

Cet homme, il boit beaucoup d’alcool. Sa peau sent la robine en tout temps. Parfois quand on va au lac, il nous fait passer sous l’eau, entre ses jambes. On fait le pont. Ce que les adultes ne voient pas, c’est que sous l’eau, il sort ses parties intimes de son maillot. Et souvent, quand on passe entre ses jambes, il plie les siennes pour qu’on le touche. Qu’on le touche… là.

Je ne sais pas pourquoi, mais je me sens mal. Je sens bien que ce n’est pas normal. En même temps, les adultes ne disent rien, ne font rien, donc tout doit être correct. Le questionnement me ronge. Je ne veux jamais me lever de bonne heure, car lui, il se lève très tôt et à cette heure,  personne d’autre n’est réveillé. Je n’aime pas être seule avec lui, car il me demande toujours de m’asseoir sur lui. Je préfère faire semblant de dormir. Quand tout le monde est réveillé, il ne se passe rien. Quand il boit, je sais qu’il ne faut pas trainer trop près de lui. Il a la main baladeuse (j’ai su plus tard ce que cette expression voulait dire). Quand je descends au sous-sol, je longe le frigo pour être hors d’atteinte. Il n’est pas trop vite quand il a bu. Un jour, j’ai été assez grande pour y aller moins souvent. Le temps a effacé altéré ou plutôt occulté ses évènements. En vieillissant, j’ai acheté, dans ma tête, que puisque je n’avais pas été violée, ces évènements étaient sans importance.

Le temps a passé.

À l’âge adulte, jeune vingtaine, j’ai eu un chum violent. Parfois, il ne me demandait pas pour faire l’amour. Il prenait le droit sur moi. Les sentiments de ma jeunesse refaisaient surface. Ce sentiment que ce n’est pas correct, mais en même temps, mon estime était tellement basse que j’ai cru à certains moments que je le méritais. Un jour, après un viol d’une violence immense, le bras fêlé, je me suis sauvée. Ma mère m’a aidée à m’en sortir, m’a épaulée dans ce processus. J’ai pris ma vie en main et il a dû faire face à la justice (mais sa sentence fût plus légère que la mienne, vous comprenez). Le temps a passé, je me croyais guérie de toutes ces choses dégueulasses qui m’étaient arrivées. J’ai finalement compris plus tard que mes démons n’avaient pas complètement quitté mon être. J’ai eu des enfants. Le souvenir de ces moments était tellement flou.

Lorsque mes filles ont atteint l’âge que j’avais lors de ces abus, j’ai commencé à avoir des comportements suspicieux. Je ne faisais confiance à aucun homme se trouvant près de mes filles. Je voyais le mal dans tous les hommes de leur vie. Toujours sournoisement et rapidement, jamais très flagrant, mais toujours le nez et surtout l’œil pas loin. Je scrutais chaque geste, chaque baiser, chaque câlin.

Une journée, après avoir passé une soirée d’angoisse lors d’un souper familial, j’ai décidé que j’en avais assez. Je devais retourner en moi pour guérir cette blessure qui me transperçait encore après tout ce temps. Merci au beau Denis qui m’a permis de voir en moi. Merci à Ninon, qui, grâce à l’hypnose, m’a obligée à transcender et éliminer toute trace de ces mémoires cellulaires.

Je sais aujourd’hui, hors de tout doute, que je m’en suis sortie. Que ces gestes ne me définissent pas. J’aurai bien sûr l’œil ouvert pour mes enfants, mais je ne leur ferai plus porter le poids de mes expériences à moi. Une chose que je fais depuis longtemps avec mes filles, je ne les oblige pas à embrasser la visite, la famille ou les amis. Elles doivent, par contre, signifier leur respect, donner la main ou un bec soufflé. Pourquoi faire comme cela? Pour ne pas qu’elles se sentent obligées. Être obligé d’embrasser un peu tout le monde, nous enlève notre pouvoir, nous culpabilise quand cela ne nous tente pas et « distorsionne » la place que notre intuition doit prendre. Parce que de cette façon, je leur permets de dire « NON »!

Et maintenant, le vide…

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Même après un mois et demi d’hospitalisation, ton départ a laissé un grand vide.

Même si je me couchais déjà seule le soir après avoir embrassé nos deux amours, le manque est plus grand que jamais. Tant que tu étais là, même si tu ne me répondais pas, parce que ta vie dépendait des dix mille machines autour de toi, je pouvais quand même te faire part de mes angoisses et de mes peurs. Je pouvais tenir ta main et sentir ton réconfort.

La routine s’installe tranquillement. La petite à l’école, le petit à la garderie et le reste de ma journée à m’occuper de la paperasse (notaire, banque, gouvernement…). Déjà qu’il faut composer avec la perte d’un être cher, toute cette bureaucratie entourant le décès est épouvantable. La fin de la journée arrive : va chercher le petit à la garderie, la petite à l’école, et puis, souper, devoirs, bains, dodos. Et le vide… Ces longues soirées à mijoter dans ma tête, à chercher une présence, un réconfort. Je vais me coucher. Encore un vide… Un grand lit vide et froid. Et demain, ce sera la même routine qui recommencera.

Un jour, un sage m’a dit : « Ne refuse aucune invitation. Que ça te tente ou non, vas-y et tu verras. Tu t’ennuies, tu pars, mais ne refuse rien. » Et c’est ce que j’ai fait. Je nous ai tenus occupés le plus possible pour éviter de ressentir ce grand vide.

Les journées passent, le temps file, et nos enfants grandissent : graduation de la garderie, premier cours de claquette de notre fille… Tu voulais tellement qu’elle fasse de la claquette. Malheureusement, tu img_0396n’auras jamais la chance de voir à quel point elle a du talent et tu ne pourras jamais lui souffler à l’oreille que tu es tellement fière d’elle. Entrée à la maternelle, premier match de baseball, première ceinture de karaté. Et bientôt, graduation du primaire et entrée au secondaire. Et toujours ce vide. Ce manque que je ressens à chaque étape de la vie de nos enfants. À chaque fois, je leur dis que je suis fière d’eux et je prends le temps de rajouter à quel point tu le serais toi aussi.

À ma famille et à mes amis, je veux vous dire ceci : « Merci de faire partie de ma vie, merci d’être là pour nous, merci de combler du mieux que vous pouvez ce manque, ce grand vide. »

Papa, maman, belle-maman, tantine, frérot, JF, Mélanie, Virginie, Martin, Nancy, Patrice, Marie-Eve, Christian, Yan, Nathaly, Nathalie et Martin : « Chaque minute de votre temps que vous prenez pour nous trois, nous aide à rendre notre vie plus belle. Merci du fond du cœur. xxx »