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Ma crise existentielle — Texte : Audrey Léger

Il aura fallu une crise planétaire pour me faire réaliser qui j’étais, mais surtout qui je n’

Il aura fallu une crise planétaire pour me faire réaliser qui j’étais, mais surtout qui je n’étais pas. Je ne suis pas la fille gênée et hypocondriaque que je croyais. Je suis une fille solide, fière, qui veut vivre sans crainte et sans retenue. Une fille sociable qui carbure à l’émotion. Une fille qui peut shiner dans le noir et qui peut réunir une foule avec conviction. Je suis la mère de, la blonde de, la fille de et la sœur de, mais je suis surtout une fille dans la trentaine qui veut vivre à tout prix, peu importe ce qu’il en coûte. Si je veux quelque chose, je l’obtiens. Si je désire le changement, je l’exprime et si je pense le contraire j’argumente !

J’ai envie de m’ouvrir à plus et à plus grand. Je ne peux plus me contenter d’aussi peu. À quel point on vit sur les brakes par peur de se tromper ou de déplaire ? À quel point on est remplis de préjugés et de tabous ? Ça sert à quoi ? Ça sert à qui ? Quand il y a un problème, il y a une solution. Je veux devenir la personne qui fait une différence dans la vie d’une autre personne. Il est plus que temps de contaminer les autres d’un sourire, d’un fou rire, d’une douce folie.

La vie est un cycle. Les oiseaux ont recommencé à chanter. Chaque fibre, chaque cellule de mon corps me crie GO ! C’est le moment où jamais de vivre ! C’est urgent, vital et nécessaire. Ça fait deux ans que j’étouffe moi-même mes cris, ma douleur. On m’a volé du temps, je vais le récupérer sans peur et sans reproche. Tassez-vous, j’arrive !

Qui m’aime me suive… On s’en va changer le monde, c’est trop important, pour nous, pour nos enfants. Nous sommes notre dernière chance et on va la saisir.

GO. FOR. IT! Be the change you need!

Audrey Léger

Être un adolescent, plus difficile que je ne le croyais

Pourquoi personne ne m’avait dit de me préparer ? Pourquoi ne m

Pourquoi personne ne m’avait dit de me préparer ? Pourquoi ne m’avait-on pas avertie que ce serait si difficile ? Depuis déjà deux ans, je suis définitivement une adolescente. Tout le monde me disait que ce serait une des plus belles périodes de ma vie. Alors pourquoi j’en pense le contraire ?

Je sais ce que maman pense. Elle se demande pourquoi j’agis ainsi, pourquoi je lui pique des crises existentielles sans aucune raison, pourquoi je suis sensible vis-à-vis de certains sujets qui lui semblent pourtant tout à fait normaux, etc. Eh bien, maman, pour moi, l’adolescence est une étape de ma vie où je ne me reconnais plus.

Si tu savais à quel point le secondaire, au 21e siècle, est difficile et stressant. Peut-être que cela ne se voit pas à travers mon bulletin, mais en moi, tout est si compliqué. Si seulement tu savais quel poids nous avons sur les épaules, nous, les premiers de classe. On ne veut jamais faire d’erreurs par peur d’être jugé. Pourtant, nous savons très bien qu’il faut se tromper pour s’améliorer, mais ce n’est pas ce que tout le monde sous-entend.

Ensuite, plaire. Satisfaire mes professeurs par mon comportement et par mes notes est un travail très complexe. Toujours conserver une moyenne en haut de 85 % et me taire en classe semblent beaucoup plus évident que ça en a l’air. Plaire est plus stressant que tu ne peux l’imaginer.

Puis les frères et sœurs. J’essaie souvent de me concentrer sur mon travail, mais c’est sans succès. Souvent, les cadets veulent seulement que leur grande sœur vienne jouer avec eux. Ils ne font rien de mal, je le sais. Mais c’est parce que je suis tellement frustrée d’avoir été dérangée que je pique cette crise incompréhensible. Je sais, ils n’ont rien fait. Ils croient peut-être être la cause de mon comportement, mais ils n’y sont pour rien. Je te promets, maman, j’essaie de me contrôler, mais c’est toujours sans succès…

Pourquoi ne m’avait-on pas dit que tous ces sentiments allaient jouer sur mon comportement ? Peut-être que dans deux ans, ce sera comme avant. J’aurai peut-être compris que tout ça ne devrait pas me stresser.

Pour l’instant, comprenez chers adultes, qu’être adolescent n’est pas si facile.

Juliette Roy

 

Crise d’identité d’une mère au foyer

J’ai trente-sept ans, bientôt trente-huit. Je suis mère de deux

J’ai trente-sept ans, bientôt trente-huit. Je suis mère de deux ados. Jusqu’à tout récemment, j’étais mère au foyer, car j’avais tenté de concilier travail-famille lorsque mes enfants étaient plus jeunes et je n’y arrivais pas (lire ici que je suis retournée au travail lorsqu’ils étaient plus jeunes, mais que j’ai souvent démissionné).


Il y a deux ans, j’ai passé par un genre de crise d’identité, existentielle, nommez-la comme vous voulez, mais je ne savais plus quoi faire de ma vie, qui j’étais vraiment, et quel tournant allait prendre celle-ci. J’ai même entrepris des démarches pour retrouver mon père biologique, mais ça, c’est une autre histoire…

Mes fils avaient douze et treize ans, je les sentais bien « groundés » et surtout très autonomes, plus besoin de maman sauf pour les (quelques) repas et le lavage… Ils entraient dans une ère plus masculine, donc ils avaient besoin de la présence de leur père, avec les hormones et les changements qui viennent avec.

Alors moi, la mère, celle qui s’occupait toujours de ses petits, je me retrouvais à tourner en rond à la maison, à ne plus trop savoir quoi faire, outre les repas et le ménage… Pis je trouvais ça vraiment plate!

Un beau jour, probablement alors que je regardais la télé en plein jour, car tout était fait dans la maison, je me suis dit: « Mais qu’est-ce que je fais? Est-ce que je continue à laisser ma vie passer devant moi comme ça ou bien je me bouge? Est-ce que je veux ressembler à ma mère, qui elle est bien heureuse de ne rien faire de ses journées ou presque? Est-ce que je peux veux faire quelque chose d’autre que seulement voir mes ados grandir et puis éventuellement, quitter le nid familial? » Alors, j’ai mis deux options devant moi;

Soit on se faisait un numéro trois
(ben oui quoi! Pour moi avoir un autre être à s’occuper s’imposait naturellement!)
Ou bien
Soit je retournais sur le marché du travail.

Évidemment, il fallait que mon homme soit de la partie pour l’enfant numéro trois, alors je lui en ai parlé. J’ai eu droit à un gros « No way ! » de sa part, et pour me le prouver à quel point il était sérieux, il est allé se faire faire la grande opération dans les semaines qui ont suivies!

Faque le choix était devenu plus évident.

Ah oui ? Vraiment ?

Euh, nenon! Avant et pendant les enfants, j’avais une expérience de travail de secrétaire. Mon bagage scolaire est dans les arts… et je n’avais plus du tout envie de retourner bosser dans un bureau où l’on fait le tour de la job en un an, puis après ça devient une routine trop ennuyeuse pour une mère étant habituée à faire ses propres horaires chez elle, habituée à être son propre patron dans sa cuisine… Bref, qui avait été boss de son domaine pendant x années. Mais pour être certaine que c’est ce que je ne voulais plus faire, je suis quand même retournée dans un bureau juste pour voir si je ne me trompais pas.

Tsé, d’un coup que j’avais juste besoin de sortir de chez moi de 9h à 5h! Puis d’avoir une tite paye bien ronde et intéressante… Bref, quelque chose de safe!

Par chance, c’était un emploi temporaire de quelques (longs) mois, c’était infernal… Suite à cela, j’ai décidé de lancer mon propre commerce. J’avais zéro argent de côté ou à investir, beaucoup d’espoir et de motivation et je savais que j’allais délaisser ma famille pendant un certain temps, que ça demanderait un temps fou à mettre sur pieds, que ce ne serait ni safe, ni payant, mais je me suis lancée quand même, car c’était devenu ma seule et unique option dans ma tête.


Aujourd’hui, ça ne fait qu’un an et six mois que j’ai entrepris et réalisé ce projet. Et bien que les horaires ne soient pas toujours faciles (il s’agit d’une petite pâtisserie en pleine expansion déjà!), bien que je sois beaucoup moins à la maison et que ce ne soit pas du tout payant, je ne changerais pour rien au monde de métier, car il me permet de me réaliser sur un niveau autre que celui de la petite mère au foyer qui, un jour, en avait assez de s’occuper que des siens…