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LA tâche au masculin

Il y a une différence flagrante dans la gestion des tâches à la m

Il y a une différence flagrante dans la gestion des tâches à la maison. J’adore mon mari, il m’aide énormément et je n’ai pas à me plaindre. Détrompez-vous, je ne me plains pas, je vous renvoie seulement une observation entre le mode de fonctionnement masculin et féminin dans l’accomplissement des tâches quotidiennes.

Prenons l’exemple du bain :

Quand je donne le bain à nos deux filles, voici la liste des tâches que j’exécute en même temps que ladite tâche principale. Je rentre du boulot, mets mon souper dans l’autocuiseur, et hop! Je fais couler le bain. J’y plonge alors les filles. Pendant qu’elles barbotent avec leurs canards et autres jeux en caoutchouc, je plie et range les vêtements de la journée (le sale dans le bac de lavage, le propre dans les armoires). J’en profite pour sortir leurs habits pour le lendemain. En revenant, dans la salle de bain, je nettoie les poils collés au fond du lavabo, vestiges de la masculinité de mon cher mari! J’entends mon autocuiseur, le souper est presque prêt. Je baisse le feu et j’en profite pour sortir les assiettes et mettre la table. Je reviens et lave les filles (LA tâche principale). Je les sors, les sèche, je crème leur petite peau déshydratée par le rigoureux hiver. Je leur fais des tresses, parce qu’elles veulent avoir les cheveux bouclés demain. Voilà les pyjamas enfilés, elles retournent à leur occupation le temps que je re-nettoie la salle de bain, j’accroche les serviettes et j’essuie l’eau sur le rebord du bain. Ouf, le bain est terminé!

Voici maintenant ce qui se passe si c’est mon mari qui s’exécute à cette tâche, qui est de donner le bain. Il prend les filles, fait couler l’eau et il les met dedans. Il reste sagement à côté d’elles pendant qu’elles jouent dans le bain. Il fournit un nombre incalculable de jouets et accessoires de toutes sortes pour ne pas avoir à trop interagir. En passant la tête pour lui apporter les pyjamas, qu’il a oublié de prendre dans la chambre, je le vois assis tranquillement à côté de la baignoire en train de regarder son téléphone. Il ne veut pas laisser les filles seules, donc il reste dans la salle de bain durant tout le temps. Il les lave (il faut être honnête, il les lave sûrement mieux que moi, il n’a que ça à faire en même temps!) Moi, quand j’entends le presto qui veut exploser, je me dépêche un peu, c’est vrai. Derrière les oreilles, le nombril, les orteils un par un! Il les sèche, leur met leur pyjama et voilà! Ils sortent tous, et moi je retourne dans la salle de bain. J’ai presque du mal à ouvrir la porte, car le sol est jonché de vêtements, les serviettes humides sont poussées, voire presque cachées dans un coin. Le bain est vidé, mais les jouets sont comme des épaves au fond. Le sol est inondé comme si un tsunami était passé par là. Bref, elles ont pris leur bain, elles sont propres, mais tout le reste, il ne faut pas trop y compter.

Ce n’est pas que les hommes sont incapables de faire deux choses en même temps, c’est qu’ils ne voient pas les autres choses à faire. La tâche à exécuter est unique, comme l’homme qui l’accomplit!

Gabie Demers-Morand

Un père n’est pas une mère!

« Un père, ce n’est pas une mère » : le père de mon fils

« Un père, ce n’est pas une mère » : le père de mon fils a dit cette phrase alors qu’il ne parvenait pas à consoler notre bébé et que ce dernier a arrêté de pleurer dès que je l’ai pris dans mes bras. Ça m’a brisé le cœur. C’est ingrat, parfois, la job de papa!

J’ai été touchée de l’entendre constater son impuissance par rapport à cette situation, mais j’ai aimé sa phrase. Elle m’a fait réfléchir au fait que parfois, on dirait que c’est ce que je lui demande d’être : une deuxième maman. Ça m’a connectée à mon côté sombre, mon côté control freak, mon côté de maman qui aimerait que tout fonctionne comme elle le veut pour assurer une routine stable et constante.

Quand je vois ce genre de maman, je capote! Je les trouve étouffantes, contrôlantes, castrantes. Mais il faut que je me l’avoue, cette partie-là, je l’ai en moi aussi. Ce côté de moi qui ressort quand je manque de sommeil ou quand je doute de mes capacités. Eh! Oui, je l’avoue, j’ai déjà reproché à mon mari de ne pas être capable de faire la vaisselle en même temps qu’il s’occupait du bébé. Je l’ai engueulé parce qu’il ne trouvait jamais le linge du petit et je lui ai reproché de prendre à la légère la routine du sommeil. Bref, ça m’a plongée dans ce côté un peu caricatural qui fait partie de moi, mais que je n’aime pas du tout!

Maintenant, quand ça arrive, je me rappelle sa phrase. En effet, un père n’est pas une mère. Quand mon fils est avec son père, il ne reçoit pas les mêmes soins qu’avec moi. En fait, il reçoit les mêmes soins, mais pas de la même manière, nuance! Il revient de son changement de couche sans pantalons; le matin, il est habillé de façon dépareillée ou avec du linge trop petit, et il s’endort en écoutant du Bad Religion plutôt que de la petite musique douce, qui dans le fond, me gosse profondément aussi. Je pourrais poursuivre longtemps sur les différences, mais ce qui est important de préciser, c’est que chaque fois que je me retiens pour ne pas corriger la situation, pour ne pas critiquer. Quand j’arrive à me taire et à observer, ce que je constate est si beau!

J’ai vu mon fils (à moitié habillé) danser pour la première fois au son de la musique que lui jouait son père à la guitare. Je l’ai vu se rendormir seul (pas de bas) suite à une caresse de son père alors que je croyais qu’il avait besoin d’être bercé plus longuement. Et je l’ai vu partager sans bavette, mais avec appétit, un repas de burger maison en riant et en se dandinant au son du vinyle d’Iron Maiden que son père avait mis pour faire de l’ambiance. Pas l’ambiance que je recherche au souper, mais eux, ils avaient du fun. Son père, il ne connaît qu’une chanson : Take me out to the ball game. Personnellement, je trouve ça redondant, mais comme il la lui chante depuis qu’il est dans mon ventre, c’est devenu la chanson qui apaise le plus notre fils. Si je ne m’étais pas retenue, si j’étais intervenue, tout cela ne serait pas arrivé. Ces moments si simples, mais si magiques, auraient été gâchés pour un détail du quotidien.

Je vois mon fils avec les yeux qui brillent quand il entre dans l’univers de son père. Je les vois construire une relation solide et complice et cela me rend fière et me touche. Et quand je le vois tenter de consoler notre fils qui ne veut rien savoir de lui, quand je le vois me l’amener parce qu’il ne réclame que sa maman et que mon chum ne le prend pas personnel, ne se sent pas rejeté ni diminué dans son rôle, je me dis qu’on fait une belle équipe. Un père, ce n’est pas une mère et vraiment, c’est mieux ainsi.