Tag éducation

Quand ça fait mal

Je t'avertis d'avance, ce ne sera pas rose, même loin de là. Certa

Je t’avertis d’avance, ce ne sera pas rose, même loin de là. Certains vont juger. Plusieurs ne comprendront pas. J’espère juste pouvoir aider celles qui, comme moi, le vivent et essayer de faire comprendre aux autres comment cette personne peut se sentir.

Imagines que la personne que tu aimes le plus au monde te frappe, te hurle dessus, plusieurs fois par jour. Imagines ce que tu ressentirais.

Ça fait mal. Tellement mal de se faire rejeter ainsi par la personne que l’on aime le plus.

Et puis vient cette rage, à force de se faire frapper, de se faire crier dessus. Ça donne envie de fesser aussi. Ça vient te chercher tellement profondément (de ne pas s’être défendue depuis si longtemps, d’avoir juste enduré), qu’un moment donné, tu exploses et tu as juste envie de riposter.

Bien sûr, si cette personne est un autre adulte, tu as le choix de fuir ou de te défendre, de donner des coups toi aussi, de lui hurler des insultes au visage.

Mais imagines que cette personne, c’est ton enfant. Tu ne peux pas fuir, tu ne peux pas le frapper!!! Sauf que ça ne fait pas moins mal à l’intérieur parce que c’est ton enfant, bien au contraire. Tu te tues à lui donner tout l’amour du monde, à faire tout ton possible pour aider ce petit être unique à grandir et en retour, tu reçois coup sur coup. Y’a de quoi devenir folle.

Alors tu demandes de l’aide, une aide qui au final ne vient pas parce que les gens qui ne l’ont pas vécu ne peuvent pas comprendre. Ton enfant a toujours l’air d’un ange avec les autres parce qu’il n’y a qu’avec toi qu’il est comme ça, puisque c’est avec toi qu’il a ce lien de sécurité, de confiance. Jamais il n’oserait agir ainsi avec le voisin puisqu’il n’a pas l’amour absolu de ce dernier et que y’a des chances que ça ne passe pas avec lui. Selon eux, c’est toi le problème puisque c’est avec toi qu’il agit ainsi et qu’il est donc gentil avec les autres.

Tout ça, c’est sans parler de la culpabilité que tu ressens. Parce que tu as beau l’aimer, tu le détestes en même temps. Parce que tu as tant crié sur lui. Ce petit enfant que tu as aidé à grandir, à qui tu as donné tant d’amour te fait vivre un enfer. Tu as beau essayer, tu n’arrives plus à l’aimer de la même manière. Tu as juste envie qu’il disparaisse, qu’il n’ait jamais été là. Le lien est complètement brisé. C’est encore pire si ensuite tu as un bébé parfait qui ne demande aucune attention particulière. Un autre enfant qui est si doux comparé à lui. On ne doit jamais comparer nos enfants, mais on le fait quand même. Et malgré tous tes efforts, il n’y a rien qui change. Un jour, tu perds espoir.

À toi, la maman ou le papa, qui est à bout de force, qui lutte pour te sortir de cet enfer, j’aimerais te dire que tu n’es pas seul(e). J’aimerais te dire que plusieurs passent par là. Je n’ai malheureusement pas de truc miracle à te donner. J’en suis encore à essayer de me sortir la tête hors de l’eau. Tout ce que je peux faire, c’est te faire un gros câlin virtuel et te proposer ces deux ressources où tu trouveras peut-être des trucs miracles pour ton coco (ou ta cocotte) et toi. Il existe très certainement plusieurs autres options, mais il faut bien commencer quelque part. Aussi, fais appel à ton CLSC pour avoir de l’aide.

Mais n’oublies surtout pas, tu n’es pas seul! Demande de l’aide et surtout ACCEPTE l’aide qui t’est offerte!

Ressources

Projet Famille en Harmonie (Ateliers pour parents et consultations privées. Projet de Mitsiko Miller)
Formation parent-guide, parent-complice

Nos enfants sont-ils en sécurité sur le web ?

Le Ministère de la Sécurité publique du Québec a récemment publ

Le Ministère de la Sécurité publique du Québec a récemment publié des statistiques, datant de 2014, concernant les infractions en matière d’agressions sexuelles. Bien qu’une diminution de 2% des infractions à caractère sexuel a été enregistrée par les différents corps de police présents sur le territoire québécois, et ce, comparativement à 2013, il n’en reste pas moins que les infractions liées au leurre d’un enfant au moyen d’un ordinateur ont atteint un sommet inégalé en 2014 et que la moitié (50,1 %) des victimes d’agressions sexuelles graves (16) sont mineures et un peu moins des deux tiers ont moins de 12 ans (Ministère de la Sécurité publique, Gouvernement du Québec, 2016)!

Dans une société à l’avant-garde de la technologie, où les médias de tous genres occupent une place de choix dans le quotidien d’une grande majorité de citoyens, il est primordial de se questionner à savoir si nos enfants sont suffisamment outillés pour naviguer sur le web en toute sécurité.  Bien sûr, il ne s’agit pas ici de créer un état de terreur ni de lancer une image défavorable des médias sociaux, il s’agit plutôt de conscientiser, d’informer les enfants et les adolescents face aux dangers potentiels auxquels ils sont exposés lorsqu’ils utilisent leur ordinateur.

 

Voici quelques stratégies d’intervention toutes simples qui permettront à nos enfants et adolescents d’être plus alertes et avertis lorsqu’ils s’aventurent dans le monde des multimédias 

 

1- Discutons ouvertement avec nos enfants et ados

La communication est essentielle pour établir un climat de confiance avec nos enfants. La communication est considérée comme étant un besoin physiologique chez l’être humain : « les informations recueillies à travers les échanges construisent la connaissance de soi et forgent l’identité.» (DeVito, Chassé, Vezeau, 2008)

N’hésitons pas à discuter ouvertement et «sans tabou» avec nos enfants, et ce, malgré le fait que certains sujets, dont celui des agressions à caractère sexuel, peuvent parfois créer un inconfort, voire un petit malaise.  Si tel est le cas, je vous conseille de verbaliser les faits de manière claire et simple, sans trop d’extravagances ou bien de détails, en gardant en tête que l’important est d’informer, tout simplement!  Si vous ressentez tout de même un malaise à entamer la discussion à ce sujet, vous pouvez toujours faire appel à des intervenants formés ou bien à des policiers communautaires de votre quartier.

Qui plus est, n’ayons pas peur de demander à nos enfants ce qu’ils ont appris d’intéressant aujourd’hui sur le net, demandons-leur ce qui a piqué leur curiosité, s’il y a des sujets auxquels ils aimeraient obtenir plus d’informations. Bref, entrons en communication avec nos jeunes, permettons-leur de dialoguer et d’échanger. Surtout, faisons-leur comprendre qu’ils peuvent compter sur nous s’ils ressentent le besoin d’être écoutés ou informés.


2- Établissons des consignes et des règles claires

Assoyons-nous en famille et établissons ensemble des consignes et des règles claires en ce qui a trait à l’utilisation du matériel informatique (ordinateur, tablette, etc.) à la maison.  Par exemple, nous pouvons décider d’installer l’ordinateur familial à un endroit visible de tous, ou encore allouer des périodes fixes réservées à l’usage des réseaux sociaux.  Le but n’étant pas ici de restreindre entièrement l’accès au web et à son contenu, mais bien de réussir à établir des règles qui permettront une meilleure gestion de l’information recueillie et assimilée par nos enfants, puisque c’est de cette façon que nous serons en mesure de valider ladite information ou, au contraire, d’apporter les correctifs nécessaires, afin d’éviter que nos enfants soient leurrés et ainsi exposés à des dangers potentiels.  Enfin, gardons toujours en tête qu’une approche favorisant l’échange et la communication nous sera davantage favorable qu’une approche restrictive et moralisatrice.


3- Sensibilisons nos enfants et ados à l’image qu’ils projettent sur le web

C’est maintenant connu de tous, la tendance est aux selfies. Pour les parents qui ne seraient pas encore au courant de ce mouvement planétaire, il s’agit en fait de se prendre soi-même en photo et de la publier instantanément sur les réseaux sociaux. Bien que cette activité puisse paraître totalement banale au premier regard, elle peut également les exposer aux dangers potentiels du web.  En fait, une stratégie d’intervention efficace pour contrer cette exposition serait de tout simplement sensibiliser nos enfants et nos adolescents à l’image qu’ils projettent d’eux-mêmes sur le web.

Tout d’abord, soyons  des modèles! Les enfants apprennent par imitation. Ils sont instinctivement tentés de reproduire nos gestes et nos actions.  Donc, en affichant nous aussi une image respectueuse à travers les photos que nous publions sur les réseaux sociaux, nous favoriserons, de ce fait, l’apparition du même comportement chez nos enfants et nos adolescents!  Qui plus est, enseignons-leur à apprécier la personne qu’ils sont, travaillons avec eux à développer une estime personnelle basée avant tout sur le respect de soi et l’autorégulation, c’est-à-dire un contrôle interne de ses comportements en fonction des attentes sociales (Papalia, Olds, Feldman, 2010).

De cette façon, notre enfant ou notre adolescent sera en mesure d’intérioriser une image de soi selon ses propres valeurs et convictions, au lieu de constamment chercher l’approbation et la valorisation de son image par ses pairs.

 

Sources :
Ministère de la Sécurité publique du Québec, Gouvernement du Québec (2016). Statistiques 2014 sur les infractions sexuelles au Québec. Repéré à http://www.securitepublique.gouv.qc.ca/police/publications-et-statistiques/infractions-sexuelles/2014.htm
DeVito, J.A., Chassé, G., Vezeau, C. (2008). La communication interpersonnelle (2e éd.). Québec, Canada: Les Éditions du Renouveau Pédagogique Inc.
Papalia, D.E., Olds, S.W., Feldman, R.D. (2010). Psychologie du développement humain (7e éd.). Montréal, Canada: Chenelière McGraw-Hill.

 

www.cynthiacusson.com

Hockey, Politique et Nuits torrides

C'est bien connu, y'a des choses dont tu parles pas au souper, de pe

C’est bien connu, y’a des choses dont tu parles pas au souper, de peur que la chicane pogne. Tu parles pas de hockey à moins que le CH trône au sommet du classement sous peine d’avoir à faire un Fernand de toi-même et sortir les statistiques les plus glorieuses pour défendre la Sainte-Flanelle devant tout ceux qui ne partagent pas ton avis. Tu parles pas de tes habitudes sexuelles débridées parce que, bon, de un, ça ne se fait pas et de deux, ça serait bien difficile de regarder grand-maman dans les yeux, entre deux bouchées de patates pilées, après l’avoir entendue raconter toutes les nuits torrides qui ont meublé sa vie jusqu’à maintenant. Tu parles pas non plus de politique, han? Mais pourquoi, donc? Parce que c’est un terrain glissant et puis que ça te tente pas de t’obstiner avec le beau-frère pour une millième fois sur les pour et les contres de l’éventuelle séparation du Québec ou plutôt, sur l’unification d’une province vers un pays? C’est correct, tsé. Moi non plus ça ne me le dit pas tellement de m’obstiner avec. Mais tes enfants, eux? Tu leur dis quoi sur l’heure du souper?

Les miens sont trop petits, trop jeunes pour comprendre. Mais dans quelques années, j’espère pouvoir profiter de ces moments, entre deux bouchées de patates pilées, pour jaser avec eux de leur avenir parce qu’après tout, l’avenir, ça veut pas seulement dire poursuivre des études supérieures et être propre de ta personne en brossant tes dents et en frottant derrière tes oreilles! L’avenir, le futur, il est assis devant toi au souper et il attend juste ça que tu déverses ton savoir infini sur lui. Et puis, même si ton savoir serait pas si infini que ça au niveau de la politique, les internet et les librairies débordent d’informations et d’explications… que vous pourriez même apprivoiser ensemble!

Les enfants nous entendent (duh) exprimer nos désaccords, nos angoisses, nos appréhensions et nos doutes vis-à-vis tel candidat, tel parti, telle élection! Parler de politique, ça fait souvent bailler, mais qu’en est-il des enjeux? N’est-ce pas une opportunité unique pour discuter avec nos enfants d’environnement, d’éducation, de santé? De leur faire voir le monde tel qu’il est, rempli de possibilité au bout de leurs petits doigts, de leur parler de ce que nos ancêtres ont bâti, pour nous, avant nous et de ce que nous pouvons faire pour améliorer les aspects de nos vies, en tant que société, en tant que communauté qui nous est chère? N’est-ce pas une occasion en or pour démontrer à nos jeunes que leur opinion compte et que leur voix sera entendue? Que voter n’est pas seulement un droit acquis, mais que dans un passé pas si lointain, les femmes ne pouvaient avoir leur nom sur la liste électorale?

Chez nous, ça parlait pas de nuits torrides, mais j’ai su qui était René Lévesque bien avant de pouvoir comprendre la grandeur du personnage. On dit souvent « si je pouvais voir le futur ». Hey bien tu le vois, il est là, la bouche pleine de patates pilées et toute la vie devant lui. Aide-le à comprendre et puis un jour, ton « futur » sera peut-être ton premier ministre.

Ma fille n’est pas une princesse

Moi qui a toujours été « one of the boys », comment allais-je faire pour élever une fille? À

Moi qui a toujours été « one of the boys », comment allais-je faire pour élever une fille? À chacune de mes grossesses, j’ai souhaité un garçon. Lorsqu’à ma troisième grossesse on m’a annoncé que c’était une fille, j’étais sous le choc. J’ai éclaté en sanglots. J’étais inconsolable.

Qu’est-ce que j’allais faire avec une fille? Moi qui joue au hockey avec mes garçons, boit à même la pinte de lait (ben quoi, c’est rapide et je sauve de la vaisselle!), pas question que je m’assois pour prendre le thé avec le petit doigt en l’air! J’allais lui apprendre qu’elle peut faire les mêmes activités que ses frères.

Ma plus grande peur est que ma fille (qui est maintenant née) puisse souffrir autant que j’ai souffert dans le passé. Je suis maintenant une femme épanouie, mais l’adolescence à été mon chemin de croix. Y-a-il un manuel pour instruire le bon jugement ainsi que le choix de l’entourage? Surtout en jeune âge, les amis sont toute leur vie.

Pourrai-je mettre un GPS sous ses espadrilles? Pourrai-je écouter ses conversations téléphoniques? Pourrai-je lire ses emails? Surement pas autant que je le voudrai parce que malheur à nous, parents, apparemment nous devons leur faire confiance!

J’ai toujours en arrière pensé la crainte que l’on puisse profiter d’elle, la crainte que l’on abuse d’elle. La vie n’est pas toujours rose, loin de là. Elle sera blessée, rejetée et remplie d’une profonde tristesse à plusieurs reprises au courant de sa vie. Mais tous ces mauvais côtés font justement parti de la vie pour que l’on apprécie encore plus les bons côtés.

Je serai là le jour où elle aura le cœur brisé. Je l’écouterai, tenterai d’alléger sa blessure, tenterai de la guider de la manière la plus réaliste qui soit. Parce que sa vieille mère sera passée par là. Je serai là lorsqu’elle sautera de joie, le cœur rempli de bonheur. Je sauterai avec elle, partagerai son bonheur contagieux. Parce que sa veille mère sera passée par là.

Ma fille a deux grands frères qui veilleront sur elle. À moins que ce ne soit elle qui veillera sur eux? Avec le caractère qu’elle semble développer, sans même le savoir, elle me rassure. Maintenant âgée de 15 mois, elle veut jouer avec ses frères au hockey. Fuck les poupées, elle ne veut rien savoir! Telle mère, telle fille! Juste le mot « princesse » me donne la nausée! Nous ne vivons ni dans un château et les princes charmants n’existent pas. Désolé pour le manque de délicatesse mais je préfère la réalité à ce que ma fille vive un rêve désabusé.

Les mariages, les showers et tous ces tralalas me puent au nez. Je payerais une organisatrice quelconque avant même de me mêler de quoi que ce soit! Je plaint ma fille si jamais elle rêve d’un gros mariage car je n’aurais AUCUNE idée comment dealer avec ça! (Ah oui c’est vrai, le vin…) Pauvre fille, j’imagine déjà l’histoire : la mère de la mariée en fuite! Je ne crois pas en cette dépense démesurée qui se finit bien souvent en séparation.

Lorsque les gens disent à ma fille « comme tu es belle! » C’est plus fort que moi, je me dois de rajouter « et tellement intelligente! » Je sais, c’est pathétique. Mais l’intelligence est tellement plus importante que la beauté. Et ça, ma fille DOIT le savoir! Elle ne pourra pas toujours plaire à tout le monde. Je veux qu’elle s’aime telle qu’elle est, qu’elle se foute du jugement des autres!

Si elle se sert de sa tête, elle ira où elle voudra dans la vie, ne dépendra de personne et ne devra rien à personne. Je lui souhaite de devenir une femme forte, indépendante, accomplie et heureuse.

Je fais l’éducation de ma fille au jour le jour, identique à celle de mes garçons. Je déteste toujours le rose, les froufrous et je ne mets pas de films de princesses. Je suis dure et réaliste avec une tendresse inégalée. J’enseignerai à ma fille que l’amour n’a pas de sexe, pas de couleur, pas de nationalité. Je lui enseignerai l’ouverture d’esprit, le non jugement. Simplement pour qu’elle puisse s’épanouir complètement.

J’aime mes enfants de façon égalitaire. Jamais je ne demanderai plus ou moins à un de mes enfants. Si je deviens trop vieille et sénile, je paierai quelqu’un pour qu’il prenne soin de moi. Ce n’est pas parce que ma fille est une fille qu’elle héritera du fait de devoir torcher sa mère! Je refuse catégoriquement. Qu’elle torche mes futurs petits enfants à la place! (Si elle en veut, bien sur!)

Je suis cru, peut-être déplacée pour certains mais ceci est ma vision des choses.

Pour l’instant, tout va super bien. Ma fille est la cerise sur notre gâteau à deux étages. Élever une fille est finalement la même chose qu’élever un garçon. Et une seule chose me vient alors à l’esprit :  « quand elle me prend dans ses bras, elle me parle tout bas, je vois la vie en rose… »

La menace

« Si tu ne prends pas ton bain, j’annule ton playdate avec Filou

« Si tu ne prends pas ton bain, j’annule ton playdate avec Filou. » (Pis tu vas sentir le zouiz, fak prends ton bain!)

« Si tu ne brosses pas tes dents, tu ne viendras pas au magasin avec moi. »

« Si tu craches sur ta sœur encore une fois, je vais renvoyer ta Barbie préférée au Père-Noël. »

« Si vous n’arrêtez pas de crier, tout le monde va aller se coucher TU SUITE. »

« Si tu me dis encore « mamaaaaaan j’ai faiiiiiiiiim » 4 minutes après avoir refusé de manger ton souper pour le 6e soir d’affilé, demain tu vas avoir un oignon cru pour ton lunch. »

Heille, dans son peak de « J’ai-3ans-pis-chu-la-boss-de-ta-vie », je l’ai même déjà menacée de la faire dormir dans le garage. Pas de DPJ, je vous prie! On fait ce qu’on peut avec les moyens du bord.

Me semble que ce n’est pas super sain comme technique par contre, hein?

Tsé dans la vie, je n’ai jamais été une personne très patiente. J’ai hérité ça de mon paternel (une chance que ma mère avait de la patience à r’vendre). Depuis que j’ai des kids, le peu de patience que j’ai, elle passe toute sur elles. Genre, je me suis déjà battue violemment avec un cintre qui a eu l’audace de se garocher en bas de la garde-robe. J’te jure, la bataille a pogné SO-LIDE. Je lui ai crié tous les jurons que la bible peut contenir et je pense même avoir pleuré. Tout ça pour dire que ma patience, je la garde pour mes enfants, pas pour les cochonneries inutiles comme un cintre qui veut essayer de voir si le fait que ça fasse 5 ans que je ne dorme plus, peut jouer contre moi.

La menace. Cette terrible manière d’élever un enfant. C’est certain que tous les pédopsychiatres s’arrachent les cheveux en ce moment! Je me considère chanceuse pourtant; mes filles sont relativement sages et elles écoutent les règles, la plupart du temps. Le chantage n’a pas sa place en général dans notre famille, mais parfois, aux grands maux, les grands moyens. Je ne peux pas TOUJOURS être la maman parfaite qui ne perd jamais son sang-froid. J’suis pas twit là, je sais bien que si elles ne mangent pas les 3 tasses de pâté chinois que je leur ai servies, c’est parce qu’après 12 bouchées, leur bedon respectif est plein. Pas besoin de partir en folle en négociant 9 bouchées de plus…

Tsé, derrière la menace, y a la logique. Pis aussi, j’essaie fort fort de choisir mes batailles. Y a des matins où moi non plus je n’ai pas envie de me lever. Y a des fois où je réponds bête à ma maman qui ne mérite pas mes paroles blessantes. Y a des soirs où je n’ai pas envie de manger mon souper au complet et de passer tout de suite au bol de crèmaglace double chocolat. Y a des moments où je n’ai aucunement envie de ramasser mon linge qui traîne partout sur mon côté de lit.

J’suis juste humaine. Une humaine fatiguée en calvince par boutte, mais une humaine tout de même. Mes p’tites minis humaines aussi ont des journées moins évidentes que la précédente. Elles aussi ont le droit d’être à boutte et de ne pas vouloir écouter mes consignes. J’essaie de me le rappeler régulièrement. Je fais mon gros possible pour intervenir en maman-parfaite-qui-parle-doucement-avec-des-stratégies-positives. La plupart du temps ça fonctionne. Le reste du temps, j’fais de mon mieux.

Être parent…

<p style="text-al

Quel rôle gratifiant! Nous récoltons ce que nous avons semé lorsque notre enfant est devenu un adulte responsable. C’est un engagement et un investissement de temps à chaque jour dès la naissance de notre poupon.

Je vous entends me dire… « Linda comment faire? Ce n’est pas toujours facile d’éduquer un enfant. C’est exigeant! »

Je suis entièrement d’accord avec vous. C’est vrai que ce n’est pas toujours une partie de plaisir de s’occuper d’un petit. Nous avons des journées très occupées autant au travail que le soir. On n’a pas toujours le goût de s’obstiner avec le jeune. On achète la paix en lui donnant tout ce qu’il veut pour ne pas l’entendre pleurer ou on lui dicte constamment quoi faire ou ne pas faire car la seule façon d’appliquer une action correctement c’est la nôtre. Est-ce comme ça chez vous?

Pour avoir un adulte responsable, il faut privilégier dès la petite enfance un encadrement démocratique. C’est-à-dire, un parent qui favorise l’écoute et l’autonomie, qui guide dans des résolutions de problèmes, qui encadre dans des limites structurées, qui responsabilise, qui communique, qui valorise et qui applaudi les efforts et les résultats. Un parent doit être cohérent dans ses exigences et peut être ferme si ça touche les valeurs et les règles de vie qu’on veut lui transmettre.

C’est toute une responsabilité n’est-ce pas? Le but n’est pas d’être le parfait parent car il n’y a pas personne ainsi. C’est tant mieux. La profession de parent s’apprend.

Pour notre enfant, nous sommes un exemple. C’est nous qu’il regarde. Devinez qui il imite lorsqu’il joue à papa et maman? Êtes-vous du genre à fuir ou à faire face à vos responsabilités? Qu’est-ce que vous voulez donner comme exemple? Qu’est-ce que vous voulez lui transmettre comme valeurs? Est-ce que vous êtes cohérent dans vos conséquences s’il enfreint une règle de la maison? Je vous invite à réfléchir à ces questions, à les mettre par écrit sur un carton de couleur et à les coller à la vue de tous dans la maison. Ça vous aidera à persévérer et à garder votre but clairement défini.

L’attitude idéale à prendre pour que l’enfant s’identifie à vous pertinemment est lorsque vous êtes responsable, que vous démontrez vos qualités et vos défauts et que vous admettez vos erreurs.

Être un parent responsable est aussi admettre et accepter d’avoir besoin d’aide parce que vous perdez patience et ne savez plus comment intervenir avec votre enfant.

Admettre que vous avez besoin d’aide c’est humain. Surtout n’attendez pas pour chercher de l’aide, peu importe votre besoin. Plus vous attendez, plus ce sera exigeant de rétablir la situation. C’est l’enfant qui paie pour votre manque de patience, de cohérence et vos sautes d’humeur.

Amusez-vous! C’est la meilleure attitude à adopter!

Élever des humains : la mort, on explique ça comment?

« L’été, c’est fait pour jouer » chantaient nos deux marionnettes à l’air hagard préfÃ

« L’été, c’est fait pour jouer » chantaient nos deux marionnettes à l’air hagard préférées, Cannelle et Pruneau. C’est un moment où l’on s’habille plus léger, où l’on mange plus léger… où l’on se sent plus léger. Les médias nous proposent des émissions aux contenus plus légers et même dans les journaux, virtuels ou non, les articles sont souvent… enfin, vous avez sûrement compris le principe.

C’est avec cette ambition de légèreté que je réfléchis à des textes pour vous tout en continuant de vivre ma vie. Je préparais donc mon voyage en famille tout en sifflotant; pour moi, le mot « léger » vient automatiquement avec l’image du gars qui sifflote. Tu ne peux clairement pas siffloter un air grave; c’est certain qu’il sera léger. Mais je m’égare…

Bref, je vis ma vie et PAF! : quelqu’un termine la sienne. Quelqu’un de proche. Ma grand-mère maternelle rend son dernier souffle. Une fin paisible… calme… prévue. Le genre de fin qui s’étire en longueur. Celle qu’on déteste et qui fait mal y compris aux proches qui assistent à tout ça, impuissants. Celle qui épuise. Celle qui nous pousse à dire des phrases un p’tit brin insipides comme « elle est bien mieux là-bas », en pensant, à tort, adoucir la douleur…

Comment explique-t-on à son enfant de cinq ans qu’une personne n’est plus? Parce que L’héritier a déjà rencontré à plusieurs reprises ma grand-mère. Et il s’en rappelle de sa mémé qui était malade et qu’il a vue à l’hôpital v’là deux ans. Elle ne parlait plus, ne se levait plus… mais avec son simple regard et la « poigne » qu’elle avait encore dans sa main droite, elle a su créer et garder un contact intime avec lui.

Comment on explique ça? On pourrait faire semblant qu’elle n’a jamais existé; on ne lui en parle plus, tout simplement. À cinq ans, il ne pensera plus à elle et il passera à autre chose. Une bonne « Pat’ Patrouille » et tout sera comme avant. Mais ce n’est pas notre genre de fuite; moralement, je ne serais pas capable d’assumer ça. Un mensonge par omission (par choix ou non), c’est un mensonge quand même pis ça fait d’la peine au p’tit Jésus. Cela dit, je ne suis pas en train de dire que je ne mens jamais à mes enfants; oui, y’en reste des biscuits, mais c’est déjà le deuxième que tu manges faque ça s’peut que j’invente qu’y’en reste pus. Les hauts d’armoires ne sont pas là que pour faire beau dans nos cuisines. Que celui qui n’a jamais péché me lance la première poignée de gravaille.

Mais pour un sujet aussi important que la mort, un enfant a le droit d’entendre la vérité même s’il n’est pas en mesure d’en comprendre toutes les subtilités. Si quelqu’un lui invente qu’elle est partie faire un long voyage, ça ne sera certainement pas moi. C’est plus imagé et fait moins de peine que de parler de la mort, mais c’est un mensonge.

Chez nous, on a toujours tout expliqué; parfois trop, peut-être. Mais ça fait des enfants plus sensibles et intelligents. J’ai pas de preuve, mais j’aime penser que quand on veut élever des humains, on doit les traiter en humains dès le début.

Nous avons donc parlé de la situation avec L’héritier dans des mots simples qu’il a visiblement compris. Je dis « visiblement » parce que voici un résumé d’une discussion qu’il a eu avec sa tante Lolo peu de temps après, sur la route qui nous a mené aux Îles-de-la-Madeleine.

  • Tu sais, Lolo, y’a quelqu’un qui est mort aux ÃŽles-de-la-Madeleine.
  • Ah oui? Qui?
  • C’est Mémé. (…) Est-ce que tu penses qu’on peut lui parler quand même?
  • Oui, sûrement.

L’héritier a alors levé la tête vers le ciel, même si personne ne lui a parlé d’aller au ciel (!) :

  • Salut Mémé. Moi, j’aurais aimé ça que tu restes ici.

Quand on veut élever des humains, on doit les traiter en humains dès le début. J’aime constater la sensibilité des enfants. Ne leur cachons pas les vérités, même celles qui ne sont pas confortables pour eux. Même l’été, il peut arriver des événements moins légers; c’est la vie. Notre job comme parents, c’est aussi de les préparer à ça; pas juste de leur expliquer comment trouver de faux Pokémons dans un vrai stationnement de McDo.

Salut Mémé Lapierre; merci pour tout et surtout… bon voyage!

Pour en finir avec la technique du 1, 2, 3 !!!

Avant d'être maman, jamais je n'aurais cru avoir à négocier autant

Avant d’être maman, jamais je n’aurais cru avoir à négocier autant avec un enfant!

Ce ne sont pas des cours prénataux que j’aurais dû prendre mais des cours de négociation 101!

“Je compte jusqu’à trois…”

“Cinq minutes et on ferme la télé…”

Ce sont les phrases que j’ai dues répéter le plus souvent au cours des dernières années.

Et la popularité de la dite technique ne dément pas. Il suffit d’être dans un endroit public pour entendre des parents compter jusqu’à 3…à l’infini… Ou de les voir brandir, victorieux et déterminés, les deux doigts dans les airs : “Deux minutes!”… Un “V” de la victoire de très courte durée. Presqu’à tout coup, l’enfant refuse d’obtempérer ou se met à négocier comme vous-mêmes n’avez jamais oser le faire : “Oui, mais t’avais dit…” “C’est pas juste, Tristan lui…” “C’t’à cause que…”

Je ne sais pas pour vous. Mais pour moi, la technique du 1,2,3, ça ne fonctionne pas!

Pendant que l’idée d’envoyer Fiston négocier ma prochaine augmentation de salaire m’effleurait l’esprit, je me suis mise à faire des recherches pour savoir pourquoi.

AVERTISSEMENT : Les prochaines lignes contiennent des informations qui pourraient vous faire profondément douter de vos compétences parentales.

Alors, voici ce qu’il faut faire pour optimiser l’application de la technique du 1-2-3 selon un texte très sérieux écrit par une éducatrice spécialisée dont (pour des raisons que vous comprendrez plus tard) je préserverai l’anonymat :

Tout en gardant votre calme, sur un ton neutre, sans émotion :

  1. Énoncez la règle, le comportement attendu. Si le comportement persiste…
  2. Énoncez de nouveau la règle et une conséquence au comportement. Si le comportement persiste toujours…
  3. Appliquez la conséquence.

Je vous avais avertis! Alors vous pouvez, ici :

A) Éclater en sanglots…en vous disant que vous êtes un parent indigne.

B) M’écrire…pour que je fasse suivre votre courriel de bêtises à l’éducatrice-en-question-dont-vous-comprenez-maintenant-pourquoi-je-préserve-l’-anonymat et qui visiblement n’a pas d’enfant!

C) Vous verser un verre de vin…vous n’avez pas vraiment besoin d’une raison pour ça 😉

D) Faire comme moi et rire aux éclats…car c’est bien beau ce qui est écrit dans les livres mais la réalité est souvent bien différente.

Mais je n’avais toujours pas réglé mon problème.

En digne journaliste que je suis, j’ai donc poursuivi mes recherches et voici ce que j’ai découvert : si la technique du 1, 2, 3 ne fonctionne pas pour moi, c’est fort probablement parce que j’enseigne à Fiston le contraire de ce que je recherche, soit qu’il s’exécute dès la première fois.

Je m’explique. Avec la technique du 1, 2, 3, Fiston sait qu’il aura au moins trois chances, si ce n’est pas six ou sept! Bien souvent, je lui fais la demande une ou deux fois AVANT de compter jusqu’à trois… Et je compte jusqu’à trois en passant par 2 1/2…2 3/4… Vous vous reconnaissez? 😉

Bref, pourquoi un enfant rangerait-il ses jouets tout de suite alors qu’il sait qu’on va lui laisser encore plusieurs minutes avant qu’il ait réellement à s’exécuter? Et c’est sans compter les fois où on laisse tomber ou on le fait à leur place. Autrement dit (petite leçon d’humilité ici), l’éducatrice-anonyme citée plus haut n’a pas totalement tort : le problème ce n’est pas l’enfant, ni la technique… C’est le parent qui l’applique!

Comme vous pouvez le lire dans l’article d’une de nos collaboratrice, pour cesser de répéter, il faut que la consigne et la conséquence soit claires. On conseille même de se mettre à leur niveau et de les regarder dans les yeux en leur exprimant notre demande sur un ton calme et ferme. Par exemple : “Fiston, peux-tu fermer ta console de jeux vidéo sinon je vais être obligée de t’en priver pour le reste de la fin de semaine.” Si ça ne fonctionne pas. Sans se fâcher. Sans rien ajouter. On ferme la console de jeux et on tient parole en lui retirant le privilège de jouer aux jeux vidéo pour le reste du week-end. On peut faire la technique du 1-2-3 si on veut. Mais sans compromis. Avec fermeté et constance dans l’application de la conséquence… Si on a dit un week-end sans jeux vidéo, c’est un week-end! Et surtout, ne pas flancher après 24 heures parce qu’on est fatigué ou que Fiston nous fait des yeux doux (et Dieu sait qu’ils savent comment ;-))

En fait, on ne devrait jamais avoir à se rendre jusqu’à trois… Si l’enfant fait une crise, on s’assure qu’il est en sécurité, qu’il n’y a pas de risques de blessures et on le laisse se calmer. Surtout, ne pas lui refuser du réconfort s’il vient en chercher après s’être tranquillisé. Vous pouvez même lui en offrir… Les enfants ont besoin de sentir qu’on les aime inconditionnellement. 🙂

Autre fait dont il faut tenir compte, la technique du 1-2-3 ne fonctionnera pas si, par exemple, il y a de fortes tensions ou des conflits entre vous ou dans l’environnement de votre enfant. Il faut à la base, que vous soyez en bonne santé relationnelle avec celui-ci et qu’il ne traverse pas une période difficile ou d’adaptation. Si c’est le cas, soyez indulgents. N’utilisez pas la technique du 1-2-3 à tous moments et choisissez vos batailles. Il arrive, quelque soit leur âge, que nos enfants aient encore besoin qu’on les (re)prennent par la main. 🙂

Comment cesser de répéter, répéter, répéter

Chez nous, à l'heure du bain (un exemple parmi tant d'autres), on a essayé...
      <li c

      Chez nous, à l’heure du bain (un exemple parmi tant d’autres), on a essayé…

        • La consigne claire : “Arrête d’arroser partout!”
        • Le rappel mais formulé différemment (au cas où ce n’était pas si clair que ça finalement)
        • Les explications : “N’arrose pas partout dans la salle de bain, ça fait des dégâts et on peut glisser.”
        • À la positive au lieu de la négative: “L’eau doit rester DANS le bain.”
        • On a essayé d’ignorer, de se fâcher, de mimer, de parler chinois et même de faire une devinette… “L’eau doit rester dans leeeeeeee???”

      Et donc tout ça fonctionnait une fois sur dix…pendant cinq minutes. C’est à croire qu’on parlait pour rien. Que pour lui, on était des perroquets avec une mémoire de poisson rouge. Jusqu’à ce qu’on AGISSE. Mot-clé ici à entourer de flèches clignotantes. Ne pas confondre avec punir ou sévir. Par exemple : “Fiston, pour être dans le bain,  tu dois être assis et l’eau doit rester dedans. Ça veut dire que tu ne te lèves pas debout et je ne veux pas d’eau sur les murs. Si les règles du bain ne sont pas respectées, tu ne peux pas être dans le bain. À partir de maintenant je ne répète plus (juste dire cette phrase me fait du bien!). Compris?”

      Évidemment, sa réponse est oui… Et évidemment, en tant que Céline Dion du “testage” de limites, il a fait son travail. On a dû le sortir du bain une première fois. Puis la deuxième fois, c’était terminé le bain pour cette soirée-là. On ne se perdait plus dans les explications. Tout ce qu’on a ajouté d’un ton calme et ferme était: “La consigne était claire. Tu as choisi de sortir du bain.” C’est tout. Maintenant il nous écoute de lui-même quand on donne une consigne et il les respecte beaucoup plus. Qu’il pleure, rit, crie, fasse le bacon…c’est comme ça. Je ne me fâche même plus. Avez-vous déjà vu un procureur dire à un juge après l’annonce de la sentence: “Mais monsieur le juge, ça ne lui dérange pas d’aller en prison, on devrait choisir une autre sentence…” Moi non plus. Nous sommes le reflet de la société pour nos enfants. Nous nous devons d’assumer nos choix, les bons comme les mauvais avec les conséquences qui en découlent. J’accroche une voiture avec la mienne, je m’excuse et je paie les réparations. Je cours sur le bord de la piscine, je dois sortir. Je donne un coup de bâton pendant une partie de hockey, j’ai une punition. Je brise un livre de la bibliothèque, je le répare. J’arrive en retard au travail, je termine plus tard. Je fais la file à la caisse et je me rends compte que j’ai oublié un item, je refais la file. Je fais de la peine à quelqu’un, je m’en excuse et je fais quelque chose de gentil. Je fais un dégât, je le ramasse. J’oublie mon parapluie, je serai mouillé, etc. Ce sont des conséquences de la vie et non des punitions. Ça fonctionne à l’inverse aussi: j’arrive toujours à l’heure à mon arrêt d’autobus, j’arrive à temps au travail, j’ai ma paie. Je fais mon travail de façon efficace, j’ai plus de temps pour mes loisirs. Je respecte les limites de vitesse, je conserve mon argent. Je mets mes vêtements d’hiver, je reste au chaud. Je suis polie, j’ai droit à des sourires. Et toutes ces règles, pas besoin de me les répéter constamment.

      Alors, gardons notre voix et notre énergie pour autre chose que de répéter constamment et prenons un bon bain relaxant! 😉

Miroir miroir…ma famille, mon reflet – Texte: Émilie Vincent

Je me souviens de cette fameuse peine d’amour à l’adolescence, celle qui enlève toute saveur a

Je me souviens de cette fameuse peine d’amour à l’adolescence, celle qui enlève toute saveur aux aliments, qui transforme les secondes en heures et qui nous projette dans une autre dimension ou notre âme en peine somnole le temps que notre insupportable douleur s’apaise. On devient alors spectateur de notre vie, à l’extérieur de nous-même…absent.

Il m’arrivait d’éclater en sanglots, sans crier gare et de constater, en essuyant mes yeux embrouillés de larmes que mes parents pleuraient avec moi, en silence.

Le poids de ma douleur était alors moins lourd à porter puisqu’il était partagé avec mes alliés, ma famille. C’était tellement réconfortant de sentir que, malgré mes jeunes 17 ans, j’étais prise au sérieux. Mes parents étaient parvenus à comprendre ce que je vivais selon ma perception, malgré que du haut de la leur, ils savaient très bien que je m’en remettrais et que ce n’était qu’une question de temps. Voilà une grande leçon d’empathie que l’on m’enseignait en reconnaissant ce que je vivais selon ma perception, sans tenter d’ajouter une morale à mon histoire, de rationaliser ma peine ou de me conseiller diverses façons de me changer les idées. Simplement comprendre ma douleur en se branchant à ma vision de la vie. Mon monde s’écroulait mais je ne serais pas seule à le reconstruire. Nous étions une famille.

C’est dans ce genre d’épreuve que le mot « famille » prend tout son sens.

Les plus grandes leçons de vie que mes parents m’ont enseignées, je les ai apprises en les observant, tout simplement. Je m’appropriais tout ce que j’aimais et j’en faisais un bout de ma personne. Mes parents ont pu me laisser bâtir mon être en toute liberté, sans crainte, car ils avaient mis toutes les plus belles pièces à ma disposition. Je n’avais qu’à choisir parmi le lot de valeurs qui s’offraient à moi. Je crois que c’est pour cette raison que, malgré mes nombreux détours, ils ont toujours eu confiance que je reviendrais sur le droit chemin.

Tout ce que mes parents me faisaient vivre et qui me rendait heureuse, j’avais envie de le partager aux autres en leur faisant vivre à mon tour. Le fait que mes parents m’acceptent comme j’étais m’a rendu tellement ouverte aux autres ! J’ai appris à m’écouter et à dire non en observant ma mère respecter ses propres limites. J’ai appris à me détacher de la haine et me tourner vers le pardon en observant mon père aimer et s’aimer assez pour ne pas entretenir de haine en lui. J’ai appris à apprécier la vie dans toute sa simplicité en voyant mes parents arborer la leur avec un émerveillement qui se renouvelait au quotidien, comme si rien n’égalait la chance qu’ils avaient d’être qui ils étaient, sans chercher à posséder davantage ou à faire plus.

C’est en voyant mon entourage incarner les vertus qu’ils prônaient que j’ai pu en ressentir pleinement les bienfaits et que j’en ai compris l’importance.

En tant que parent, la plus grande richesse que nous pouvons léguer à nos enfants, c’est d’être le meilleur de nous-même, sur le plan intérieur.

Arrêtons de nous concentrer sur ce que nos enfants pourraient améliorer et reportons cette énergie sur nous, pour devenir de meilleures personnes intérieurement.

C’est en nous observant nous relever après être tombés que nos enfants assimileront la résilience.

C’est en nous observant reconnaître nos erreurs et nous reprendre que nos enfants développeront l’humilité.

C’est en assumant l’humain imparfait que nous sommes et en reconnaissant l’être digne d’amour en notre enfant parfois turbulent et agité que nos enfants apprendront à s’accepter et à aimer sans exiger.

C’est en écoutant nos enfants sans jugements qu’ils auront envie de nous écouter en retour.

C’est en s’émerveillant devant nos enfants et en reconnaissant qu’ils ont beaucoup à nous apprendre qu’ils auront envie d’apprendre de nous.

Cessons un peu de demander aux autres et donnons ! Cessons un peu d’exiger aux autres et soyons !

Nos enfants imitent ce qu’ils voient. Ils sont un miroir de nos propres failles, certes, mais aussi de nos grands dons et de nos qualités profondes. Réalisons que notre plus grande influence sur nos enfants passe par la manière dont nous appliquons nos propres enseignements à notre quotidien. Éduquer positivement, c’est être au meilleur de sa personne à chaque jour.

Émilie Vincent

Comprendre la vie tout en s’amusant !

Je dois vous avouer pour commencer que je suis une maman imparfaite. Je n’aime pas m’asseoir par

Je dois vous avouer pour commencer que je suis une maman imparfaite. Je n’aime pas m’asseoir par terre avec mes enfants pour jouer, je n’aime pas faire de casse-têtes avec eux ou pire, je déteste faire parler les petites figurines ! Oh, mais quelle mauvaise mère je suis … Et bien non ! Je suis persuadée que je ne suis pas la seule. Le problème, c’est qu’on n’en parle pas. On n’oserait jamais dire des affaires comme ça.

Bien évidemment, je fais autres choses. Par exemple, j’adore cuisiner avec mes enfants et leur apprendre comment faire. J’aime leur enseigner les plaisirs de la vie, la beauté de la vie. J’aime faire du tricot avec mes filles, j’aime faire des bracelets, dessiner ou jouer avec le chien. J’adore me coller ou les bercer (même si elles sont grandes maintenant) juste pour parler et les écouter. Je veux leur faire vivre des expériences et comprendre ce qu’elles en retirent. Et c’est ce qui s’est passé récemment :

Le phénomène « retour aux sources » est débarqué chez moi il y a quelques mois. Il est venu me chercher dans le tourbillon de la routine, dans le chaos de la vie quotidienne. On a eu envie, mon mari et moi, de faire vivre à nos filles quelque chose d’inoubliable. On a alors commencé par se procurer une chaudière et un chalumeau pour entailler un érable dans la cour. Comme j’habite à la campagne, on avait le choix ! Le simple fait de trouver une chaudière a été une aventure. Les magasins à grande surface n’en avaient plus alors j’ai dû m’inviter dans le monde des agriculteurs et des fermiers et appeler dans les meuneries, dans les fermes et dans les érablières du coin. J’ai eu la chance de discuter avec un homme extraordinaire, un acériculteur, qui m’a fourni quelques numéros de téléphone utiles à ma recherche. Alors nous voilà avec notre chaudière et notre entaillerchalumeau, un mercredi soir ! Pas question d’attendre au week-end … il faut entailler l’érable ce soir. Bien que j’habite en campagne et qu’il y a beaucoup d’arbre sur mon terrain, on ne voulait pas entailler une douzaine d’arbres. Seulement un, pour la curiosité et surtout pour le plaisir. Avec une chaudière on ne s’attend pas à avoir beaucoup de sirop. Avec 2 chaudières remplies d’eau d’érable, on va probablement pouvoir avoir seulement quelques centimètres de sirop dans le fond du chaudron ! Mais c’est pour l’expérience, pour s’amuser et pour le faire vivre aux enfants. L’eau d’érable coule maintenant lentement, mais surement.

FillesMes filles adorent aller regarder dans la chaudière tous les matins avant de prendre l’autobus pour l’école.
Notre nouvelle routine du printemps est maintenant installée. Elles s’habillent rapidement pour sortir à l’extérieur et aller visiter M. l’Érable dans la cour. C’est génial…leurs yeux brillent. Elles constatent ce que la nature peut offrir, tout en s’amusant. Surtout, elles comprennent maintenant tout le travail derrière le bon sirop d’érable qu’elles dégustent le dimanche matin sur leurs crêpes.

Prochaine étape, notre jardin avec nos légumes, nos fines herbes et notre poulailler.

À suivre…