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Ta fin de session – Texte: Nathalie Courcy

Mon grand, Ma grande, On a les deux pieds en plein en décembre. Tu es à l’école depuis

Mon grand,

Ma grande,

On a les deux pieds en plein en décembre.

Tu es à l’école depuis plus de trois mois, non-stop. Pas de virtuel cette année, pas de pause.

C’est intense, je le sais !

Je te vois aller : ton agenda bien rempli, tes périodes d’études qui s’enchaînent, ta liste d’évaluations qui ne fait que s’allonger.

Je veux te dire que je te comprends et que je t’admire.

Je te comprends parce que je suis passée par là si souvent, pendant tellement d’années. J’avais du plaisir à me claquer toutes ces évaluations, tous ces travaux à remettre, mais c’était quand même exigeant. J’arrivais aux fêtes et je commençais à moucher dès que je remettais mon dernier essai. Systématiquement. Un signe que je fonctionnais sur la batterie de secours, même si je ne me donnais pas le temps de le ressentir.

Je t’admire parce que tu pourrais avoir mille autres préoccupations, mille autres occupations. Tu pourrais aller chiller avec des amis, aller magasiner, aller au gym, passer ton temps à chialer. Mais non. Tu t’appliques à bien faire les choses. Tu t’organises. Tu fais des efforts constants, résultats ou pas. Tu sacrifies des soirées en famille pour remettre un travail à temps. Tu prends le temps de préparer un cadeau personnalisé pour l’échange de cadeaux de ta classe. Tu mets même ton cadran la fin de semaine pour arriver à Noël en même temps que tout le monde. Tu prends même le temps de respirer, ce que j’ai appris à faire à quarante ans.

Wow et re-wow.

Quand je t’exprime ma fierté de te voir aller, tu me réponds humblement : « Oui mais maman, je fais juste mon travail ! Ma job présentement, c’est d’étudier… »

Ben oui. Permets-moi d’être reconnaissante parce que je le sais bien que les ados ne donnent pas tous la même importance à leurs études. Combien de parents s’arrachent les cheveux à essayer de convaincre leurs jeunes d’écouter en classe et d’étudier ? J’ai été de ceux-là, et j’apprécie d’autant plus que maintenant, tu choisisses de mettre les efforts sur ta réussite scolaire et sur ton cheminement personnel.

Je te l’ai dit, hein, que je suis fière de toi ? Ah oui, je me répète… Ça doit être mon âge vénérable. Tu ne m’obstineras pas là-dessus, certainement !

Je te l’ai dit, hein, que je suis là pour toi ? Si tu as des questions, des inquiétudes, si tu as besoin de lâcher ton fou, si tu as envie d’un câlin… je suis là ! Toi, tu fais ta job d’étudiante, ta job d’étudiant. Et moi, je fais ma job de maman.

Pis je t’aime.

Les fêtes s’en viennent. Promis, on va relaxer et s’amuser ensemble. Et je vais te laisser dormir.

Nathalie Courcy

Des efforts, j’en fais! Texte : Cristel Borduas

L’autre jour je discutais avec des collègues à propos de différ

L’autre jour je discutais avec des collègues à propos de différents enjeux de nos vies personnelles. Tu sais, les classiques conversations qui impliquent notre couple, les enfants, la famille. Ça m’a heurtée de voir à quel point les pistes de solutions ont l’air évidentes dans le discours de l’autre, mais surtout que la vitesse de changement n’est pas perçue de la même façon. Vivre une situation difficile et ne pas la régler en un claquement de doigts est tout à fait normal. Pensons à la perte de poids, à un changement d’habitude de vie ou une séparation, pour ne nommer que ceux-là. Pour bien faire les choses, il y a un certain ordre à respecter et des étapes à franchir. Le tout, de façon bien personnelle bien sûr.

Le rythme et les moyens pour atteindre nos objectifs varient d’un individu à l’autre. Qui sommes-nous pour dire à quelqu’un qu’il ne prend pas le bon chemin ou que ça devrait déjà être réglé? Qui sommes-nous pour dire à l’autre qu’il n’en fait pas assez? Le fait que tu aies l’impression que ma situation ne bouge pas assez vite ou que toi, tu ferais le tout autrement ne donne pas le droit de juger. Je rage intérieurement quand j’entends des commentaires comme : Pourquoi tu restes avec lui? Tu n’as qu’à te séparer! Si tu n’aimes pas ta job, trouves-en une autre! Ou pire encore : Tu ne dois pas être assez malheureuse si tu restes dans cette situation. Ne pas prendre de décisions hâtives ou drastiques n’est pas un signe d’inaction. Parfois, il faut observer, réfléchir, se déposer et s’ajuster. Parce que je le sais, les actions ne sont pas toujours visibles.

Tu as sûrement déjà vu passer ce fameux graphique qui fait la différence entre le plan que nous avons de la vie et ce qui se passe en réalité. Alors s’il te plaît, garde tes commentaires qui me feront sentir que je ne fais rien ou que je reste là à me plaindre.

Si je parle de mon couple qui bat de l’aile, ça ne veut pas dire que je ne fais rien. Qu’à la maison, je fais comme si de rien n’était. Mais non, des efforts, j’en fais. Si je souhaite perdre du poids mais que tu me croises à la restauration rapide, ne va pas croire que je n’ai aucune volonté. Bien au contraire. Je suis un humain. Un humain imparfait qui fait de son mieux. Parce qu’au-delà des objectifs à atteindre, il y a la vie. Cette vie qui fait qu’on se lève tous les matins avec le désir sincère de passer une belle journée. Cette vie, qui parfois nous étend un tapis de clous plutôt qu’un chemin de pétales de fleurs. Rien n’est parfait et je ne cherche pas cette perfection. Laisse-moi plutôt m’engager sur le chemin qui a le plus de sens pour moi. Si tu souhaites marcher à mes côtés, tu es bienvenue.

Cristel Borduas

 

Je suis une mauvaise amie

Je l’ai pas, je l’avoue : en amitié, je suis vraiment nulle! J

Je l’ai pas, je l’avoue : en amitié, je suis vraiment nulle! J’essaie, je fais des efforts, mais rien à faire, je suis une mauvaise amie. Je voudrais tellement être digne des Sex and the city et La Galère de ce monde, mais rien à faire!

Si Facebook n’existait pas, c’est à peu près certain que j’oublierais ta fête, mon amie. Je le sais, parce que si ma mère et mon chum n’avaient pas la même date d’anniversaire, un des deux se retrouverait très certainement aux oubliettes. Je suis comme ça, faut pas m’en vouloir : j’arrive à me rappeler toutes les affaires insignifiantes et inutiles, mais le jour de ta fête, impossible, et ce, même si je te connais depuis toujours.

Le téléphone, les visites… encore là, je ne l’ai pas! Je n’appelle jamais pour prendre des nouvelles, je suis vraiment désolée. J’y pense, mais je ne le fais pas. Je passe devant chez toi plusieurs fois par semaine et chaque fois, je me dis : « Faudrait tellement que je lui rende visite ». Et je continue mon chemin…

Si j’entretenais mon couple ou ma famille comme j’entretiens mes amitiés, je serais certainement célibataire et mes enfants ne me parleraient plus. Le pire? J’ai tellement de volonté! Je me dis : « Ok là, ça suffit, tu fais des efforts », et là, je téléphone, je texte, je passe faire un tour et au bout de quelques semaines… nada! Je retrouve mon rôle d’amie poche et le confort de la loi du moindre effort.

Et pourtant, je décrocherais la lune pour une amie. Je la décrocherais en pleine nuit sous la pluie, je la décrocherais pieds nus en pleine tempête de neige. Je la décrocherais même si ça ne me tente pas et je ne me poserais même pas la question! Je ferais tout et n’importe quoi (tant que ça n’implique pas des araignées, j’ai mes limites!), mais au quotidien, je suis la pire des amies.

J’ai de l’amour à revendre, j’ai l’oreille attentive et les conseils qu’il te faut, mais juste une fois de temps en temps. À temps plein, tu te retrouverais à me confier tes états d’âme dans ma cuisine, entre de la vaisselle sale et du linge pas plié. Tu te ferais couper la parole par deux p’tits tannants (et je doute que ce soit ce que tu recherches) et je finirais par te mettre à la porte parce que je dois me rendre à une réunion. J’ai tout ce qu’il faut pour être une bonne amie, mais je suis prise dans mon rôle de maman et de blonde, et c’est tout le reste qui prend le bord… toi comprise, chère amie.

Mais je t’aime, je t’aime tellement, tu me connais si bien, peut-être même trop, et je t’aime surtout parce que tu sais et que tu comprends. Je m’en veux souvent d’être une mauvaise amie, mais comment je pourrais me passer de toi, et ce, même si je te vois une fois par lune. Je suis là, quelque part je ne sais pas trop où, mais je suis là, et je sais que toi aussi. En pleine nuit, en plein jour, au milieu de la semaine ou le soir de Noël, quand c’est la fin du monde ou le plus beau jour de ta vie, je ne suis jamais plus loin qu’un coup de téléphone.

Et plus j’y pense, plus je me dis que c’est peut-être ça, l’amitié idéale : savoir que l’autre est là même quand nous, on n’y est pas!

Karine Arseneault