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Éloge aux profs

L’année scolaire se terminera bientôt. Un soulagement pour les e

L’année scolaire se terminera bientôt. Un soulagement pour les enfants fatigués qui ont besoin de vacances.

Mais ce sera aussi des vacances bien méritées pour tous les professeurs qui ont cheminé avec nos enfants tout au long de cette année scolaire. Je suis chanceuse. L’école de mes filles est remplie de professeurs extraordinaires. Vous savez, ces professeurs, qui font ce travail pour les bonnes raisons. Ceux pour qui la flamme du métier brûle encore dans leurs yeux. Ceux qui laisseront une marque dans le cœur de nos enfants. Je sais que vous comprenez. Vous en connaissez des comme ça, tout comme moi.

Merci d’avoir accompagné nos enfants cette année, de croire en eux, de les faire grandir, cheminer, de les guider vers la réussite. Merci du fond du cœur.

Je voudrais prendre le temps de remercier une professeure toute spéciale à mes yeux : Madame Carolyne. Parfois, la vie va trop vite, et nous oublions l’essentiel.

Je voulais seulement prendre le temps de te dire merci. Le faire de vive voix serait difficile, car la braillarde en moi prendrait toute la place. Retenir mes larmes deviendrait le plus gros défi et ce serait probablement un remerciement entrecoupé de sanglots et pas très cohérent.

La maternelle constitue pour moi la fondation du parcours scolaire. C’est avec une fondation de béton stable que Madyson entamera sa première année. Tout comme tu avais réussi à le faire avec Jillian. Jillian, malgré son anxiété, était une élève facile ; je savais que pour Madyson, le défi serait différent. Comment deux petites sœurs peuvent-elles être si différentes ?

Merci d’avoir compris cette différence. Le cheminement de Madyson aura été une montagne russe d’émotions mouvementée. Pourtant, tu as été là pour la soutenir chaque jour. Tu as été là pour lui donner cette petite tape dans le dos qui lui a donné la force de croire qu’elle pouvait y arriver. J’ai vu une petite fille de cinq ans prendre de la confiance en elle chaque jour.

En début d’année, j’ai été confrontée à une petite fille qui détestait l’école. Ça lui demandait tellement ! Le cheminement aura été long. Pourtant, je voyais diminuer les maux de ventre, les crises et toutes les excuses possibles pour ne pas y aller. Lentement, mais sûrement, elle a commencé à aimer l’école. Les activités que tu proposais, toutes les découvertes que tu lui as fait faire ont eu raison de cette haine. Elle a assez aimé l’école pour commencer à s’opposer. Tu es restée à ses côtés, tu l’as soutenue, tu l’as guidée vers des comportements adéquats. Merci de ne pas avoir abandonné, tellement d’autres l’auraient fait… Après tout, l’année scolaire tirait à sa fin.

Merci d’avoir écouté, compris mes inquiétudes de maman poule. Merci pour les conseils et le soutien, ils ont fait une différence dans ma vie de maman. Peut-être ne sais-tu pas à quel point.

Merci pour tout.

Mélanie Paradis

 

Voici pourquoi mon fils n’ira probablement jamais au cégep

Depuis le retour à l’école, je ne peux m’empêcher de penser qu

Depuis le retour à l’école, je ne peux m’empêcher de penser que pour mon grand ado, il lui reste moins de trois années d’école avant de se retrouver sur le marché du travail, peut-être quatre tout au plus…

Il est présentement en secondaire 2. L’an passé, il a doublé son secondaire 1 et du coup, il se retrouve en même année scolaire que son petit frère. Après cette année, il aura 15 ans. Par la suite, durant son secondaire 3, il atteindra 16 ans. C’est là que probablement, il quittera le secondaire et entamera un DEP (diplôme d’études professionnelles).

Pourtant, mon fils n’a pas de problèmes d’apprentissage majeurs qui pourraient l’empêcher de poursuivre ses études… En fait, il est très intelligent, réfléchi et oh combien débrouillard! Juste pour être certain par contre, et à sa demande, on lui a fait passer le test pour le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) pour voir s’il n’y avait pas un petit quelque chose derrière cet “échec”…

Depuis sa première année du primaire, je dois le pousser constamment à étudier, à faire ses devoirs, à être assidu… Tous “mes” soirs de semaine d’école ont été une longue et interminable guerre entre moi, la maman un peu nerd qui adorait l’école, et lui, mon fils qui semble se foutre éperdument de toutes les matières qu’on lui présente; même l’art plastique, lui qui aime pourtant le dessin.

Donc, depuis maintenant huit ans, il remet des devoirs barbouillés, brouillons, mal faits ou incomplets, à mon grand désespoir!

En sixième année, j’ai même tenté l’école à la maison… sans grand succès! D’ailleurs, je fais une superbe révérence aux parents qui font l’école à la maison ainsi qu’aux professeurs, car ce n’est pas tout le monde qui a le don d’enseigner!

Rendu au secondaire, j’avais la langue à terre à force de me battre avec lui pour qu’il soit organisé, sérieux dans ses études, patient… et j’ai abandonné! D’autant plus qu’à l’âge de 13-14 ans, il voulait déjà qu’on lui foute la paix et qu’on le traite comme un quasi adulte!

Son père et moi lui avons expliqué que s’il veut qu’on le traite comme tel, il faut qu’il nous prouve qu’il est capable d’être autonome dans ses études. Nous lui avons clairement fait savoir que s’il ne va pas chercher l’aide dont il a besoin pour réussir son année scolaire, il risque de trouver cette étape bien longue.

Le problème c’est qu’il déteste l’école, déteste apprendre dans le cadre imposé par le système d’éducation actuel et que depuis sa première année du primaire, les difficultés scolaires sont apparues et elles n’ont jamais disparu. Il n’est ni hyperactif ni en déficit d’attention et il n’est pas paresseux. Rendu là, je me suis posée sérieusement la question, parce que sait-on jamais! Mais non, il s’entraîne au gym de l’école, va en récup lorsqu’il en ressent le besoin et fait toutes ses tâches à la maison sans qu’on le lui répète plus que la norme.

Depuis sa première année du primaire, ses professeurs avaient de grands espoirs pour lui. On lui disait qu’il était bon en dessin, qu’il irait loin et serait probablement un graphiste ou un ingénieur ou …

Et… s’il voulait devenir boucher ? Ou électricien ? Ou mécanicien ?

Et alors ? S’il ne fait pas le cégep, l’université ou même, s’il ne termine pas son secondaire ?

En autant qu’il s’enligne vers une formation pouvant lui permettre de subvenir à ses besoins de façon convenable un jour, pourquoi pas ?

En autant qu’il expérimente le marché du travail, qu’il trouve le métier qui le rend heureux et fier de lui, n’est-ce pas tout ce qu’une mère peut souhaiter pour son enfant ?

Moi c’est ce que je lui souhaite en tout cas…

Toi, l’élève en difficulté

Comprendre du premier coup, dans la plupart des matières; j'ai eu c

Comprendre du premier coup, dans la plupart des matières; j’ai eu cette chance. Terminer les tâches dans les délais demandés à l’école, j’y suis toujours arrivée, sans peine. L’orthopédagogue de mon école, je ne me souviens même plus qui c’était.

 

Cette année, plus que jamais, mon métier me confronte à des enfants qui eux, n’ont pas eu cette chance.

C’est une chance de naître avec un potentiel académique. Ce l’est encore plus de naître au sein d’une famille aidante, prête à tout pour nous permettre de garder la tête hors de l’eau. Devant moi, chaque jour, je vois ces enfants. Dans ma classe, d’heure en heure, je côtoie ces petits humains qui sont toujours un pas et parfois deux, en arrière…

À vous, élèves que l’on dit “en difficulté d’adaptation et d’apprentissage” (car aujourd’hui, on doit tous porter une étiquette pour qu’on nous classe quelque part…), je vous lève mon chapeau.

Mon chapeau d’ancienne élève qui a eu cette double chance : la facilité et les parents aimants et aidants.

Mon chapeau de maman qui, chaque soir, auprès de ma “grande” de première année qui est emballée par la découverte de la lecture et de l’écriture, a une pensée pour vous. Je me dis qu’au même moment, vous êtes installés devant vos cahiers, avec ou sans aide. Sans doute découragés. Parfois prêts à abandonner.

Je vous lève mon chapeau d’enseignante. On vous en demande beaucoup. On vous pousse, on vous presse. On veut couper le moins possible, ne pas tourner les coins trop ronds, aller à l’essentiel, pour votre réussite.

Je vous lève surtout mon chapeau de femme, de citoyenne adulte, avec ses responsabilités et ses obligations.

Élèves en difficulté, sachez que je me soucie de ce que vous deviendrez. Quels métiers exercerez-vous? Qui sont les employeurs qui accepteront que les échéances ne soient pas respectées, qui diminueront leurs attentes?

Je souhaite le meilleur pour vous et ne m’en voulez pas si je cherche à vous pousser toujours un peu plus loin.

 

Je suis votre bâton de marche, votre guide.

 

Élèves en difficulté, mon cœur est avec vous