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12 raisons pour lesquelles j’admire mes enfants

Les enfants, je trouve ça merveilleux (les miens en particulier par

Les enfants, je trouve ça merveilleux (les miens en particulier parce que je suis zéro objective). Dans le sens où ils forcent l’émerveillement. Ils m’émeuvent. Pourquoi, donc?!

1-      Ils disent « Je t’aime » à tour de bras. En toute sincérité. Pas juste sur un lit de mort parce que rendu là, t’sais… il faut bien. Pas de gêne, pas d’obligation. Pas de conditions.

2-      Quand je leur demande ce qu’ils veulent pour souper, ils s’exclament « D’la salade! » Ou mangent du thon pour déjeuner. Et s’offrent souvent même pour cuisiner. La version ado fait même la vaisselle!

3-      Ils utilisent des mots cool comme « interdépendance », « gender fluid », « métaphorique » et « cortex cérébral », comme ça, tout naturellement.

4-      Ils ont un sens de l’humour qui me fait craquer. Les rois et les reines du calembour. Et rient de mes jokes plates de quarantenaire. La compassion, t’sais…

5-      Ils sont des argumentateurs hors pair. Je prendrais parfois une pause, mais ils iront loin. Ils changeront le monde. Ils changent le mien chaque jour. S’ils rencontrent Trump un jour, il va passer au cash.

6-      Leur hypersensibilité est autant un défi qu’un tremplin. Leur p’tit surnom d’amour, c’est Empathie. Ils peuvent éclater en sanglots à l’idée qu’une bouteille de plastique s’est retrouvée à la poubelle et non à la récup. Ou éclater de joie parce que la rentrée scolaire approche.

7-      Ils font la différence entre la déception, la tristesse, l’insatisfaction, l’ennui. Ce n’est pas tout le temps exprimé en toute clarté, mais ils connaissent ces émotions. Moi dans mon temps, il n’y avait que les cinq émotions de Sens dessus dessous… Pas de nuance, pas de demi-teintes.

8-      Ils arrivent dans un parc et en trois secondes et quart, ils ont déjà cinq nouveaux amis. Facile de même. Ils pourraient donner des cours de fidélité à bien des adultes.

9-      Ils sont allumés. Ils sont curieux. Ils veulent comprendre. Ils en comprennent pas mal plus que nous à leur âge. Et oui, ils savent que Wikipédia ne dit pas toujours la vérité. Dans la même conversation, ils peuvent parler de façon intelligente (ou pas) de VIH, de licornes, de société démocratique et de caca de moufette.

10-  Ils prennent soin des autres. Et d’eux-mêmes. Ils sont aussi capables de demander un massage que d’en offrir un.

11-  Ils rêvent. Dans le moment présent et pour le futur. Ils choisissent de croire aux licornes même s’ils savent que ça n’existe pas. Et ils se donnent le droit de croire en eux.

12-  Ils sont eux-mêmes, même quand c’est un défi. Même quand c’est marginal.

 

Nathalie Courcy

Le bouquet de fleurs suspect

Le soir de la St-Jean-Baptiste, mes garçons brandissaient fièremen

Le soir de la St-Jean-Baptiste, mes garçons brandissaient fièrement leur drapeau du Québec à un spectacle de Kevin Parent en Outaouais (ha! Nostalgie quand tu nous tiens!) Le samedi suivant, c’est en Italie que nous célébrions la fête du Canada avec nos compatriotes expatriés à Naples. Je croyais vivre un choc culturel ce soir-là alors que mon 9 ans me souriait, les bajoues remplies de mozzarella confectionnée avec du lait de bufflonne (une spécialité de la région) et qu’un crooner italien nous servait sa version up tempo d’O sole mio. Mais évidemment, un plus grand dépaysement m’attendait encore…

Une semaine plus tard jour pour jour, me voilà qui traverse les vignes qui nous séparent de nos voisins, serrant contre moi un coquet bouquet de fleurs que je compte offrir à nos hôtes. La famille qui nous louera une maison pour les trois prochaines années nous a invités à les rejoindre chez le « nonno » (le grand-père) des petites filles. Nos villas sont regroupées au sommet d’une montagne qu’on appelle Monte di Procida. Le paysage est celui de la côte amalfitaine, une paroi escarpée qui plonge dans la mer. Perchés ainsi, nous sommes aux premières loges pour admirer le petit village italien se couvrir lentement d’un voile rosé de coucher de soleil.

Honnêtement, je me sens comme dans un film. Un instant d’émerveillement, gracieuseté d’un réalisateur qui serait dissimulé derrière les oliviers argentés. Mon chum et moi, on se regarde et on se comprend. Tous les deux, on vient d’ajouter mentalement ce moment à la liste de nos plus beaux souvenirs.

Une vingtaine de personnes (frères et sœurs, cousins et cousines, bons amis…) sont regroupées autour de trois longues tables de bois placées bout à bout. Sur chaque table trônent les bouteilles du vin produit par la famille. Nous sommes déjà invités aux vendanges. Quelques lampes suspendues à la pergola nous baignent d’une douce lumière et nous permettent d’apprécier la lune et les étoiles qui apparaissent une à une dans le ciel. Rapidement, nous nous retrouvons entourés d’enfants, attirés par le papier et les crayons de couleur que j’ai apportés. En pointant des éléments de leurs dessins, j’apprends avec plaisir quelques nouveaux mots d’italien : cane, occhi, rosa… L’atmosphère est chaude et détendue jusqu’à ce que les enfants aperçoivent une souris et qu’on sermonne le chat de ne pas accomplir son travail avec diligence. L’atmosphère reste chaude, mais plus fébrile. L’énorme four à pain multiplie les pizzas, toutes plus savoureuses les unes que les autres. Et les moules. Mmmmm! Les moules fraîchement pêchées, cuites dans leur jus épicé… Je me promets de rester plus près du cuisinier la prochaine fois pour découvrir comment préparer des moules aussi savoureuses.

J’espère qu’il y aura une prochaine fois et en même temps, j’apprécie profondément cet instant envoûtant. Je déborde de reconnaissance envers cette famille qui n’avait aucune obligation envers nous. Nous aurions pu vivre trois ans ici, sans jamais être invités à la table d’une famille italienne. Quelle chance nous avons!

Et question de bien graver cette soirée dans leur mémoire à eux aussi, mon moment digne d’un film se transforme tout à coup en comédie au moment du départ. Je n’ai pas encore mis le doigt précisément sur mon faux pas culturel… Est-ce qu’il arrive aux Italiens d’offrir des fleurs aux gens qui les reçoivent à souper? Est-ce le fait que j’ai remis mon bouquet de fleurs à l’homme de la maison au lieu de la femme? Je ne sais pas encore. Mais vers 11 heures, alors qu’on remercie et qu’on dit au revoir, quelqu’un se met à courir derrière moi en criant « Elizabeth, tu oublies tes fleurs! » Le bouquet que j’avais offert à notre hôte à l’arrivée avait été précieusement mis de côté et on voulait maintenant me le remettre. J’ai donc dû me lancer dans une curieuse performance de mime pour essayer de dissiper la confusion entourant le mystérieux bouquet de fleurs. Les rires qui accompagnaient notre sortie m’en disent long sur mes talents de mime…

Elizabeth Gobeil Tremblay