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Rose et la machine – Texte : Joanie Fournier

J’ai eu la chance d’assister à la représentation de la pièce de théâtre documentaire intitu

J’ai eu la chance d’assister à la représentation de la pièce de théâtre documentaire intitulée Rose et la machine. C’est une pièce écrite par Maude Laurendeau, dans laquelle elle partage la scène avec sa belle-sœur, Julie Le Breton. Dans cette aventure, Maude Laurendeau raconte les défis de sa vie de maman, alors qu’on lui annonce que sa fille est autiste et qu’elle doit passer par tous les dédales et rouages des systèmes de santé publics et privés.

La vérité, c’est que cette pièce raconte les défis que tous les parents d’enfants différents auront à surmonter… Les montagnes à gravir de toutes les familles à qui on colle l’étiquette de l’enfant handicapé.

Je déteste ce mot. Handicapé. Pourtant, c’est encore celui utilisé par le gouvernement pour décrire nos enfants différents et tous ceux qui ont des besoins particuliers. Ce mot que le gouvernement a collé sur le front de ma fille alors qu’elle n’était encore qu’un bébé. Rien à voir avec l’autisme, en ce qui la concerne. Pourtant, j’aurais pu raconter chacun des mots écrits par Maude Laurendeau. Même histoire, copiée-collée. Même aventure… mêmes défis… Le même sentiment d’être perdue, impuissante et abandonnée dans un système qui ne veut pas de nos enfants.

Ma fille n’avait que quelques mois quand j’ai écrit mon premier texte sur elle, Mon bébé est-il normal ? Un texte rempli de déni, d’une mère en colère qui refuse de voir que son enfant est différent.

Six mois plus tard, j’écrivais sur notre nouvelle réalité, comme parent d’un enfant différent : Cordonnier mal chaussé…. Une réalité où le récent diagnostic nous forçait à frapper à toutes les portes pour tenter au mieux d’accompagner notre fille.

À peine deux mois plus tard, j’écrivais Jamais assez… Un texte écrit par une mère complètement épuisée et abandonnée par ce système où on ne pense jamais aux parents…

La pression continuait de monter. J’ai écrit que je n’en pouvais plus… J’ai écrit Juste 30 minutes par jour…, un texte dans lequel je raconte que les spécialistes ne comprennent rien à la réalité des parents qui doivent accompagner leur enfant à besoins particuliers.

J’ai tenté de dénoncer, haut et fort, les injustices que l’on vivait à travers les systèmes de santé publics et privés dans Combattre la société pour son enfant à besoins particuliers. Je me sentais forte, je voulais que ma voix de parent porte. Je voulais que l’on m’entende. Et surtout, je voulais que les autres parents sachent qu’ils ne sont pas seuls…

Nous avons vécu avec notre fille une angoisse qui a duré des années… Une peur au ventre qu’elle ne soit jamais « normale ». Nous avons travaillé avec elle, chaque minute de sa petite vie, pendant des années… Puis un jour, nos efforts ont porté fruit et j’écrivais L’étiquette s’est décollée….

En tout, cette aventure avec notre fille a duré presque six ans. Six ans à essayer de l’accompagner de notre mieux, de toujours la pousser plus loin, de laisser notre chapeau de parents pour porter sans cesse celui des spécialistes… de gérer un agenda de ministres entre les rendez-vous des différents spécialistes, de défoncer les portes d’un système qui ne voulait pas de nous.

Rien à voir avec l’autisme dans notre cas. Pourtant, j’aurais pu écrire chaque mot de cette pièce de théâtre. Rose et la machine. À voir absolument. Comme parent. Comme éducatrice. Comme enseignante. Comme tante. Comme amie. Comme accompagnatrice. Maude Laurendeau a su avec brio exprimer ce que tant de parents vivent au quotidien.

À la fin de la pièce, j’ai dû sortir rapidement. Je n’arrivais plus à contenir mes larmes. J’avais besoin d’une grande bouffée d’air frais. J’aurais tant aimé aller discuter avec cette grande auteure, et faire résonner nos cœurs de mères… mais je n’en ai pas eu la force.

La vérité, c’est qu’il y a à peine quelques jours, le diagnostic tombait à nouveau pour notre petit garçon… Il aura à gravir lui aussi d’énormes montagnes dans les années à venir, tout comme sa grande sœur il y a des années… Et pour nous, comme parents, tout est à recommencer. La montagne, ses défis, les émotions, le découragement et l’impuissance… Je pensais, cette semaine, arriver à affronter tout ça avec plus de recul et d’expérience. C’était le déni qui parlait…

Après la pièce de théâtre, quand je suis sortie dehors, presque à la course et en pleurs, je pense que c’est surtout le déni qui s’enfuyait. Je ne sais que trop bien ce qui nous attend… et je ne me sentais pas encore prête à l’affronter.

Maude Laurendeau, si tu lis ces lignes, merci. Merci de faire connaître notre réalité de parent. Merci de crier les injustices de notre système de santé et d’éducation… Merci de sensibiliser les gens à la différence. Ho… et merci d’être une mère formidable pour tes filles.

Joanie Fournier

Guide de survie du temps des fêtes

Juste à penser à ce qui vient à la fin décembre, vous avez autom

Juste à penser à ce qui vient à la fin décembre, vous avez automatiquement en tête la chanson « Noël, j’ai mal au cœur » de RBO? Pour vous, les partys de Noël riment avec Tylenol? Le ragoût de pattes de cochon de tante Rita et les couronnes de crevettes de tante Pierrette sont un cauchemar pour vous? Ne vous en faites pas, vous n’êtes pas seuls dans votre navire! J’ai donc élaboré avec les années un petit guide pour passer de manière quasi intacte à travers les deux semaines intensives que représente le temps des fêtes!

Les cadeaux

1-      Je ne vous apprendrai pas que Noël arrive le 25 décembre chaque année, donc n’attendez pas au 1er décembre pour vous lancer dans les centres d’achats.

2-      Privilégiez le magasinage en ligne, ça vous permet de ne pas avoir à mettre le nez dans les Toys’R’us et le tout peut se faire en pyjama, à la maison, à l’insu des petits curieux pendant qu’ils dorment.

3-      N’hésitez pas à faire des suggestions aux proches et à leur demander de s’en tenir à la liste.

4-      On s’emballe facilement quand il est question de cadeaux, surtout quand on prend de l’avance pour les achats et qu’on oublie ce que l’on avait acheté précédemment… N’oubliez donc pas vos cachettes afin d’éviter le surplus!

5-      Ne vous froissez pas si, au final, les enfants jouent plus avec les boîtes et les emballages qu’avec les cadeaux à proprement parler!

Les partys

1-      Ne vous sentez pas obligé de voir toute la parenté en deux semaines. Il ne se passe jamais rien (ou presque) en janvier; organisez-vous des soupers ou des après-midi avec de la famille durant ce mois qu’on trouve parfois long et pénible!

2-      Qui dit réunions en famille ou entre amis dit bruit. N’hésitez pas à apporter les coquilles coupe-son de votre enfant. Si vous n’en avez pas, c’est le moment idéal de vous en procurer… idée cadeau! 😉

3-      Si vous passez la soirée hors de la maison et que votre enfant doit éventuellement se coucher ailleurs que dans son lit, faites-lui visiter, si possible à l’avance, l’endroit où il dormira.

4-      Essayez, dans la mesure du possible, d’arriver dans les premiers à la réception. Plus facile pour des enfants de gérer plusieurs personnes s’ils les voient arriver au fur et à mesure que d’arriver une fois que tout le monde est sur place.

La nourriture

1-      Si vous avez la possibilité et la place pour recevoir chez vous, faites-le! Faites un pot luck où chacun apporte une partie du repas; vous vous assurez ainsi que les marmots qui ont des rigidités alimentaires auront certains mets adaptés, qu’ils aiment, faits par leurs parents!

2-      N’hésitez pas à suggérer de faire une « table des enfants ». Les enfants sont ainsi un peu à l’écart, mais jamais bien loin de l’œil des parents et ne sont pas parmi une foule d’adultes qui parlent et rient fort à table durant le souper.

3-      Les enfants n’ont pas hyper faim, c’est normal, c’est l’énervement du temps des fêtes. Ne forcez donc pas la note si jamais le repas entre moins bien qu’à l’habitude.

4-      Vérifiez la quantité de sucre ingérée par les enfants. Les plats de bonbons sont omniprésents dans le temps des fêtes. Les indigestions sont vite arrivées et gâchent les partys!

La routine (si vous avez des enfants à besoins particuliers)

1-      Je reviens avec un conseil donné précédemment : si vous avez la possibilité et la place pour recevoir, allez‑y. Vos enfants seront dans leur univers, auront leurs repères et pourront aller en retrait dans leur endroit de prédilection si jamais le bruit, le nombre de personnes ou les odeurs deviennent trop intenses.

2-      Utilisez des pictogrammes pour bien préparer vos enfants aux changements de routine. Si vos enfants sont de nature « techno », l’application Niki Agenda pour les tablettes est vraiment géniale en ce sens et reprend les images de la série Les Pictogrammes, déjà connues par les enfants.

3-      Prévoyez avec la famille et les amis un endroit où les enfants pourront aller se reposer ou être à l’écart si jamais le besoin se fait sentir. Faites visiter cet endroit à votre enfant une fois arrivés sur place.

Je vous souhaite un bon temps des fêtes, pas trop de stress, et gardez-vous un petit verre de vin à portée de main, vous le méritez amplement!

Annie St-Onge