Je t’entends – Texte: Gwendoline Duchaine
Un jour, tu es né.
Tout a changé. Tout a pris un sens tellement différent. Je ne m’attendais pas à ce choc-là.
Un jour, tu es né. Et mon sommeil a été chamboulé.
Tu es là. Je t’entends. J’entends le petit souffle de ta respiration. Ce bruit si nouveau qui me rassure et me terrorise. J’ai peur de tout. J’entends tout.
Tu grognes, mon cœur s’arrête.
Tu bouges, mon cœur tremble.
Tu pleures, mon cœur se serre.
Un jour, tu es né. Et mon sommeil est devenu léger.
J’entends le moindre son.
Et je suis réveillée, alerte, aux aguets.
Être une maman c’est avoir le sommeil très léger.
Un petit craquement de tes minis pieds sur le plancher et je cours vers toi.
Trois phrases murmurées dans ton rêve et je suis à tes côtés.
Tu grandis mais je t’entends, toujours.
Plus tard, ce sera le grincement de la porte du frigo, le son de ton clavier, le cliquetis de l’interrupteur qui s’éteint le soir. Je t’entends.
Je dormais pourtant.
Puis le chant du moteur de ta voiture, le bruit réconfortant de la porte de la maison qui s’ouvre enfin, tes souliers qui tombent sur le plancher, ton grognement quand tu piles dans le noir sur un objet oublié. Je t’entends.
C’est fou.
À quel point j’entends tout. Même après tout ce temps.
Un jour, tu es né et depuis, je t’entends.
Je crois que c’est ça être une maman.
Et vous ? Dormez-vous profondément depuis que vous êtes parents?
Gwendoline Duchaine