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Bonne rentrée!

Les sacs sont prêts, les boites à lunchs sont remplies (ça, ça ne

Les sacs sont prêts, les boites à lunchs sont remplies (ça, ça ne m’avait vraiment pas manqué!), les souliers sont neufs, le soleil est doux et la fraicheur du matin réveille vos petits yeux qui ne sont plus habitués à se lever tôt. C’est la rentrée des classes!

La trêve d’été est terminée, la routine va reprendre tranquillement. Je vous regarde aller les enfants, et je voulais juste vous dire combien je suis fière de vous et à quel point je vous souhaite une merveilleuse année scolaire!

La rentrée c’est tellement positif et plein de renouveau! Une nouvelle école, une nouvelle classe, des nouveaux profs, des nouveaux camarades, un nouvel agenda (mon objet préféré quand j’étais écolière!), une nouvelle boite à lunchs, des nouveaux vêtements, les cahiers qui sentent bons… tout commence! Tous les espoirs sont permis!

Le ventre plein de petits papillons, vous embarquez dans votre autobus, vous retrouvez vos amis et vous partez vers cette nouvelle aventure.
Je ne sais pas ce que vous allez vivre cette année, mais je sais qu’elle sera gratifiante, enrichissante, divertissante. Vous allez apprendre beaucoup de choses et je vous souhaite par-dessus tout de continuer à acquérir cette autonomie et cette belle confiance en vous.

Car croyez-moi chers enfants, il n’y a rien d’impossible! Sur les bancs de cette école, je vous souhaite de belles amitiés, de grands amours, de belles rencontres. Vous êtes en apprentissage de tout et même si parfois il y aura des murs et des coups dur, tous vos rêves sont possibles.

La rentrée c’est l’espoir!
Alors bonne rentrée à tous les écoliers, petits et grands!!! Soyez courageux! Soyez organisés! Mais surtout, soyez heureux! Et savourez chaque journée d’école, car vous allez voir, il se cache au quotidien, des surprises! Ouvrez l’oeil!

Bonne rentrée les enfants! Mon cœur explose de fierté de vous voir aller!

 

Gwendoline Duchaine

Je n’aurais jamais assez d’une vie

La vie est courte. Ma tête bouille de rêves et de projets. J’ai

La vie est courte. Ma tête bouille de rêves et de projets. J’ai 37 ans et j’ai l’expression « j’aurais donc dû » beaucoup trop souvent dans la bouche. Ça me laisse un goût amer, comme quelque chose d’inachevé… Le fameux un jour…

Je suis une Montréalaise de naissance. J’avais tout à ma portée. Les écoles, les gros cinémas, les arts, les restaurants et surtout la diversité. Alors pourquoi je ressens ce vide? Je n’ai jamais vraiment voyagé, je n’ai jamais demeuré loin de la maison familiale et surtout, je n’ai pas exploré ce que le monde avait à m’offrir. Je suis restée dans mon confort, car l’anxiété me paralysait. Tout d’un coup que je me trompe? Si je quitte tout et que je n’aime pas? Si Si et Si.

Le grand regret de ma vie

J’ai souvent rêvé de partir sur un coup de tête. Tu décides d’un endroit, tu fais ta valise et puis bye bye la famillia, je suis partie. Au lieu de ça, je suis restée prise dans mes bottes. Je voulais aller apprendre l’anglais en Colombie-Britannique, j’aurais voulu être femme au pair à Los Angeles ou juste étudier au Cégep de Jonquière (je sais, c’est moins exotique, mais pour moi, c’était déjà le bout du monde), mais la peur a pris toute la place. Je ne dois pas vivre dans le regret, car je suis ce que je suis, mais c’est plus fort que moi. Une partie de moi le souhaite encore.

Même côté carrière, je m’y suis perdue

Pendant douze ans, j’ai travaillé dans le milieu culturel. J’ai adoré faire de la coordination et de la production de spectacles et d’albums. J’y étais foncièrement heureuse. Par contre, je désirais une famille. Je ne voulais pas me sentir déchirée entre ma passion et mon enfant. Alors, j’ai pris la décision de faire passer ma famille en premier. Aujourd’hui, ma passion me manque. Le thrill du métier résonne souvent dans mon cœur à chaque spectacle que je vois. Ai-je fait le bon choix? Je crois sincèrement que oui. Mais je me sens quand même incomplète.

Avoir une famille change les perspectives

Maintenant, j’ai une famille. Je ne peux plus partir comme je l’aurais donc souhaité. Ma fille est malade et nous ne pouvons pas nous éloigner trop longtemps de l’hôpital. Par contre, certaines pensées resurgissent. Je m’imagine souvent avoir ma petite maison sur le bord de l’eau dans Charlevoix ou vivre dans la magnifique ville de Québec. Je sens en moi une urgence de changement, d’être déracinée. Qu’est-ce qui me retient? La peur de ne plus voir ma famille aussi régulièrement? La peur de m’ennuyer de la ville? La peur de la solitude? La foutue peur!

Mais qu’est-ce qui m’en empêche réellement

La seule chose qui me bloque, c’est moi. Je pense beaucoup trop. L’inconnu peut être très effrayant, mais aussi très valorisant et ressourçant! Je ne veux pas vieillir avec le sentiment de n’avoir rien tenté. Je veux montrer à mon enfant que peu importe ton rêve, tu as le droit d’y croire. Que l’aventure, c’est un pas vers la liberté. Je veux vivre ce dont moi, j’ai envie! Je souhaite ardemment me souvenir de ma vie, le sourire en coin, car je serais fière de ce que j’ai enfin pu accomplir.

Alexandra Loiselle-Goulet

La mère que j’aurais voulu être

Pour plusieurs, je suis une superwoman, une super maman, un

Pour plusieurs, je suis une superwoman, une super maman, une super toute. (J’imagine que pour plusieurs autres, je suis complètement à côté de la track, mais coudonc.). Moi, quand je me regarde dans l’âme, je suis souvent fière de ce que je suis et de ce que j’accomplis. Mais quand la journée a été pénible, que les efforts d’éducation positive m’ont fait frapper le mur de béton et que la patience s’effrite au rythme d’un pastel sec qu’on met à la puissance dix dans le mélangeur, il se peut que le hop-la-vie prenne le bord.

Avant de devenir maman, je m’imaginais trouver l’équilibre entre la mama cool et la mère encadrante, stricte au besoin et compréhensive. Je m’imaginais faire plein d’activités d’apprentissage, de bricolage, de développement moteur, de découverte du monde, et tout autant d’activités pas pédagogiques pantoute, juste pour le plaisir d’avoir du fun et de rire. C’est ce que j’ai fait pendant les dix-huit premiers mois de la vie de ma fille aînée.

Puis, ça s’est gâté. Les crises sont devenues aussi régulières que les heures dans une journée. Tic : Une crise. Tac : Une crise. Tic : Une autre crise. Tac : encore une. Petite sœur est née et s’est mise à pleurer. Elle a arrêté quatre mois plus tard, me laissant épuisée, à moitié sourde, remplie de doutes sur ma capacité d’être une bonne mère (ou une mère tout court) et avec l’estime personnelle d’une carpe passée date injectée au valium.

Moi qui avais toujours des idées de bricolage originales, qui me promenais entre trois et quatre heures par jour en plein air avec ma plus vieille, qui prenait la vie une heure à la fois, je suis devenue une zombie. Oui, oui! Une zombie qui ne sort plus (l’extérieur angoissait mes filles hypersensibles, qui hurlaient et essayaient de retourner dans mon utérus à cause des bruits, des corneilles, du soleil, des étrangers…), qui ne bouge plus, qui ne parle plus, qui ne chante plus (ma plus jeune ne tolérait aucun son), qui ne sourit plus, qui ne joue plus. Une zombie qui n’est plus.

À force de me faire lancer de la nourriture par la tête parce que ce n’était jamais au goût de la plus vieille, je me suis découragée de faire des repas sains et variés. À force de devoir ramasser seule les gâchis de peinture post-bricolage et d’avoir peur de me faire attaquer par une paire de ciseaux, j’ai rangé le matériel d’art. Pour de bon. À force de me faire dire que j’exagérais ou que mes enfants dérangeaient et étaient mal élevés, j’ai fini par m’isoler. Mais les quatre murs d’une maison, c’est assez nul pour remonter le moral. J’ai heureusement gardé un cercle rapproché de personnes aimantes et compréhensives, ce qui nous a sauvés. Mais j’ai perdu le courage d’être la maman que je voulais.

Je souhaitais voyager en famille. Les chicanes ont mis un terme à nos expéditions. Je voulais leur enseigner à patiner, à nager, à faire du vélo, à attacher leurs lacets, à jouer de la musique. Leur refus de dépasser les frontières hermétiques de leur zone de confort m’a choquée : moi pour qui la persévérance et la notion d’effort et d’amélioration sont primordiales, je suis tombée de haut. Je n’avais pas transmis ces valeurs à mes enfants.

Je me voyais enseigner à mes enfants à la maison et participer pleinement à leur développement cognitif et social. Pendant des années, la période des devoirs a été synonyme de drame25 000. Mes enfants comprennent rapidement la matière, mais toujours faut-il qu’ils acceptent d’apprendre et de s’exercer. Leur tendance à l’opposition dans le milieu familial a rendu impossible cette voie alternative à l’éducation en milieu scolaire. Au moins, à l’école, ma plus vieille filtre son drama-queenisme aigu et ma plus jeune se laisse porter par le rythme du groupe. Elles apprennent et évoluent, c’est ce qui compte.

Les spécialistes ont beau nous dire que les enfants se comportent souvent différemment à l’école et à la maison, qu’ils savent que nous les aimons inconditionnellement donc ils se permettent d’être eux-mêmes dans leur famille, que nous faisons tout ce que nous devons faire pour que nos enfants progressent bien… ça fait mal quand même. Ça fait me poser bien des questions.

Parfois, les réponses sont difficiles à avaler. Elles goûtent l’amertume d’une vision de la maternité qui s’est éteinte au fil des échecs. Parfois, les réponses me recrinquent quand je me concentre sur les progrès de chacun et sur les moments magiques que nous vivons en famille. La vie a construit la mère que je suis, une mama cool qui est encadrante, stricte au besoin et compréhensive. Plus impatiente que je voudrais, parfois vraiment découragée, mais maman aimante quand même.

Nathalie Courcy