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L’essentiel, c’est d’être aimé – Texte : Arianne Bouchard

Paul Éluard a dit un jour « Il faut peu de mots pour exprimer l’essentiel ». Comme vous ave

Paul Éluard a dit un jour « Il faut peu de mots pour exprimer l’essentiel ». Comme vous avez appris à me connaître au fil de mes articles, je ne suis pas une femme de peu de mots. Pourtant, je suis totalement d’accord avec lui. Pour moi, l’essentiel se résume ainsi : l’amour.

L’amour, celui passionnel qui n’a rien de chaste comme celui que tu partages avec ta famille ou tes amis. L’amour comme celui qui te tient au chaud en hiver. L’amour comme celui qui te fait perdre totalement la tête et dire des choses ridicules comme « oui, j’ai vraiment envie de me faire un marathon Star Wars » quand bien même tu sais au fond de toi que l’expérience sera longue et pénible. Malgré tout, pour cet amour, pour cette personne si chère à ton cœur, tu donnerais tout pour la voir sourire, pour lui faire plaisir et pour passer les prochaines heures dans ses bras, même quand tu sais pertinemment qu’après cinq minutes, vous allez tous les deux être inconfortables et courbaturés. L’amour, le vrai, que tu ressens au fond de tes trippes, celui qui fait mal, comme une douleur omniprésente. Celui qui te laisse une sensation douce-amère quand tu as l’impression que tu en mourrais si tu ne l’embrassais plus jamais.

L’amour de ta famille, divisé en plusieurs catégories en commençant par l’amour vache. Cet amour brut de décoffrage comme celui que te prodigue ta famille à coups de compli-mardes, par exemple quand ta petite sœur te dit que « t’es belle pour une grosse ». L’amour inconditionnel qui fait que d’année en année, qu’importent les disputes, les vacheries et à quel point tout le monde se tombe respectivement sur les nerfs, vous vous retrouvez tous à Noël. L’amour complice comme quand tes sœurs et toi, vous commencez à déblatérer à quel point vos parents sont bien trop « parents » à votre goût. L’amour fraternel, quand tu arrives à un âge où tu arrêtes de voir tes frères et sœurs comme des plaies, pour finalement les considérer comme des amis.

L’amour amical d’un meilleur ami, toujours là pour toi, pour le meilleur et pour le pire, peu importe l’heure du jour. Cet amour qui te permet de continuer à avancer quand tout s’écroule autour de toi, parce que tu sais que tu auras toujours cet ami qui veille sur toi et qui assure tes arrières. Cet amour que les autres ne comprennent pas toujours. Vous êtes tellement complémentaires et essentiels l’un pour l’autre que ça en laisse ton psychologue perplexe. La cerise sur le sundae, c’est que si tu es ami avec une personne de ton orientation sexuelle, vous êtes forcément amoureux, selon les autres. Vous ne pouvez pas être si proches et si chastes selon eux. Comme si on pouvait bien s’entendre avec une personne uniquement en étant sexuellement incompatibles, alors qu’en réalité, on s’entend bien avec une âme indépendamment de son sexe ou de son orientation.

Bon bien évidemment, je ne vis pas que d’amour et d’eau fraîche ! Comme tout le monde, j’ai besoin de sécurité, de nourriture et d’un toit, mais je pourrais me contenter du minimum, du moment que je suis aimée de part et d’autre, ça me suffit.

Comme cette magnifique chanson des Beatles le résume si bien : « All you need is love ».

Arianne Bouchard

Revenir à l’essentiel – Texte: Joanie Fournier

Il y a quelques semaines, nous avons fait partie des milliers de malchance

Il y a quelques semaines, nous avons fait partie des milliers de malchanceux qui ont perdu l’électricité pendant 48 heures… Ça n’a l’air de rien, 48 heures. Mais je te promets que lorsque tu as une famille nombreuse, dont un bébé, c’est un 48 heures vraiment angoissant. Mais ce n’est pas l’angoisse qui a marqué notre aventure, c’est le retour à l’essentiel.

L’électricité a coupé en soirée. On venait juste de mettre bébé au lit et les plus grands se préparaient à aller dormir. Les grands vents venaient à peine de se lever, alors on imaginait bien que la panne durerait toute la nuit. On a donc monté un grand matelas sur le plancher de notre chambre et rassemblé toutes les couvertures possibles. On a couché les plus grands, tous ensemble sur le matelas, et on les a ensevelis de plusieurs couches de douillettes chaudes. On a pris le bébé avec nous, dans notre lit, pour le réchauffer au maximum.

Pour les plus grands, c’était le rêve : du camping en famille tous dans la même pièce. Ja-mais on ne fait ça ! On les entendait rigoler sous leurs mille couvertures et nos cœurs de parents trouvaient ça adorable. On s’entend que mon mari et moi n’avons pas fermé l’œil. Même avec la porte de la chambre fermée, on se levait constamment pour aller couvrir un petit pied sorti des couvertures. On touchait au bébé toutes les heures pour s’assurer qu’il n’ait pas froid. On riait tous les deux, dans le noir, parce que le fou rire nous guette chaque fois qu’il ne faut pas faire un son. Même si on est des adultes… Nous aussi, on avait envie de rigoler comme des enfants. On pensait à nos jeunes années dans la crise du verglas et nos cœurs d’enfants savaient qu’on était en train de créer de beaux souvenirs pour nos petits.

Puis, le matin venu, on a pu constater que l’électricité n’était toujours pas revenue… Il faisait 10 °C au rez-de-chaussée. On a pu remplir le bain de bébé avec assez d’eau chaude pour se laver sommairement. On a laissé les enfants dans la bulle de chaleur de notre chambre. Ils ont joué à des jeux de société et mangé toutes les collations habituellement réservées aux boîtes à lunch de l’école. Ils étaient bien ! Nous, adultes responsables, sommes descendus pour tenter de limiter les dégâts. Mon mari est parti au sous-sol pour gérer la pompe. La température étant juste au-dessus du point de congélation, l’eau montait dans les sous-sols du voisinage… Il fallait rester bien proche et vider à la chaudière ce qu’on pouvait pour éviter l’inondation. Ça coûte tellement cher, les rénovations. De mon côté, je me suis occupée de vider le contenu des réfrigérateurs. Trier l’essentiel et tout installer dehors, avec des glacières et de la glace pour éviter de perdre de la nourriture, autant que possible. Ça coûte tellement cher, l’épicerie…

Plus la journée avançait, plus nous réalisions que nous allions atteindre le premier 24 heures et que l’électricité n’était pas près de revenir… Nous avons utilisé le bain d’une mamie pour au moins nous laver comme il se doit. Nous avons abusé de tous les restaurants qu’on aime et dont on se prive habituellement. Les assurances nous ont bien avertis qu’ils ne couvraient aucun frais de restauration ou de logement si nous décidions d’aller à l’hôtel… Mais de toute façon, nous ne pouvions pas aller bien loin… Il fallait continuer de guetter la pompe et le niveau de l’eau dans le sous-sol de la maison.

Dans ma petite municipalité, les gens sont extrêmement généreux. Plusieurs proposaient de se regrouper pour manger ou pour se réchauffer près d’un foyer. Un homme passait dans la rue, d’une maison à l’autre, pour proposer de brancher sa génératrice sur les pompes et sauver le maximum de maisons. L’électricité n’est revenue que le surlendemain soir. Les enfants ont même eu congé d’école. Leur école s’est transformée en centre d’urgence, parce que bien des familles ont vu leur maison inondée.

Oui, on a vécu de l’angoisse. On a eu peur que le bébé ait froid. On a eu peur de perdre des milliers de dollars de viandes congelées. On a eu peur que notre belle maison soit inondée. On a eu peur de manquer d’argent pour tout payer, juste avant Noël. On a eu peur que nos soucis d’adultes prennent le dessus.

Mais ce n’est pas cette angoisse qui a pris le dessus.

On a vu tellement de générosité et d’entraide. On a vu des sourires et des gens prêts à tout pour aider les autres, sans rien attendre en retour. On s’est collés, tous ensemble, plus que jamais. On s’est gardés au chaud, sur nos corps et dans nos cœurs. On a ri, on a joué. Le temps s’est figé, juste pour nous. Juste pour qu’on profite de nous. Et nos enfants raconteront à leurs enfants la fois où ils auront manqué d’électricité… et peut-être que comme nous, ils auront un fou rire en pleine nuit en y repensant. Parce que parfois, le cœur léger d’un enfant pèse bien plus que les lourds soucis d’un adulte. Et ça doit être ça, revenir à l’essentiel.

Joanie Fournier

 

#Covid19 Revenir à l’essentiel en temps d’arrêt forcé

Cette semaine marque le début de la période de ce temps d’arrêt

Cette semaine marque le début de la période de ce temps d’arrêt forcé pour prévenir la propagation de la COVID‑19. Par quoi et par où commencer quand on doit rester à la maison avec ses enfants, que ce soit pour faire du télétravail ou non? Je dirais simplement de revenir à l’essentiel❣️Mais, concrètement qu’est‑ce que ça veut dire? Stocker du papier cul? NON!
Pour moi, ça veut dire d’utiliser cette période pour réaliser ce qui m’importe sincèrement.

Dimanche soir, j’ai soudainement repris conscience de la réalité entre deux prestations à La Voix et j’ai hurlé. Comment décrire ce hurlement?! C’était le cri d’une émotion qui vacillait entre « J’ai gagné à la loto! » et celui où j’étais convaincue que je n’allais pas survivre. C’était confus! Vous me suivez?
Mes enfants m’ont regardée étrangement et mon mari m’a demandé : « Qu’est-ce qu’il y a? »
J’ai répondu en riant : « Je viens de réaliser que je suis avec les enfants toute la semaine. »
On a ri. Ce fut un moment de grande prise de conscience. Celle où j’ai, comme on dirait, laissé tomber ma résistance, celle qui souhaitait une semaine productive, malgré ces circonstances exceptionnelles.

Comment revenir à l’essentiel?

Revenir à l’essentiel présentement, ça veut dire d’utiliser cette période pour réaliser ce qui m’importe sincèrement. Et je me questionne, j’observe, je propose et je choisis. La question qui roule dans mon esprit en ce moment, c’est : Comment profiter de ce temps pour en faire quelque chose d’important dans ma vie? Les pistes de réponses évoluent et se précisent.

En ce moment, je m’imagine en profiter pour changer nos habitudes, faire ce qu’on aime, rédiger et réaliser ma bucket list, épurer ma maison, jouer dehors avec les enfants. Honnêtement, quand l’annonce de la fermeture de l’école a été faite, j’avais prévu contrer cet état de panique qui est passé en lièvre dans mon esprit en étant structurée. Vous savez, être la maman under control qui a un parfait horaire de vie pour ses enfants. Être une fière mère parfaite!

Puis, j’ai décidé de prendre la vie comme elle allait venir et choisir avec ma gang au fur et à mesure ce qui allait nous convenir. Je veux qu’on se crée de bons moments ensemble durant ces temps hors de l’ordinaire. De ces moments où on se crée des souvenirs qu’on évoque quand on devient vieux. Je nous imagine dans vingt ans nous remémorer en famille cette période où la COVID‑19 a marqué le monde : Vous vous souvenez, nous avons été cloués à la maison pendant plus de deux semaines. On a sorti tous les Legos pour en faire le plus gros robot… Ou on a vidé la bibliothèque pour se lire histoires les plus drôles qu’on avait. Ou on a joué la plus longue partie de Monopoly, c’est toi qui avais gagné. On a joué des matchs de hockey interminables. Ces souvenirs seront certainement différents pour chacun et chacune de nous, parce que nous sommes uniques. À nous de créer ce qui nous fera vivre des moments magiques avec nos enfants. Pis c’est pas obligé d’être compliqué ni extraordinaire!

Maintenant, je commence par quoi? Aller jouer dehors, juste après mon café!

Qu’est‑ce qui va m’aider?

Cette semaine, je ne serai pas une mère parfaite. Pour m’aider, je vais simplement mettre dans mes journées beaucoup de douceur, d’humour et de force, sans forcer. Oui, parce que je devrai être ferme avec ma tribu sur l’intention de nos journées. Je vais assurément me connecter avec mon cœur d’enfant. Oui, me connecter avec cette partie de moi qui sait apprécier chaque moment et me guider vers l’essentiel. Je dois avouer que je l’avais un peu oubliée ou négligée sous une pile de priorités. « Faire » me permettait de cocher des éléments de ma liste de tâches au lieu d’« Être » connectée pour les réaliser sans forcer. Ce temps d’arrêt sera certainement bénéfique pour freiner l’évolution de la pandémie, mais surtout pour m’aider à revenir à l’essentiel et regarder arriver doucement le printemps.

En espérant que cela vous aidera à faire de ce temps d’arrêt un temps qui compte pour vous et votre famille.

Stéphanie Dionne