Tag Étouffement

12 juillet 2016

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Aujourd’hui,

Mon tout petit bébé de neuf mois a failli mourir. Ben oui c’est cru, mais c’est ça. Il a succionné une fraise et elle est passée tout droit pour aller bloquer sa trachée. Plus d’air, plus un son, pas un pleur ni un soupir, rien. Il s’en allait…

Son visage était blême pour ensuite se colorer de bleu. Les petits yeux clos et tous les cris autour : « IL EST EN TRAIN DE MOURIR! »

Quand ça arrive, ton corps ne t’appartient plus, et ton esprit fuit.

Tu te mets en mode survie.

Appel au 911, ton amie qui fait les manœuvres pour dégager les voies respiratoires de ton bébé, sortir cette fraise qui est en train de lui arracher tranquillement sa toute petite vie de neuf mois.

Massage sous les côtes,

Tape dans le dos, tête en bas…

Doigt dans la gorge…

Pour en finir avec un bouche-à-bouche sur son tout petit corps inerte…

J’étais là, face à mon bébé bleu qui ne se battait pas… qui s’était doucement assoupi comme s’il faisait son dodo du matin qu’il n’avait pas fait encore.

Et je priais, priais qui voulait bien entendre mes mots… Papa, dieu, grand-maman…

Ne prenez pas mon bébé, pas là, par cette magnifique journée d’été où nous sommes tous heureux.

Vous ne pouvez pas.

S’il a besoin de moi, pour le protéger, le guider. L’aimer…

Il n’a juste pas idée comment moi, j’ai besoin de lui. Il est ma vie.

Et il est là… sur le sol… comme une poupée de chiffon.

Moi au téléphone avec les urgences à vivre un moment qui ne se peut pas. À vivre une histoire qui, d’habitude, n’arrive qu’aux autres; mais là, c’est moi qui la vis, c’est mon bébé qui est là, en train…

… d’y laisser sa peau.

Les cris des enfants qui étaient en état de choc de voir leur « frère, cousin, bébé ami » qui ne revenait plus…

« Maman, je veux pas qu’il meure ».

Pendant ces longues secondes en lien avec cette téléphoniste qui tentait au mieux de ses connaissances de me calmer et de me rassurer, j’ai entendu ma mère crier : « Il est ok, Lisa, il est ok! »

…………………….

Cet instant-là où je l’ai entendu gazouiller. Car il n’a pas pleuré, il n’a pas crié, il a juste rien fait.

Il nous regardait, épuisé, vidé. Et son regard était fuyant.

Il était apeuré.

Mais il respirait. L’air entrait et sortait de ses poumons.

Mon bébé n’était pas mort, il vivait.

Je ne peux que remercier le Ciel de ne pas l’avoir gardé pour lui… et aussi mon amie qui avait son cours de RCR frais en mémoire et qui a fait tout ce qu’il était possible de faire à un bébé qui est étouffé.

La vie me l’a laissé.

Parce qu’on le sait, elle en arrache, des bébés à des familles.

Ça aurait pu mal finir… mais

moi, mon 12 juillet 2016 s’est bien fini.

La ligne est tellement mince entre la vie et la mort. Tu as ce tout petit bébé qui rit fort et se traîne partout… quand soudainement, plus un mot, plus un bruit, rien.

Il s’endort pour, peut-être, ne plus se réveiller.

Soit cette fraise ressortait, soit mon bébé mourait à ce moment précis.

Par cette magnifique journée d’été où tout le monde était heureux et où personne ne se doutait que nous allions être confrontés à une pareille épreuve.

 

Lisa-Marie St-Pierre

 

Au diable les purées!

Dans ma vie en général, je travaille fort pour garder mon quotidie

Dans ma vie en général, je travaille fort pour garder mon quotidien simple. J’ai fait plein de choix en ce sens pour m’aider à sauvegarder ma santé mentale et lorsqu’est arrivé le moment de l’introduction des solides avec mon fils, je dois dire que je n’étais pas très inspirée par cette étape. Mon allaitement a été simple dès le départ et j’aimais beaucoup la liberté que cela me procurait. J’allaitais partout, je n’avais aucun accessoire à traîner pour nourrir mon fils, c’était simple et efficace, comme j’aime.

Là, je me projetais dans cet avenir pas si lointain où je sentais déjà que j’allais manquer de temps pour faire les purées, que j’allais oublier d’apporter les purées au restaurant ou en visite chez des amis, que mon fils allait refuser de manger sa petite purée bio faite avec amour à la sueur de mon front entre mille et une autres tâches, parce que lui, le brocoli fade, c’est pas son choix numéro 1, que j’allais devoir le faire manger avant nous ou manger froid parce que j’allais devoir le nourrir. Bref, pas grand positif à l’horizon, sinon que mon fil grandissait et que j’étais fière qu’il soit rendu à cette étape.

C’est dans ce contexte que je me suis mise à chercher des alternatives et à ma grande surprise, il y en avait une : la Diversification Menée par l’Enfant (DME). L’étape des purées était évitable, j’étais sauvée!

La DME, bien qu’elle ne soit pas encore officiellement reconnue dans la guide Mieux-vivre, est en train de gagner en popularité au Québec. Il est assez aisé de trouver de l’information sur le sujet auprès de sources fiables (livres, nutritionnistes, site Internet) et il existe également des groupes de soutien sur Facebook pour les parents adeptes de la DME. De mon côté, après avoir lu sur le sujet, j’ai consulté une nutritionniste via un entretien par Skype, cela m’a aidée à être en confiance et à me rassurer sur le choix que j’allais faire.

En gros, la DME reconnaît que lorsque le bébé a atteint certains critères de maturation (avoir six mois ou plus, se tenir assis seul, être intéressé par la nourriture, etc.), il est capable de gérer lui-même l’introduction des solides en commençant directement avec des morceaux qu’il est capable de saisir dans ses mains et non des aliments réduits en purée. Par exemple, dès la première semaine, j’ai offert à mon fils des lanières de tranche de pain grillé, une carotte, du poulet en lanière et un brocoli. En gros, le travail du parent est d’offrir des aliments variés avec une bonne valeur nutritive et de rester près de l’enfant pour le superviser, sans intervenir. J’ajoutais des céréales riches de fer à mes muffins pour être certaine qu’il en ingérait suffisamment, mais ce n’est pas nécessairement requis.

Les avantages…

  • Bébé découvre à son rythme les aliments et contrôle les portions qu’il prend en mangeant à sa faim, ce qui est le départ d’une saine alimentation.
  • Il peut manger comme tout le monde dès le départ, il devient donc facile de sélectionner des aliments à lui donner dans le repas familial, plutôt que de lui faire un repas juste pour lui. On a d’ailleurs partagé nos premiers sushis à l’avocat quand il n’avait pas encore sept mois.
  • Il peut manger en même temps que tout le monde et les parents peuvent manger chaud eux aussi puisqu’ils ont les mains libres.
  • Il développe en même temps ses habiletés motrices.
  • Cela peut être une bonne alternative pour les bébés qui n’aiment pas être nourris à la cuillère.

Les défis…

  • Lorsque bébé prend une trop grosse bouchée ou qu’un aliment est mal avalé, son petit corps est déjà  tout prêt pour l’aider. Il aura ce que l’on appelle un gag reflex (ou réflexe nauséeux, comme un haut-le-cœur) pour déloger l’aliment. Il est possible aussi qu’il vomisse si jamais le morceau n’est pas délogé par le gag reflex. Bref, la nature est bien faite, mais comme parent, ça peut être difficile à voir. Aussi, certains bébés plus sensibles ont des haut-le-cœur simplement à cause de la stimulation du palais; cela peut d’ailleurs arriver avec les purées aussi. Ce n’est pas comme être étouffé. Dans ce cas, on parle d’une obstruction complète des voies respiratoires et les manoeuvres d’urgence sont de mise. Bref, de toute façon, comme parent, je crois qu’il est bien de réviser les manoeuvres d’urgence, peu importe la manière d’introduire les solides.
  • Ça fait de la bouffe partout… partout sur bébé, partout par terre, partout dans la chaise. C’est très beau à voir, mais le ménage est inévitable après chaque repas.
  • Comme toute approche non traditionnelle, cela peut provoquer de la peur ou de l’incompréhension dans votre entourage.

En fait, de mon côté, en comparant les pour et les contre, je me suis rendu compte qu’il n’y a que ma peur de l’étouffement qui me retenait d’adopter cette méthode. Comme cette peur est non fondée et que les avantages sur le plan du développement de l’autonomie de mon fils étaient beaucoup plus grands, je me suis lancée. Je dois dire que je recommencerais n’importe quand. C’était si simple! Rien à préparer d’avance, toujours quelque chose de disponible pour grignoter et c’était tellement mignon de le voir se nourrir seul, mon cœur fondait chaque fois. Je me suis rendu compte que les enfants de cet âge ont beaucoup de capacités que je sous-estimais. À six mois, mon fils était capable d’être autonome (sous supervision, on s’entend) dans la gestion de son alimentation, c’était fascinant à voir! Pour les parents ayant déjà  fait la DME, j’aimerais bien voir vos cocos en action question de me remémorer de bons souvenirs.

Roxane Larocque

La fois où j’ai failli te perdre: ce qu’on doit faire en cas d’étouffement

On pense souvent que les événements dramatiques n’arrivent que c

On pense souvent que les événements dramatiques n’arrivent que chez les autres. Que nous sommes à l’abri de tout et qu’un cours de secourisme n’est pas une nécessité, jusqu’au jour où notre enfant s’étouffe devant nous. Je ne parle pas ici d’un petit garçon qui ne fait que tousser, mais bien d’un petit être de deux ans qui a le visage tout bleu, aucun son qui ne sort de sa bouche, aucune respiration. C’est à ce moment que tu sais que les prochaines secondes sont cruciales à sa survie. Je ne sais pas si vous le savez, mais quand c’est ton propre enfant, ton cerveau est difficile à calmer. Heureusement, l’adrénaline peut faire des miracles.

C’était un mardi soir, bien normal, pour une rare fois le souper se passait sans crises. Mon enfant, tu mangeais avec appétit et sans nous dire « Ark dégueux ». Le moment du dessert est arrivé, je t’ai donné des morceaux de cantaloup. Trois morceaux, pour être précise. Mais toi, mon petit coquin, tu t’es dit : « Pourquoi ne pas essayer de faire comme l’écureuil et de tout mettre dans ma bouche en même temps? »Tu as même décidé d’ajouter la tranche de pain que tu n’avais pas finie au souper. Tu as profité du court moment où je fermais le plat pour débarquer de ta chaise et te mettre à courir pour aller te coucher dans les escaliers. Peux-tu bien me dire ce qui t’est passé par la tête? Heureusement, papa est parti à ta rescousse pour que tu retournes sur ta chaise. C’est à ce moment que tu t’es fâché et qu’un morceau est descendu à la mauvaise place.

Le premier réflexe que nous avons eu était d’enlever ce qui se trouvait dans ta bouche (je sais que ce n’est pas le meilleur). Le mal était déjà fait, ton visage est devenu bleu en peu de temps. Ton petit corps s’est raidi. Nous avons essayé de faire la technique où tu es étendu sur un bras et que nous tapons dans ton dos. L’adrénaline a fait de toi un poids plume. Mais, ça ne fonctionnait pas. Je t’avoue que la panique a augmenté en moi. Malgré mes deux cours de secourisme (je les ai faits car je travaillais en garderie), j’ai oublié l’autre méthode. Mon cerveau était embrouillé. Je criais à ton père d’appeler l’ambulance, soudainement ses mains n’avaient plus de dextérité.

Je me suis ressaisie, je me suis placée derrière toi et j’ai enfoncé avec délicatesse mon poing dans ton bedon. Je crois que ça a fonctionné, car un pleur est ENFIN sorti de ta bouche. Si tu savais le soulagement que j’ai eu à ce moment. Le stress est tombé, j’ai pleuré et j’ai tremblé pendant de longues minutes.

Pour faire sortir le méchant, j’en ai parlé à des amies. L’une d’elles m’a fortement conseillé d’aller consulter pour m’assurer que rien n’était brisé et que le morceau n’était pas dans le mauvais trou. Je me suis alors dirigée vers un hôpital pour enfants de la région. Les médecins ont rapidement examiné mon garçon. Oui, oui, en moins d’une heure quinze minutes, nous étions déjà sortis de l’hôpital. Nous étions rassurés, tout était beau.

Je ne te cacherai pas que les deux jours qui ont suivi ce terrible moment, j’ai angoissé, j’ai imaginé le pire scénario en me disant toujours : « Et si la vie t’avait enlevé à moi? » Une grosse boule s’était installée sur mon cœur pour me faire pression. Aujourd’hui, je suis heureuse d’entendre tes crises de terrible two. Cela signifie que tu es toujours vivant. Je dis tout simplement « merci la vie ». Je laisse maintenant la plume à celle qui m’a bien conseillée, afin de vous expliquer ce qu’il est important de faire dans ces moments terrifiants.

Karine Larouche

Ce qu’il faut savoir

Pourquoi on s’étouffe?

Nous avons deux tuyaux dans la gorge : la trachée, qui est reliée aux poumons (respiration), et l’œsophage, relié à l’estomac (alimentation). Un petit clapet vient fermer la trachée lorsque nous mangeons ou buvons, afin que les aliments ou les liquides passent dans le système digestif et n’aillent pas dans les voies respiratoires. Parfois, ce clapet est moins réactif (c’est le cas des bébés, des personnes âgées ou tout simplement parce que l’on parle en mangeant : le clapet devient tout mêlé!) C’est là que survient la fausse route! Le morceau d’aliment (ou d’objet) est coincé dans la trachée et obstrue les voies respiratoires!

Si la victime tousse, que dois-je faire?

Encouragez-la à tousser. Envoye! TOUSSE! PLUS FORT! TOUSSE!

Détachez le bébé de sa chaise d’appoint, mais ne le prenez pas dans vos bras, sinon il risque d’arrêter de tousser et de vous laisser faire. La toux est un moyen de protection très efficace.

Utilisez la gravité! Mettez bébé ou bambin la TÊTE EN BAS, secouez le corps de Haut en bas et TAPEZ dans le dos!

Si la victime ne tousse pas, ne pleure pas, ne respire pas :

Ses lèvres deviennent bleues et son regard est en panique. Vous devez agir vite, sinon le cerveau va perdre conscience (manque d’oxygénation).

  • Pour les enfants de moins d’un an: la tête orientée VERS LE BAS, ALTERNEZ des tapes dans le dos et des compressions thoraciques.
  • Les enfants qui tiennent debout ou les adultes : utilisez la méthode de compressions abdominales (Heimlich) ou de compressions thoraciques (pour les femmes enceintes ou les personnes trop corpulentes). Mettez votre point dans la région du nombril, enfoncez violemment vers l’intérieur et vers le haut. L’objectif est de remonter très fort le diaphragme qui va écraser l’air qui se trouve dans les poumons et de FAIRE SAUTER LE BOUCHON. (Si la victime tousse, cette méthode ne fonctionne pas puisqu’il y a toujours un peu d’air qui passe.) Si vous n’êtes pas capable d’atteindre le nombril, trouver un moyen pour appuyer fort sur le thorax (technique de RCR), afin d’écraser directement les poumons.

De nombreux parents m’ont témoigné avoir eu une force incroyable avec l’adrénaline et avoir viré leur enfant LA TÊTE EN BAS. C’est un peu comme faire sortir du Ketchup de sa bouteille : tu secoues, tu tapes, tu secoues, tu tapes…

Que faire après un étouffement?

Il est important d’aller consulter un médecin dans les heures qui suivent, et ce, pour deux raisons. Les techniques de désobstruction des voies respiratoires sont des méthodes violentes qui peuvent entraîner des lésions. De plus, un morceau d’aliment peut rester pris dans les bronches, ayant pour conséquence une pneumonie d’aspiration.

Si une toux persiste, il est important d’aller faire une radio des poumons en urgence.

Que dois-je faire si la victime perd conscience?

Appelez le 911 immédiatement! Pratiquez les manœuvres de RCR http://www.mafamillemonchaos.ca/on-sinforme/gestes-peuvent-sauver-vies/

À NE PAS FAIRE – Aller chercher le morceau avec les doigts (le risque de le pousser plus loin est dangereux) – Donner des tapes dans le dos si la victime est debout (la gravité va faire tomber le morceau plus bas et empirer la situation) – Donner de l’eau (l’eau ira dans l’œsophage, la trachée est bloquée, ce n’est pas le même tuyau!)

Si vous souhaitez suivre un cours, toutes les informations sont sur le site de la fondation des maladies du cœur et de l’AVC.

http://www.coeuretavc.ca

Gwendoline Duchaine