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J’ai gagné à la loterie !

J’ai gagné à la loterie ! La loterie de la vie... La vie m’a

J’ai gagné à la loterie ! La loterie de la vie… La vie m’a donné deux magnifiques enfants en santé.

Deux enfants conçus avec un papa qui prenait un cocktail de médicaments pour le cœur.

Malheureusement, papa nous a quittés après s’être battu comme le plus grand des superhéros ! Chaque fois que j’entends mon fils parler du papa d’untel qui fait ci ou du papa de l’autre qui fait ça, la seule idée qui me vient en tête c’est : tu n’as pas idée à quel point ton papa à toi était fort et extraordinaire ! Le papa le plus courageux d’avoir traversé l’opération qui l’a emporté ! Le papa le plus fort d’avoir vécu dix‑sept jours suite à une opération de plus de treize heures, branché sur un cœur artificiel, la dialyse, un respirateur.

Chaque jour que le ciel me donne, je remercie cet homme de m’avoir confié deux aussi beaux trésors ! Je connais la chance que j’ai d’avoir à mes côtés ces deux petits rayons de soleil ! Bien sûr, ce n’est pas toujours évident d’être mono. De n’avoir personne à consulter lors de lourdes décisions concernant ces enfants. De n’avoir personne avec qui partager les petits bonheurs et les petits malheurs.

La vie m’a donné une chance extraordinaire, le gros lot !

Chaque fois que j’entends une pub de Loto-Québec, je me dis que dans le fond, le plus gros des lots, c’est moi qui l’ai gagné !

 

Annie Corriveau

 

Ça se soigne ?

Je vais encore faire mon radin…

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Je vais encore faire mon radin…

Tenter, par l’écriture, de me sauver des heures interminables sur le divan !

Quand je fais des activités avec mon fils et d’autres jeunes de son âge, jeux ou sports, je vois le changement. De la majorité, c’est rendu désormais l’exception. Au moins, il semble encore en rester.

C’est triste d’être isolé, de se sentir à part.

Je me demande parfois si c’est ma situation familiale d’enfance qui pourrait en être la cause. Deux enfants, ma sœur et moi, élevés par une femme seule. La compétition, avec un grand C. Du Darwin à l’état pur. En plus, je n’ai jamais trouvé que ma mère faisait de gros efforts ; elle laissait toujours l’un de nous gagner. Pour ma sœur et moi, elle avait même son préféré… l’autre !

Si bien que, de tout temps, j’ai joué pour gagner ! Jouer pour le plaisir, l’important c’est de participer… Le discours des perdants.

Je me souviens aussi que j’étais loin d’être unique. La cour d’école était pleine d’aspirants et de rois. Tous faisant l’impossible pour changer les rôles. Chaque activité, une épopée forgeant ses héros.

Mais le temps passe et on vieillit… Vraiment ?

Vous m’auriez vu, l’année dernière, sur une plage d’un tout inclus à Cuba… Fier d’avoir gagné le prix ! D’être le meilleur à la compétition de pétanque, organisée seulement pour l’animation. Pathétique !

Ou, le lendemain, me faire une sévère déchirure ligamentaire sur le dessus du pied. Simplement en jouant « amicalement » au volley. Là, encore, aucun plaisir à « jouer », il faut gagner ! Tous les points, toutes les parties. Se défoncer. Quitte à être un des seuls couverts de sable. Quitte à me croire et faire mon « jeune homme ».

On peut dire que j’ai payé le prix, dans tous les sens. Les quatre jours restants à me déplacer péniblement. Avec la face constipée du gars qui ne veut surtout rien laisser paraître. Plusieurs mois sans pouvoir faire de jogging, mon évasion mentale préférée.

Je ne vous parle même pas d’une manie de mon usage de Facebook. Je fais systématiquement tous les tests qui s’affichent sur mon fil de nouvelles. Visant toujours le résultat parfait. Partageant mes « succès ». Sincèrement, michel… « Grow up! »

Aucun plaisir pendant une partie de tennis avec mes amis. Jusqu’à tenter de jouer sur l’aspect psychologique… Faut dire qu’ils sont tous meilleurs sportifs que moi et tout aussi compétitifs. Apprécier notre amitié, c’est avant et après, heureusement !

C’est aussi triste quand je joue avec mes enfants. Faire comme ma mère, les laisser gagner, oubliez ça ! Pas de quartiers, pas de prisonniers…

Au moins, fiston est meilleur que moi au « Blokus ». [NDLR : Sans doute une invention d’une autre génération, conçue uniquement pour m’enlever toute chance] Vous comprendrez que ce n’est pas mon jeu préféré… Il a aussi le dessus à la nouvelle console de jeux vidéo. Je me fais laver au NHL Hockey et, même, à chacune des bagarres que j’initie pour passer ma frustration. Je m’ennuie de la Wii ; au moins j’y étais encore le meilleur et mes « records » de s’afficher, presque inatteignables…

Mon fils n’a pas mon tempérament. Il est chanceux !

Mais il a compris l’essence du message : la vie, même si ça peut paraître un jeu, il faut toujours donner son maximum !

C’est bien d’avoir des enfants ; malgré le modèle que nous sommes pour eux, ils deviennent rapidement leur propre personne. Faisant encore plus ressortir nos petits travers…

Docteur, je vous dois combien ?

michel