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Jardiner avec les enfants

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J’ai toujours eu, comme je l’appelle, le pouce noir. À l’inverse du pouce vert, le pouce noir fait mourir tout ce qu’il essaie de faire pousser. Tellement que mes parents étaient réticents à m’acheter un poisson rouge. Remarque que quand tu fais mourir des cactus, ça se comprend. En plus, j’ai horreur des insectes… et je n’aime pas avoir les mains sales. Bref, j’ai cru jusqu’à tout récemment que le jardinage n’était pas fait pour moi. C’est ma paresse et ma gourmandise qui m’ont sauvée. Enceinte de mon deuxième fils, j’ai commencé à planter des fines herbes pour éviter d’en acheter constamment. Puis, mes enfants adoraient aller les manger directement dans le jardin… Ils sont plus voraces que les lièvres. Alors, j’ai commencé à planter quelques fleurs, fruits et légumes… et surprise! Mon pouce noir devient vert tranquillement! Je vous donne ici, très humblement, mes trucs.

 

Pourquoi jardiner avec les enfants?

– Pour prendre conscience d’où vient ce que l’on mange.

– Pour passer du temps de qualité ensemble à se salir… Oui, les deux peuvent aller ensemble.

– Pour comprendre le processus de faire pousser des aliments.

– Juste pour la sensation de créer, de faire pousser quelque chose.

– Pour prendre soin de la nature. Saviez-vous que nos abeilles sont très précieuses? Nous devons les préserver pour continuer la pollinisation des fleurs, donc des fruits et légumes. Le jardinage est une bonne façon de discuter avec nos enfants de l’équilibre de la nature.

Trucs :

1-      Planifiez : Pour mes enfants, j’ai fait exprès de planter des fruits et légumes qu’ils aiment. Je ne planterai pas d’aubergines pour rien! Aussi, question de préserver mes fines herbes, j’ai choisi des aliments qu’ils pourront cueillir eux-mêmes et manger tout de suite. Nous aurons cette année entre autres : des framboises, des pois, des tomates cerises et des haricots (je ne comprends pas trop pourquoi, mais mes enfants préfèrent les manger crus!) Planifiez aussi les étiquettes, les outils, la terre et les tuteurs.

 

2-      Bien lire les étiquettes pour les débutants comme moi. Cela vous dira la profondeur ainsi que la distance qu’il faut garder entre chaque plant. Informez-vous pour savoir si votre plan préfère le plein soleil ou non.

 

3-      En terre ou en pot : Selon votre espace et la durée d’ensoleillement dans votre cour, vous pourrez choisir ce qui vous convient le mieux. C’est surprenant tout ce qui peut pousser en pot. Mais attention! Il est primordial que vos pots aient un ou des trous en dessous ainsi que du gravier dans le fond pour favoriser le drainage. Aussi, la terre s’assèche beaucoup plus vite en pots qu’en terre. Donc, si vous prévoyez partir en vacances, allez lire le truc numéro 4.

 

4-      Si vous avez décidé de planter en pots et que vous devez partir quelques jours, arrosez bien la terre juste avant de quitter. Puis, remplissez d’eau une bouteille en verre (une bouteille de vin, par exemple), puis plantez le goulot dans la terre. La terre pourra rester humide plus longtemps de cette façon.

 

5-      Des gants : Si vous retracez l’inventeur des gants de jardinage, amenez-le-moi, que je lui fasse un gros câlin! Pour moi, il n’y a rien de pire que de jardiner sans gants et d’effleurer un ver de terre ou tout autre​ insecte. J’ai mal au cœur juste à y penser. Avec les gants, je me sens mieux. Alors pour vos petits cocos qui ont des difficultés sensorielles, ça va vraiment être gagnant!

 

6-      Faites repousser des légumes au lieu de les jeter : Juste à regarder sur Pinterest ou Google et vous saurez rapidement comment faire repousser : laitue, oignons verts, fines herbes, avocats, ananas, etc. Il n’est plus nécessaire de les jeter à la poubelle.

 

7-      Gardez vos coquilles d’œufs : faites-les sécher, broyez-les et disposez-les sur la terre. Cela éloignera les limaces et les escargots.

 

8-      Responsabilisez vos enfants : Ils seront ravis de vous aider à désherber votre potager ou vos platebandes. Ils seront très fiers d’arroser les plants et de récolter les fruits de leur labeur.

 

9-       Super fafa bébé à planter ou à entretenir : ciboulette, origan, framboises, radis, menthe, courgette… et les pissenlits! Hi! Hi!

 

Aussi, sans avoir de potager, il est possible de récolter plusieurs variétés de fruits pendant la belle saison : pommes, poires, fraises, framboises, bleuets, citrouilles. Informez-vous! Ça reste une activité plaisante à faire en famille.

 

Amusez-vous!

Krystal Cameron

La fois où j’ai récolté plus que ce que j’ai semé

Voilà, c’est fait : l’automne est arrivé. Là où je me trouve présentement, il neige. Mais

Voilà, c’est fait : l’automne est arrivé. Là où je me trouve présentement, il neige. Mais avant de m’envoler vers la Saskatchewan, j’ai vidé ce qui restait de vivant dans mon jardin :

  • Quelques feuilles de chou kale, tellement à la mode en ces temps de rectitude alimentaire
  • Une tonne de tomatilles aux airs de cerises de terre, mais tellement moins sucrées
  • Une betterave perdue
  • Des tomates cerises, des tomates bonbons, des noms alléchants pour faire oublier à mon fils qu’il déteste leur goût
  • Des poivrons et des oignons rouges, pour mes envies de mets grecs
  • Une vigne dévorée par les scarabées japonais
  • Des tournesols géants qui ont poussé sans que je les invite, et qui ont ravi tout le quartier
  • De la marjolaine, de la lavande, de la menthe et du basilic, dont le parfum me ramènera en été au milieu de l’hiver.

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En arrachant tout allègrement, chaussée de mes bottes de pluie percées, avec mes collants à pois et mon manteau trop grand, je me suis replongée dans les moments passés au jardin depuis le printemps. J’ai revu mon mari heureux de m’aider (peut-être pas tant que ça après tout !) en bêchant la terre parce qu’il sait à quel point je tiens à mon jardin.

J’ai repensé à mon Tiloup, si fier de montrer ses muscles en plantant les graines de haricots avec sa cuillère à soupe. J’ai souri en imaginant ce même Tiloup qui me voue un amour éternel parce que je lui permets de manger autant de fines herbes et de laitue qu’il veut.

J’ai éclaté de rire en revoyant la photo de mon Petit Minou tout boueux après avoir pratiqué ses culbutes dans la terre noire. Que dire de ma Cocotte amoureuse de la nature, si heureuse qu’on participe activement à la réduction de la pollution grâce à notre jardin ! Et ma Grande Peanut qui a poursuivi sa découverte des goûts (« Maman, je peux aller cueillir de la ciboulette pour mettre dans la salade ? ») malgré son hypersensibilité… Que de beaux moments !

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Mon jardin, c’est pour moi un espace de liberté où les seuls cris admis sont des cris de joie ou d’émerveillement. C’est un grimoire à ciel ouvert grâce auquel je transmets à mes enfants ce que j’ai reçu de mes parents : la reconnaissance envers la vie qu’on a et celle qu’on crée, la patience et la persévérance, la valeur de l’effort et du plaisir partagés.

J’ai mis du temps dans mon jardin cet été. J’y ai mis du plaisir et de la sueur. Mais je lui ai été infidèle. Depuis le début d’août, j’ai délaissé mon passe-temps de jardinière pour m’organiser et me recentrer. Depuis que nous avons appris que mon mari partirait en mission pendant six mois, j’ai mis de côté plusieurs projets en cours. J’ai délégué, j’ai dit non, j’ai repoussé afin de pouvoir organiser la vie de famille, ma vie de couple et ma vie personnelle. J’ai tout placé dans des petites cases (à faire immédiatement sinon la Terre va exploser ; peut être fait la semaine prochaine, mais idéalement dans un an ou deux ; à effacer de ma mémoire sans culpabiliser).

J’ai relégué le jardin dans la case « quand j’aurai le temps ou que je n’aurai plus le choix ». Ce moment est arrivé le 1er octobre, alors que les températures nocturnes frôlaient le 0. Alors j’ai arraché, coupé, composté, lavé et arrangé. Tout ça en me disant que j’avais sûrement perdu plusieurs beaux légumes qui ne demandaient qu’à être dégustés (ou détestés par les enfants, si je pense au chou kale et aux épinards). J’avais gâché quelques dons de la nature, mais j’avais pris mon temps, le temps dont j’avais besoin à ce moment-là. Je ne le regrette pas. J’ai planté des légumes, j’ai récolté des légumes. Et en prime, j’ai cueilli du temps pour moi et pour ma famille.

Quand j’étais petite, je pensais (à la blague, peut-être, je ne sais plus trop…) que les steaks poussaient dans la terre. On plantait un os et hop ! On récoltait un steak. Maintenant, je sais que seuls les œufs poussent dans la terre. Et je sais aussi qu’entre un plan de tomatilles et une attaque de scarabées, il pousse parfois une réflexion et un calme qu’on n’aurait pas pu trouver ailleurs. J’ai rendez-vous en mai avec mon fidèle jardin!