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Déménager en Italie : ce que mon profil Facebook ne vous dit pas

Le 29 juin 2017, je débarquais en Italie avec mon mari, nos deux ga

Le 29 juin 2017, je débarquais en Italie avec mon mari, nos deux garçons et notre chat. Mon mari a été choisi pour travailler sur la base internationale de l’OTAN à Naples. Nous vivrons donc les trois prochaines années sur un autre continent. Quelques jours après notre arrivée, une bonne amie m’écrit pour prendre des nouvelles et pour savoir si on est au paradis. Est-ce qu’on est au paradis ? Cette question tourne en boucle dans ma tête…

Il est normal que mes amis assument que je suis au paradis si je ne partage que les photos de notre magnifique hôtel, de notre première pizza napolitaine et d’un coucher de soleil sur la mer Méditerranée. Mais ça me met mal à l’aise. Évidemment que je souhaite profiter de chaque occasion et garder le focus sur le positif dans toute cette aventure, mais ça me chicotte d’avoir l’impression de manquer d’authenticité. J’ai donc décidé de corriger le tir et d’ajouter un peu plus de « vrai » sur les réseaux sociaux. Voici donc mon dernier statut, version « Dans la vie, tout n’est pas toujours rose », avec un pot-pourri des moments %#?!& de notre déménagement :

  1. Nous devrions emménager dans notre maison vers la fin juillet. Imaginez deux secondes… un mois sans : votre salle de lavage, votre cuisine, les jouets des enfants…
  1. On a TOUJOURS avec nous deux sacs qui contiennent ce que l’on possède de plus précieux et nos documents les plus importants. Toujours. À la piscine, à l’épicerie, en randonnée, dans l’avion… Et on doit toujours être vigilants pour ne pas se les faire voler.
  1. Dans l’avion, il faut aussi ajouter à ces deux sacs : une cage à chat, une valise à roulettes pour le chat (litière, bouffe, bols…) – lesdites roulettes ont bien sûr déclaré forfait et explosé à l’aéroport – et un sac à dos pour les trucs standards de voyage (collations, chandails chauds, crayons à colorier…)
  1. Une hôtesse de l’air bête qui trouve que tu n’es pas sortie assez vite de l’avion avec tes deux enfants, ton chat et tes quatre sacs. Notez qu’il est 2 h du matin pour tout ce beau monde, que les calmants pour le chat et les Gravol pour ton neuf ans ne font plus effet après huit heures de vol et que le chat, le neuf ans et toi, n’avez pas du tout apprécié les turbulences de l’atterrissage. T’es juste rendue à Munich.
  1. Ton hôtel, y’é ben beau, mais les fourmis envahissent la place pour se pitcher dans le bol de bouffe du chat, pis la douche ben, est tellement petite que tu ne peux même pas te pencher pour ramasser ton savon.
  1. Ton neuf ans a presque passé une nuit blanche dans l’avion et ses deux premières nuits à Naples à lire dans son lit à cause du décalage horaire. Quand tu le réveilles à 9 h du matin pour qu’il s’habitue au changement d’heure, il est 3 h du matin pour lui. Vous pensez que ça donne quoi comme humeur ?
  1. Et évidemment, tout le monde a attrapé le rhume. Pis les Italiens ben, je sais pas où ils cachent leurs boîtes de Kleenex. Je n’en ai pas encore trouvé une seule à l’épicerie ni à l’hôtel…
  1. Et moi qui réalise que ma belle capacité d’adaptation est motivée par une immense peur de ce que les autres peuvent penser. Moi qui me considérais bien libre par rapport au jugement des autres. Je réalise que je suis encore très sensible sur ce point. Plongée dans une autre culture où je ne connais pas les coutumes et les façons de faire, je me mets une incroyable pression à jouer au caméléon, à vouloir m’intégrer rapidement. Je supporte difficilement de ne pas connaître encore la langue, l’étiquette… Est-ce que le serveur s’attend à recevoir un pourboire ? Quel montant ? Pourquoi tout le monde enfile un gant à l’épicerie pour choisir ses fruits ? Comment fonctionne cette balance avec laquelle je semble devoir peser mes légumes ? Où est le foutu beurre ? Ça fait trois fois que je fais le tour du rayon des produits laitiers !
  1. Et il y a la peine d’avoir quitté nos proches, notre peine et celle des enfants. Et cette espèce d’attente entre deux mondes où on a commencé à s’intégrer aux lieux et aux gens, mais en sachant que c’est temporaire. Que dans trois semaines, il faudra explorer un nouvel endroit encore.
  1. Et la paperasse, la bureaucratie… Passer six heures sur la base militaire à se promener de bureau en bureau pour trouver tel formulaire, faire étamper tel formulaire, retourner chercher quelque chose qui manque… Et savoir qu’on y retourne demain encore avec les enfants pour chercher d’autres formulaires, s’inscrire à d’autres endroits, signer une autre feuille…

Bref, le paradis ? Honnêtement, non. Une aventure que j’adore avec des hauts et des bas ? Définitivement, oui !

Elizabeth Gobeil-Tremblay

 

J’ai accouché de l’anxiété – Partie 2

Ce texte est la suite de  <a href="http://www.mafamillemonchaos.ca/on-jase/jai-accouche-de-lanx

Ce texte est la suite de  J’ai accouché de l’anxiété – Partie 1

 

Voilà. J’avais soudainement le mal des mots. « Vous faites de l’anxiété ». Ces paroles, lancées par le médecin, dansaient dans ma tête au point où j’en étais étourdie.

Cet après-midi-là, je me suis assise pour me relever que beaucoup plus tard. Café à la main, j’ai réfléchi. Beaucoup trop. Mais surtout, je me suis sentie coupable. Un sentiment de culpabilité que j’avais envers moi-même.

Les naissances difficiles que j’avais vécues quelques années auparavant étaient la réponse. Donc, à l’intérieur de moi, j’étais un peu la cause de mes maux. La grande responsable de l’anxiété qui me rendait folle.

Malgré tout, dans mon for intérieur, il y avait une petite lumière. Vous savez la petite flamme qui ne s’éteint jamais. C’est cette même flamme qui nous donne le courage dont on a besoin pour se relever lors de moments plus difficiles. Il n’était pas question que mon anxiété m’avale, qu’elle me mette knock-out, qu’elle me manipule comme on manipule une petite marionnette. Non, je ne voulais pas devenir l’esclave de l’anxiété et de sa médication.

J’avais besoin d’aide.

J’ai donc fait des recherches. Des heures et des heures à lire, à me documenter et à tenter de trouver des solutions et des professionnels en mesure de m’aider. C’est la partie qui, en toute honnêteté, a été la plus facile.

Toutefois, le moins évident a été de me l’avouer. Demander de l’aide est une chose. Mais comprendre pourquoi on le fait en est une autre. La culpabilité et la honte prennent toute la place dans les petits tiroirs situés dans notre tête. Et déjà, que l’anxiété est bien en place, de devoir en plus demander de l’aide, devient un stress supplémentaire.

Parce qu’on se demande ce que diront les gens, ce qu’ils penseront de nous, si leurs perceptions auront changé… On ne veut surtout pas être étiqueté comme étant un trouble au lieu d’une personne. Est-ce que les gens comprendront? Nous jugerons?

L’anxiété, c’est un travail d’une vie sur soi-même. C’est au fil du temps que je l’ai compris. Et ce n’est pas mes recherches qui me l’ont fait comprendre.

Puis un jour, je me suis tout simplement dit : je m’en fous. J’ai senti briller cette petite lumière au fond de moi. Et j’ai eu envie de lâcher prise. Je me fous de ce que diront les gens et de ce qu’ils penseront. L’important, c’est moi. Je devais arrêter de me sentir coupable de tout, d’avoir honte de cette facette de moi. Ça faisait partie de moi et je devais prendre conscience que ceux qui m’aime vraiment allaient m’accepter tel que j’étais.

C’est vrai… j’ai accouché de l’anxiété. Mais ce n’est pas tout. Grâce à elle, ce fut également le début d’une longue réflexion et surtout… la naissance d’une belle histoire d’amour avec moi-même.

 

La peur, cette mauvaise conseillère…

Du plus loin que je me souvienne, <span style="color: #80008

Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu être parfaite. Fille modèle, amie merveilleuse, élève brillante, petite sœur gentille, amoureuse de rêve…ça toujours été MOI !! Vient alors un moment où je suis confrontée à une situation qui me sort de ma zone de confort et BANG ! La peur s’est invitée en moi et elle n’est plus jamais repartie…

Elle s’installe tout en douceur, tu la crois bonne pour toi. Lorsqu’on te propose une activité que tu ne connais pas, dans laquelle tu risques de ne pas performer et de te sentir “pas bonne”. La peur te conseille de refuser poliment et de proposer une activité dans laquelle tu es sûre de bien paraître. Tu l’écoutes et ça fonctionne…tu es encore une super amie et en plus tu es la meilleure!! La peur t’empêche de vivre des échecs et préserve du même coup ton image de perfection. Alors à chaque fois qu’une nouvelle opportunité s’offre à toi, tu trouves une excuse et tu te faufiles. N’est-ce pas une façon de faire tout simplement merveilleuse??

Peut-être pas tant que ça finalement, mais je m’en suis rendue compte ben ben tard. J’ai passé mon enfance, mon adolescence et ma vie d’adulte à écouter et à nourrir mes peurs. Je suis restée dans le chemin qu’elles me dictaient. La vie est une question de choix; les miens servaient à m’éviter les difficultés et les conflits. J’ai donc fait que des activités, des jeux et des études pour lesquelles j’avais la conviction que j’excellerais. Vous me direz : « Il y a pire que ça dans la vie. De quoi tu te plains? » À vous, je réponds : « Vous avez parfaitement raison! » Oui, beaucoup de gens vivent des situations VRAIMENT plus difficiles que les miennes. Par contre, je sais que plusieurs personnes peuvent se reconnaître dans mon histoire et juste pour cela elle vaut la peine d’être racontée.

J’étais paralysée par mes peurs

 La peur d’échouer, la peur de me tromper, la peur de faire rire de moi, la peur de ne pas être bonne et la peur de ne pas être aimée. Elles dirigeaient complètement ma vie. J’étais incapable de prendre des décisions (tsé je suis balance en +), d’essayer des nouvelles choses ni d’exprimer mes opinions, mes sentiments, mes besoins et mes désirs. J’ai donc grandit en étant incapable de commander au resto, de téléphoner pour des rdv, de décider ce que j’aimerais faire, de dire non, etc. Je pourrais énumérer bien d’autres exemples mais ce n’est pas nécessaire, je suis sûre que vous comprenez très bien quelle genre de personne j’étais. J’utilisais le «miroir» abusivement dès que je devais prendre une décision : «Toi, tu as le goût de faire quoi? Tu veux faire quoi? Qu’est-ce qui te ferait plaisir?»

Quand j’étais plus jeune (disons jusqu’à 20 ans) je ne souffrais pas encore de ce mode de vie. Une brique à la fois, j’ai construit un muret puis un mur pour me protéger de mes peurs. J’étais persuadée que tout allait bien, que je deviendrais une femme épanouie (ha mon Dieu que j’étais dans les patates !!!). Lors de mes études universitaires en toxicomanies, intervention jeunesse et psychologie, j’ai fait beaucoup de travaux qui m’ont amené à réfléchir sur moi. C’est là que j’ai frappé un mur, tsé celui-là même que j’avais construit. J’ai réalisé que j’avais fait fausse route toutes ces années. Mes peurs ne m’avaient pas protégée, elles m’avaient plutôt tranquillement éloigné de MON chemin. Je me suis retrouvée complètement déconnectée de MOI.

J’étais dans la vingtaine et je n’avais aucune idée de qui j’étais.

Zéro, niet, nada…

Vient alors le sentiment de culpabilité. Des phrases comme «J’ai scrapé ma vie ! Je suis ben conne!» sont arrivées dans ma tête en quantité industrielle. Pas besoin de vous dire que j’avais l’estime de soi à -10000000. Ce qui me choquait le plus c’est que j’avais en stock tous les outils pour corriger la situation (faut ben que ça servent ces belles études-là) mais que j’étais incapable de m’en servir. Je me suis rabaissée 2x fois plus pendant presque 20 ans. Cordonnier mal chaussé. Fais ce que je dis, pas ce que je fais.

Depuis les dernières années, je travaille très fort pour démolir mon mur de brique (un merci spécial à mon amoureux qui me botte le cul). Ce n’est pas facile, parfois je remets des briques. Je réalise que je n’ai jamais eu confiance en moi, je n’ai jamais cru en mon potentiel et c’est pour ça que j’ai laissé les peurs prendre le contrôle. Moi, la fille qui aime tout le monde, je me suis aperçue que la seule personne que je n’ai jamais aimée ni respectée ben c’est moi… Ouf ça fesse de le verbaliser !!!

Dernièrement, j’essaie de retrouver mon chemin, mon essence, ma couleur. Je m’autorise à avoir des projets et à croire que ceux-ci peuvent se réaliser. Cette nouvelle façon de penser et de faire est ultra angoissante mais je sais que c’est le chemin de la guérison pour moi. Alors préparez-vous, j’ai la tête pleine d’idées (sacré TDAH) et j’ai l’intention d’aller au bout de mes rêves J

Mes peurs étaient de bien mauvaises conseillères…je les emmerde !!

Mymi xxx