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Va donc faire un tour de machine!

J’ai beau faire du ménage, de la popote, des appels vidéo avec m

J’ai beau faire du ménage, de la popote, des appels vidéo avec mon entourage, écouter de la musique ou des films légers, dessiner des arcs‑en‑ciel et marcher, rien à faire! Je suis dévorée par cette nouvelle bête que j’ai du mal à apprivoiser : l’anxiété. Le ciel est pourtant clair et bleu comme jamais, les oiseaux sont revenus, le printemps s’installe, mais pas dans ma tête. J’en peux plus de voir mes murs et mon quartier.

— Va donc faire un tour de machine! me susurre mon subconscient.

Ou peut-être mon grand-père qui, comme la plupart de nos aïeuls, nommait ainsi les voitures.

— Si la nature ne vient pas à toi, va vers elle… En plus, le gaz n’est pas cher! m’encourage ma petite voix intérieure.

Je me prépare un lunch, question de ne pas débarquer mes possibles microbes dans un commerce d’alimentation. Et puisque cette pause humanitaire impose un retour aux sources, je pars en « road trip de la quarantaine » avec des CD et sans GPS.

— De toute façon, ces bidules finissent toujours par m’énerver, me dis‑je à moi‑même.

Instinctivement, je me retrouve sur la route qui coule à côté de la rivière et qui contourne les rares montagnes de la Montérégie. Même si la nature est encore rouillée par l’hiver, elle me fait déjà du bien. Je me remémore les randonnées de vélo qui m’avaient menée dans ce décor deux ans auparavant. Ma bicyclette avait été ma meilleure amie tout au long du retrait obligé.

— Pourquoi tu paniques tant avec ton anxiété, d’abord? C’est rien de nouveau!, me dispute ma conscience.

— Parce que je savais au fond de moi que j’en guérirais, que c’était passager. Là, personne ne sait! me suis-je répondu en levant le volume de la musique.

Au virage de ce petit rang bordé de champs et d’arbres gigantesques, des enfants jouent dehors. Mes pensées se dirigent vers mes « ti cocos » de l’école et mon cœur se serre. Certains d’entre eux sont mieux à l’école et ne doivent absolument pas comprendre ce qui se passe…

Un autre tournant me force à revenir dans le moment présent. Je suis heureuse d’apercevoir le 25 kilomètres-heure exigé par la courbe. Ça me permet de ralentir et d’admirer la rivière qui coule à flots en cette période de dégel. Je dépasse un cycliste avec précaution.

— Faudrait que tu t’entraînes, m’ordonne presque ma morale.

— J’ai pas l’goût.

— Mais t’as le temps et ça te ferait du bien!

— J’ai pas l’goût, répète ma bienveillance. Qu’est‑ce que j’ai à être vide d’intérêt?

— Ça s’appelle l’anxiété, coupe mon arbitre intérieur.

Le soleil s’étire entre les nuages, me forçant à remettre mes verres fumés. Une maison centenaire entourée d’arbres tout aussi vieux se révèle au bout du chemin. Yé! Un stop me permet de contempler. Je dois trouver ce petit rang qui offre une vue sur les montagnes de l’Estrie. Là où mes parents sont en quarantaine. J’espère qu’ils iront bien. La route étroite et abîmée par la saison des nids de poule transporte mes songes vers les voyages familiaux de mon enfance. Mon père adorait contourner les autoroutes pour emprunter de telles routes, rendant le trajet tout aussi agréable que la destination.

J’effectue une courte pause dans le stationnement de cette cidrerie que j’aime tant pour perdre mon regard dans le paysage semi-montagneux. En temps normal, j’aurais mangé ici…

— Tout ça devrait t’inspirer à écrire, murmure mon sens du devoir. T’as des fourmis dans les doigts tellement ça te manque!

— Oui, mais c’est tout décousu quand j’essaie et ça reste pris dans mon foutu jugement! lance la peur en moi.

Mon juge interne intervient encore en m’expliquant que je dois être patiente avec l’anxiété.

Après quelques arrêts ici et là pour consulter ma carte routière, je tombe enfin sur ce grand rang qui mène au petit. C’est si beau que je fais la route une seconde fois avant de m’arrêter dans le stationnement de cette autre cidrerie. Je me laisse apaiser par le paysage de ces montagnes qui se couvriront d’un vert tendre et de fleurs dans peu de temps.

— Ce sont elles qui sortiront grandes gagnantes de cette crise, me chuchotent mes pensées.

Et en plus, il n’y a pas de « oui, mais » qui résonne en moi. Sur le chemin du retour (parce que ma vessie le commande!), le soleil réfléchit sur un panneau et bien vite, cette lumière se transforme en arc‑en‑ciel. Je l’interprète comme un signe et je me dis que désormais, ÇA VA BIEN ALLER. Dame Nature mérite cette pause humanitaire et pour elle, j’accueillerai cette crise avec tous ses inconvénients et ses avantages…

Isabelle Lord

Ma première sortie plus que ratée avec bébé!

Ça y est! C’était la journée où j’avais décidé de sortir p

Ça y est! C’était la journée où j’avais décidé de sortir pour la première fois avec bébé. Ce matin‑là, entre deux trois larmes et un éclat de rire parce que je me trouvais ridicule (merci les hormones!), j’avais dit à mon chum que j’étais écœurée d’hiberner à la maison. J’avais une envie brûlante de retrouver un peu ma vie entre les boires aux deux heures, les changements de couches, le chien turbulent parce que ça fait trop longtemps qu’on n’est pas sortis, sans oublier la pile de lavage haute comme l’Everest qui s’accumule dans le coin du corridor. Tu as pris une grande respiration en lisant ma dernière phrase? Ben c’est exactement comment je me sentais à ce moment : DONNEZ-MOI DE L’AIR FRAIS!

Mon chum accepte et me propose qu’on aille prendre une marche pour profiter du soleil et dégourdir les pattes de notre chien qui se transforme tranquillement en démon. L’hiver frappe à notre porte, on s’habille chaudement pour ne pas retourner à la maison dans les cinq prochaines minutes, parce que j’ai besoin de plus que cinq minutes pour retrouver mes esprits. On enfile tuque, foulard, mitaines, bottes. Normalement, on serait prêts à partir, mais quand on est devenus parents, on a vite compris que partir en deux temps trois mouvements n’était plus une option réaliste. On sort la poussette, on habille bébé chaudement, on le rechange parce qu’il a eu le temps de faire caca entre temps, on attache le chien et on est enfin prêts à partir (trente minutes plus tard… fait chaud avec le manteau sur le dos!).

Le bout du nez à peine sorti dehors, mon chum me dit : « Ouf! Il fait pas chaud ». On se regarde et on est à deux doigts d’abandonner l’idée, mais bon, c’est pas vrai qu’on va choker à notre première sortie en famille. Mon chum rentre pour se chercher une tuque. Je suis là, dans l’entrée du stationnement avec la poussette dans une main et la laisse du chien qui tire avec la force d’un chien de traîneau dans l’autre. Je me tourne de bord une fraction de seconde pour vérifier si mon chum s’en vient et là, ma vie et le temps s’arrêtent.

Je vous avertis, la suite de l’histoire n’est pas drôle à première vue. Par contre, quand j’y pense maintenant, je trouve ça hilarant tellement cette histoire est invraisemblable. Pourtant, ça nous est bel et bien arrivé!

Alors voici la suite. Pendant les deux secondes que je me suis retournée, la poussette a eu le temps de partir vers la rue. Y’a de la glace à la grandeur du parking parce que la copropriété du condo où on habite refuse de payer pour du sel (je ne partirai pas sur ce sujet‑là parce qu’on pourrait en faire un autre article! Mais on va se le dire pareil, les économies de bout de chandelle, c’est de la m****!).

La poussette roule à vitesse grand V vers la rue et je vois un camion qui s’en vient au loin. Tel un guépard, je bondis vers la poussette pour la rattraper. Je pense que je n’ai jamais couru aussi vite de toute ma vie. Dans mon élan de terreur, j’ai aussi oublié que le parking est glacé et qu’il m’aurait fallu enfiler mes patins au lieu de mes bottes avant de sortir. Comble du malheur, je tombe face première sur l’asphalte. La seule bonne nouvelle, c’est que j’ai réussi à rattraper la poussette dans ma chute. J’ai sûrement crié fort parce que mon chum est sorti de la maison en courant. Je suis étendue de tout mon long par terre, le souffle court, le nez et les mains en sang.

On pense que l’histoire se termine là, mais non… si vous avez suivi l’histoire, vous vous souvenez que je tenais mon chien avec l’autre main. Dans ma chute, j’ai aussi lâché la laisse de Luna. Elle doit chanter « libérée, délivrée » dans sa tête, parce qu’elle part à courir comme s’il n’y avait pas de lendemain. Mon chum me demande si je suis correcte et part à courir pour rattraper la fugueuse. Il réussit à la rejoindre et met le pied sur sa laisse pour l’arrêter. Bang! La laisse brise… (je vous jure que c’est vrai!). Luna est en liberté et oh non, pas question pour elle de rentrer tout de suite. Je n’aurais pas voulu être dans les souliers de mon chum à ce moment‑là : le chien qui court d’un bord pis de l’autre de la rue, sa blonde qui braille à terre et le bébé qui s’époumone dans la poussette… Je pense que si on avait été filmés, on serait des vedettes de YouTube et de l’émission Rire et délire tellement la situation était ridicule!

Je peux vous dire que cette journée‑là, la marche s’est arrêtée au stationnement, qu’on a été frustrés toute la journée pis qu’on n’est pas ressortis le lendemain!

Je suis le genre de fille qui essaie de voir le bon côté des choses dans tous les événements poches de la vie, alors je me dis que cette histoire m’aura permis de vous faire sourire aujourd’hui. Je me dis qu’au final, il n’est rien arrivé de grave et que ça fait une bonne anecdote à raconter. Alors si toi aussi, ta première sortie avec bébé a tourné au vinaigre, remets tes bottes et retournes-y, ça peut pas être pire!

De mon côté, la seule chose que je regrette, c’est de ne pas être allée m’acheter un 6/49 cette journée‑là parce qu’aujourd’hui, je serais probablement riche et je pourrais payer du sel à tous les condos de la rue!

Catherine Desgroseillers

 

Quand la neige revient…

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Mon chien, quand la neige revient, c’est avec des étoiles dans les yeux que je t’observe.

 

Tu prends plaisir à plonger ta truffe dans ces premiers flocons, à te rouler sans fin dans ces quelques centimètres de bonheur. ❄❄❄

 

Quand la neige revient, ça veut aussi dire que mon plancher sera un brin plus propre.😉 La grisaille d’automne et la pluie de novembre amènent leur lot de terre qui ne vient jamais à bout de sécher… Mes promenades en forêt deviennent enfin moins salissantes!

 

Cette neige, quand elle revient, pourrait me donner envie de me cloîtrer, de m’emmitoufler dans une grosse doudou… 

 

Au contraire, parce que tu es là, parce que tu fais partie de ma vie, j’ai tout de suite envie d’enfiler mes bottes, ma tuque et mon foulard et de profiter de ce que la nature nous offre!

 

Ensemble, nous parcourons les sentiers enneigés et le temps s’arrête, enfin.

 

Te voir gambader me fait sourire, me rend heureuse! Sans le savoir, tu fais sécréter en moi une bonne dose d’endorphines.

 

Quand la neige revient, mon chien, tu fais ressortir mon cœur d’enfant! 💜

 

Es-tu prêt?

 

 

Karine Lamarche