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Le risque chez les enfants… ou comment entourer nos enfants de papier bulle

J’avoue, j’ai fait partie de la gang! Celle qui met un petit 

J’avoue, j’ai fait partie de la gang! Celle qui met un petit Robocop sur son vélo tellement il est protégé. Je ne parle pas de l’essentiel, le casque. Mais bien de tout ce que l’on a ajouté avec le temps, les protège-coudes, genoux, poignets et compagnie. Nous, parents, n’avons jamais été aussi protecteurs de nos enfants. On veut leur éviter toutes les blessures, tous les échecs, tous les pleurs. On veut les protéger de tout.

Je me souviens, lorsque j’ai appris à faire du vélo à deux roues. Mon père, a enlevé les petites roues, a mis mon vélo direct dans la rue, a couru derrière moi genre deux secondes et demie. C’est là qu’il m’a dit : « Regarde en avant, pis pédale parce que sinon tu vas tomber ». Naturellement, je suis tombée, j’ai eu le genou écorché, mais j’ai survécu. Et la fois d’après, j’ai pédalé et regardé en avant.

Et après, on s’étonne que nos enfants ne jouent plus dehors. On s’étonne que leur tablette soit devenue si importante. On leur a enlevé tout le plaisir, en voulant les protéger.

Pourtant, la prise de risques est saine pour nos enfants. Nos enfants sont intelligents, ils ne veulent pas se faire mal. En les laissant prendre des risques, on leur enseigne à écouter leur sixième sens. Ils ne se lanceront pas dans une aventure sans être capables de la réaliser.

Ils apprendront de leurs expériences passées. Ils s’en serviront pour réaliser des mouvements plus complexes. Ils auront créé dans leur cerveau des connexions qui leur serviront. Leur cerveau et leur corps deviendront plus compétents pour relever de nouveaux défis à la hauteur de leurs compétences.

C’est dans la prise de risques qu’ils apprendront à tester leurs limites, qu’ils apprendront à connaître leurs capacités et à développer leur confiance.

Pour un enfant, le risque égale défi que l’enfant, si on le laisse faire, choisira de relever ou non.

Laissons nos enfants jouer librement. Ils inventeront, choisiront et organiseront leur jeu à leur façon. Ils apprendront à se connaître en choisissant à quoi et avec qui ils jouent. Ils seront plus actifs.

Étouffons la mère poule en nous, prête à crier « NON! », « Tu vas te faire mal », « Ne grimpe pas là », « C’est trop haut pour sauter! ».

Oui, il y aura sûrement des bleus, du sang, des pleurs, mais aussi tellement d’apprentissages qui serviront à nos enfants dans le futur.

Laissons-les partir à l’aventure!

On s’en est tous sortis vivant après tout!

Mélanie Paradis

 

Le mal de mère

Je suis une maman de 50 ans. J’ai trois enfants, dont deux adolesc

Je suis une maman de 50 ans. J’ai trois enfants, dont deux adolescentes de 16 ans et un jeune adulte de 18 ans. Je suis une conjointe depuis 19 ans et je travaille dans le domaine de la petite enfance depuis 32 ans.

Je suis aussi une orpheline depuis 42 ans !

Lorsque je suis devenue maman, la peur et le stress ont envahi mon corps et ma tête. Le choc d’avoir perdu ma mère à un si jeune âge me rendait maintenant très sensible, vulnérable, anxieuse et stressée. Je venais d’attraper le mal de mère.

Je voulais toujours être près de mes enfants, je ne voulais jamais quitter la maison. Je voulais tout faire toute seule pour être certaine qu’il ne leur arrive rien. Je voulais les protéger de tout ; des microbes, des coins de moulures, des escaliers, des inconnus, des voisins, des petits amis qui voulaient les mordre. J’étais plus que prudente, j’en étais fatigante !

Je voulais leur donner tout ce qui m’avait tant manqué. Les câlins, les bisous, un environnement familial agréable, des souvenirs, une enfance de rêve quoi !

J’avais tellement peur qu’ils disparaissent tout comme ma mère ! Cela me hantait !

Je ne pouvais même pas leur dire « Bye Bye maman revient tantôt ! » Sans avoir les larmes aux yeux. Ma mère elle, n’était jamais revenue…

J’essayais de garder le contrôle. Je voulais être la maman parfaite. Je travaillais très fort pour gérer mes angoisses.

Je chérissais ces trois boules d’amour. Je travaillais, j’entretenais la maison, j’étais une bonne conjointe, une bonne collègue, une bonne amie. J’étais super woman! Je me donnais a 100% partout !

Et à l’âge de 38 ans, super woman a foncée dans un mur ! Anxiété généralisée, trouble obsessif compulsif. Ouch !

Une thérapie s’est imposée. Je devais apprendre à prendre soin de moi, de la femme, de la mère, de la petite fille. Je devais m’aimer et être bien dans ma tête et dans mon cœur pour être en mesure de continuer à bien prendre soin de ma famille.

Je devais convaincre la petite fille en moi que j’étais une bonne mère et calmer ses angoisses.   Je devais faire le deuil de ma maman.

Maintenant, je vais bien. Les enfants ont vieilli en santé et en bonté. Ce n’est pas toujours facile pour eux de vivre avec une mère anxieuse (mais qui se soigne !), mais je m’adapte à toutes les nouveautés qu’apportent l’adolescence.

Dernièrement, mon fils m’a dit « maman cesse de t’inquiéter, je suis fier d’être ton fils et je sais que tu as fait une bonne job avec nous. » Tout un baume sur mon cœur de maman.

Je suis très fière de la maman que je suis devenue. Le mal de mère est moins présent, mais elle me manque toujours autant !

Prenez soin de vous les mamans!