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Devons-nous protéger nos enfants de tous les dangers?

Nous avons de plus en plus l’impression de revenir chez nous lorsq

Nous avons de plus en plus l’impression de revenir chez nous lorsque nous apercevons au loin la sublime île de Procida dans son écrin bleuté… L’expression même de chez nous commence à devenir floue… Curieusement, la mer est devenue notre repère. Naples nous apprivoise tranquillement.

Malheureusement, de terribles images nous sont également de plus en plus familières. À quelques kilomètres seulement de la base internationale de l’OTAN, nous sommes régulièrement témoins de la misère des esclaves des temps modernes. Des hommes et des femmes qui ont fui l’Afrique, croyant échapper au mauvais sort, et qui sont maintenant exploités dans les champs ou sur les trottoirs.

Je ne m’étendrai pas ici sur les problématiques de ma terre d’accueil, peu ouverte à la critique. Si vous croyez que j’exagère sa mauvaise foi, sachez que Naples invite ses citoyens à protéger l’image et la réputation de la ville en rapportant toute couverture négative #prenezgardeblogueurs (Difendi la Città : http://www.comune.napoli.it/flex/cm/pages/ServeBLOB.php/L/IT/IDPagina/32643).

Mais ce qui devient surtout de plus en plus évident pour moi, c’est que la méfiance est l’ennemie n1 de la connaissance. Les occasions qui me permettent d’apprendre à réellement connaître les Napolitains sont celles où j’accepte d’ouvrir les barrières et d’aller à leur rencontre.

S’adapter à un nouveau pays, ça n’arrive pas comme par magie, en regardant le temps passer. Pour découvrir la beauté de Naples, il nous faut accepter ses invitations. On se retrouve donc en équilibre sur un mince fil où chaque décision d’avancer avec confiance pourrait nous permettre d’entrevoir toute la beauté du monde… ou sa dureté.

Se pointe alors une troublante question : faut-il balancer par‑dessus bord mesdemoiselles Prudence et Vigilance pour oser vivre à l’étranger? Je parle de la vraie vie, là, celle qui se présente sans garantie, sauf celle d’être risquée.

À trop se méfier… à vouloir tout éviter à sa famille… eh bien, justement! Est-ce qu’on ne se retrouve pas à TOUT leur éviter, sans distinction, sans trouver le juste milieu?

Parfois, le risque est facile à prendre… Jaser avec un pêcheur sur le quai et découvrir sa technique particulière pour capturer les seiches… Marcher avec un homme sur la plage et apprendre comment les goûteuses moules du lac Fusaro sont cultivées…

Parfois, c’est plus difficile… Prudence et Vigilance refusent de se taire… Elles négocient et finissent par accepter de se faire plus petites, à condition que je ne les tasse pas complètement. Quand j’accepte l’aide d’un ado au regard candide malgré toutes ces images de criminels recrutés de plus en plus jeunes (http://www.ilmeridianonews.it/2018/01/il-manifesto-della-baby-gang-facciamo-paura-qs/)… Quand j’amène ma famille dans les quartiers mal famés pour rencontrer ceux qui aident les enfants les plus vulnérables (https://www.theguardian.com/news/2018/feb/01/migrants-more-profitable-than-drugs-how-mafia-infiltrated-italy-asylum-system)…

Je réalise que mes plus beaux souvenirs d’Italie disparaîtraient, métamorphosés en rendez‑vous manqués, si je n’avais pas cloué le bec de Prudence et Vigilance au bon moment.

C’est pour cette raison que je refuse de laisser mes peurs me guider. Que je choisis de poursuivre avec courage ma recherche des humains qui font le beau et le bien… même s’il faut parfois jouer avec le feu pour arriver à les trouver et accepter qu’il est impossible de se protéger de tous les dangers.

Elizabeth Gobeil Tremblay

Le bonheur éphémère

Au moins une fois par jour, j’embrasse mes enfants sur le front, e

Au moins une fois par jour, j’embrasse mes enfants sur le front, en me disant que tout va beaucoup trop vite. Parfois, j’ai même peur qu’un malheur frappe et que mon précieux bonheur me soit cruellement arraché. Vous savez lorsque vous êtes comblé, que tout va pour le mieux et que soudainement vous vous dites : « C’est trop beau pour durer, quelque chose va certainement arriver…»

 

Je ne suis pas pessimiste de nature, au contraire, je vois toujours le positif de chaque situation, de chaque personne. Mais lorsqu’il est question de mes enfants, malheureusement, c’est tout le contraire.

Vous savez lorsque votre enfant est malade, qu’il tousse la nuit et que vous vous retenez d’aller mettre votre grosse face de maman inquiète (ou de papa inquiet) au-dessus de la bassinette ? Juste pour voir si tout va bien. Et voilà qu’une idée tel un éclair vous traverse la boîte crânienne… Et si votre précieuse progéniture ne se réveillait pas? Et du revers de la main vous balayez cette macabre pensée de peur qu’elle n’arrive pour de vrai.

Est-il possible de trop aimer ses enfants? Parce que sous toute logique, si je les aimais moins, je ne serais pas aussi craintive face à leur destin! Faudrait sérieusement penser à inventer une «Switch à off» pour tous les « Et si… ? » Et s’il ne revenait pas à la maison? Et s’il tombait du gros module de jeux? Et si j’avais un accident d’auto? Et si… Et si… Et si… ????

Une Switch à off s’il-vous-plaît!!! Je parais anxieuse, mais en réalité, je ne le suis pas. Sauf encore une fois, s’il s’agit de mes enfants. Mais pourquoi? Pourquoi je n’arrive pas à faire confiance à la vie comme je l’ai fait pour la mienne? Je m’en sors très bien! Bon ok, j’ai été égratignée, je dirais même écorchée en cours de route, mais résultat : je me suis relevée et je suis plus forte que jamais.

Le problème est exactement dans ces dernières lignes. Quelque chose arriverait à mes enfants que je ne serais pas capable de me relever. Je serais vide, détruite, anéantie.

Moi qui n’étais même pas sûr de vouloir des enfants, me voilà transformée en vraie maman poule! Je couve mes petits poulets avec une telle passion qu’ils se transformeront peut-être en œuf brouillé!

Mais vous savez quoi? Même si j’ai souvent envie de dire “non” à leur demande, je réponds “oui”. Parce que je les aime trop pour les étouffer. Parce que je pense à leur bien-être avant le mien. Ce sont les combats silencieux d’une mère aimante.

 

Nos jeunes enfants, notre santé, notre jeunesse, tout est éphémère! Alors, profitons-en comme si c’était toujours la dernière fois. Parce que viendra le jour où vous pourrez vous dire : j’en ai profité au maximum et j’ai fait de mon mieux! Tout simplement. Sans vous dire : « Et si… »