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Les chroniques d’une belle-mère colorée

Moi je suis une fille passionnée, qui n’a pas froid aux yeux, qui

Moi je suis une fille passionnée, qui n’a pas froid aux yeux, qui arrive à se démarquer du lot en un temps record et qui a la tête remplie de rêve. Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours été carriériste. Avoir des enfants n’a jamais fait partie de mes rêves. Je ne voulais même pas de distractions, pas de chum, pas d’enfants; digne du monastère mon affaire! Tout ce qui m’importait, c’était d’avoir LA carrière.

Les enfants, je ne les ai jamais appréciés. Je les voyais comme de minis humains à l’état brut pour lesquels leurs « créateurs » devaient tout sacrifier, au profit de leur propre vie. Ils se devaient de les faire entrer dans un moule parfaitement défini par la société. Moi qui suis totalement en dehors dudit moule, comment voulez-vous que j’arrive à faire entrer qui que ce soit dedans? Pourtant, la vie m’a rattrapée, elle avait d’autres plans pour moi…

Vers l’âge de dix-huit ans, j’ai virtuellement rencontré un jeune homme. Déjà là, je venais de trahir mes plans de vie, on se souvient que j’avais fait vœu de chasteté, ou presque. J’étudiais au cégep de ma ville, mes amies avaient toutes des voitures et moi, j’usais leur siège passager. Tout le monde était content! Cinq soirs par semaine, j’allais au « bureau ». C’est ainsi que nous appelions le bar auquel nous allions finir la soirée après notre vrai travail, celui qui servait à payer la bière. Bref, je vivais une belle vie sans souci, sans avoir de comptes à rendre à personne, sans avoir personne qui me réveillait aux petites heures du matin. Bref, une vie de jeune adulte, une vie que vous avez déjà eue vous aussi, t’sais, avant de rencontrer un beau brun avec qui vous avez procréé?

Après plusieurs jours de discussions sans fin, le squelette est sorti du placard. C’était trop beau pour être vrai. Pire qu’une ombre au tableau, pire que l’arrière-goût de bière après mes soirées trop arrosées… Il m’avoua que son ex-conjointe attendait un enfant, D’UN JOUR À L’AUTRE. J’ai hésité entre rire, pleurer, me sauver en courant ou faire les trois en même temps. La maman a vidé l’appartement un peu plus de trois semaines après avoir su qu’elle était enceinte. Celui dont je ne nommerai jamais le nom, par souci d’anonymat pour cette ex-conjointe, que j’appellerai affectueusement « l’homme » dans mes textes, je m’y étais attachée et je voyais bien qu’il n’était pas le méchant dans l’histoire. Je voyais bien que ce n’était pas toujours de la faute du papa si maman avait sacré son camp sans rien dire. Je voyais bien qu’il vivait assez mal la situation actuelle.

Je voyais bien, aussi, qu’il attendait ardemment mes premières réactions. Derrière mon écran, parce que oui, notre relation était toujours virtuelle, je pouvais presque ressentir l’angoisse lui monter à la gorge, alors qu’il souhaitait une réponse de ma part. Moi, j’étais sans voix. Je ne comprenais plus ce qui se passait, je souhaitais me réveiller. Certains se diront qu’il y a bien pire dans la vie, c’est vrai. Certains me trouveront égoïste, c’est vrai. Pourtant, quand vous avez dix-huit ou dix-neuf ans, que vous avez trouvé quelqu’un avec qui ça coule, que votre seul souci du vendredi soir, c’est le choix du drink, cette nouvelle-là a l’effet d’une bombe.

Vous comprendrez que si je suis devenue une belle-mère blogueuse aujourd’hui, c’est que j’ai poursuivi ma route avec cet homme, malgré les embûches.

C’est donc LE jour de mes dix-neuf ans que j’ai compris, alors que l’homme dormait, que sa fille (surprise, c’est une fille!) pleurait et que, moi, je ne savais pas quoi faire. Ce jour-là, j’étais chez lui, dans un 2 ½ trop petit pour notre nouvelle composition familiale (une chance, je n’avais pas amené le chien). Je me suis avancée vers ce petit bout de vie plein de bave (ARK) qui ne demandait qu’à débarquer de son parking à bébé (une petite balançoire qui swing toute seule), je l’ai regardée dans les yeux et je vais toujours me rappeler lui avoir dit : « Bon! Je vais te prendre, mais a une condition : arrête de pleurer! ». À cinq mois, je sais qu’elle n’a pas compris et rationnellement, je sais aussi que j’ai seulement comblé un besoin primaire, mais ça a marché. Le jour de ma fête, je me suis donc retrouvée avec un bébé ne m’appartenant pas dans un bras, à brasser des nouilles de l’autre main. Je me suis mise à pleurer. À dix-neuf ans, c’était vraiment ÇA ma vie?! J’ai beaucoup pleuré. Où je l’avais échappé? Comment j’étais passée d’une cégépienne fêtarde à… ÇA?

Maudit amour. Parce qu’on les aime pareil, ces petites bêtes-là…

Moi et cette enfant-là, on n’a pas une relation naturelle ni organique; notre relation est forcée. On le sait qu’on s’aime, mais on le sait aussi qu’il y aura toujours une barrière naturelle entre nous deux; je ne suis pas sa mère. Aujourd’hui, ce nouveau-né est rendu à cinq ans et moi, j’approche du quart de siècle. Des sacrifices, j’ai dû en faire beaucoup pour ce petit bout d’humain! Parce que son papa, je l’aime. Ça, elle ne le sait pas. Ça, elle ne le comprendra peut-être jamais. Vous vous dites que c’est un choix, que je dois l’assumer. Sachez que je l’assume bien maintenant et c’est pour cette raison que j’ai envie d’en parler.

Aujourd’hui, ma réalité a changé. J’ai appris à penser pour trois, j’ai appris à prendre ma place dans une famille qui n’était pas la mienne. En fait, nous nous sommes construit une famille, un chaos bien à nous.

Vicky Boivin

Trouver l’amour à quarante ans…

Se retrouver seul à quarante ans avec des enfants, ce n’est vraim

Se retrouver seul à quarante ans avec des enfants, ce n’est vraiment pas évident. Le but de trouver l’âme sœur est très différent de quand on est dans la vingtaine. Les contraintes familiales aussi sont des obstacles pour trouver LA personne pour nous accompagner au quotidien. Dans la quarantaine, bien souvent, aspirer à fonder une famille est chose du passé. On se cherche quelqu’un pour partager nos petits bonheurs ou nos petits malheurs. Sortir dans les bars ou les clubs pour rencontrer, ce n’est vraiment pas évident, alors on se rabat sur cet engin qui est facilement accessible et derrière lequel on n’a pas besoin de se mettre sur notre 36 pour rencontrer, notre ordinateur.

Des sites de rencontre, il y en a des tonnes. Alors, lequel choisir? Tinder, Réseau Contact, Zoosk, Badoo, Plenty of Fish, EHarmony… Il y en a comme ça des centaines. Moi, j’ai gravité sur quelques-uns. J’ai essayé Zoosk, Réseau Contact, Mon Classeur et Plenty of Fish. C’est sur ce dernier que j’ai fait le plus de rencontres. Pas toujours des rencontres plaisantes par contre. Il faut savoir que sur tous les sites, il y a des gens mal intentionnés. Des gens qui sont là pour les mauvaises raisons. Ces gens testent votre vulnérabilité et cherchent à profiter de cette dernière. Dans mon cas, c’est même allé jusqu’à un vol chez moi. Un beau réseau bien ficelé d’hommes qui se créent plusieurs profils différents avec une photo floue pour attirer la pauvre petite madame vulnérable. Une fois les discussions entamées, on prend le playboy du groupe pour discuter sur Skype avant d’offrir une date. La journée de la date, on annule pour une raison quelconque. Après plusieurs autres discussions via Skype, on convainc la pauvre petite madame d’aller la visiter chez elle. Là, on spot la marchandise. On laisse passer quelque temps en lui faisant croire qu’on est à l’extérieur du pays et puis hop, au moment opportun, un autre appel Skype. On pose des questions sur les allées et venues et puis un soir, pendant qu’on sait que madame n’est pas à la maison, on frappe. Ensuite, c’est le calme plat… Plus aucune nouvelle du dit charmeur.

Bien sûr, il y a les traditionnels « Je veux te voir par appel vidéo ». On commence ça tout doucement et après quelques minutes, le monsieur demande à la gentille demoiselle de lui montrer un peu plus de peau. Ou carrément, le monsieur montre lui-même beaucoup trop de peau. Il y a aussi les messages super gentils du genre « Tu veux baiser » quand on n’a pas encore rencontré la personne. Les dates super désagréables où la personne a placé sur le site une photo d’elle qui remonte à une dizaine d’années et où la personne a plusieurs dizaines de livres en trop. La personne avec un handicap physique, mais qui ne le mentionne pas avant la première rencontre. La personne qui est prête à s’engager immédiatement et qui insiste, mais qui se fâche et te dit que tu as un problème quand tu lui dis que ça va trop vite.

Par contre, il y a aussi de belles histoires de rencontre. Des gens qui se rencontrent via les sites et qui sont ensemble depuis plusieurs années et même qui fondent une famille. Le but de chacun est bien différent, mais une chose est certaine, on recherche tous la même chose au bout du compte, le prince charmant ou la femme idéale. Alors que cette personne soit rencontrée dans un bar, dans un club ou sur un site de rencontre, comme le dit si bien le dicton, un jour ou l’autre, chaque torchon trouve se guenille!

Annie Corriveau