Tag valeur

Self love – Texte : Audrey Boissonneault

Tout a un début et se termine par une fin. Les pages défilent, les chapitres se suivent et les der

Tout a un début et se termine par une fin. Les pages défilent, les chapitres se suivent et les derniers mots arrivent. On dépose le livre avant d’en ouvrir un autre. On dit un dernier au revoir, avant de pouvoir saluer à nouveau. Il y a certains moments où l’on saute quelques phrases, mais les mots finissent par nous rattraper, un peu plus loin. Nous avons des préférences et ceux qu’on aimerait effacer. On relit sans cesse les bons et la difficulté survient au moment de les faire partir. On voudrait échanger les lieux, les réactions, les sentiments qui nous ont provoqués.

Puis, vient le moment où on accepte et on ferme les yeux en espérant tomber sur un meilleur exemplaire.

Je sais que ça fait peur, voir noir, ne pas savoir où l’on va se retrouver demain. Je sais que ça fait peur, revoir tous ces souvenirs en laissant reposer tes yeux, au moment de dormir. Parcourir chacune des sensations en revoyant les images de tes souvenirs. Je sais que ça fait peur, te diriger vers un chemin sombre sans savoir où tu vas atterrir, parce que c’est beaucoup plus facile de revenir sur ses pas lorsqu’on sait ce qui nous attend. Il le faut, la plupart du temps, nous le savons déjà, mais l’exécuter, c’est le réaliser, pour de vrai.

Si je peux me permettre, à toi qui lis ses mots, rappelle-toi chaque larme qui a coulé sur tes joues, dans la dernière année. Remémore-toi tous les efforts que tu as mis envers ta personne ou tes projets. Souviens-toi de tes poings serrant ta couverte le soir pour essayer de camoufler le son de tes pleurs, qui ne demandaient qu’à sortir. Revis chacun des commentaires qui t’ont blessé, qui t’ont ramené à zéro. Rappelle-toi tous ces mots, gestes, personnes qui t’ont détruit à leur façon.

Tu ne pourras, jamais, être parfait aux yeux de tous. Aussi fort que tu travaillerais, il va y avoir quelqu’un pour te reprocher quelconques éléments, faits ou gestes. Je sais que tu crois ne pas mériter le bonheur, que tout mauvais évènement se produit par ta faute et que tu n’apportes rien de bon autour de toi. Je sais que tu crois que la vie ne vaut pas la peine d’être vécue, dans plusieurs moments. Je sais que tu forces le sourire à s’afficher dans ton visage, mais crois-moi, ce moment n’est que passager.

Tu mérites de trouver le bonheur, les personnes qui te feront te sentir bien, mais avant tout, tu dois trouver la paix intérieure avec toi-même. Tu dois accepter le fait que tu ne pourras jamais plaire à tout le monde. Je suis loin d’être parfaite et je n’ai, certainement, pas tout compris à la vie, mais une chose qui m’est rentrée dedans lors de la dernière année, c’est qu’il faut apprendre à voir sa propre valeur. C’est la seule façon que tu arriveras à rester debout lorsqu’on voudra te guider vers le bas. Tu en vaux la peine, tu le mérites, tellement.

Sois passionné, trouve un nouveau passe-temps, occupe-toi et essaie de nouvelles choses. Lis un livre, commence à écrire des chansons ou des textes, trouve un sport qui va te faire rêver, fais de nouvelles recettes, dessine ou FaceTime avec ton ou ta meilleur(e) ami(e). Permets-toi de relaxer et d’écouter Netflix avant de faire une sieste d’après-midi. Sois ouvert à ce que ton mental aille mieux, entoure-toi de positif, mais n’accepte plus qu’on te traite de manière inacceptable. Sois égoïste, parce que si toi, tu ne t’aimes pas, qui va le faire ? Tu es la priorité dans ton histoire et ne laisse rien ni personne t’ôter le droit de vivre ta vie comme tu le veux.

Alors toi, qui comme moi, te sens seule et inutile par moment, avançons ensemble. Formons une équipe et promets-moi qu’un jour à la fois, on va avancer d’un tout petit pas. On met le point final à notre dépendance aux autres pour se sentir aimé, pour se sentir important. Il faut que tu saches que tu n’es pas seul, moi je suis là, dans le même combat, avec toi. Tu as, littéralement, tout pour réussir. Tu es fort(e), beau/belle, intelligent(e), travaillant(e). En fait, tu es sur la coche sur tous les points, tu dois juste y croire. La bataille va être longue et ardue, mais une fois sorti de là, rien ne pourra t’abattre comme tu as pu l’être, dernièrement.

Le jour où tu réaliseras ta valeur, ton authenticité, ta magnifique personne, tu vas accepter que tu ne t’entends pas avec chacun et que certains sont proches de toi. C’est l’acceptation qui rendra la tâche moins difficile.

Lâche pas et garde la tête haute parce que, moi, j’ai confiance en toi.

 

Audrey Boissonneault

 

L’Église cathodique

Quand j’étais jeune (pas que je ne le suis plus… mais disons qu

Quand j’étais jeune (pas que je ne le suis plus… mais disons que je le suis moins), l’Église catholique et la religion occupaient beaucoup de place dans les chaumières de la province. Dans mon village, comme dans bien des villages, le clocher de l’église était situé au centre de la communauté. On le voyait des kilomètres à la ronde, on l’entendait appeler les fidèles tous les jours. Un peu comme la cloche de l’école qui rythme les journées des enfants ou les nouvelles de 18h. Un repère.

Mes parents étaient croyants. De fidèles pratiquants. Mon père a cru en Dieu jusqu’à la fin même s’il a dû lui en vouloir en silence de venir le chercher si tôt. Ma mère était agente de pastorale, donnait les catéchèses du Sacrement du Pardon et de la Première Communion, préparait les messes. Dans le coin du salon, il y avait un coin de prières avec un lampion, une Bible, un chapelet, une nappe en dentelle. Je me souviens de soirées pendant lesquelles on récitait des rosaires, pendant le mois de Marie. Les onze autres mois, on préférait jouer aux cartes en mangeant des bonbons.

Sans me rebeller intensément comme bien d’autres de mon âge, je me suis éloignée de la religion au fur et à mesure que je me rapprochais de l’adolescence. Le sermon de 32 minutes que prononçait le curé était… soporifique, disons. Je préférais passer mes dimanches dans les activités de cadets ou à lire plutôt qu’assise sur un banc en bois dans une église qui pue sent l’encens. Par contre, j’ai toujours respecté le choix des autres de prier, ou pas.

Quand j’habitais en Israël, en Égypte, au Burkina Faso, et même en Alberta, j’ai rencontré différentes façons de vivre les religions. Parfois dérangeantes, parfois bouleversantes, parfois apaisantes. Je revenais toujours à la même conclusion : si c’est fait dans le respect, pourquoi pas!

2001 est arrivé, avec son 11 septembre et ses drames terrorisants. Puis les tueries, les séances intensives d’intimidation envers les voiles ou les kirpans. Mais ça n’a pas changé mon rapport à la religion, à la mienne et à celle des autres. Je me disais qu’il y avait derrière ces gestes des humains malades, toutes religions confondues. Les croyances ont leur place… tant que c’est fait dans le respect…

Je gardais quand même un malaise à prier ou à me tourner vers un ou des dieux, de la même façon que je n’osais pas me dire athée. Ça aurait été tout un revirement identitaire! C’était tellement omniprésent pendant mon enfance… j’avais aussi honte de m’adresser à plus grand que moi qu’à tourner le dos aux saints. Tout d’un coup que je me tromperais? Si ça existait, et que je m’en moquais? Tout d’un coup que ça n’existerait pas, tout ça?

Tout ça, quoi, au juste? Le vieux barbu en soutane blanche sur son nuage? Les anges qui jouent de la harpe en chantant des hymnes au Créateur de toute chose? Les belles histoires d’Adam et Ève et de leur rencontre fatidique avec le serpent démoniaque?

J’ai décidé de troquer la religion pour la spiritualité. J’ai décidé de m’adresser à « quelqu’un » ou « quelque chose », à l’Univers ou à mes anges (les universels, mais aussi mes défunts protecteurs et mes vivants à qui je demande des ondes positives et à qui j’en envoie). J’ai décidé que je n’étais pas seule, que je pouvais demander de l’aide et remercier. Que je pouvais croire même si je n’avais pas de preuve tangible.

J’ai décidé qu’à une époque où l’écran cathodique et tous ses dérivés sont devenus une religion, je pouvais me connecter à une paix intérieure qui m’aide à être heureuse. Je pouvais méditer, respirer, admirer la nature, croire aux fées ou aux licornes si ça me faisait du bien. J’ai décidé de ne plus avoir honte de parler d’énergies, de forces, de lumière et d’intuition guidée.

Et j’ai décidé de faire tout ça dans le respect, sans imposer ma vision du monde, sans la défendre, mais aussi sans la cacher. Il m’arrive d’en glisser un mot à mes enfants, il leur arrive de me poser des questions et d’entamer une discussion philosophique sur les croyances. Je leur transmets ainsi beaucoup plus des valeurs associées à la spiritualité (vivre le moment présent, aimer et prendre soin des autres, s’aimer soi-même, respecter la nature, demander de l’aide, exprimer de la gratitude, se faire confiance) qu’une religion. Et pendant qu’on parle de ça, on n’a pas le nez collé sur un écran!

Nathalie Courcy

Ma petite moi intérieure

À toi, ma petite enfant intérieure,

<p style="text-align: jus

À toi, ma petite enfant intérieure,

J’espère que mes mots peuvent te bercer dans une toile de réconfort et d’amour.

Ce dont j’ai manqué

Je connais si bien tes inquiétudes, tes peurs, mes peurs. Notre parcours.

Cachée dans l’ombre

Recroquevillée dans un coin de ton âme, de ton esprit

Un flot continu de mots percutants

Lames rebondissant sur tous mes organes vitaux

Ces mots mutilant chaque espace de mon être, fusillant chaque partie de ma confiance

Oui, oui, tout va bien! Je n’ai besoin de personne.

Oui, oui, ça va bien!

Ben oui… J’garde ma peine en dedans en espérant qu’elle disparaisse avec le temps

Je dois être forte. Il ne faut surtout pas faire de la peine aux gens qui nous entourent

Oui! Oui, ça va bien!

Je rêve qu’un jour, j’aurai ma place.

Je me sens en plein voyage dans un pays étranger

Je suis juste une enfant dans une marée d’humains

Je suis bien trop fragile sous ma carapace de petite fille forte

À toi, ma petite enfant intérieure,

Maintenant, je suis là. Tu n’es plus seule.

Le tunnel presque noir est maintenant éclairé par une petite lueur

J’ai fait le vide avant de penser refaire le plein.

J’ai jeté par-dessus bord tout ce qui faisait ma vie

Pour arriver à comprendre que notre passé nous a rendues juste plus grandes…

Je ne suis pas responsable de la dépression de ma mère

Ni de la présence muette de mon père

Malgré l’équilibre précaire sur le fil de ma vie

Tout reprend maintenant sens,

En frôlant la catastrophe: j’ai compris qu’on suivait juste notre chemin.

Que je suivais ma voie

Cette enfance volée, évaporée

Que ça nous plaise ou non : on vieillira avec notre parcours.

Les fissures se réparent

Les morceaux se recollent

Les passages blessés, endommagés se réécrivent.

C’est tellement plus fort que tout

Vouloir donner le meilleur de moi, ne pas blesser les autres et m’oublier…

Je me reconstruis.

Il semble que dans la noirceur, les étoiles brillent.

Alors! Petite enfant intérieure: crois en ta valeur. En notre valeur.

Je suis! Tu es ! Nous sommes une lueur qui devient sans contredit une lumière allumée!

-LA