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L’habit ne fait pas l’éducatrice

Tous les matins où tu te diriges vers ton boulot et que tu guides t

Tous les matins où tu te diriges vers ton boulot et que tu guides ta progéniture vers un service de garde, il y a une éducatrice à la porte pour vous accueillir.

Toujours présente, elle est revêtue de ses plus beaux habits. Un sourire chaleureux et invitant fait office de mot de bienvenue. Elle vous offre, probablement, votre premier contact de la journée avec l’extérieur. Elle se fait rassurante auprès de votre enfant par ses gestes tendres guidés vers lui.

Outre les sourires, les mots rigolos convaincants que la journée sera « hot » et le fait de se pencher à sa hauteur, il y a tout un attirail vestimentaire que vous ignorez.

Jetons‑y un petit coup d’œil…

La tenue vestimentaire personnelle de votre éducatrice relève d’une certaine logistique. Vous concéderez que les éducatrices n’ont pas toutes l’air de sortir d’un défilé de mode à 7 h le matin. Ben non… il y a, outre une éthique (car nous sommes des professionnelles de la petite enfance, tout de même), des points importants à ne JAMAIS négliger lorsque vient le temps de choisir notre garde-robe de travail.

Le CONFORT est une nécessité absolue ! Au nombre de fois où nous devons nous accroupir au courant de la journée pour lacer des chaussures, ranger des jeux, soulever un petit être en pleurs, servir et desservir la table aux repas et aux collations (sur des tables ergonomiquement non pensées pour le dos des éducatrices), et j’en passe TELLEMENT ! Bref, vous voyez l’image !

Le tissu doit être DURABLE ! Surtout aux genoux. Je n’ai jamais autant usé mes vêtements à la hauteur des genoux depuis que je suis éducatrice.

Surtout, les tissus doivent être LAVABLES. Un câlin réconfortant en période de rhume équivaut à (excusez, les âmes sensibles) à des petites traces au niveau des cuisses provenant des tout-petits qui nous enlacent le califourchon ou les creux des épaules lorsque l’on permet à une petite tête de se reposer dans nos bras. Pas étonnant qu’aussitôt franchi le seuil de nos maisons, nos vêtements se retrouvent illico au panier de lavage. C’est sans compter les petits régurgits des poupons après les boires. Et… ça aussi, en pleine période de… oups, beurk ! gastro.

Au tour de la coiffure maintenant. Si au matin, la tignasse était lisse et défaite, pas surprenant de voir au poignet un « chouchou » ou un élastique pour ramasser le tout en chignon « home made » au courant de la journée. De jolis cheveux lousses sont parfois une arme redoutable pour un bambin en crise. Même le chignon finit sa journée en genre plus que « naturellement » défait. Paraît que c’est beau, une fille au naturel.

Des souliers de course ou aux semelles plus que confos soutiennent ces êtres toute la journée. On s’active, on marche sans cesse, passant des activités rigolotes au service aux tables. La semelle ne doit certes pas « couiner » ou encore être un talon qui réveillera les enfants à l’heure de la sieste. Ils ont droit au sommeil récupérateur et nous avons droit à ce moment de souffler un peu.

Vous remarquerez qu’elles sont souvent vêtues « en oignon ». De multiples épaisseurs pour être confortable tout au long de la journée. Selon l’activité en cours, il fait parfois chaud dans les locaux, et lorsque cela se calme un peu dans la dynamique, on se réchauffe sous une veste ou un pull.

Lorsqu’une éducatrice est accroupie, rien de mieux qu’un t-shirt long ou un pantalon taille haute vous empêchant d’avoir une vue sur… vous saisissez là aussi… notre plus bas que le bas de notre dos. Bon, parce qu’on approche de là, parlons des sous-vêtements… Ça, ça reste personnel quand même ! Mais bon, j’ose espérer que c’est confortable.

Et il y a la tenue extérieure. Faut suivre les saisons tout de même !

L’hiver, des mitaines chaudes et qui s’enlèvent aussi rapidement que l’on remet celles des enfants qui se sont permis de les enlever à -30 degrés. Des bottes chaudes, très chaudes. (Elles sont rarement esthétiques, mais des orteils gelés non plus, ce n’est pas esthétique !) La salopette, le manteau qui couvre bien, la tuque et le foulard. On est difficilement reconnaissable dans une aire de jeux, mais bon, faut ce qu’il faut pour rester au chaud !

L’été, on tente de ne pas suffoquer sous la chaleur tout en restant présentable. (On est consciente qu’il n’y a pas que les mamans qui viennent reconduire et chercher les enfants !) On sent la crème solaire (notre parfum quotidien) et, oui, nous arborons un teint basané. Qui dit été, dit enfants qui jouent dehors ! Le bonheur que nous avons tout de même de pouvoir profiter de cette belle saison et de s’énergiser pour les jours de grisailles !

Et si un jour, vous croisez par hasard des éducatrices en dehors de leur profession, pas étonnant que vous ne les reconnaissiez pas au premier regard. À l’extérieur de leur profession, elles ont une vie trépidante au goût du jour ! L’habit ne fait pas l’éducatrice !

Mylène Groleau

À côté de ma petite robe noire…

Comme vous le savez, dernièrement, ma vie a changé du tout au tout

Comme vous le savez, dernièrement, ma vie a changé du tout au tout. Séparation, déménagement, retour au travail, le tout en ayant mes trois merveilleux enfants avec moi minimalement cinq jours et cinq nuits par semaine.

En vidant mes boîtes, je profite de l’occasion pour trier mes vêtements. Les chandails, les pantalons… ceux qui faisaient… ceux qui feront. Ou pas.

Toute femme qui se respecte (ou qui respecte l’ABC d’une garde-robe féminine) a en sa possession une petite robe noire. Cette petite robe passe-partout qui a en plus la superbe qualité et la propriété d’être… noire. C’est-à-dire forcément amincissante !

Qu’elle soit longue, courte, à manches ou à bretelles, elle est LA robe parfaite pour tant d’occasions ! J’ai eu cette petite robe durant bien des années. (Oui, oui, la même durant tout ce temps !) Certains de mes amis se la rappelleront possiblement. Je l’ai portée pour la toute première fois en mai de l’an 2006 il me semble et ce n’est que l’été dernier, onze années et des poussières plus tard, que je me suis résolue à m’en débarrasser. Je dois avouer qu’il était plus que temps ! La pauvre n’avait plus de maintien, ses bretelles s’effilochaient et son opacité laissait à désirer !

Mais comme je l’ai aimée, cette petite robe passe-partout ! Elle a vu le début de bien des choses, entre autres mes trois grossesses. J’ai fait les quatre cents coups avec cette même robe ! Sortie initiale dans un bar-terrasse jusqu’au cordage de cinq cordes de bois. J’ai dansé sous la pluie en pleine nuit avec les bras au ciel en riant. (Non, ne vous sauvez pas, ma folie est ce qui vous plaît chez moi !)

Cette étoffe était plus que confortable, elle était un symbole. Un rappel à cette féminité que nous oublions parfois d’afficher, nous les mamans. Lorsque nous oublions les mises en plis, que le maquillage devient désuet, que le legging ou le bas de pyjama mou devient notre principal accoutrement. Ce moment où l’on fait le choix de couper notre tignasse très court pour ne pas avoir à la démêler… ou quand l’on se contente d’un chignon lâche avec les habituelles mèches fuyantes.

Bien entendu, ce ne sont pas toutes les mamans qui font ces choix. Ce n’est pas obligatoirement comme cela que ça se passe pour toutes. Mais en généralisant, je crois que beaucoup se verront « un peu » dans mon explication. Moi, ce fut, à quelques détails près, mon parcours.

Depuis, j’apprends à me redécouvrir. À réaffirmer cette féminité que j’avais plus ou moins volontairement oubliée. J’ai envie de me regarder différemment. De retrouver l’éclat qui dansait dans mes pupilles lorsque je portais fièrement cette petite robe noire pour la première fois.

Un peu plus haut, j’ai parlé de « mamans » affirmant à tort que cet oubli de soi est presque réservé à la maternité. Mille pardons, car nous savons bien que toute femme peut à un moment ou un autre, pour plusieurs raisons autres que celle d’être maman, s’oublier. Peu importe la raison de votre changement envers vous-même, je vous encourage à vous redécouvrir. Peu importe si vous avez pris ou perdu trop de poids, peu importe le regard des autres. Le plus important c’est votre propre regard ! Oui, c’est cliché, mais pour une fois, un cliché si véridiquement important.

REGARDEZ-VOUS, AIMEZ-VOUS ET SOYEZ FIÈRE DE VOUS EN PRENANT LE TEMPS DE VOUS GÂTER.

J’ai la chance de pouvoir le faire. De le ressentir de nouveau petit à petit. Ma petite robe noire n’est plus. Qu’à cela ne tienne, je m’en suis racheté une toute nouvelle. Sur les « z’Internets » qui plus est ! Je devrais la recevoir sous peu. Premier chiffon de plusieurs à venir. En fait, j’écris premier, mais je me suis trompée. Car cette petite robe noire que j’attends tant aura des voisines de couleur. Un pantalon de cuir, une robe de soirée qui scintille… et…

pourquoi pas, quelques folies pour bien se sentir, pour se trouver jolie à nouveau. Comme nous devrions toutes nous sentir jolies, que ce soit le jour ou la nuit.

J’ai accroché dernièrement un chiffon de soie, rouge écarlate… et il est là, bien sagement, attendant ses propres occasions… Il n’y a pas si longtemps, je n’aurais pas osé… je n’aurais pas pris un cintre pour suspendre sans rougir ce tissu à plaisirs.

Juste à côté de l’emplacement futur de mon nouvel achat…

… juste à côté de ma petite robe noire.

Simplement, Ghislaine.