Archives janvier 2018

Maman papa! Je vais devenir blogueur ! À la conquête d’une popularité incertaine

Depuis quelques années, nous sommes envahis de blogueurs, de coache

Depuis quelques années, nous sommes envahis de blogueurs, de coaches de vie, de coaches de fitness, de coaches de réseaux sociaux. En veux-tu, en v’là!

Les ventes des revues à potins et des magazines de mode ont probablement diminué depuis l’apparition de cette nouvelle source d’informations. Être blogueur : nouveau métier? Nouveau rêve de la jeunesse de 2017? Est-ce qu’un conseiller en orientation, à la suite d’un test en quatrième secondaire, te dira que tu devrais envahir le web de tes conseils mode et de tes DIY?

Une chose est sûre, le web nous envahit, le web nous instruit, le web nous dérange, le web devient roi!

Avoir le cellulaire au bout des doigts, outre nous créer une cyphose à force de tenir notre cellulaire trop bas, donne espoir à plusieurs de devenir célèbre, d’être de tous les événements jetset, d’être approchés par une compagnie, de devenir theeeee big star.

On s’entend, personne ne prend une heure à placer ses graines de chia dans son smoothie pour ensuite le prendre en photo en ayant comme simple passion la graine de chia! Et non, cette ne conservera pas la photo pour elle-même. Quoique certaines personnes ayant un trouble obsessionnel le font peut-être. Ce serait à vérifier…

Le besoin d’être célèbre? Le jetset de la vie des jeunes princes et princesses du web ne montre pas l’envers du décor, comment se démarquer lors d’un événement lorsque tout le monde y est invité, même celui qui écrit des articles à propos de la déforestation en Asie centrale?

Tu te sens important? Ou quelquefois, tu reviens chez toi en trouvant que tu n’es qu’un parmi tant d’autres? Trouver son unicité? Être soi mais pas trop? Tout calculer? Faire un méchant beau café rempli de mousse pour avoir beaucoup de like?

Moi, je plaide coupable : je suis énormément de blogueuses mode, mais moins au niveau de la déforestation en Asie centrale, je l’avoue. Je remarque aussi que lorsque quelqu’un de nouveau arrive, j’ai tendance à me détacher d’un blogue pour aller en suivre un autre qui, avec son aspect de nouveauté, attire plus mon attention. Il la captera jusqu’au prochain blogue qui prendra sa place.

Comment les princes du web garderont-ils leur place dans nos cœurs à long terme, pour que cela devienne une carrière? Sommes-nous attachés aux blogueurs? Ou sommes-nous volages?

Le conseiller en orientation va-t-il préparer le jeune à sa carrière web? Ce jeune qui va probablement se sentir bien seul par moment et recevoir plein d’insultes parce qu’il aura fait la gaffe majeure, mais majeure, de porter une paire de shorts trop courte. Ce jeune dont la consommation d’alcool sera surveillée. Dont l’achat d’une reproduction sera jugé parce qu’il n’aide pas un artiste local? Dont la nouvelle nappe n’a pas été faite à la main par une mère monoparentale de Saint-Georges de Beauce? Helllllo le drama!

Nos jeunes sont-ils assez bien encadrés pour survivre à l’échec d’une popularité incertaine? D’une énorme vague d’amour qui se termine ensuite en ascension déchue?

Sont-ils conscients? Revendicateurs? Chercher à se démarquer et à créer sa propre place est-il mieux que d’essayer de rentrer dans le moule?

Moi, je suis dans un moule à muffins et je me distrais avec les muffins! Merci à toi, petit muffin de créer ton chemin! Il est divertissant!

La dernière fois où j’ai magasiné « su Sears »…

Le catalogue Sears.

Les command

Le catalogue Sears.

Les commandes Sears.

Le comptoir des cosmétiques.

Les deux étages (si le Sears de ton enfance se trouvait dans une grande ville😉).

Les escaliers roulants. T’sais, les fameux escaliers que tu devais d’abord trouver pour ensuite trouver LE BON BORD ? 😂 Ça n’a jamais fonctionné du premier coup pour moi.

Même pas ce soir.

Ce soir, j’ai acheté des trucs « su Sears » pour la dernière fois. La nostalgie m’a envahie…

Pas que j’étais une cliente fidèle. J’y allais à l’occasion, comme tout le monde, je suppose. Des occasions qui sont devenues trop rares. Si rares que cette institution n’a eu d’autre choix que celui de fermer boutique.

Ce soir, devant les étalages vides, devant le désordre, devant les cabines d’essayage désuètes, c’est mon enfance qui a refait surface.

Le catalogue dans lequel mes parents me demandaient d’encercler mes souhaits pour Noël.

Les commandes que ma mère faisait. Ses yeux brillants quand elle recevait l’appel du « comptoir Sears » et l’essayage, une fois de retour à la maison.

L’odeur intense des fragrances au rayon des cosmétiques.

La musique d’ambiance (y a-t-il déjà eu une ambiance « su Sears » ?) 😂

Le centre photo (bruits de criquets).

Chacun des départements, si bien pensé.

Le temps passe, les habitudes changent et le monde évolue.

Ce soir, c’est une époque que j’ai vue s’éteindre.

Merci Sears.

Karine Lamarche

Mon cœur de patate ramollie

Le temps des fêtes, ce n’est pas tout le temps jojo sur le moral.

Le temps des fêtes, ce n’est pas tout le temps jojo sur le moral. Le manque de lumière, le frette mordant, la surcharge de sucre et de gras dans notre système, le sentiment de solitude même quand on est entouré, l’absence des personnes qui nous ont quitté, la présence forcée de personnes qu’on préférerait éloignées…

C’est bien beau, les festivités, le temps en famille et entre amis, les cadeaux qu’on déballe et les repas qu’on partage. Mais la vraie de vraie réalité, c’est que le temps des fêtes est propice à la petite (ou grosse) déprime. Et ça peut être bien gênant de l’avouer aux autres. Et à soi-même.

Après la folie de décembre où il fallait tout préparer à temps pour recevoir ou paqueter les bagages et emballer les cadeaux pour être reçu, le calme de janvier s’installe. Le choc ! Les congés ont fait du bien, ça c’est certain. Il était temps qu’elles arrivent, ces journées de vacances sans alarme qui sonne trop tôt, sans routine matinale trop essoufflante, sans liste de devoirs et de leçons, sans échéancier à respecter pour « il y a deux jours ». Mais qui dit vacances, dit aussi temps pour penser. Temps pour se faire des scénarios, s’imaginer des conflits, ressasser nos vieilles histoires et gratter un peu plus nos anciennes blessures. Poche, hein ? Mais je suis convaincue à 3000 % qu’on est plusieurs à le faire.

Personnellement, j’ai bien profité de mon congé. J’ai joué avec les enfants. J’ai bien mangé. J’ai joué dehors quand il ne faisait pas plus froid qu’au Pôle Nord. J’ai regardé des films drôles. J’ai sorti le jeu de mimes pour être certaine qu’on aurait tous l’air fou égal. On a ri sans bon sens. Les décibels étaient au rendez-vous.

Puis, les enfants sont partis. Le silence est arrivé, comme un immense voile qui cache tout. Le vide a envahi la place. L’insomnie a frappé un grand coup. J’avais une belle liste de tâches à accomplir et d’activités plaisantes à faire. J’avais prévu le coup de cafard, quand même ! Mais voilà, le cafard a rampé trop fort et m’a écrapouti le moral. Bang. À bas la motivation et les belles résolutions (dormir, écrire, dessiner, commencer à écrire mes gratitudes quotidiennes, m’entraîner, me faire des bonnes bouffes…)

Je me suis sentie tellement déprimée et non aimée que je me faisais peur moi-même. J’avais beau essayer de me raisonner (j’ai reçu plein de beaux messages d’amour et d’amitié pendant les fêtes ; j’avais enfin du temps à moi ; demain est un autre jour…), me répéter toutes les phrases toutes faites sensées redonner du pep dans ces cas-là, mon côté hop-la-vie faisait patate. Petite patate, tant pis pour toi ! J’ai dû accepter que 2017 se terminerait dans les larmes et que 2018 commencerait avec le vague à l’âme.

Ben coudonc, c’est ce qui est arrivé. Je me le suis permis. Sans faux-semblant, sans alcool pour oublier, sans somnifères pour dormir jusqu’à la fête des Rois. C’était des émotions pas le fun à vivre, mais elles étaient là. Aussi bien les regarder en pleine face au lieu de les repousser sous le tapis en sachant bien qu’elles réapparaîtraient.

Aujourd’hui, je suis retournée au travail. J’avais hâte de m’occuper l’esprit, de revoir du monde. Mais chaque fois que quelqu’un me demande : « Pis, ton temps des fêtes ? », j’ai juste le goût de me rouler en boule. Ma tête sait que la moitié des vacances s’est déroulée dans la joie et les fous rires. Mais mon cœur, lui, est encore pris dans la moitié des vacances marquée par l’absence. L’absence de mes enfants, l’absence de rires, l’absence d’amour exprimé et absorbé.

Aujourd’hui, j’ai pris rendez-vous avec mon médecin, avec mon psy, avec ma naturopathe, avec des amis. Le gros kit. Ils vont m’aider à me désembourber le cœur et le remettre à sa place, du côté de la joie et de l’acceptation zen. Ils vont m’aider à cheminer. Ils vont empêcher mon cœur de devenir une patate toute molle, toute pourrie.

En attendant les rendez-vous, je suis patiente. Je sais que la douleur est là, mais qu’elle n’y est pas pour rester. Parfois, faut juste attendre que ça passe et se préparer le cœur et l’esprit pour les moments plus heureux qui attendent de l’autre côté du mur de béton, tout près.

Nathalie Courcy

La dégringolade scolaire de mon ado

Il y en a qui disent que ce n’est pas le chemin que tu prends qui

Il y en a qui disent que ce n’est pas le chemin que tu prends qui est important, mais bien l’endroit où tu arriveras. C’est une phrase qui a bien du sens. Mais quand vient le temps de l’appliquer à ton adolescent qui ne prend pas l’école au sérieux et qui semble se foutre de ses résultats scolaires, c’est une autre paire de manches.

Au primaire, mon enfant réussissait très bien et ne devait pas trop étudier pour avoir de bonnes notes. Une fois au secondaire, ce fut un peu plus difficile, car il devait y avoir un peu d’efforts pour réussir, mais tout fonctionnait quand même correctement. Mais plus le secondaire avance, plus c’est difficile. HOUSTON, we have a problem! Notre ado n’aime pas l’école. Notre ado ne trouve aucune motivation à réussir à l’école. Notre ado ne prend pas cela au sérieux et ne semble pas comprendre qu’il va nuire à son avenir et à ses choix futurs malgré toutes les discussions qu’on a ensemble. Notre ado n’apporte pas ses devoirs et ses leçons à la maison, prétextant les avoir faits en classe alors que c’est souvent faux. Notre ado a des examens de reprise et ne s’y présente pas. Notre ado a des 0 % dans certains examens. Vous voyez un peu le portrait de la situation?

Mais pourquoi? Notre enfant est intelligent et très allumé. La réussite lui pend au bout du nez, car dès qu’il décide de s’appliquer et de mettre l’effort, tout lui réussit. Mais c’est là le problème, l’effort. Je sais que la paresse est le meilleur ami de l’adolescent, mais il y a tout de même des limites. Ses enseignants lui donnent des chances en offrant des examens de reprise, mais rien ne fonctionne. Quelques fois, nous sommes témoins d’un petit 15-20 minutes d’études à 21 h la veille d’un examen, car nous avons vraiment insisté. Comme c’est une étude de dernière minute sans trop de motivation et cela n’influence pas beaucoup le résultat du lendemain.

Parfois, je me dis que notre enfant doit probablement redoubler pour avoir l’électrochoc dont il a besoin. Mais même la possibilité d’échouer son année scolaire et de la refaire ne semble pas augmenter son rythme cardiaque. Et de toute façon, n’est-ce pas notre responsabilité en tant que parents de tout faire pour guider notre enfant, redonner vie à sa motivation et faire notre maximum pour éviter de perdre une année de scolarité?

Voici ce que je lui répète constamment, mais que j’ai envie de lui écrire :

–        La réussite ne dépend que de toi. Tu as tout ce qu’il faut pour réussir et tes rêves les plus fous sont possibles, car tu as la capacité et l’intelligence pour faire ce que tu désires

–        Ce que tu ne fais pas maintenant par manque de motivation ou par paresse, tu devras le refaire tôt ou tard.

–        Prends conscience que tes gestes d’aujourd’hui influenceront ta situation de demain. Ta vie adulte est en train tout doucement de se dessiner et c’est toi qui tiens le crayon.

–        Nous t’aimons et avons encore confiance en toi. Vas-y avec de petits défis. L’important est d’y mettre plus d’efforts et de concentration. L’effort est gage de réussite.

–        Nous n’accordons pas beaucoup d’importance aux résultats, mais plutôt à l’effort que tu y mets. Nous sommes là pour t’aider, t’encourager et t’épauler.

Je sais qu’il y a beaucoup de parents comme nous qui vivent la même situation. Je sais que nous nous sentons impuissants, voire coupables de ne pas trouver comment rectifier la situation. Dites-vous que nous ne sommes pas eux et ne pouvons décider pour eux. Il ne faut jamais abandonner puisque ce serait leur offrir le laissez-passer qu’ils attendent pour abandonner eux aussi. Dites-leur que vous les aimez et félicitez les petites réussites et les périodes d’effort.

 Commentez pour que les ados dans cette situation puissent vous lire afin de leur donner vos conseils.

Eva Staire

Il fait -37 : tout le monde dehors!

Avec les superbes températures record qu’on a au Canada ces jours

Avec les superbes températures record qu’on a au Canada ces jours-ci, je dois avouer que plusieurs familles m’impressionnent. Vous qui sortez avec vos enfants pour glisser, patiner, pelleter l’entrée, marcher : je vous salue bien bas. Vous êtes hot. Bien que probablement gelés en rentrant.

Je ne suis pas une fille d’hiver. Je suis plus du genre abonnée à ma grosse doudou, à mon bain bouillant et à mon foyer. Donc je n’ai pas la motivation nécessaire pour essayer de convaincre ma marmaille de profiter des activités extérieures quand le mercure frôle l’ère glaciale. Je m’arrange pour qu’ils puissent se défouler et bouger quand même, mais au chaud. On ressortira quand Dame Nature aura de l’allure.

Pourtant, j’ai d’excellents souvenirs d’enfance associés aux bancs de neige et à la boucane qui sort de la bouche à cause du froid. Les forts construits pendant des heures, les batailles de boules de neige, les soirées de patinage à la lumière des réverbères, les séances de cache-cache dans le champ, les joues rouges et le sommeil paisible qui suivent les sorties au grand air… dans ma mémoire, c’est magnifique! Mais dans ma réalité de parent un peu chicken, c’est frette. Et non essentiel. Il y a 365 jours par année. Si on en passe quelques-uns en dedans, on peut survivre, hein? On n’est pas un parent incompétent pour autant… vrai?

Mais il reste que je suis impressionnée par mes amis d’Iqaluit qui sortent glisser avec leurs enfants alors qu’il fait -41. Sans blague. Je vénère ces parents qui descendent les pistes de ski avec leurs ados ces jours-ci. Avec le sourire, en plus! Bon, peut-être que le sourire a gelé là, mais quand même, ils ont l’air heureux! Je souligne l’effort surhumain de ces parents qui prennent 45 minutes de leur temps et de leur patience pour habiller chaque millimètre du corps de leurs enfants, en sachant très bien qu’après sept minutes au vent, ce sera le temps de rentrer et de faire le bordel dans l’entrée avec toutes les pelures d’oignon enfilées.

Je salue aussi tous ces parents qui affrontent les décibels des centres d’amusement pour permettre à leurs enfants survoltés de se défouler. C’est juste trop pour moi. Foule + bruits + lumières + surexcitation de 200 enfants = maman qui panique intérieurement. Bravo à ceux qui osent. Vos enfants vous vénèrent sûrement autant que moi.

Ne lâchez pas, les miss Météo de ce monde nordique finiront bien par annoncer une hausse des températures! En attendant, profitez de l’hiver! Dehors ou dans vos doudous!

Nathalie Courcy

Ma montée de lait, mais en douceur, sur les accolades…

C’est dans l’temps du jour de l’An...

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C’est dans l’temps du jour de l’An…

… on se donne la main (jusque-là, ça va),

… on s’embrasse (ok, c’est ici que ça se gâte).

J’ai toujours éprouvé un malaise avec les accolades, les câlins d’arrivée, de départ, de souhaits divers…

J’embrasse mon chum et mes filles et honnêtement, ça me suffit ! J’aime les câlins échangés avec mes amis proches. Ceux qui viennent naturellement.

Lorsque le fameux moment des accolades se présente, je le fais, malgré tout. Parce que c’est poli, parce que c’est attendu, parce que c’est culturel.

Sauf que je suis mal à l’aise à tout coup. Je me trompe toujours de côté, évitant de justesse la catastrophe.

Et puis, ce n’est jamais pareil : certains embrassent les deux joues, d’autres une seule, mais laquelle ?

Au jour de l’An, c’est le malaise « over the top ». On s’échange des vœux !

Si je me retrouve avec des amis proches, ça va. Avec des connaissances, c’est une autre histoire…

Le défilé des phrases vides commence !

« De l’amour et de la santé. »

« Quand on a la santé, on a tout. »

« Du succès dans tes études. »

Tellement prévisible…

Depuis quelques années, lorsque j’ignore quoi souhaiter à une personne, je lui demande ce qu’il veut, tout simplement ! C’est surprenant ! En bonus, on gagne souvent une belle conversation et on découvre davantage la personne devant nous.

Cette année, au moment d’échanger les vœux, essayez-le !

Et vous, aimez-vous les accolades ? Suis-je un brin sauvage ? Y en a-t-il parmi vous qui comprennent mon malaise ?

(Peut-être suis-je vraiment sauvage après tout… 😳)

Ah oui, bonne année !

Karine Lamarche

Les méchants de l’histoire

Chaque film d’animation pour enfants vient avec son méchant. Celu

Chaque film d’animation pour enfants vient avec son méchant. Celui qu’on aime haïr. Le méchant qui, le plus souvent, n’est pas beau à regarder et si facile à détester. Et si ce vilain n’était pas si méchant finalement… ?

Chez nous, quand on termine un nouveau film, j’aime beaucoup discuter avec mes enfants de ce personnage en particulier. Je leur rappelle, chaque fois, qu’un « méchant », c’est une personne bien normale, mais qui fait de mauvais choix. Elle ne prend pas de bonnes décisions, le plus souvent, parce qu’elle a été blessée.

En partant de cette base, je demande aux enfants ce qui manque à tel méchant ou à telle méchante… Qu’est-ce qu’on aurait pu faire pour l’aider ? Comment ils auraient pu faire de meilleurs choix dans leurs histoires ?

– Et si le grand méchant Loup n’avait jamais connu la famine ? – Et si quelqu’un avait réellement aimé la méchante Reine, assez pour qu’elle voie dans les yeux de cette personne qu’elle serait toujours la plus belle ? – Et si on avait appris à la mère Gothel qu’elle était belle en vieillissant et qu’elle pouvait s’épanouir dans la vieillesse ? – Et si Moufassa avait aimé et accepté son frère Scar dans sa différence ? Et s’il lui avait fait une place dans sa famille ? – Et si Gaston ou les Bergens avaient réellement connu l’amour ? Et s’ils avaient été aimés réellement pour ce qu’ils étaient ? – Et si les hommes avaient accepté Maui… S’il n’avait pas eu à voler le cœur de Te Fiti ? – Et si ses douze frères avaient mieux traité Hans et lui avaient fait une place au sein de leur royaume ? – Et si Gargamel n’avait jamais connu la pauvreté ?

Et si…

Et s’il n’y avait aucun méchant ? Et si c’était notre vision de la société qui avait besoin de rejeter la faute sur un coupable ? Et si nous avions tort de toujours chercher le méchant de l’histoire ? Qui d’entre vous n’a jamais fait d’erreurs ? Qui d’entre vous ne regrette aucune décision dans sa vie ? Personne. Parce que nous sommes tous les gentils pour quelqu’un et les méchants pour d’autres. Parce que dans la vie, tout est une question de choix et de perceptions.

J’ai choisi d’enseigner à mes enfants à regarder le meilleur de chacun, peu importe ses choix. Mine de rien, je leur ai aussi appris qu’ils avaient droit à l’erreur. En leur démontrant que ces personnages de fiction ne sont pas que méchanceté et haine, je leur donne le droit aux imperfections. Parce qu’un enfant peut se voir comme un méchant s’il fait trop de mauvais choix et qu’on le lui reproche quotidiennement…

Pensez à l’enfant impulsif, qui peut se montrer plus souvent colérique et impatient. Combien de temps cela prendra-t-il pour qu’il se sente « méchant », pour qu’il s’identifie au mauvais rôle ? Et si cet enfant pouvait apprendre que ses choix et ses comportements ne définissent pas ce qu’il est ? Il est temps de démontrer aux enfants qu’ils ont aussi droit à l’erreur. Ils ont le droit de ne pas être parfaits. Ils ont le droit de ne pas être de petits adultes tous les jours…

Apprenons-leur qu’ils ne seront jamais les méchants de leurs propres histoires.

Joanie Fournier

 

À vous trois

À vous trois,

Les amours de ma

À vous trois,

Les amours de ma vie, ceux qui m’ont permis de vieillir, oui, oui, à vous!

À vous, qui avez su me faire aimer la vie.

À toi, ma choupinette, quand j’ai su que tu étais là, bien présente dans ma toute petite bedaine d’adolescente d’à peine dix huit ans, mon cœur s’est empli de joie! Parce que ton papa me semblait le meilleur, celui dont toutes les petites filles rêvaient… parce que chaque jour, ton sourire et tes frustrations d’enfant de huit ans me rappellent à quel point je peux t’aimer. Tu resteras à tout jamais ma princesse, ma grande fille, ma belle grande fille d’amour.

Ensuite, petit loup est arrivé quinze mois plus tard. Enfinnnnn, ma famille était complète! Papa et maman étaient tellement sur leur nuage! Petit garçon, grands soucis : les semaines d’hospitalisation, les quatre opérations. Mais comme je t’ai toujours murmuré à l’oreille : « Prépare toi, petit garçon, elle sera longue l’expédition, et même si on n’en revient jamais vivant, il faut regarder droit devant. » Mon beau petit bout de bonheur qui traversait chaque épreuve mieux que nous, ton père, ta sœur et moi! Merci de faire partie de nos vies… je t’aime.

Un jour, entre papa et maman, ça n’allait plus du tout, les chicanes se succédaient. Maman a décidé de mettre un point final à tout ça. Mais sachez, mes amours, que ce n’est pas de votre faute.

Quelques mois plus tard, maman a rencontré celui qu’elle croyait être le prince charmant… nous avons eu un beau petit bébé de cette union, mais sachez que maman ne vous aime pas moins que ce petit bout de chou!

Un beau grand garçon aujourd’hui âgé de presque trois ans. Un autre petit guerrier! Qui a failli laisser sa vie à l’âge de deux ans… Mon grand colosse qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. Mon beau grand blond qui sait nous faire rire à tout moment. Mon guerrier, je t’aime plus que tout.

Maman s’est fait laisser quatre ans plus tard, par ce fameux prince… celui qui lui promettait l’éternité!

Aujourd’hui, six mois après cette séparation, maman est fatiguée, fatiguée de se battre.

Mais aujourd’hui, quand maman a faussement pensé qu’elle avait tout échoué dans sa vie, elle a pensé à vous trois. Vous trois qui rendez ma vie plus que merveilleuse, vous trois sans qui ma vie aujourd’hui n’aurait pas de sens.

Merci d’être mes enfants, merci la vie de m’avoir donné ces trois petits miracles.

Un jour, la vie sera plus belle.
À toi maman qui n’en peut plus, regarde tes enfants et souris à la vie.

Eva Staire

Saluer l’arrivée du Nouvel An toute seule comme un creton

Cette année, j’étais seule le 31 décembre à minuit.

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Cette année, j’étais seule le 31 décembre à minuit.

Ça ne m’est jamais arrivé en quarante ans. Je dois apprivoiser la chose.

Je peux passer go sur le party du jour de l’An sans trop de peine. Ça vire souvent en soirée de télévision de toute manière. Je suis capable de regarder les émissions de fin d’année toute seule comme une grande.

La bonne bouffe en bonne compagnie me manquera, les rires autour d’une coupe de bulles aussi. J’ai hésité jusqu’à la dernière minute entre une soupe en conserve et un repas brie-saumon fumé-pain frais maison et brownie décadent. Et le Bye Bye avait intérêt à être vraiment crampant pour me faire rire. J’aurais plus feelé pour regarder Réellement l’amour en vidant une boîte de mouchoirs. Mais ç’aurait été du masochisme émotionnel.

Ce qui m’a manqué, surtout, ce sont mes enfants, les étincelles dans leurs yeux excités de pouvoir veiller jusqu’au milieu de la nuit, le premier câlin de 2020, les souhaits de bonne fée murmurés à leur oreille une fois qu’ils sont endormis. Mais bon. J’avais la chance d’être avec eux à Noël. Je suis mal placée pour chialer! L’appel téléphonique de ma belle ado à minuit pile a mis un baume sur mon cœur. Un petit crémage en sucre à la crème qui apaise.

Je peux aussi me passer de la route à faire. Je suis déménagée de chez ma mère à dix‑sept ans. Si on fait un savant calcul, ça fait vingt-trois ans que je suis sur la route non-stop dans le temps des fêtes. J’ai conduit douze heures dans le temps de Noël, sans compter les trois appels pour faire survolter la voiture à -37. Donc là, je n’étais pas fâchée de rester dans mon nid. Au chaud. Et de dormir dans mon lit. J’ai dû m’imaginer que mes enfants venaient m’y rejoindre le 1er janvier pour une séance de chatouilles.

Je suis douce-amère en pensant à cette nuit de transition annuelle. C’est juste une date. Une occasion de faire le bilan et de prendre des résolutions, ce que je fais plutôt à l’année. Le choc des prises de conscience est moins pire quand on le fait au fur et à mesure. Je me retrouve avec du temps de congé, sans aucune obligation, même pas la pression de me mettre sur mon 36. Ma grosse robe de chambre rose en polar et mes bas turquoises pas assortis du tout étaient parfaits. Et confortables.

Ils ont été parfaits avec le foyer, la télécommande, de la musique (out, les rigodons!) et mon kit d’art-thérapie. Des découpures de magazines, des pinceaux, des crayons, de la colle, des cartons multicolores. Mes cartes de tarot et de pensées positives, pour m’inspirer. Mon journal. Et quelques numéros de téléphone au cas où le vague à l’âme m’aurait pris.

En cette nuit du jour de l’An, j’ai eu une pensée lumineuse pour tous ceux et toutes celles qui, comme moi, ont salué l’arrivée de 2020 tous seuls comme des cretons. (Oui, je sais, cette expression n’a pas d’allure! Mais qui sait comment le plat de creton se sent, tout seul dans le frigo?) Le 2 janvier, la vie normale a repris pour moi. Le travail, l’horaire de garde des enfants, la routine. J’aurai pris un temps d’arrêt nécessaire. J’aurai même eu le temps de peinturer mon sous-sol (faut bien que je m’occupe l’esprit quand mes oisillons me manquent!) Et je retrouverai bientôt mes poussins d’amour.

Pour d’autres, la solitude durera au-delà de cette nuit. Certains ont dit adieu à une personne aimée dans les derniers temps. Certains sont seuls à l’année. Certains vivent loin des leurs et doivent se fier à Facetime pour voir leurs proches devenus loin. Pour eux, la question n’est pas de savoir comment occuper ces quelques heures plus émotives. Il s’agit d’apprendre à vivre avec l’absence, la solitude ou la perte. À ceux-là, à celles-là, je souhaite une année 2020 sereine et douce. Aux autres aussi. On le mérite tous, n’est-ce pas?

Nathalie Courcy