Archives mars 2018

Mes amis de longue date : Hémo et Roïdes

Ils m’ont rendu visite pour la première fois il y a huit ans. Ce

Ils m’ont rendu visite pour la première fois il y a huit ans. Ce jour-là, je n’ai pas seulement hérité d’un tout nouveau bébé, mais aussi de cette visite. Je venais de faire leur rencontre aussi indésirable soit ‑elle. Depuis, ils apparaissent sans avertissement au gré de leurs envies.

Alors, lève la main si toi aussi, tu reçois la visite de ces indésirables depuis la naissance de ton joli poupon. Vas‑y, ne sois pas timide, tu es seule devant ton ordi, et même si tu n’es pas seule, les gens n’auront aucune idée pourquoi tu lèves la main.

Ces cochonneries profitent de chacun de tes moments de faiblesse pour apparaître. Si tu t’assois sur un sol trop froid ou trop chaud. C’est comme si tes fesses avaient maintenant besoin d’une température idéale pour s’asseoir sur le sol. Malheur à toi si une constipation te fait vivre l’enfer. Aucune chance de t’en sortir, ils popperont à coup sûr et resteront tant que ta constipation restera.

On ne parle pas d’hémorroïdes ouvertement, je te le concède. C’est tellement gênant de se promener dans la pharmacie avec la petite boîte contenant la solution à ton problème. Tu as l’impression que chaque personne que tu rencontres te regarde fixement avec un sourire en coin.

Et tu espères tellement pouvoir t’en sortir avec les médicaments en vente libre. Parce que prendre un rendez-vous chez le médecin pour lui montrer tes amis, c’est dire bonjour à la honte qui envahit chaque petit recoin de ton corps, y compris tes hémorroïdes. Et s’il te plaît, n’essaie pas les trucs de grand-mère que tu trouves en googlant « comment vaincre ses hémorroïdes ». Tu risques de souffrir le martyr en les appliquant (crois‑moi sur parole) ou encore pire de les aggraver. Et là, le mot « honte » ne sera même plus assez fort pour expliquer leur état à ton médecin.

Alors, il ne nous reste qu’à nous résigner, car après leur première visite, plus rien ne les empêchera de revenir.

À partir de maintenant, si tu vois quelqu’un devant son ordi ou son cellulaire lever la main sans raison, tu te sentiras beaucoup moins seule.

Mélanie Paradis

Salon du livre, salon des rêves

En Outaouais, la relâche scolaire commence toujours avec le Salon d

En Outaouais, la relâche scolaire commence toujours avec le Salon du livre. Grande fête des auteurs et des lecteurs souvent critiquée pour son aspect ouvertement commercial. Oui, mais. C’est bien plus que ça. Et cette année, le comité organisateur s’est donné à fond en planifiant un nombre record d’événements pour célébrer la culture écrite et lue.

Mais au-delà de ce débat, le Salon du livre, c’est une expérience. Intense. Un bain de foule au milieu de laquelle il faut savoir naviguer d’un kiosque à l’autre. Sans canard en caoutchouc. Foule de laquelle il faut s’enfuir avant que tous les enfants présents se passent le mot pour éclater à cause de la surstimulation sensorielle. Par contre, si vous aimez le bacon, c’est le bon moment.

Le Salon du livre m’émeut. D’abord parce que depuis deux ans, j’y ai ma place comme auteure et éditrice, comme membre d’un groupe d’écrivains (l’Association des Auteurs et Auteures de l’Outaouais) qui me donne le sentiment d’appartenir à une communauté de rêve et d’action. J’ai ma chaise, ma séance de dédicace, ma chance de parler de littérature et de ma Zoé douée au public. L’an dernier, je recevais encore des regards de jugement de la part de gens qui ne connaissaient pas la douance dont mon livre parle. Cette année, complètement différent : les lecteurs sont sensibilisés, ils comprennent que ce livre parle de vrais enfants qui sont vraiment doués intellectuellement, qui sont vraiment différents. Une victoire.

Le Salon m’émeut aussi parce que je trouve ça beau : les jeunes auteurs, à peine sortis du cégep, qui ont trouvé éditeur à leur plume; les retraités qui ont attendu toute leur vie avant de se donner le temps de réaliser leur rêve de publier et qui tiennent leur livre en chair et en papier; les lecteurs en quête d’une découverte littéraire, d’un livre inspirant à traîner en vacances, d’une signature personnalisée de leur auteur préféré. Je trouve ça beau, les parents qui bravent la foule en délire pour plonger leur progéniture dans un monde culturel, dans une langue qui veut tout dire.

Et le Salon, c’est une marée de rencontres passionnantes, de discussions qui nous entraînent jusque dans les fonds marins de nos motivations d’écrire. Parmi ces rencontres, j’ai pu discuter avec la fondatrice de l’Alliance québécoise des Éditeurs indépendants, qui m’avait accompagnée dans le démarrage de ma maison. L’inspiration faite femme, tout orientée vers la bibliodiversité. J’ai revu Tristan Demers, que j’avais interviewé quand on avait tous les deux onze ans et qu’il venait de créer Gargouille…

J’ai aussi eu la chance de revoir une des collaboratrices de Ma Famille Mon Chaos, Linda Cusson. L’automne dernier, Linda a publié le livre 6 règles d’or pour parents branchés. Une belle réussite pour elle, un outil aidant pour les parents et les éducateurs! Il fallait nous voir, plantées au milieu du Centre des Congrès, incapables de se dire au revoir. On aurait pu passer deux semaines à jaser sans épuiser la liste de sujets : nos projets d’écriture, notre vision de la parentalité, nos parcours, notre implication dans MFMC… Un coup de cœur! Je me sentais non seulement acceptée, mais surtout comprise. Soutenue.

Quand on écrit pour un blogue comme MFMC, c’est qu’à la base, on aime écrire et qu’on a des choses à partager. On n’a pas tous le rêve d’être publiés, mais on a tous des rêves. Je suis repartie du Salon du livre avec mon rêve qui criait : « GO! T’es capable! » Et aussi avec quelques livres dédicacés…

www.4etdemi.ca

http://www.parentsbranches.com/

Nathalie Courcy

Je t’ai vue tomber

Quand on est des enfants, on voit ses parents comme les plus forts.

Quand on est des enfants, on voit ses parents comme les plus forts. J’imagine que c’est de là l’expression « le plus fort, c’est mon père ». Sauf que moi, j’ai vite appris qu’un parent, ça peut tomber aussi.

Quand on est petit, on ne réalise pas que certaines épreuves de la vie peuvent nous abattre. Mais quand on voit sa mère tomber, on comprend que parfois, notre corps peut aller à sens inverse. Qu’il nous fait comprendre que la charge d’émotions est trop grande.

Je n’étais pas vieille. Je devais avoir tout au plus neuf ans. Je commençais à me rendre compte que tu n’allais pas bien. Probablement que je croyais à un rhume. Que d’ici quelques jours tu redeviendrais top shape. J’y ai cru. Jusqu’au moment où je t’ai vue t’écrouler sur le sol. Maman, ce jour‑là, mon petit cœur d’enfant a cru voir sa maman mourir. J’ai eu toute une décharge électrique. Tu n’étais pas morte, mais ton âme avait le mal de vivre et ton corps ne résistait plus à rien. Je n’ai qu’à fermer les yeux pour me rappeler tous les détails.

À cette époque, je ne comprenais pas trop ce qui se passait. Je voyais la peur dans tes yeux et ton corps s’affaiblir. Tu t’accrochais à moi, comme si j’étais une bouée. Nos rôles s’étaient inversés. J’étais celle qui tentait de te rassurer. Je te donnais des bains. Je me souviens même d’avoir désossé ton poulet. Nous avions l’habitude de jouer au docteur. Tu étais couchée sur le divan du sous-sol. Moi, je t’écoutais, je te posais des questions, j’essayais tant bien que mal de t’apaiser. Je te flattais le dos, je te tenais la main. Parfois, nous ne parlions pas. J’étais tout simplement là pour te faire du bien.

Je crois que papa avait peur. Il ne savait pas trop comment réagir. Il partait de la maison. Je le sentais incapable de rester. Sa femme tombait, celle qu’il avait toujours vue se tenir debout devant tout. Mais papa, aujourd’hui, j’ai compris que tu jouais ton rôle la nuit. Moi je dormais, donc je n’avais pas conscience de ce qui se passait. Je ne savais pas à ce moment ce qu’était l’anxiété. Encore moins ce qu’étaient les crises d’anxiété. Toi, c’était ça que tu devais gérer. Une femme qui, chaque nuit, avait des crises. Une femme qui paniquait, qui croyait mourir. Tu ne devais pas lui montrer que toi aussi, ça t’apeurait. Aujourd’hui papa, je comprends que le jour, tu avais besoin de respirer, si tu voulais continuer de garder le fort. De plus, tu savais que j’étais là et tu l’appréciais. Je le sais, car un jour, tu m’avais laissé un beau petit mot, que je garde toujours précieusement.

Maman, à ce moment, je ne savais pas pourquoi tout ça était arrivé. Mais, en grandissant, j’ai compris toutes les émotions que tu as vécues et celles qui ont fait éclater ton vase. Vivre le deuil de son frère doit déjà être difficile. Mais, toi en plus, tu t’occupais de son fils, son ado. Tu l’avais pris sous ton aile, car sa mère était également décédée quelque temps avant. De plus, tu devais gérer les chicanes avec tes propres ados. Des flammèches, il y en avait à la tonne. Tu as essayé de garder la tête en dehors de l’eau. Mais le tourbillon était trop fort, alors la vague t’a jetée dans le fond. Ton corps t’a parlé. Tu t’es relevée petit à petit. Tu as compris que parfois, il faut tendre la main.

Il n’y a pas longtemps, mon corps m’a aussi plaquée sur le sol. Il y est allé un peu plus délicatement. Tu m’avais appris c’était quoi, tomber. Que pour remonter, nous devions l’accepter, que nous devions en parler et laisser les gens nous aider.

Après avoir regardé les arbres en voiture plusieurs fois, avoir envie de rentrer dedans, après avoir pété les plombs et lancé les clés au bout de mes bras et m’être écrasée au sol en pleurant, j’ai réalisé que moi aussi, je tombais. C’est à ce moment que j’ai décidé d’accepter l’aide pour m’en sortir. Ton histoire m’a peut-être sauvée aujourd’hui. Maman, je t’aime.

Karine Larouche

 

Le soldat qui ne dormait jamais

Je n’ai jamais été d’un tempérament anxieux. J’étais plut

Je n’ai jamais été d’un tempérament anxieux. J’étais plutôt une optimiste, une « je-fais-confiance-à-la-vie », une téméraire, une heureuse. Je prenais la vie une journée à la fois, bravais les tempêtes, accueillais le soleil. Un jour, tout s’est brisé.

Ce jour‑là, je me suis séparée de mon ancien conjoint. Il n’a pas pris la rupture. Il y a eu beaucoup de violence. Pas de violence physique. La psychologique. Celle qui ne laisse pas de bleus sur la peau, mais qui meurtrit l’âme. Celle qui fait douter de soi. Celle qui part avec l’estime personnelle et qui te laisse étrangère à toi-même. Celle qui fait que tu ne te reconnais plus. Mes enfants ont comme expression : « T’es cassée ». Je l’étais solide.

C’est dans cette période que les premiers symptômes de l’anxiété sont apparus. Sournoisement. L’insomnie, la fatigue, la perte d’appétit, les étourdissements, l’anticipation et l’hyper vigilance. Il n’y avait pas qu’un hamster dans ma tête. C’était plutôt des familles de hamsters qui roulaient jour et nuit. Ça m’épuisait à force de rouler comme ça. Pas moyen de me donner une pause.

Mes perceptions de la vie changeaient. Et moi aussi. Je redoutais la prochaine catastrophe. Les hamsters et les scénarios continuaient de se bousculer dans ma tête. J’avais perdu le contrôle. J’étais devenue un soldat en guerre équipé pour le pire qui ne venait jamais. Un soldat au front, toujours prêt. Le soldat qui ne dormait jamais dans le fond de sa tranchée s’est épuisé.

Et est venue cette boule. Cette oppression au milieu de la poitrine. Au cœur du plexus solaire. Le milieu des émotions, qu’on dit. Cette difficulté à respirer, à ressentir la vie, à la goûter. Tout était devenu danger. Tout pouvait arriver. Et ce n’était plus pour le meilleur et pour le pire. C’était pour le pire et c’est tout. Cette impression de suffoquer, le cœur qui s’emballe et qui fait mal. Mon dieu je vais mourir. Mais je ne meurs pas. Ça s’appelle une crise d’angoisse. Pas une crise cardiaque. Dieu merci, j’avais survécu à celle-là.

J’ai essayé le verre de vin, puis la bouteille. J’ai essayé l’arrêt de travail et les médicaments. J’ai essayé les techniques de respiration et même le yoga. Temporairement, j’arrivais à me mettre en pause. À m’anesthésier. Mais la boule revenait. Ces moyens‑là ne me suffisaient pas. Il fallait faire différent. Il fallait que je reconnaisse que seule avec mes hamsters, je n’y arrivais plus. J’ai appelé une psychologue, j’ai ouvert la porte, je suis entrée dans son bureau et j’y suis toujours.

J’arrive aujourd’hui à gérer davantage mes scénarios et mes pensées. Vous dire que je ne suis plus un soldat serait mentir. Je suis toujours un soldat. Mais le soldat va maintenant dormir lorsque c’est son tour. Le soldat sait qu’il peut y avoir un danger mais pas toujours. Que la vie, ça peut vraiment être beau et simple des fois.

Eva Staire

Lorsque je ne serai plus là

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Jour après jour, je te chante une berceuse en te flattant tendrement la joue. Chaque jour. Chaque soir. À chaque coucher. Pourtant, l’une de ces fois ne fut pas comme les autres. Comme à l’habitude, je faisais glisser mon doigt le long de ta joue, tentant de te transmettre tout mon amour d’un seul mouvement beaucoup trop précis. Un geste si simple, mais rempli d’un amour inconditionnel. Mon regard plongé dans le noir de tes yeux, mon trop‑plein d’amour a débordé. D’une lucidité beaucoup trop agressante, je me suis dit : un jour, je ne serai plus là.

Ces mots sont apparus telle une bombe dans mon paisible petit bonheur et les vagues s’en font encore ressentir aujourd’hui. Un jour je ne serai plus là… pour toi. Pour vous, mes enfants. J’accepte le fait que je devrai mourir un jour, mais le fait que je ne pourrai plus être présente pour toi m’est littéralement insupportable. Et lorsque je dis ceci, je le pense non seulement pour toi, mais pour tes frères aussi.

Personne ne s’en sortira vivant, ainsi va la vie. C’est clair et précis. Et pourtant…

Tu es encore si petite. J’ai l’impression que je n’aurai jamais fini de vouloir te parler. Je n’aurai jamais fini d’être si fière de toi. Je n’aurai jamais fini de t’écouter. Je n’aurai jamais fini de vouloir de serrer dans mes bras. Je n’aurai jamais fini de simplement t’aimer. Je n’aurai jamais fini… et pourtant, je devrai un jour te quitter. T’abandonner à toi‑même.

Mais je t’aime tellement.

Comment faire pour te préparer à continuer sans moi? Comment, pendant que je suis encore à tes côtés, puis‑je te préparer à mon départ? Pourrais-je un jour me dire : Voilà, je crois qu’à partir d’aujourd’hui, tu sauras suivre ton chemin? Ou serais-je trop égoïste pour seulement m’en rendre compte? Parce qu’au final, c’est ça être parent : te guider afin que tu survives à ce bas monde et si la vie me le permet, m’assurer que tu aies tout ce dont tu as besoin pour en profiter pleinement.

Tu affronteras plusieurs défis au courant de ta vie. Parfois, tu auras même envie de tout abandonner, mais rappelle-toi une seule chose : demain est un jour nouveau. Qui sait ce que demain t’amènera? Sois curieuse et va voir ce que la vie te réserve. Et si jamais la vie n’est pas si belle ici pour toi, eh bien va voir si elle est plus belle ailleurs. Peut‑être ton bonheur se trouve‑t‑il dans un autre pays, dans une autre religion? Peu importe. Cherche ton bonheur, trouve‑le et cultive‑le. Le bonheur se présente sous différentes formes tout au long de ta vie, tu verras. Il est si précieux, si important.

Vois la beauté en chaque chose, en chaque personne. Ta vie n’en sera que plus belle.

Sache que de mon côté, mon bonheur, je l’ai trouvé. Je l’ai trouvé en vous trois, mes enfants, et bien sûr papa sans qui je serais encore à la poursuite de mon bonheur. Merci de m’avoir comblée de ta présence, de ton amour.

Je t’aime et je te souhaite de cultiver tellement de bonheur que tu en deviendras contagieuse. Simplement.

Maman.

Geneviève Dutrisac 

Ton premier chez‑toi

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J’ai une jeune amie qui vient de quitter le nid familial pour habiter son premier logement. Je l’ai vue se questionner avant de se lancer. Je l’ai vue s’inquiéter et s’enthousiasmer. Elle a choisi son premier foyer de femme et s’y est installée en quelques jours. Jamais un deux-pièces ne lui aura semblé aussi libérateur, aussi significatif!

 

Je l’entends raconter ses anecdotes que j’ai moi-même vécues il y a bien longtemps. Le choix des premiers meubles, les premiers rideaux, la déco. L’envie d’inviter ses gens pour démontrer combien elle est bien installée. L’envie de prendre ses propres décisions jamais discutées. Elle est CHEZ ELLE.

 

Ton premier chez-toi, c’est important. C’est le premier pas de cette vie qui s’annonce devant toi, celle qui fera de toi une femme accomplie, petit à petit. Parfois, tu auras des doutes, des découragements, mais toujours, tu auras cette fierté d’y être arrivé!

 

Je me rappelle mon premier logement; je n’avais pas encore dix‑huit ans. Mon copain de l’époque, oui, alors nous n’avions rempli la demande de location qu’à son nom. Nous avions été refusés! En fait, IL avait été refusé! Je me rappelle mon indignation, croyant, dans mon habitude de révolte, à une injustice. Je me rappelle avoir écrit une lettre de deux pages au propriétaire de l’endroit qui se trouvait gérant d’une institution financière du quartier.

 

Je m’étais présentée à la succursale avec la ferme intention de défendre mon copain et de dire haut et fort mon désaccord face à ce refus. J’ai demandé à la réception de voir le gérant, on m’a annoncé qu’il n’était pas présent. J’ai donc demandé à avoir de quoi écrire. Vous commencez à me connaître un peu, mes amis, j’y suis allée de main forte!

 

Je ne pourrais pas vous réécrire ici cette longue plaidoirie… cela date de quand même « quelques » années (outch coup de vieux!). Mais je me rappelle avoir utilisé des mots comme « injustice », « je m’insurge », « inacceptable », « préjugés ». La lettre faisait deux pages bien remplies! Comme je retournais à la réception pour donner ma dissertation à la secrétaire, elle m’a lancé un sourire et m’a dit : « Attends! »

 

Un homme était derrière moi, elle lui a tendu ma « lettre », et lui m’a regardé tout sourire en me disant : « Je suis M…, le gérant ». Et moi, rouge comme une pivoine, mon zèle et mon courage se sauvant aussi vite que la chaleur montait en moi, j’ai répondu : « Et moi, je suis l’auteure de cette lettre! »

 

Il a regardé le texte vite fait sans le lire et m’a invitée à le suivre d’un geste gentil : « Venez mademoiselle, nous allons aller voir ça dans mon bureau. »  Je l’ai suivi, les jambes soudainement bien lourdes et ayant perdu mon grand courage.

 

Puis, il a lu ma lettre, mon indignation, mon cri à l’injustice, bref ma révolte étalée noir sur blanc avec des mots de politesse, mais des mots de colère et d’amertume. J’étais révoltée qu’on « nous » refuse cette location. Il a lu ma lettre… devant moi! Levant ici et là son sourcil blanc, esquivant un sourire que je jugerais aujourd’hui d’amusé. Quand finalement, il a levé les yeux vers moi, c’était pour me dire : « Quelle fougue! Félicitations mademoiselle Bernard, je vais vous faire signer le bail à vous et votre conjoint. » Il m’a expliqué qu’il avait d’abord refusé la location, car seul mon copain figurait sur la demande et que d’après ses calculs, seul, il n’arriverait pas à payer toutes ses dépenses. Mais là, en y ajoutant mes propres renseignements de revenus, tout allait bien aller.

 

Il avait raison : tout a très bien été, même si je me suis retrouvée à soutenir seule les coûts de ce premier logement. Il fut ma première réussite après un départ bien hâtif de « chez moi » à quinze ans.

 

Alors, toi, ma jeune amie, sois fière de toi! Profite bien de cette nouvelle liberté! Tu vas voir, tout va bien aller, ton départ était planifié et tu y es! CHEZ TOI. Tu as de quoi être fière et surtout, ne crains rien : avec une bonne planification, tout va aller merveilleusement bien!

 

Bon départ ma belle!

 

Simplement, Ghislaine!

Ces 300 chiens qui font du bien à mes enfants

Après un temps des fêtes franchement revitalisant, j’ai enfin se

Après un temps des fêtes franchement revitalisant, j’ai enfin senti la paix s’installer dans mon petit cœur. Ce n’est que lorsque la sérénité s’est installée que j’ai réalisé que je venais de traverser un deuil.

Je ne voulais pas réellement balancer par la fenêtre ma vie bien rangée. Ce que je voulais, c’était voyager. Le déménagement, c’était mon sacrifice, le prix à payer pour découvrir l’Europe.

Savoir que je retrouverais ma maison, ma famille et mes amis dans trois ans a bien sûr facilité mon départ du Québec, mais pas mon adaptation en Italie. J’ai perdu trop de temps, pendant mes premiers mois ici, à rêver à mon futur retour à la maison. Déjà qu’on vit souvent au conditionnel dans un déménagement, empêtrés dans nos craintes et nos espoirs… Ça ne laissait pas beaucoup de place au moment présent, tout ça.

Mais le temps des questionnements est révolu, mes rêves déçus ont été digérés. Non, nos garçons ne deviendront sûrement pas les meilleurs amis de nos petites voisines italiennes, mais ils se sont fait de super copains canadiens. Et oui, mes petits trésors vont probablement accueillir chaque nouveau projet de voyage avec méfiance, mais l’avantage est qu’ils ne seront jamais déçus, toujours agréablement surpris. Ça pourrait être pire que ça.

Je vous assure que si vous ajoutez : organiser un déménagement outre‑mer et apprendre une nouvelle langue à votre liste de priorités, l’équilibre de votre vie foutra le camp tout d’un coup. « Trop de priorités » équivaut à « pas de priorités ». Mais maintenant que la transition est complétée, j’ai pu retrouver les habitudes qui me faisaient du bien. Elles possèdent même, maintenant, un charmant accent italien. Notre routine, fracassée à grands coups de massue en quittant notre pays, s’est teintée de nouvelles couleurs. Nos priorités ont pu reprendre leur place.

Après un été et un automne mouvementés, l’hiver s’annonçait donc beau et doux chez nous. Seul nuage à l’horizon : mes enfants, eux, étaient toujours pris dans la tempête. Déni, Tristesse et Colère (on dirait les personnages du film Sens dessus dessous!) prenaient encore beaucoup de place. Pas toute la place, heureusement, mais juste assez pour réaliser que mes cocos auraient besoin d’un peu d’aide pour atteindre l’oasis d’acceptation à leur tour.

Comme de vrais endeuillés, mes petits bonhommes de sept et dix ans avaient besoin d’exprimer leurs émotions (cet élément était déjà bien en place) MAIS AUSSI des pensées plus positives (cet élément pouvait être amélioré). L’équation me semblait évidente. Plus ils vivraient de beaux moments en Italie, plus ils apprécieraient leur nouvelle vie. S’ils se contentaient de ruminer leurs plans d’évasion vers le Canada, ils éveilleraient encore et encore Déni, Tristesse et Colère. C’était leur responsabilité de cesser d’alimenter la machine à idées noires pour diriger les projecteurs sur les moments plus heureux. Après six mois en Italie, ils avaient un choix à faire et deux parents prêts à les soutenir dans leur démarche. Nous étions en mode Intervention.

Nous avons demandé aux enfants ce qu’ils aimaient faire en Italie et leur réponse était claire : ils voulaient aider le refuge canin San Francesco. À notre arrivée à Naples, nous nous y étions rendus pour participer à une activité de financement et rencontrer les gens qui ont à cœur d’aider les chiens errants, trop nombreux ici. Mes enfants voulaient y retourner et faire du bénévolat auprès des 300 chiens du refuge. Aussitôt dit, aussitôt fait! C’est ainsi qu’on allait débuter notre année 2018.

Depuis deux mois, nous nous joignons donc au groupe de bénévoles qui offrent une promenade hebdomadaire aux pensionnaires. Nous commençons toujours par aller voir Willy, âgé d’une dizaine d’années, que nous avons pris sous notre aile plus officiellement. Son père devait être un Border Collie noir et blanc, mais sa mère… allez savoir! Il vit au refuge depuis au moins trois ans et ne le quittera sûrement jamais. Même les adorables chiots (une vingtaine arrivés depuis janvier seulement) risquent de grandir et de mourir au refuge, alors le vieux Willy…

Pour nous, Willy a été un coup de cœur dès le premier instant. L’affection est réciproque. Il laisse les enfants brosser son poil crasseux, les yeux mi-clos, le museau tourné vers le soleil…

Les autres bénévoles, qui nous ont d’abord réservé un accueil cordial, nous offrent maintenant un sourire chaleureux chaque samedi. (Je comprends tellement leur manque d’enthousiasme initial à décoder mon baragouinage italien!) Notre fidélité au rendez-vous et nos efforts à comprendre leur façon de fonctionner (on n’est pas à Walt Disney!) ont porté fruit. Désormais, lorsque nous mettons les pieds au refuge, la vénérable « nonna » nous gratifie d’un « Willy vous attend » où perce l’émotion.

Depuis notre premier avant-midi de bénévolat, la nostalgie a cessé de se pointer le bout du nez au moment du coucher. Mes enfants se laissent à présent doucement hypnotiser par Morphée, fiers de suivre l’exemple de leurs héros de l’émission Refuge animal et convaincus que de petits êtres poilus ont besoin d’eux ici. Ces 300 chiens ont définitivement illuminé et changé notre vie.

Elizabeth Gobeil Tremblay

Fini les bisous

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 «Maman, maintenant je suis grande. Je ne veux plus de bisous le soir pour dire bonne nuit, ni de câlins.»

Onze ans…

BANG! VLAN! Dans mon cœur de maman!
Hey! Dans mon livre à moi, ça ne devait pas se passer comme ça! On était si proches, si fusionnelles… J’en ai manqué un bout? Suis-je une bonne mère? Me déteste‑t-elle à ce point? Que dois-je répondre?

Son odeur, sa chaleur et ses petits bras apaisants me manquent déjà…

Je me sens rejetée par mon enfant. Mon âme saigne. Je me fais violence pour respecter ce souhait, respecter cet être qui grandit et se détache de moi… Il est où le mode d’emploi quand on a un enfant? Il faut s’adapter sans arrêt et tout va si vite!

Pour moi, tu es et tu seras toujours mon bébé. Je traverserais le pays tout entier à la course si tu avais besoin de moi. Je serais capable d’étrangler ceux qui te feraient du mal. Je ferais tout pour toi. Tu es un bout de moi. Je t’ai sentie grandir au creux de mon corps, je t’ai nourrie de mon lait et je pensais que nous avions gardé cette proximité…

– Mais… pourquoi?
– C’est comme ça maintenant!
Et tu claques la porte de ta chambre.

VLAN!

Mon premier déchirement de maman…

Fini les bisous…

 

Gwendoline Duchaine

 

Et si on sautait la maternelle?

Ce n’est pas en septembre qu’on se questionne sur l’école à

Ce n’est pas en septembre qu’on se questionne sur l’école à la maison généralement. C’est plutôt comme drette là, maintenant, en plein cœur de l’année scolaire.

On retrouve donc deux groupes très actifs présentement sur les forums de parents ‑éducateurs. Il y a les familles pour qui ça ne fonctionne plus à l’école pour x raison (comme nous en 2015 avec notre plus vieux). Et il y a les parents qui mijotent l’idée de ne pas inscrire leur enfant à la maternelle (comme nous en 2016 avec notre plus jeune).

Sortir des sentiers battus, au mieux, éveillera quelques inquiétudes; au pire, plongera certains (lire ici : moi!) dans un grand état d’agitation. T’sais quand tu as peur de gâcher la vie de ceux à qui tu tiens comme la prunelle de tes yeux… ça peut te troubler une paix intérieure assez vite!

Peut-être pour calmer les parents anxieux, peut-être aussi juste parce que c’est la réalité… on entend souvent : « La maternelle n’est même pas obligatoire au Québec de toute façon. » Ouch! Que ça me fait grincer des dents…

Ne vous méprenez pas! Que vous souhaitiez tenter les apprentissages en famille (en maternelle, en troisième ou en sixième année), je vous y encourage à 100 %. Je n’ai aucune réserve. Go, allez-y, essayez-le!

Mais on va mettre les choses au clair tout de suite : non obligatoire ne signifie pas sans importance. Obligatoire ou non, la première année du cheminement scolaire de nos enfants mérite toute notre attention. C’est donc avec grand sérieux que j’ai pris la responsabilité d’accompagner mon fils pour sa maternelle.

Est-ce que ça veut dire que notre vie s’est transformée du jour au lendemain? Non. Notre grand joueur-explorateur-créatif a continué à vibrer avec ardeur comme il l’avait fait durant les cinq premières années de sa vie. Nous avons continué à lui offrir un environnement riche et stimulant. Eli Gerzon décrit tellement parfaitement la chose : « It’s when the whole world is your school, instead of school being your whole world. »

Après avoir lu le chapitre « Éducation préscolaire » du Programme de formation de l’école québécoise, j’ai fait mes choix de parent-éducateur et décidé de réserver une petite partie de nos journées aux exercices de lecture et d’écriture. C’est la partie que mes enfants appellent l’école. Est-ce que c’est parfait? Sûrement pas. Mais la plupart du temps, ça va bien et ça va vite. En plus, toute la petite famille est heureuse là-dedans, alors je trouve que c’est bon signe.

Pour être bien honnête avec vous, les cahiers servent surtout à me rassurer. Ils ne représentent qu’une infime partie de tout ce que mes enfants peuvent découvrir dans une journée. C’est pas compliqué, ils sont toujours en apprentissages. Il ne leur viendrait jamais à l’esprit qu’ils font l’école lors de notre routine du soir, quand je leur fais la lecture des aventures de Billy Stuart d’Alain M. Bergeron. Et pourtant!

Puisque c’est la première fois que j’accompagne un enfant dans l’apprentissage de la lecture (mon plus vieux, lui, l’avait appris à l’école), j’expérimente tout ça, moi aussi, en même temps que lui. Comme une jeune maman qui s’informe sur l’allaitement, le développement de l’enfant… j’ai une nouvelle mission et je m’applique à la remplir de mon mieux.

Mon poussin qui débutait la maternelle en 2016 a maintenant sept ans et termine sa première année (encore à la maison). Il lit seul dans son lit avant de s’endormir et rédige au déjeuner, les aventures de sa propre BD, Chat qui mange des chips. Je commence donc tranquillement à dire (pas trop fort quand même) : Mission accomplie. Bien sûr, ça ne fait pas de moi une enseignante. Je serais complètement dépourvue devant une classe d’une vingtaine d’élèves. Mais, comme parent, je commence à avoir confiance en ma capacité à éduquer mes enfants.

Pour celles qui se lancent cette année, voici les 10 principales ressources que j’ai utilisées pour la maternelle :

  1. Le livre Lire et écrire en première année… et pour le reste de sa vie (Yves Nadon)
  2. Les cahiers Enquête au Village des sons 1, 2 et 3 (Josée Laplante)
  3. Le blogue L’atelier d’écriture au primaire pour devenir un auteur « pour le vrai », dès la maternelle
  4. Le livre 40 mini-leçons efficaces pour enseigner l’écriture (Lori Jamison Rog);
  5. Deux après-midis par semaine d’activités variées avec le groupe de soutien des Apprentis-sages de l’Outaouais (mes garçons ont même offert une série de cinq ateliers d’initiation aux échecs à leurs amis)
  6. De nombreuses Activités pour améliorer la connaissance des lettres de l’alphabet (www.sites.fse.ulaval.ca/INDISSE)
  7. Un projet de correspondance Le toutou voyageur, réalisé avec d’autres enfants scolarisés à domicile du Québec
  8. Le programme d’éveil à la lecture et à l’écriture Jouons avec Cornemuse et ses amis! (Cinq ateliers offerts à une vingtaine d’enfants du groupe de soutien des Apprentis-sages de l’Outaouais de 3 à 6 ans)
  9. Les fameuses lettres rugueuses Montessori (version homemade Elizabeth) et un plateau de sucre pour pratiquer les tracés
  10. Une fabuleuse littérature jeunesse. Les préférés de Poussin pour ses premières lectures : la collection Les zigotos (Benoît Charlat), Tom et Tim (De Bourgoing & Calarnou) et Je lis avec Pat le chat (James Dean)

Bonne aventure!

Elizabeth Gobeil Tremblay

Notre gang de collaborateurs à la cabane!

Ce n’est pas tout le monde qui a la chance d’être entouré d’

Ce n’est pas tout le monde qui a la chance d’être entouré d’autant de belles et de gentilles personnes, et pour ça… on remercie chaque jour l’existence de notre blogue.

Quand on a eu l’idée de mettre sur pied Ma Famille Mon Chaos, on s’attendait à tout, sauf à cette immense vague d’amour.

Quand on parle de vague d’amour, il y a bien sûr celle qui vient de vous, nos lecteurs adorés. Sans vous, vos commentaires et votre amour, le blogue ne serait pas le même.

Mais aujourd’hui, nous tenons à souligner le travail des gens qu’on nomme des collaborateurs, mais qui sont beaucoup plus que ça. Dans chacun de leurs textes se retrouve une partie d’eux-mêmes qu’ils vous livrent sans filtre ni gêne!

Bref, on les aime et MFMC ne serait rien sans eux.

On a donc eu l’idée de tous les emmener manger à l’érablière Raymond Meunier et
Fils à Richelieu. Croyez-moi, quand la gang de Ma Famille Mon Chaos débarque quelque part, on déplace de l’air et on prend de la place.

On était donc plus de 100 à se rencontrer la semaine dernière. On doit avouer que l’endroit était PARFAIT pour une rencontre entre les collaborateurs et leur famille. Petits et grands ont pu manger un repas traditionnel de la cabane à sucre… Je n’ai que de bons mots concernant la nourriture et le service (par contre, la balance nous aimait moins le lendemain matin! T’sais quand c’est bon, on a tous tendance à avoir un appétit démesuré.)

Oh et, mention spéciale à Hayden (notre plus vieux) qui a englouti des tonnes de bacon en plus de trois bâtons de tire sur la neige (Hello Sugar Rush)!

Comme on habite en Montérégie, on en a visité des érablières, et on a adoré celle-ci avec son intérieur tout en bois. En plus de ça, les enfants ont pu jouer et prendre plein de photos avec les mascottes de La Pat’ Patrouille. C’était vraiment un endroit idéal pour que nos collaborateurs puissent discuter ensemble, pendant que les enfants s’amusaient et riaient autour de la table. On s’est tous sentis en famille, autour d’une bonne tablée… comme dans le temps :-)!

Avant de partir, tout le monde a pris le temps d’aller dehors manger de la tire sur la neige et voir la ferme avec ses animaux et ses cochonnets.

Vraiment, merci à la gang de l’érablière Meunier d’avoir fait de notre rencontre MFMC un succès!

 

On se revoit bientôt… vos grands-pères dans le sirop et votre tarte au sucre nous manquent déjà ❤.

On vous laisse avec plusieurs photos de cette belle rencontre entre collaborateurs

 

Entendre ta voix, à nouveau

La relâche rime souvent avec ménage.

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La relâche rime souvent avec ménage.

C’est en fouillant un tiroir de souvenirs que j’ai retrouvé un cahier si cher à mes yeux: des textes écrits par ma mère. Un journal qu’elle m’adressait.

Cela fera bientôt quatorze ans qu’elle est décédée. Lire ses mots, réentendre sa voix.

À travers ses écrits, comprendre. Parce que je suis mère à mon tour et parce que ses soucis, sa fierté, ses inquiétudes pour ses filles, c’est moi qui les porte à présent.

Comprendre pourquoi il s’est passé de longues périodes sans qu’elle écrive; c’est à mon tour de courir après le temps! 😉

Ce cahier, c’est mon plus bel héritage. 💜

Je constate chaque fois que ma mère, bien que peu instruite, avait un don inné pour l’écriture et pour la langue française. C’était aussi une grande lectrice. J’aurai hérité de cela d’elle, aussi, pour mon plus grand bonheur. 🌸

Parents qui me lisez, avez‑vous cette chance? Mieux encore, prenez‑vous le temps d’écrire pour vos enfants? Il faudrait bien que je m’y remette…

 

Karine Lamarche