Archives août 2018

C’est l’heure de ma pause parentale

L’été, je suis chanceuse d’être en congé. Mes enfants resten

L’été, je suis chanceuse d’être en congé. Mes enfants restent avec moi… comme… tout le temps. Alors je suis comme une simili mère à la maison l’été.

Ça a l’air zen, mais ce ne l’est pas ha! ha! Ménage, 145 repas par jour, lavage, etc. Bref, vous savez de quoi je parle. Ça fait que comme c’est un MÉTIER, j’ai le droit d’avoir des pauses durant ma journée comme n’importe quel travailleur. Pis c’est maintenant.

Pendant que ma maison n’est pas vraiment propre et que les bobettes de mon plus jeune traînent sur le dossier d’une chaise, je m’accorde une pause! Mon grand joue aux Legos dans sa chambre, le plus jeune fait ça relaxe dans la sienne. Timing idéal. Sauf que ce n’est pas toujours le cas.

Alors, mon truc est principalement de le nommer aux enfants. Oui, oui! Ils vont apprendre que maman a besoin de temps pour elle, de sa bulle temporaire et de prendre soin d’elle. Je leur montre l’exemple en même temps de prendre soin d’eux et de s’écouter. Puis j’établis des consignes claires (silence, jeux calmes, etc.) avec — super important — un délai raisonnable et visuel (Time timer, je t’aime).

Voilà : vous pouvez et devez prendre des petites pauses au courant de la journée. Vous y avez droit, c’est écrit dans les normes du travail. 😉

 

Krystal Cameron

Le petit dollar de sable : une histoire de préconception

<span lang="FR" style="margin: 0px; font-family: 'Times New Roman',s

Et si on jasait un peu de la préconception? Cette période qui précède la grossesse. Ce moment où l’on fait le choix d’enfanter. Pour certains, le désir d’avoir un enfant est très clair; pour d’autres, cette période est remplie de remises en question, de doutes et de réflexions. Il arrive parfois qu’elle ne soit pas consciente puisque la grossesse arrive en surprise. On s’attarde souvent trop peu à cette période, cet espace-temps où les gens se préparent parfois plus physiquement (prendre des vitamines, cesser de fumer, arrêter la consommation d’alcool, etc.) que psychologiquement. J’avais envie de vous partager mon histoire de préconception, car avec ma petite dernière, elle a été particulièrement significative. Si le cœur vous en dit, j’aimerais bien connaître vos histoires en commentaires.

 

Alors voilà, mon plus vieux venait d’avoir trois ans. Mon mari et moi étions presque certains que nous voulions un autre enfant, mais j’hésitais. J’avais peur de ne pas savoir partager mon temps et mon cœur avec l’arrivée d’un autre bébé. Je me demandais si c’était le bon moment, si nous étions prêts. Je sentais, par contre, une grande envie de revivre une grossesse et un accouchement. J’avais envie que mon fils puisse connaître le bonheur de la fratrie, ce lien particulier qui est tantôt agréable, tantôt déplaisant, mais qui nous fait grandir. J’avais envie de recommencer cette aventure avec mon amoureux, de le revoir être père à nouveau, de voir grandir un autre enfant sous nos yeux fatigués, mais admiratifs. Bref, j’étais indécise.

 

Nous étions en vacances aux Îles-de-la-Madeleine. Une partie de la famille de mon mari s’y trouve. Un voyage familial qui me donnait le goût d’agrandir la mienne. Un jour, nous sommes allés à la plage marcher sur le bord de l’eau avec l’espoir de trouver des dollars de sable. La température chaude et calme était idéale pour profiter des îles, mais plutôt défavorable à notre but, puisque les dollars de sable se trouvent plus facilement après les tempêtes et la pluie.

 

Je marchais en silence, les pensées bien occupées par mes réflexions. J’ai respiré profondément et j’ai parlé à mon enfant futur, celui que je désirais. Je lui ai dit intérieurement : « On fait un marché : si je trouve un dollar de sable, ce sera ma confirmation que c’est le bon moment ». C’est un peu étrange, limite ésotérique, mais c’était mon inspiration du moment.

 

Après un bon quarante‑cinq minutes de marche, aucun dollar de sable ni pour moi ni pour ceux qui m’accompagnaient. J’étais déçue et je rationalisais tout ça en me disant que c’était un peu bête comme façon de décider de faire un enfant ou non. Nous étions sur le point de partir quand, à mes pieds, j’ai vu le plus petit mini dollar de sable que j’avais vu de ma vie. Quand je l’ai vu, j’ai souri en regardant le ciel, le cœur rempli d’excitation. J’avais l’impression que mon bébé me donnait le OK, qu’une petite âme m’avait fait un clin d’œil. J’avais trouvé un petit dollar de sable, magnifiquement parfait, tout petit et fragile… tout comme le petit bébé qui a grandi dans mon ventre le mois suivant.

 

 

Roxane Larocque

Le spectre du trouble des réseaux sociaux

Dans toute la documentation que nous lisons en tant que parents d’

Dans toute la documentation que nous lisons en tant que parents d’enfants avec un TSA, on cite toujours des « autistes célèbres ». Le diagnostic et le terme « trouble du spectre de l’autisme » est récent, alors je me suis toujours demandé comment il a été possible de déceler longtemps après leur décès que ces personnes l’étaient, mais ça, c’est une autre histoire !

Ce qui me frappe chaque fois dans cette liste est que nous y retrouvons plusieurs personnes ayant développé des moyens de communication. Avec le téléphone d’Alexander Graham Bell, on a pu « parler » à des gens à distance sans être dans la même pièce qu’eux. Bill Gates et Steve Jobs ont respectivement mis sur pieds Microsoft et Apple, et avec tout ce qui découle de ces deux compagnies, pas besoin de plus amples présentations pour eux. Mark Zuckergberg, quant à lui, est le fondateur de Facebook, plateforme qui nous permet de rester « connectés » avec le monde qui nous entoure, encore une fois, sans contact physique entre les gens.

Que tentons-nous de faire avec les personnes atteintes d’un trouble du spectre de l’autisme ? Faire en sorte que celles-ci soient le plus fonctionnelles possible dans un monde de neurotypiques (une personne dite neurotypique est une personne qui n’a pas de diagnostic de TSA ou autre trouble du même type, bref une personne que plusieurs qualifieraient de « normale »).

Par contre, de nos jours, tout le monde a un ordinateur qui fonctionne sous Windows (Microsoft) ou sur OS (Apple), nous envoyons des courriels par leur entremise, nous nous informons sur le web avec ces derniers (à preuve, vous êtes en train de lire ce texte), nous avons tous des téléphones cellulaires dits « intelligents » et des tablettes. Selon les dernières statistiques, il y a 1,4 milliard d’utilisateurs actifs sur Facebook.

Où je m’en vais avec tout ça ? C’est bien simple. Il y a actuellement plus d’un milliard de personnes qui communiquent entre elles sans se voir, sans voir l’émotion de leur interlocuteur, qui parlent sur leur mur de sujets qui n’intéressent pas nécessairement les autres. Combien de fois avons-nous envoyé un message texte qui a mal été interprété parce que la personne à qui nous l’avons envoyé n’a pas pu déceler l’émotion à travers le message ? C’est une situation des plus frustrantes. Imaginez que c’est le quotidien des personnes vivant avec un trouble du spectre de l’autisme : ne pas pouvoir déceler l’émotion derrière le message et de ce fait, ne pas réagir en fonction de celle-ci.

Avouez que c’est paradoxal comme situation. D’un côté, on essaie de faire en sorte que nos enfants TSA fonctionnent comme les neurotypiques, mais les neurotypiques, eux, communiquent sur les réseaux sociaux comme des personnes TSA. Ça ne se limite pas uniquement à Facebook ; observez ce qui se passe au restaurant, dans les transports en commun : les gens sont souvent l’un à côté de l’autre, mais ne se parlent pas, ils s’envoient des textos, des tweets, se taguent sur Facebook. Ce n’est qu’une question de temps avant qu’un adolescent autiste nous lance : « Vous voulez que nous agissions comme vous, mais vous, vous agissez comme nous ! »

Je me demande si c’était conscient de la part du fondateur de Facebook de nous amener dans son univers, de nous faire découvrir d’une façon un peu sournoise ce que c’est que de communiquer sans voir l’émotion ou l’intention réelle derrière un texte. Moi la première, je ne compte plus le nombre d’accrochages que j’ai pu avoir avec des amis dans des textos ou par la messagerie de Facebook, tout ça parce qu’on a juste le message et qu’on ne décode pas tout ce qui vient avec ne se compte plus.

Je lève donc mon chapeau et dis un immense merci à Mark Zuckergberg, Bill Gates et Steve Jobs de nous avoir ouverts, sans s’en rendre compte sûrement, l’univers de la communication TSA. Faire connaître à la population mondiale ce que ces enfants et adultes vivent au quotidien. D’avoir mis sur pieds des plateformes nous permettant de vivre une partie de leur quotidien et de nous avoir sensibilisés, encore une fois sans que nous nous en rendions compte, aux défis de communication que ces gens doivent relever chaque jour de leur vie.

Annie St-Onge

Sexualité : quand s’inquiéter sans tomber dans la folie ?

Nous élevons nos enfants avec notre bagage de connaissances et d’

Nous élevons nos enfants avec notre bagage de connaissances et d’expérience et faisons du mieux que nous pouvons. On le sait bien, les enfants ne viennent pas au monde avec un manuel d’instructions ! Toutefois, ce serait bien pratique d’en avoir un, ou plutôt une boule de cristal pour comprendre ce qui se passe dans la tête des enfants, les nôtres et ceux des autres !

En tant que mère, j’ai ce gène qui fait imaginer que le pire est arrivé ou qu’il va arriver dès que quelque chose déroge du cadre initial que je me suis imaginé. Ça a dû être activé en moi en même temps que j’avais des contractions lors de l’accouchement, car je n’étais pas comme ça avant d’avoir des enfants ! Je m’imagine des scénarios catastrophes dès que les enfants sont en sortie scolaire ou en vacances avec leur père. Oui, parce que dans mes scénarios catastrophes, je suis Wonder Woman, il n’arrive jamais rien de mal quand les enfants sont sous ma gouverne : preuve que ça frôle la maladie mentale mon affaire ! Si au moins cette « habileté » était utile ! Je m’imagine le pire dans ma tête, mais est‑ce que c’est vraiment pratique et est‑ce que je suis plus « préparée » quand quelque chose survient réellement ? Pas une miette ! Juste des secondes, des minutes et même des périodes plus longues de ma vie que je ne reverrai plus !

Vous êtes parents vous aussi, alors je vous pose la question qui tue : quand est‑ce que notre cerveau doit s’attendre à ce que nos enfants soient curieux par rapport à la sexualité et la découverte de son corps et, par conséquent, de celui de l’autre ? Je vous entends répondre, les papas de petites filles : « Quand elle sera mariée, pas avant ! » Soyons réalistes, nous sommes en 2018 et la sexualité est omniprésente. Alors quand ? Je pose la question parce que moi, je ne suis pas prête du tout à ça ! Pas prête, mais pas dupe non plus : ils ont six et onze ans, ça va arriver bientôt. Pas à cause de leur propre curiosité (et peut‑être que oui aussi, après tout, ils ont la moitié des mes chromosomes), mais à cause des « connaissances » des amis autour qui vont vouloir les partager.

Maintenant que vous connaissez ma « maladie mentale », vous devez facilement imaginer ce qui me trotte en tête : quand est‑ce que l’on s’inquiète quand la volonté de « transfert » de connaissances ou la curiosité est un peu trop éveillée pour l’âge de l’enfant ? Si la situation est vraiment déplacée, comment aborde‑t‑on la situation avec le parent concerné pour qu’il s’interroge à son tour, sans totalement passer pour une folle ? Le retour des ceintures de chasteté, c’est prévu pour bientôt ?

Je parlais des papas plus tôt, mais je dois humblement avouer cette situation m’inquiète particulièrement pour ma fille, parce que justement, c’est une fille et que c’est ma plus jeune. Je devrais aussi avoir une crainte par rapport à mon fils, mais il est plus vieux et je vois déjà que je lui ai transmis une partie de mon caractère et de mon gros bon sens, donc ça m’inquiète moins. Ma fille est toute mini, toute souriante et s’offusque encore quand elle entend de gros mots. Elle est encore pure malgré ses déhanchements à la Shakira quand elle danse (ouffff pas trop souvent ces mouvements‑là ma cocotte, pas à ton âge).

Il y a les amis, et il y a l’Internet. Vous savez, ce super outil qui nous permet de tout trouver : ce que l’on cherche et parfois (souvent), au cours des clics, ce que l’on ne cherche pas ! Si c’est vrai pour nous en tant qu’adulte, imaginez pour les enfants. Par exemple, les vidéos sur YouTube qui s’enchaînent et où on finit par passer d’une petite fille et sa maman qui ouvrent des colis pleins de jouets et les testent (avec des voix juste trop joyeuses et aiguës) à une vidéo où un ou une adulte joue avec des jouets pour enfants et ça devient un peu plus perturbant dans ma tête de maman. En quelques clics, les enfants peuvent se trouver à des lunes de la recherche initiale.

J’ai du mal avec toutes les informations ou avec les comportements non appropriés auxquels nos enfants sont confrontés et souvent, trop jeunes. Comment fait‑on comme parent pour toujours être en mesure de « se r’virer de bord sur un 10 cennes » et avoir les bons mots pour expliquer les choses aux enfants pour des sujets qu’on avait mis à l’agenda comme sujet de discussion beaucoup plus tard dans leur vie ? Quels sont vos trucs pour toujours avoir LA bonne réponse à brûle-pourpoint dès que des questions se posent avec vos enfants ?

Annie St-Onge

Mon amie l’insomnie

Mon amie,

Depuis plusieurs annÃ

Mon amie,

Depuis plusieurs années, j’ai une amie qui me rend visite au moins deux fois par semaine et plus je vieillis, plus ses visites sont fréquentes. Pourquoi? Il me semble que j’ai assez donné. Elle le fait toujours la nuit, autour de 2 h. Elle arrive sournoisement, sans crier gare, sans prendre le temps de m’aviser de sa visite ni du nombre d’heures qu’elle passera chez moi. Parfois, ses visites sont de courtes durées, mais à d’autres moments, elle me fait royalement suer, elle s’incruste dans ma vie, dans mes nuits.

Mon conjoint n’est plus du tout dérangé par ma visiteuse, car depuis quelque temps, il dort ailleurs. En fait, il dort ailleurs depuis la venue de cette nouvelle amie. Elle prend beaucoup trop de place.

Parfois, je quitte ma visiteuse pour me réfugier dans les bras de mon homme en espérant qu’elle me laissera enfin tranquille.

Elle me réveille toujours et m’empêche de dormir; pourtant, elle le sait que j’en ai besoin. J’ai des tonnes d’heures de sommeil à récupérer! J’ai quand même eu trois enfants qui m’ont tenue en éveil des nuits et des nuits.

Aujourd’hui, ils ont dix‑huit et vingt ans et il leur arrive encore de me tenir réveillée, soit par leurs entrées et sorties tardives ou parce qu’ils ne sont pas rentrés du tout. Ou tout simplement parce que je m’inquiète pour eux.

Cette généreuse et aimable amie (grrrr) provoque souvent en moi des réflexions, des questionnements lors de ses visites inattendues et cela réveille mon hamster. Alors là, ils s’amusent comme des petits fous tous les deux.

Moi, pendant ce temps, j’essaie de relaxer, de me rendormir. Tourne sur un bord, tourne sur l’autre. J’ai chaud! J’ai froid! J’ai soif! Je me lève pour faire pipi! Je prends un livre, mais je n’arrive pas à me concentrer. J’écoute de la musique douce, j’essaie de méditer, mais en vain.

Au début, je me fâchais. J’étais vraiment en colère contre elle. J’avais beau lui dire de me laisser tranquille, de revenir plus tard vers 5 h 30 ou 6 h, mais rien à faire.

Elle s’entête! Elle aime bien venir me déranger au beau milieu de la nuit. Plus je m’impatiente, plus elle rit de moi et ses visites s’éternisent dans le temps.

Alors, j’ai décidé de la jouer cool! Je ne m’en occupe plus. Je la laisse seule. Je ne l’écoute plus et je ne me fâche plus. Ça ne donne rien. Mon hamster s’apaise aussi lorsque je l’ignore.

Cette nuit, elle s’est présente vers 1 h 30. J’ai pris le temps de jaser avec mon hamster pour savoir si je n’avais pas oublié de mettre mon linge dans la sécheuse, ce que j’allais porter lors de ma sortie, pourquoi la télé était encore allumée. Pourquoi ma fille n’arrête pas d’aller aux toilettes, est-elle malade? Ah ben! Elle ne s’est pas lavé les mains, pourtant elle le sait! Je lui ai quand même souvent répété l’importance du lavage de mains! Ouin! Décroche, la bonne femme. Ta fille est presque une adulte.

Mon fils est venu me demander pourquoi je ne dormais pas encore à 3 h 30. Tu te couches tard, qu’il me dit! Ben non! Je suis couchée depuis 21 h 30. Ben tu travailles demain… Ben oui, stie, je le sais mon grand!

Bon! Mon hamster s’est endormi, mon amie cligne des yeux et baille. Je crois que je vais pouvoir retourner au pays des rêves. Allez! Ouste! Dégage!

Shit! Il est déjà 4 h! Il ne me reste plus beaucoup de temps avant que sonne l’alarme de mon réveil-matin.

Maudite insomnie! Merci quand même pour ta précieuse collaboration!

Line Ferraro

Quand devient-on un « ex »?

Ils vécurent heureux, eurent des enfants… Et puis, plus rien n’

Ils vécurent heureux, eurent des enfants… Et puis, plus rien n’allait et ils se sont séparés. Pas la fin idéale en soi et personne ne souhaite que son histoire familiale connaisse cette fin. Est-ce qu’une séparation implique nécessairement deux adultes à couteaux tirés? Devenir « l’ex » avec tout le mépris que ce terme sous-entend, ça arrive quand au juste?

Aucun couple avec des enfants ne souhaite en venir à la séparation. Pourtant, ça arrive de plus en plus fréquemment de nos jours. Je ne vous apprends rien en disant que le principal lors d’une séparation est de garder le cap pour épargner les enfants le plus possible. La séparation sera difficile pour eux également, mais les adultes doivent agir avec assez de maturité (lorsque possible) pour que les enfants ne se sentent pas tiraillés entre les deux parents, qu’ils deviennent les messagers entre les deux ou pire, qu’ils entendent des méchancetés sur l’autre parent. Les enfants doivent être laissés en dehors des problèmes qui ont causé la séparation. Ils doivent être réconfortés sur le fait qu’ils ne sont aucunement la cause de la séparation.

Toutefois, quand nous discutons avec des amis qui sont séparés, on entend souvent les « ex » être traités comme des personnes totalement immatures, sans jugement ou sans intelligence. Pourtant, ces mêmes personnes, il n’y a pas si longtemps, étaient pour ces gens « l’être aimé ». Que s’est-il donc passé? Pourquoi soudainement la perception de l’autre a changé du tout au tout?

Selon ce que j’ai pu observer dans mon cercle de connaissances, souvent, la personne qui est au banc de l’accusé pour tous les torts est la première des deux personnes qui est de nouveau en couple. Soudainement, les décisions prises par cette personne, aux yeux de l’autre parent, sont teintées du jugement d’un autre homme ou d’une autre femme, une personne qui est venue prendre la place que l’on occupait il n’y a pas si longtemps. Une personne qui vient mettre son grain de sel dans les ententes que les parents avaient entre eux. C’est là que ça fait mal, c’est là que nous sentons que la vision de l’autre est altérée. On se sent, malgré nous, jugé par une personne qui ne connaît rien de nous, de notre passé, de notre vécu.

On dit souvent que le temps arrange les choses. Plus jeune, je détestais cette phrase, je l’avoue. Mais c’est vrai : le temps de faire le point, d’analyser ce qui s’est produit, pourquoi ça s’est produit et ce que l’on peut en tirer comme leçon pour ne pas répéter la même histoire lors d’une prochaine relation, est bénéfique. Du temps pour apprendre à se connaître soi-même aussi. Redécouvrir la personne que l’on était et celle que l’on est devenue, se donner de l’importance à soi-même. Être une personne à part entière et non pas uniquement « la maman de » ou « le papa de ». Il faut lâcher prise tout simplement.

Oui, l’histoire s’est mal terminée, mais il y a des petits êtres qui ont besoin de leurs parents, qu’ils soient ensemble ou séparés. Des enfants qui ont besoin de leurs parents comme phares pour ne pas perdre le nord. Les parents sont le roc auquel les enfants se rattachent pour être les plus équilibrés possible dans le chaos de la séparation. Il faut être fort, pour eux, mais aussi pour soi-même. On n’a peut-être pas réussi son couple, mais il est possible de réussir sa séparation sans tomber dans le cliché stéréotypé de « l’ex ».

Quand l’ex-conjoint(e) devient un(e) « ex »… un petit truc pour ne pas dire tout haut ce que l’on pense et risquer que de petites oreilles entendent et répètent le tout (comme il faut ou pire, tout croche) : écrire ce que l’on pense puis chiffonner la page de toutes nos forces, lancer la boule de papier que ça donne à l’autre bout de la pièce pour finalement la faire brûler dans l’évier de cuisine! La partie chiffonnage et lançage défoule assez bien, et la partie du « feu de joie », c’est pour éviter des petits yeux curieux qui pourraient tomber sur ladite feuille en cherchant des feuilles pour dessiner le lendemain matin! Pourquoi ne pas en profiter pour faire griller une guimauve en même temps, question de se faire plaisir? 😉

Dans les moments les plus difficiles, quand l’ex-conjoint est devenu ou deviendra, de manière temporaire ou permanente, « l’ex » avec tout ce que ça implique, il faut regarder nos enfants lorsqu’ils dorment et on se dit que deux êtres imparfaits qui n’étaient pas faits pour aller ensemble ont créé des petits êtres magnifiques qui nous aiment d’un amour sans bornes et tels que nous sommes!

Annie St-Onge

 

La mauvaise herbe

La mauvaise herbe

« Une mauv

La mauvaise herbe

« Une mauvaise herbe est une plante dont on n’a pas encore trouvé les vertus. » Martin Luther King

Le suicide de trop. Le possible suicide de Zombie Boy a fait régurgiter tous les autres qui sont restés coincés dans ma gorge. Robin Williams, Kurt Cobain, Chester Bennington, les multiples tentatives de ma tante et de ma meilleure amie, sans oublier plusieurs autres personnes qui gravitent plus ou moins loin de mon univers. Des êtres vivants, uniques, qui cherchaient à vivre, à provoquer et surtout à flamboyer à travers la verdure, la pelouse et les (très) plates bandes de notre société.

Pourquoi tous ceux et celles chez qui je perçois une lueur dans le regard semblable à la mienne finissent‑ils par s’enlever la vie? Ils s’effacent à grand spray d’injures toxiques quotidiennes. Peut‑être par déformation professionnelle, j’aime, non, j’adore la différence, ce qui dépasse, ce qui égratigne; j’aime les diamants bruts, les passionnés. Ils m’inspirent et rendent le monde plus beau, plus intense, plus vivant. J’aime la mauvaise herbe.

Pourquoi cette beauté épineuse cherche‑t‑elle à mourir? Comme la mauvaise herbe avons‑nous peur de perdre le contrôle de cette nature fougueuse, forte, fière et si fragile paradoxalement? Aussi différentes soient-elles, n’oublions pas que ces personnes sont des nôtres. Chaque fleur, plante, arbre et herbe a sa place. Peut‑être ne  les planteriez‑vous pas dans votre jardin, mais de grâce, ne les détruisez pas. La mauvaise herbe de certains est curative pour d’autres. Écoutez‑les et laissez‑les s’épanouir. La vie et la fougue semblent avoir atteint ses limites.

Eva Staire

Tirer la couverte

Bien avant 8 h un matin de semaine et la plage est presque déserteâ

Bien avant 8 h un matin de semaine et la plage est presque déserte…

Une marche en solitaire. Le sable humide qui croustille sous chaque pas. Le petit crochet pour éviter la vague taquine. Quelques joggeurs. Des couples de tous âges. La main enlaçant amoureusement… leur café.

Je marche toujours d’un pas rapide. J’aime marcher. Encore plus à la plage. Là où tout a le goût de la mer. Est la mer. Ma tête tente de se noyer. De se perdre. À l’infini de l’horizon. Un endroit public d’évasion. Qui ne devrait appartenir à personne. Ou totalement à tous.

J’aime bien le concept des Premières Nations. Tenter de vivre en harmonie avec ce qui nous entoure. Vivant ou non. Communiquer avec le vent, les arbres, les rivières.

Qu’il est alors impensable de vouloir se les approprier.

Cette plage, je la connais de mieux en mieux. Sur toute cette heure de marche. La section motelisée qui laisse place aux maisons louées. Évidemment, de moins en moins de gens. La langue qui change. Jusqu’à la rivière qui fait légère barrière. Qu’on peut traverser, si les idées sont encore trop prenantes.

Mon esprit d’enfant vagabonde. Cherche le trésor. Cette bague ou ce bijou. Perdu ou égaré volontairement… Quelques saluts retournés. Même si je constate la tendance. De moins en moins de cette attitude débonnaire. Le Good morning! donné sans attente. Sans doute disparu lui aussi avec l’effondrement des tours jumelles.

Presque au point de rebrousser chemin…

Des immenses bâches bleues. Une superficie au sol plus grande que celle de ma maison. Juste devant un passage d’accès à la plage. Un mur érigé hâtivement au petit matin. Un message clair. Évidemment, pas d’âme qui vive pour affronter mon incompréhension.

Une manière de crier. Moi! Un égoïsme qui fait frémir.

Oh, il avait déjà débuté depuis des années. Par le placement judicieux des chaises de plage. Une belle rangée. Une clôture. Un pipi de chien qui se voit bien.

Mon cerveau repart, où je tentais de le perdre. J’y réfléchis. Je vois le futur. L’idée reprise par la majorité. Ma marche en zigzaguant au travers des minces espaces laissés entre les toiles. Ces imbéciles qui devront se lever de plus en plus tôt pour gagner la course. L’autre qui devient un antagoniste. La tension.

Tout ça pour des vacances? Pour ce moment privilégié de se ressourcer. De débrancher. D’avoir des instants de zenitude…

Peut-être qu’ils devront se réglementer. D’autres directives imposées pour combler le vide. Celui de l’intérieur. De la tête et du cœur.

Avec l’âge, je rejette de plus en plus les principes de «croissance personnelle». Ceux submergés de Likes. De ce que je perçois, ça va très bien de ce côté. La satisfaction de ses besoins individuels. Le moi avant toi. Avant vous et parfois, même, avant nous.

Par simple culpabilité, le mauvais exemple est donné aux enfants. Ces petits rois. Qui resplendissent joyeusement de cette arrogance.

Volontairement incontrôlée. Une génération qui n’aura aucune difficulté à suivre. Jusqu’à ces marques de pas sablés sur ma serviette.

L’exemple nécessaire, je vais continuer de le donner aux miens. Respect des autres. Partager le bien commun. Ne laisser aucune trace.

Chacun doit faire sa petite différence. Se joindre à chacune des vagues. Ouvrir ses sens. Être là, maintenant. Goûter le bonheur.

J’espère que nous serons de plus en plus nombreux à propager ce plaisir solitaire, contre vents et marées…

michel

 

L’envol

Et voilà. C’est fait. Tu es partie.

<p style="text-align: ju

Et voilà. C’est fait. Tu es partie.

Tu viens d’avoir dix‑sept ans et tu as pris ton envol…

Nous te laissons, seule au monde, dans cette petite chambre sur le campus du cégep.

Mon cœur de maman panique, mais je ne dis rien : vas‑tu être capable de débarrer la porte du bâtiment ? Où vas-tu faire ton épicerie ? Et si tu te fais attaquer ? Enlever ? Tuer ? Si tu tombes malade ? Si la porte claque et que tu te retrouves coincée dehors avec tes clés à l’intérieur ?

Et si…?

– Merci, papa et maman, de m’avoir aidée à m’installer. Je vous aime. Ça va aller…

– Anytime, si tu as besoin de quoi que ce soit, appelle‑moi pis je viens…

– Promis, maman…

Alors, on t’a laissée là.

Sur la route du retour, je n’ai pas pu m’empêcher de verser une larme. Mon bébé… C’est une véritable tempête de sentiments dans notre âme de parents quand notre enfant prend son envol…

Nous sommes partagés entre un sentiment de fierté immense et la tristesse de ne plus l’avoir au quotidien à nos côtés.

Ta chambre est vide.

La maison est vide.

Ton chien te cherche.

Je t’appelle encore pour te dire que c’est l’heure de souper.

Mais la porte de ta chambre ne s’ouvre pas… et ta place à table reste libre…

Alors je t’envoie des messages textes. Je m’excuse… car pendant quelques semaines, il se peut que j’en envoie beaucoup… Tu me réponds avec une gentillesse infinie et une maturité incroyable.

Je suis impressionnée : c’est beau de te voir aller. Tu prends ta vie en main avec tant de passion et de joie !

Et puis… je sais… que de temps en temps… tu vas revenir… alors, le soleil envahira la maison à nouveau… Cette petite tempête de jeunesse… je vais la savourer en silence… Je vais apprécier chaque seconde de ta présence…

Nous sommes si fiers, si inquiets, si tristes, mais si heureux. On t’aime si fort. Vole ! Vole ! Vole !

Gwendoline Duchaine

 

Tu te trompes! Texte: Eva Staire

Je suis partie, avec les p’tits. Bien ancrée dans mes envies de r

Je suis partie, avec les p’tits. Bien ancrée dans mes envies de réapprendre à vivre. Autrement, sans toi.

Sans TOI.

Quelle utopie m’a prise? Le « sans toi » est temporaire, toujours la distance à refaire. Les discussions d’enfer. Les disputes comme celle d’hier.

Hier, tu es allé trop loin, tu as fait pleurer ces petites âmes qui apprennent à grandir en calquant leurs parents. Hier, tu as crié au téléphone, si fort qu’ils ont tout entendu, qu’ils ont tout reçu.

Oh comme je m’en veux!

Je m’en veux de les avoir laissé être atteints. Par TOI.

Aujourd’hui, je t’ai écrit. Ultimement pour la dernière fois une explication pour arrêter une fois pour toutes tes actions poison. Je t’ai proposé une solution. Tu sembles avoir accepté. Mais encore là, de toi, je ne peux que douter, me méfier, car toujours tu finis par recommencer.

Ce n’est pas la première fois, ce n’est pas ta première crise, ce n’est PAS ma première lettre et mon premier PARDON.

Notre ancienne relation a eu de bons moments et de très souffrants. Si ce n’était des enfants, à mes yeux, tu n’existerais plus. Mais pour eux, je n’ai pas le choix. Je dois encore et toujours faire ce qu’il faut pour ne pas qu’ils te perdent.

Te perdre. Oui.

Car dans tes crises, tu menaces de ne plus les voir, de ne plus les prendre quelques heures aux deux semaines. Déjà que tu ne les appelles pas… Ils me racontent librement ce qu’ils pensent, vivent et ce qu’ils portent. Alors, sache que JE SAIS. Je sais tes mots. Je sais tes essais pour me rabaisser devant eux, devant tous et toutes. Je SAIS tes mensonges à mon endroit. Puis tu sais, ça ne m’atteint pas.

Pas comme tu le crois.

Je suis atteinte au moment où, dans les yeux de mes p’tits, je vois la déception face à leur père. Face à ces paroles mensongères sur le dos de leur mère. Mais tu n’as rien compris mon cher! Ne sais-tu pas qu’ils t’observent? Qu’ils se rendent bien compte, plus que tu ne le croiras jamais, à quel point tu essaies de manipuler les histoires que tu leur racontes?

Tu leur apprends à se méfier de toi. Tu leur démontres toutes les raisons qui ont fait que je suis partie. Tu me donnes raison.

Je n’ai jamais eu l’intention de te rabaisser à leurs yeux, même que souvent depuis notre rupture, j’ai essayé de te protéger contre toi‑même envers eux. Je t’ai trouvé comme dans le passé toutes les excuses imaginables. Je t’ai expliqué encore et encore les erreurs que tu faisais et qui nuisent à votre relation.

Mais toi, tu t’en fous, il n’y en a que pour toi.

TOI, TOI et RE-TOI

Mais cette lettre que je t’ai écrite, sache que c’est la dernière. J’en ai fini. Last call.

Dans l’avenir, je ne serai plus aussi conciliante, aussi patiente. Je n’accepterai plus aucune bavure. Tes mensonges seront tous mis au jour tôt ou tard et le plus beau de l’histoire, c’est que je n’y serai pour rien. Tu récolteras ce que tu auras semé, c’est aussi simple que ça.

Comprends‑moi bien : tu creuses toi-même le même fossé entre les enfants et toi que celui que tu as creusé entre nous.

Je te le dis une dernière fois : prends garde, ils sont intelligents, brillants, ils savent QUI et COMMENT est leur maman… ils apprennent qui tu es…

… à toi de décider ce que tu vas leur montrer. Mais n’oublie pas tu devras assumer.

 

Eva Staire