La mauvaise herbe

La mauvaise herbe

« Une mauvaise herbe est une plante dont on n’a pas encore trouvé les vertus. » Martin Luther King

Le suicide de trop. Le possible suicide de Zombie Boy a fait régurgiter tous les autres qui sont restés coincés dans ma gorge. Robin Williams, Kurt Cobain, Chester Bennington, les multiples tentatives de ma tante et de ma meilleure amie, sans oublier plusieurs autres personnes qui gravitent plus ou moins loin de mon univers. Des êtres vivants, uniques, qui cherchaient à vivre, à provoquer et surtout à flamboyer à travers la verdure, la pelouse et les (très) plates bandes de notre société.

Pourquoi tous ceux et celles chez qui je perçois une lueur dans le regard semblable à la mienne finissent‑ils par s’enlever la vie? Ils s’effacent à grand spray d’injures toxiques quotidiennes. Peut‑être par déformation professionnelle, j’aime, non, j’adore la différence, ce qui dépasse, ce qui égratigne; j’aime les diamants bruts, les passionnés. Ils m’inspirent et rendent le monde plus beau, plus intense, plus vivant. J’aime la mauvaise herbe.

Pourquoi cette beauté épineuse cherche‑t‑elle à mourir? Comme la mauvaise herbe avons‑nous peur de perdre le contrôle de cette nature fougueuse, forte, fière et si fragile paradoxalement? Aussi différentes soient-elles, n’oublions pas que ces personnes sont des nôtres. Chaque fleur, plante, arbre et herbe a sa place. Peut‑être ne  les planteriez‑vous pas dans votre jardin, mais de grâce, ne les détruisez pas. La mauvaise herbe de certains est curative pour d’autres. Écoutez‑les et laissez‑les s’épanouir. La vie et la fougue semblent avoir atteint ses limites.

Eva Staire



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