Le petit dollar de sable : une histoire de préconception

Et si on jasait un peu de la préconception? Cette période qui précède la grossesse. Ce moment où l’on fait le choix d’enfanter. Pour certains, le désir d’avoir un enfant est très clair; pour d’autres, cette période est remplie de remises en question, de doutes et de réflexions. Il arrive parfois qu’elle ne soit pas consciente puisque la grossesse arrive en surprise. On s’attarde souvent trop peu à cette période, cet espace-temps où les gens se préparent parfois plus physiquement (prendre des vitamines, cesser de fumer, arrêter la consommation d’alcool, etc.) que psychologiquement. J’avais envie de vous partager mon histoire de préconception, car avec ma petite dernière, elle a été particulièrement significative. Si le cœur vous en dit, j’aimerais bien connaître vos histoires en commentaires.

 

Alors voilà, mon plus vieux venait d’avoir trois ans. Mon mari et moi étions presque certains que nous voulions un autre enfant, mais j’hésitais. J’avais peur de ne pas savoir partager mon temps et mon cœur avec l’arrivée d’un autre bébé. Je me demandais si c’était le bon moment, si nous étions prêts. Je sentais, par contre, une grande envie de revivre une grossesse et un accouchement. J’avais envie que mon fils puisse connaître le bonheur de la fratrie, ce lien particulier qui est tantôt agréable, tantôt déplaisant, mais qui nous fait grandir. J’avais envie de recommencer cette aventure avec mon amoureux, de le revoir être père à nouveau, de voir grandir un autre enfant sous nos yeux fatigués, mais admiratifs. Bref, j’étais indécise.

 

Nous étions en vacances aux Îles-de-la-Madeleine. Une partie de la famille de mon mari s’y trouve. Un voyage familial qui me donnait le goût d’agrandir la mienne. Un jour, nous sommes allés à la plage marcher sur le bord de l’eau avec l’espoir de trouver des dollars de sable. La température chaude et calme était idéale pour profiter des îles, mais plutôt défavorable à notre but, puisque les dollars de sable se trouvent plus facilement après les tempêtes et la pluie.

 

Je marchais en silence, les pensées bien occupées par mes réflexions. J’ai respiré profondément et j’ai parlé à mon enfant futur, celui que je désirais. Je lui ai dit intérieurement : « On fait un marché : si je trouve un dollar de sable, ce sera ma confirmation que c’est le bon moment ». C’est un peu étrange, limite ésotérique, mais c’était mon inspiration du moment.

 

Après un bon quarante‑cinq minutes de marche, aucun dollar de sable ni pour moi ni pour ceux qui m’accompagnaient. J’étais déçue et je rationalisais tout ça en me disant que c’était un peu bête comme façon de décider de faire un enfant ou non. Nous étions sur le point de partir quand, à mes pieds, j’ai vu le plus petit mini dollar de sable que j’avais vu de ma vie. Quand je l’ai vu, j’ai souri en regardant le ciel, le cœur rempli d’excitation. J’avais l’impression que mon bébé me donnait le OK, qu’une petite âme m’avait fait un clin d’œil. J’avais trouvé un petit dollar de sable, magnifiquement parfait, tout petit et fragile… tout comme le petit bébé qui a grandi dans mon ventre le mois suivant.

 

 

Roxane Larocque



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