Archives mars 2019

IGA au service des végétariens (et de ceux qui veulent manger moins de viande)

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Il y a quelques mois, Hayden a eu la chance de partir en Europe pour voir son oncle jouer au hockey. Ç’a été vraiment une expérience incroyable pour lui. Il a visité des villes à couper le souffle, il a rencontré de nouvelles personnes, s’est fait des amis et… a encore plus réalisé à quel point son oncle l’impressionnait.

Olivier, l’oncle de Hayden, est un gars super travaillant, avec une éthique de travail parfaite. Déjà là, Hayden était impressionné de le voir aller. À son retour à la maison, il m’a dit : « T’sais maman, j’aimerais ça être aussi travaillant qu’Olivier et tu sais quoi? Olivier et sa blonde sont végétariens, et ils sont plus en forme que tous ceux que je connais. Est‑ce que tu penses que je pourrais essayer, moi aussi? »

Sur le coup, je me suis dit que c’était une belle expérience pour lui et j’ai accepté automatiquement. C’est quand est venu le moment de faire ses menus à lui que j’ai réalisé que ça allait être pas mal plus complexe que je ne le pensais.

La vérité, c’est que je ne suis pas végétarienne et je ne ressens pas le besoin d’adopter ce style de vie. Il faut dire que je ne suis pas non plus une grande carnivore, alors je me sens un peu moins coupable quand mes amis végétariens m’expliquent pourquoi ils ont décidé de couper la viande.

Tout ça pour dire qu’après réflexion, je me suis demandé ce que j’allais bien pouvoir lui faire comme repas. Soyons francs, de la salade et des noix trois par jours, ce n’est pas ça qui va aider mon grand bonhomme en pleine croissance.

J’ai donc pris la direction du IGA près de chez moi, en espérant que quelqu’un pourrait m’aider.

Premier constat, directement en entrant dans le IGA, j’ai trouvé un comptoir rempli de produits végétariens. Saviez-vous qu’il en existait autant? J’avais déjà vu quelques produits en petite quantité dans d’autres supermarchés, mais là, c’était le paradis des végétariens! Haha!

Je pense vraiment que c’est à ce moment‑là que j’ai recommencé à respirer. Quand j’ai réalisé qu’au fond, il fallait seulement que je trouve un bon endroit où ils vendent des produits adéquats pour quelqu’un qui ne veut pas manger de viande sans manquer de nutriments.

Ce soir‑là, j’ai fait un ragoût dans lequel on retrouve en temps normal du bœuf haché et je l’ai remplacé par la « viande » végétale. À la surprise générale, toute la famille a aimé le plat… même Anna! Ma meilleure amie est venue à la maison, et sa fille a redemandé deux portions, vous imaginez! C’est donc dire qu’il est possible de faire les mêmes recettes ou presque, mais de remplacer la viande par des alternatives végétales qu’on retrouve chez IGA.

 

 

Autre point que j’ai aimé en faisant mon épicerie : la diversité des noix. Là, j’en entends déjà me dire : « C’est quoi le rapport des noix?! » Haha! Les noix sont une excellente source de protéines végétales. Par exemple, une portion de 23 amandes entières contient 6 g de protéines et donne une sensation de satiété. Donc, avoir un vaste de choix de noix à un seul endroit, ça aide à ne pas se tanner de toujours manger la même mausus de variété, semaine après semaine. Haha!

Pour vrai, je pourrais vous parler pendant des heures de mes découvertes au supermarché parce que le commis connaissait vraiment son affaire. Je vais terminer avec deux produits qui m’ont surprise par leur apport en protéines.

  • Le yogourt SKYR de Sherpherd Gourmet, qui contient 20 g de protéines pour 3/4 de tasse (0 % de matières grasses)

  

 

  • Les pains plats ProteinUP, qui sont super bons et qui contiennent 12 g de protéines et 7 g de glucides.

Ahhh! Et je ne peux pas terminer mon texte sans vous parler des nouveaux produits Arctic Gardens VÉG-É PROTÉINES. Ce sont des repas déjà tout faits et qui sont congelés dans un sac. On met le sac au micro-ondes et tadam! C’est prêt! Personnellement, je me nourrirais trois fois par jour avec le ORZO ET POIS CHICHES VERTS. Vous ne comprenez même pas à quel point c’est bon!

Tout ça pour dire que, si comme fiston, vous avez envie de diminuer votre consommation de viande tout en gardant votre énergie… dirigez-vous chez IGA! C’est assez fou tout ce qu’on peut y retrouver. Et bien sûr, la qualité est toujours impeccable!

Ils marchent pour leur avenir

Le 15 mars aura lieu un mouvement mondial, soutenu et initié par no

Le 15 mars aura lieu un mouvement mondial, soutenu et initié par nos enfants. Au nom de l’environnement et de leur propre survie, ils ont décidé de crier haut et fort dans les rues du monde entier. Il est temps de les écouter!

Ils ne sont pas dupes, ils comprennent trop bien l’enjeu planétaire qui se joue devant leurs yeux. Ils ont été élevés avec le discours sur le réchauffement climatique, sur les animaux en voie de disparition, sur la pollution et les catastrophes naturelles. Et qu’avons-nous fait? Rien, alors ils prennent les devants.

Ils sont conscients des enjeux. Pour eux, ce n’est pas seulement une journée pour ne pas aller à l’école, c’est une véritable grève qui prend de l’ampleur partout dans le monde. Est-ce leur rôle de tirer la sonnette d’alarme? Est-ce leur rôle de manquer l’école? N’ont-ils pas mieux à faire, nos enfants? Juste être enfant, et profiter de la vie… non, car nous n’avons pas su les protéger, leur promettre un avenir décent. Ils doivent manquer l’école pour espérer avoir une planète, un endroit où vivre, où survivre. Ils envoient le message que l’école ne servira à rien s’il n’y a plus d’humains pour y aller.

Le 15 mars, la jeunesse appelle, non seulement les enfants et les étudiants, mais aussi les parents, les grands-parents, les travailleurs à se joindre à eux. Ils nous renvoient un message, un message d’espoir, de courage, de détermination, de résilience, mais aussi de peur et d’urgence. Répondons à l’appel de nos jeunes, et je dis « nous » : citoyens, consommateurs, industries et surtout gouvernements.

Je les trouve inspirants, j’en ai des frissons, pas vous? Accompagnons-les, car ils n’ont pas envie de vivre dans l’inaction, ils ont choisi leur camp! Qui a dit qu’ils n’avaient pas de conscience politique, écologique et sociale? Voici que vous vous trompez, chers pessimistes, la relève se met en branle. Ils ont décidé de se battre pour leur futur, par conviction, mais aussi parce qu’ils n’ont pas d’autre choix. Ils sont rendus là, à un point de non-retour à cause des choix et des lois du passé.

En tant que parents, nous voulons tous le meilleur pour nos enfants, alors il est aussi temps de se lever et de marcher avec eux, main dans la main. Que voulons-nous léguer? Quel exemple donnons-nous? Ces jeunes m’inspirent, ces jeunes me donnent envie d’y croire, de croire en un monde meilleur. Ils sont les citoyens de demain, ils seront nos politiciens, nos scientifiques, nos prix Nobel…

Ils se battent pour faire changer les lois, pour mettre en œuvre des projets sociaux, éducatifs et environnementaux. La transition environnementale a commencé, portée par des enfants. Le défi est immense, mais vital ; aidons-les. Je ne pense pas que c’est terminé, ils ont la volonté et j’espère le pouvoir de faire changer les choses. Ils sont cette génération qui dit non au plastique, qui mange bio et qui utilise les transports en commun, qui refuse l’huile de palme, le cuir, la viande… C’est cette génération qui veut faire du bénévolat, qui veut aider son prochain, sauver les baleines, les orangs-outans… Ce sont des enfants de leur époque!

Marchons ensemble le 15 mars, mais aussi tout le reste de l’année. Nos gestes, nos actions et nos choix peuvent faire la différence.

J’ai envie de terminer ce texte par une chanson bien connue et reprendre ces paroles : « On a mis quelqu’un au monde, on devrait peut-être l’écouter… »

Gabie Demers

 

Savoir apprécier les petites choses de la vie

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C’était à la fin de l’année 1995. Les Casques bleus commençaient à se retirer de la Bosnie-Herzégovine, car les troupes de l’Organisation des Nations Unies n’étaient pas capables d’établir un maintien de la paix. L’Organisation du traité de l’Atlantique Nord a donc décidé d’envoyer des troupes. Les troupes de l’OTAN avaient beaucoup plus de marge de manœuvre que les troupes de l’ONU en ce qui concerne les règles d’engagement.

À ce moment, j’étais affecté avec un régiment blindé de la base de Petawawa. Nous étions à la mi-novembre et j’apprenais de mes supérieurs que je serais déployé. Quelle joie dans mon cœur! Moi qui avais 25 ans et qui rêvais de partir en mission à l’étranger pour servir mon pays. C’était un des plus beaux cadeaux qu’on pouvait me faire.

Mais c’était rapide, car nous avions seulement deux semaines d’entraînement et on devait prendre notre congé de Noël. Je ne vous l’ai pas encore mentionné, mais je ne savais pas où je m’en allais. Personne ne pouvait me donner l’information à propos de l’endroit du camp parce que celui‑ci n’avait pas encore été déterminé. On m’avait dit : « Prépare-toi à vivre dans un véhicule blindé pour quelque temps peut-être. »

Le 23 janvier 1996, j’atterrissais à Zagreb en Croatie. Par la suite, on a tous embarqué dans des autobus. Et je me rappelle quand nous sommes passés de la Croatie à la Bosnie, le paysage avait soudainement changé. Plus on avançait sur les routes et pire c’était. Il y avait des maisons entièrement détruites. La plupart avait des trous de balle dans les murs. Celles qui tenaient encore debout n’avaient aucune fenêtre et aucune porte. Les gens demeuraient quand même dans leur maison. Il y avait environ 15 cm de neige au sol. Et là, je me suis dit : Mais qu’est ce que je fais ici? C’était beaucoup plus effroyable que ce qu’on voyait à la télévision. J’étais dedans cette fois au lieu d’être dans mon salon. Mais j’étais toujours fier d’être là et de faire partie des Canadiens qui pourraient faire la différence.

Arrivés au camp à Velika Kladuša, nous avons dû rester là pendant deux semaines parce que notre camp n’était pas prêt. Ce fut la joie lorsque nous sommes arrivés au camp Maple Leaf à Zgon. On savait que ce serait notre maison pour les six prochains mois. Les journées de travail débutaient à 8 h et se terminaient souvent à 23 h ou même plus tard. Tout le monde était très occupé à finaliser le camp et à partir sur la route pour effectuer des patrouilles. Nous avions le strict minimum pour un peu plus de 400 hommes. Une seule télévision, une table de billard, quelques appareils de musculation et trois lignes téléphoniques que nous avons obtenues trois semaines après notre arrivée. À ce moment‑là, les gens n’avaient pas de cellulaire et ne pouvaient pas contacter leur famille au tout début.

L’eau était pompée de la rivière et décontaminée par la suite dans un bassin. Cette eau était utilisée pour les douches. Nous avions de l’eau chaude pendant deux heures pour laver dix hommes à la fois dans une tente. Il était quelquefois impossible de se laver, car l’eau était trop contaminée. N’oubliez pas, nous sommes dans un pays en guerre et dehors, des carcasses se trouvent sur le sol et dans les rivières.

De vraies toilettes pour six mois? Non, oubliez cela. Que des toilettes chimiques pour geler l’hiver et te faire envahir par les mouches l’été ou te faire piquer.

Mais malgré tout cela, nous étions heureux. L’esprit de camaraderie était tellement fort! Même si nous n’avions rien, ce n’était pas grave. On avait des frères d’armes sur qui on pouvait compter. Même si tous les soirs, je devais me coucher sur mon lit de camp avec mon oreiller improvisé (un t-shirt rempli de serviettes). Même si tous les matins, je devais inspecter mes bottes pour vérifier s’il y avait un petit lézard dedans. J’étais heureux de me lever le matin et d’enfiler ma chemise de combat avec le drapeau canadien.

4 juillet 1996, une semaine avant notre retour au pays, un des nôtres perdait la vie dans un accident routier. C’était la première fois que je vivais cela et c’était difficile à vivre. Lors de la cérémonie, le clairon s’est mis à jouer et je me serrais les dents pour ne pas pleurer. Bien voyons! Il n’était pas question que je verse une larme devant les autres…

De retour au pays peu de temps après… même si j’avais aimé l’expérience de ma première mission, j’étais content de rentrer chez moi.

Enfin, le premier soir dans mon lit, je retrouvais le côté douillet qui m’avait manqué les six derniers mois. Et quoi dire de mon oreiller! Jamais je n’aurais pensé qu’un oreiller pouvait être une chose que j’appréciais autant dans la vie. Souvent, on tient tout pour acquis, mais quand on vit dans la misère un peu, on devient capable d’apprécier les petites choses banales de tous les jours. Laissez-moi vous dire que nous sommes très chanceux d’avoir grandi dans notre beau pays.

Ma première mission fut la meilleure des trois missions que j’ai faites à l’étranger. Pourtant, nous n’avions rien côté logistique et la nourriture laissait parfois à désirer. C’était la première fois que des soldats canadiens étaient déployés sans aucune permission de prendre de l’alcool. L’esprit de corps était au maximum et nos supérieurs étaient fantastiques. C’est pour cela que je garde d’excellents souvenirs de cette mission même si le décor extérieur était horrible. Je garde les moments de joie passés avec mes frères d’armes. Je garde aussi une pensée pour les frères d’armes que j’ai perdus.

 

 Carl Audet

Cher message de posting

Tu représentes tout ce qu’un militaire Doit laisser derrière pour progresser dans sa carrièr

Tu représentes tout ce qu’un militaire

Doit laisser derrière pour progresser dans sa carrière.

Traverser un pays.

Bouleverser sa vie.

 

Je te désire tellement

Qu’on pourrait croire que tu es important.

Mais tu n’es que le bout de papier

Qui confirmera où je dois aller.

 

M’ouvriras-tu de nouveaux horizons?

Ou me ramèneras-tu là où il faisait bon?

En fait, toi tu ne sers à rien.

Tu n’es que le barrage sur mon chemin.

 

J’ai hâte de te posséder

Pour enfin t’oublier et pouvoir me préparer.

Parce que tu pourrais être surprenant

Et chambouler tous mes plans.

 

C’est toi qui lèveras le doute

Sur ce que sera ma route.

Tant que je ne t’aurai pas entre les doigts,

Mon destin pourrait prendre une autre voie.

 

Parfois dans la même chaumière,

Certains te craignent, d’autres t’espèrent.

Avec tristesse, nos proches te subissent

Et nos voisins, de tout cœur, te haïssent.

 

Tu annonces les adieux obligatoires,

Déguisés en au revoir.

L’heure de dissimuler ma joie

Devant ceux que je laisserai derrière moi.

 

C’est que mes pieds sont encore ici

Mais mon esprit est déjà parti.

Tout l’hiver, tu m’as fait miroiter

Cette nouvelle aventure qui pourrait m’arriver.

 

Si l’hirondelle annonce le printemps

Pour la famille d’un militaire, le réel porteur de changement,

C’est ce message de posting, redouté ou espéré,

Toujours source d’anxiété, même lorsque désiré.

 

 

Elizabeth Gobeil Tremblay

À toi, mon papa monoparental

Je t’ai rencontré par pur hasard. Tu étais dans une situation se

Je t’ai rencontré par pur hasard. Tu étais dans une situation semblable à la mienne. Une âme un peu perdue, en questionnement, en adaptation. Un moment de ta vie marquant, bouleversant venait de se produire, tout comme pour moi. Nous avons commencé à nous voir, nous parler. J’ai découvert en toi quelque chose d’inattendu, mais en même temps, de tellement espéré.

Nous apprenions à nous connaître tout en vivant respectivement, chacun de son côté, notre déception vis-à-vis notre séparation, notre échec de cette idée parfaite que nous avions d’une famille unie.

Nous nous sommes épaulés, rassurés. Nous avons pleuré ensemble. Nous avons partagé nos peines, nos joies et nos inquiétudes.

Je me suis dit à ce moment-là que rien n’arrive pour rien et que si nous devions seulement être que de passage dans la vie l’un de l’autre, ce passage ne serait que bénéfique pour nous deux.

Mais, ce n’est pas ce qui s’est produit. Nous n’avons pas été que de passage… Nous y sommes encore aujourd’hui. Nous sommes tombés amoureux à une vitesse impressionnante.

Certains diront que la rapidité avec laquelle nous avons foncé à vive allure dans cette relation était trop intense… trop rapide… trop ci… trop cela… Ça t’a blessé, toi qui ne veux tellement pas décevoir les gens autour de toi. À ces personnes, je leur souhaite de rencontrer quelqu’un d’aussi merveilleux que toi. Ainsi, elles me comprendront.

Je me souviens exactement du moment où je me suis avoué que j’étais totalement sous ton charme. Le moment où j’ai compris que tu allais tôt ou tard faire partie de ma vie et de celle de mon enfant.

Tu riais avec ta fille malgré les moments difficiles que tu vivais. Tu l’enlaçais dans tes bras en lui disant à quel point tu l’aimais. C’était beau, c’était rassurant. Peut-être que personne ne te l’a jamais dit, mais ces moments que tu prends pour lui dire à quel point tu l’aimes et qu’elle est importante pour toi auront un impact important dans son futur.

Je te vois agir avec elle comme père et je suis fière de toi. Je sais que ce n’est pas évident pour toi de jouer le rôle du papa monoparental. J’ai vécu tes doutes avec toi, mais crois-moi, ta fille ne manque de rien avec toi. Elle est plus que bien et, malgré que parfois, tu peux te sentir inquiet dans ce rôle de père, tu fais un travail remarquable.

La façon dont tu agis avec elle et avec les gens qui t’entourent me fascine. Ta sensibilité, ton écoute, ton respect, ta douceur… ces qualités ne font qu’augmenter la gratitude que j’ai envers la vie, d’avoir mis un homme aussi admirable sur mon chemin.

Nous avons vécu des émotions indescriptibles ensemble depuis notre rencontre. Nous avons eu des doutes, des émotions à la tonne, des frustrations.

Je peux dire que de nous voir ensemble aujourd’hui me rend fière. On ne s’est pas laissé impressionner. On y a cru.

Je te remercie d’être toujours là, à mes côtés.

Je t’admire d’être un aussi bon ami pour ma fille.

Je t’acclame d’avoir accepté que le père de ma fille et moi soyons amis et en bons termes pour notre fille. Ce n’est pas tout le monde qui aurait la capacité de vivre avec cette chimie entre « ex ».

Je te dis de rester qui tu es même si parfois, ton insécurité crée des doutes sur ta façon d’être et d’agir.

Crois-moi, tu es tout simplement unique.

Et je souhaite que chaque père monoparental aussi merveilleux que toi, malgré les inquiétudes et les doutes, continue de croire qu’il est capable de faire briller les yeux de son enfant, et ce, chaque jour.

Isabelle Nadeau

 

Ah! Les jeunes et leurs écouteurs!

Nous ne voyons que des adolescents avec divers types d’écouteurs

Nous ne voyons que des adolescents avec divers types d’écouteurs collés aux oreilles, ignorant le monde extérieur. Cela peut paraître impoli (évidemment, ça l’est si quelqu’un nous parle), antisocial, une autre folie de la nouvelle génération ou bien une étrange dépendance à la musique. Mais ceux qui profitent de leur trajet solitaire en bus ou à la marche pour remplir leurs oreilles de musique ont simplement compris les bénéfices de la musique.

La musique aide à finalement appuyer sur le bouton off de notre cerveau et à se perdre dans l’univers de la chanson que l’on écoute. Cela aide énormément à relaxer et à évacuer le stress. Quand on a besoin d’échapper au monde pendant quelques minutes, se perdre dans un univers musical aide toujours. Chanter ou jouer d’un instrument aide beaucoup de gens, mais comme ce n’est pas tout le monde qui sait chanter ou jouer d’un instrument, écouter de la musique déjà faite par quelqu’un de talentueux est très pratique.

La musique et les artistes musicaux que l’on écoute peuvent aussi aider à s’exprimer et à se trouver un modèle. Indirectement, la musique aide aussi à se faire des amis ! Aimer le même artiste musical que quelqu’un est un point commun et un sujet de conversation pour établir un lien avec quelqu’un.

Certaines personnes choisissent la musique qu’elles écoutent selon le rythme, d’autres focalisent sur les paroles ou encore choisissent en fonction de l’artiste ou du genre musical. Peu importe nos préférences musicales, la musique nous aide tous à aller mieux. Soutenir des artistes qui travaillent fort pour partager leur talent et leur passion en achetant leur musique et en l’écoutant est toujours une bonne chose !

Bref, la prochaine fois que vous verrez quelqu’un dans le bus avec des écouteurs sur les oreilles ou même qui danse au son d’une musique dans la rue et que vous avez envie de le juger, dites-vous que ce n’est qu’un moyen de se sentir bien et que nous avons tous besoin de mettre notre cerveau à off.

 

Alexane Bellemare

J’ai sauvé mes filles de l’autodigestion

Je m’en souviens comme si c’était hier. J’ai d’ailleurs con

Je m’en souviens comme si c’était hier. J’ai d’ailleurs conservé l’article qui est paru dans le journal le lendemain.

Pour sauver ses filles de l’autodigestion, il invente le hot-durger

La Gazette de l’Outaouais — 10 juillet 2014

Un père de famille gatinois a eu toute une frousse jeudi en fin d’après-midi, alors que lui‑même et ses deux filles étaient sur le chemin du retour à la maison. Ils accusaient un retard d’environ une demi-heure en raison du mausus de trafic. Avant même d’être arrivées à destination, l’aînée et sa sœur cadette, âgées respectivement de dix et sept ans, se sont mises à gémir et à se plaindre de fortes douleurs abdominales tellement elles avaient faim. Les membres de la petite famille étaient à peine descendus du véhicule familial à leur arrivée au domicile. Leur père a aussitôt tendu l’oreille près du ventre de ses filles adorées : il a tout de suite su qu’il fallait agir vite.

– Ça faisait un drôle de bruit, comme un gargouillement monstrueux. Je savais que mes filles étaient sur le point de s’autodigérer. Je n’avais pas le temps de préparer un repas normal. Il fallait qu’elles mangent vite. Chaque minute comptait, dit Martin Dugas, le père, encore sous le choc de cette mésaventure.

– Même Fred, mon golden retriever, a senti que quelque chose n’allait pas ; il est parti se cacher dans le fond du garage, a-t-il ajouté.

C’est alors que le héros paternel s’est garroché dans la cuisine, a trouvé un paquet de saucisses à hot dog surgelées dans le congélateur, des pains à hamburgers sur le comptoir ainsi que quelques crudités dans le frigo.

– L’idée m’est venue comme par magie. J’ai vu l’image du repas que je devais préparer dans ma tête. C’était un moment de pure clarté mentale, ajoute l’homme à la barbichette toujours bien taillée.

En moins de cinq minutes (juste le temps de faire bouillir les saucisses!), ce père de famille a révolutionné l’univers gastronomique en inventant le hot-durger, un hybride entre le hamburger et le hot dog : deux saucisses à hot dog, chacune coupée en deux, placées côte à côte entre deux pains à hamburger. That’s it.

Ses filles se sont ruées sur leurs hot-durgers, ketchup seulement, et après avoir manifesté leur joie pour le menu original, elles les ont dévorés sur-le-champ.

L’exploit a monopolisé la twittosphère pendant toute la soirée. Lors d’un entretien téléphonique avec monsieur Dugas (après qu’il s’est remis de ses émotions), il nous a confié qu’il comptait enregistrer une marque de commerce pour son nouveau repas.

Martin Dugas

Bye mon pote…

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Je n’ai jamais vraiment aimé les chiens. Je ne les ai jamais vraiment détestés non plus. Quand on a acheté notre maison mon conjoint et moi, on avait envie d’en accueillir un. On s’était dit qu’on allait se donner quelques mois et qu’au printemps, on allait commencer nos recherches pour trouver le chien parfait pour nous.

Tu es arrivé dans ma vie comme un cheveu sur la soupe. La première fois qu’on s’est vus toi et moi, ça a été un coup de foudre. C’est comme si on avait su tous les deux qu’on avait besoin l’un de l’autre. On se comprenait, et ce, dès la première seconde. C’était un samedi après-midi du mois d’août, il y a dix ans, que notre histoire a commencé.

Quand tu es arrivé à la maison, tu traînais une première année de vie difficile. Ton ancienne famille t’avait négligé et violenté. Il a fallu gagner ta confiance et te convaincre par nos interventions et nos caresses que ce que tu avais connu, c’était terminé.

Pendant six ans, tu as été notre seul et unique bébé. Tu nous accompagnais partout, on marchait des kilomètres et des kilomètres tous les jours toi et moi, je te racontais mes journées, je te faisais part de mes inquiétudes. Tu m’écoutais attentivement et tu me regardais avec tes grands yeux bruns. Si tu avais pu parler, je suis certaine que tu m’aurais dit que tu comprenais et que tout finirait par passer, que ce que je ferais serait pour le mieux. Tu étais toujours trop content de nous voir lorsqu’on arrivait ; on sentait qu’on était importants pour toi et tu l’étais tout autant pour nous.

Il y a cinq ans, une petite demoiselle est entrée dans nos vies. Tu nous as boudés et ignorés un certain temps. Tu nous en voulais de ne plus t’accorder toute notre attention. Rapidement, tu as réalisé que tu pouvais avoir beaucoup de plaisir à jouer avec elle, mais surtout, qu’une troisième personne te ferait des câlins. Tu veillais sur nous trois maintenant. On marchait encore des kilomètres et des kilomètres, cette petite demoiselle, toi et moi. Elle était devenue ton alliée et toi, son grand frère.

Il y a deux ans, deux petites demoiselles sont arrivées en même temps dans nos vies. Tu n’as pas boudé et tu ne nous as pas ignorés. Tu savais que tout le monde s’habituerait à ce gros changement, même toi. Chacun de nous allait trouver sa place. Pendant que nos trois demoiselles grandissaient, toi tu vieillissais et tu blanchissais. Le temps t’usait sans qu’on s’en aperçoive. On savait que tu n’étais pas éternel, malheureusement. Mais on n’est jamais prêt à laisser partir ceux qu’on aime.

Aujourd’hui, ce moment est arrivé. Il pleut dehors, dans ma tête et dans mon cœur. En l’espace de douze heures, ta vie a basculé. Et par la bande, la nôtre aussi. Ton corps ne suit plus, ta tête non plus. Si on a fait en sorte que tu ne souffres plus, c’est parce qu’on t’aime. De tout notre cœur. Tu es parti, doucement, sans t’en rendre compte. Du moins, c’est ce que j’espère.

Il y a dix ans, ce samedi‑là du mois d’août, jamais je n’aurais pu m’imaginer à quel point tu occuperais une place importante dans ma vie et que ce serait aussi difficile de te laisser partir. Ça prend beaucoup d’amour pour y arriver. Merci pour cette belle histoire qui aura duré dix ans. Dix années trop vite passées. Bye mon pote…

 

Amélie xxx

 

Moi : Mère porteuse

Il arrive régulièrement qu’on me pose des questions au sujet de

Il arrive régulièrement qu’on me pose des questions au sujet de mon expérience de mère porteuse. Les gens sont parfois méfiants, souvent intrigués, pratiquement toujours curieux. Pour la majorité d’entre eux, c’est une belle histoire de générosité. Mais certains froncent les sourcils en croyant encore, à tort, que le processus est illégal*, alors que d’autres n’ont en tête qu’un scénario déchirant où une mère en larmes abandonne son enfant à la naissance. Aujourd’hui, c’est mon cœur de cigogne qui aimerait vous partager un petit bout de mon vécu, en toute transparence. Parce que les tabous entourant la gestation pour autrui sont encore bien présents et, surtout, parce que les belles histoires méritent d’être racontées…

En 2015, j’ai fait le choix de devenir mère porteuse pour un couple d’amis. Il existait entre nous un fort lien de confiance et beaucoup de respect. Évidemment, je ne savais pas avec précision ce qui m’attendait. J’avais posé des questions et obtenu des réponses, dans la limite de ce qui pouvait être souhaité, prévu ou planifié. Il restait quand même une bonne part d’inconnu, sur laquelle je n’avais aucun contrôle. Comme pour toutes les grossesses, il y avait des risques. Comme pour n’importe quelle fécondation in vitro et n’importe quel transfert d’embryon aussi d’ailleurs. Mais j’étais préparée. Prête. Dans mon cœur, dans ma tête, dans mon corps. J’avais bien réfléchi — longtemps — j’avais même eu à rencontrer une psychologue. Je voulais que tout soit clair dans mon esprit, parce que c’était bien le seul endroit où je pouvais avoir un minimum de contrôle. J’avais bien fait mes devoirs.

Quand le premier essai s’est avéré une réussite, j’étais vraiment heureuse et excitée. C’était un rêve qui devenait réalité. Un rêve que je partageais, auquel je prenais part, mais qui était surtout celui d’un couple qui désirait un enfant. Les mois ont filé, mon ventre a grossi, plein d’une nouvelle vie. Une vie que je savais fragile, que je me suis surprise à craindre de perdre sans raison, parce que lorsqu’on porte le trésor d’un autre, on dirait qu’il est encore plus précieux. Parce que j’avais presque dix ans de plus qu’à ma première grossesse, et qu’avec le temps, on perd un peu d’innocence et de naïveté. Puisque je suis d’un naturel optimiste, j’ai quand même vécu cette grossesse dans la joie, dans l’espoir.

Avec l’accouchement a pris fin la grossesse. Et avec la naissance de ce petit être, si ardemment désiré, a pris fin notre histoire. Je l’ai racontée souvent, mais on a rarement cru que je disais vrai. Dans la tête de bien des gens, il y avait l’idée que je « donnais mon enfant » et que cette séparation devait être douloureuse, voire déchirante. Rien ne pouvait être plus loin de la réalité…

Il faut comprendre que mon cœur de cigogne n’est pas tout à fait le même que mon cœur de maman. Bien sûr, j’ai accueilli cette vie avec tendresse et amour. J’ai pris toutes les précautions nécessaires pendant la grossesse, j’ai respecté mes engagements à la lettre. J’ai flatté mon ventre et j’ai parlé à ce bébé comme je l’avais fait avec mes propres enfants. J’ai tissé des liens invisibles et partagé mon corps avec cet enfant à venir, mais pendant tout ce temps, j’étais pleinement consciente qu’il n’était pas le mien. Et c’était parfait ainsi.

Au moment de la naissance, cet être que j’avais porté pendant neuf mois arrivait enfin à destination et pouvait rencontrer sa mère, son père. Mon rôle à moi consistait à aider cette famille à devenir, pas à en faire partie. En aucun cas, je n’ai considéré cet enfant comme le mien : je n’ai donc pas eu l’impression de le « donner ».

Pour être honnête, j’ai immédiatement fait une nette distinction entre le bébé vigoureux qu’on a posé sur moi et celui qui donnait des coups de pied dans mon ventre quelques heures plus tôt. La grossesse, c’était le prologue et je jouais un rôle important. Mais la vraie histoire commençait au chapitre 1, après l’accouchement, dans les bras de papa et maman. Je suis reconnaissante d’avoir eu le privilège, d’être témoin d’instants magiques et d’émotions fortes et d’y prendre part. Mais je peux vous assurer que mon cœur de cigogne n’a jamais eu le moindre pincement lorsque, débordante de fierté, de soulagement et du sentiment du devoir accompli, j’ai pris dans mes bras cette petite fille pour lui souhaiter une vie pleine et belle avec ses parents.

Et mon cœur de cigogne ne saignera pas non plus lorsque, dans quelques mois, je mettrai au monde son petit frère ou sa petite sœur…

* « Même si ce n’est pas un crime de faire porter un enfant par une mère porteuse, la payer pour ses services est une infraction, tout comme il est interdit de demander ce service à une personne de moins de 21 ans. En outre, la loi prévoit que l’entente conclue avec une mère porteuse n’a aucune valeur au Québec. » https://www.educaloi.qc.ca/capsules/la-procreation-assistee

Marie-Hélène Marleau

M. François Legault, j’ai mal à ma profession d’éducatrice par votre faute

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M. Legault. (En temps normal, je me serais adressée au premier ministre en vous. Je n’ai pas l’habitude d’une telle familiarité avec les gens que je ne connais pas, surtout vu votre statut. Permettez-moi donc, M. Legault, cette simple familiarité entre nous. Comme je vous ai entendu discriminer ma profession sans même me connaître, ni entendre mon point de vue ni l’opinion de celles qui œuvrent auprès de la petite enfance, et ce, avec un ton plutôt condescendant envers notre métier, je ne peux faire autrement que d’utiliser le même ton.)

Par vos propos tenus à l’Assemblée nationale, vous nous avez discréditées, mes collègues éducatrices et moi, aux yeux de la population. Par votre adresse, vous nous avez reléguées à un rôle de second plan. Comme s’il y avait des secondes places pour ceux qui accompagnent les enfants. Les enfants sont notre priorité. Permettez-moi de vous ramener à ma réalité, notre réalité à nous, les « techniciennes » en petite enfance. Que dis je, nous, les « professionnelles » de la petite enfance, car j’ai envers mon métier un immense respect et la conviction que nous offrons des services de qualité. Les enfants ne méritent rien de moins. Ils méritent mieux, ce que vous ne semblez pas voir ni vouloir entendre.

Le 14 février dernier, vous vous êtes permis de sous-entendre et de faire miroiter aux Québécois l’idée suivante : « Vous avez le choix entre une garderie avec deux tiers d’employés qui sont des techniciens de garde, ou une maternelle 4 ans avec des enseignants et toute une équipe de spécialistes de l’école primaire ». Comme si cette comparaison donnait la définition de ce qu’il y a de mieux pour nos enfants.

Votre façon de nous rabaisser et de juger notre professionnalisme a été un coup aussi douloureux que si vous nous aviez appelées des « gardiennes ». Des années d’efforts à valoriser notre profession. Des années que vous avez balayées du revers de la main en quelques instants. Des années que vous avez diminuées par vos simples paroles non réfléchies.

Je sais bien que notre manque de ressources en petite enfance nous vient d’un ancien gouvernement. Mais les propos énoncés viennent de vous. Ils dénigrent et indignent des femmes qui travaillent du mieux qu’elles peuvent, avec ce qu’elles ont. Vous faites de vos « ressources offertes » dans les écoles votre cheval de bataille.

Les ressources offertes, comme vous dites, DOIVENT RESTER cette unique bataille. Mais il faudrait que cette lutte ne s’invite pas qu’au niveau scolaire. Pour donner du pouvoir à votre cause, vous avez cru bon de soumettre à la population DEUX CHOIX : un excellent et un moins bon. C’est ce que les gens retiennent. Malheureusement, le message transmis nous donne aussi l’impression que faire des études universitaires, c’est EXCELLENT. Faire une technique, c’est moins bon. C’est acceptable, passable. Vous avez cru bon d’établir une clôture entre deux mondes qui devraient, bien au contraire, s’allier. Vous priorisez ce que vous croyez être le mieux au détriment de l’autre option. Vous restez fermé face à nos paroles en supposant que nos propos ne nous servent que d’excuses. Comme si nous manquions d’ambitions, d’aspirations et d’idéaux. C’est vous qui coupez nos rêves à force de vouloir créer ce qu’il y a de mieux : soutenir les enfants, accompagner les parents.

Vous êtes littéralement « obsédé » par votre projet, comme si l’état d’urgence était d’avoir des classes pour accueillir votre idéal. Je ne suis pas contre l’idée de pouvoir mieux cibler les enfants qui auront besoin de soutien avant leur entrée dans le grand monde scolaire. Comme vous êtes au pouvoir actuellement et que vous ne faites que ce qui vous chante pour y remédier, j’en conclus que vous faites partie de cette équation qui soustrait les ressources que nous avons perdues. Vous êtes, dorénavant, responsable de ne pas faire en sorte que nous ne puissions redonner aux enfants ce que nous avons dû leur soustraire.

Je ne suis pas contre l’idée d’établir un suivi pour que le dossier de l’enfant soit transféré vers le milieu scolaire. L’idée d’établir un suivi n’est toutefois pas une nouveauté. Peut-être pas au goût de VOTRE jour, mais il existe déjà, en CPE, en garderies, en milieux familiaux. Vous semblez incapable de reconnaître ce sur quoi nous avons si longuement travaillé pour accueillir toujours mieux la petite enfance. Vous préférez vous attribuer tous les mérites. Cela nous confirme que vous connaissez peu notre profession, que vous connaissez peu le réseau de la petite enfance. Vous n’êtes pas le premier à vouloir un pont entre les 0-4 ans et l’école. C’est notre travail à nous de guider les enfants et de les amener à devenir des êtres responsables et plus autonomes. Il s’agit d’une obsession qui vous empêche de voir l’ensemble de la situation, l’ensemble du système de la petite enfance et du système scolaire. Votre cheval de bataille a vraiment des œillères.

Pour exercer ma profession, je n’ai effectivement pas de diplôme universitaire puisque je n’ai pas trouvé de doctorat en patience ni en bienveillance. Il n’y a aucune université qui offre le baccalauréat du don de soi. Nous sommes des professionnelles de terrain. Dès les débuts de notre formation, nous avons été plongées dans la pratique. C’est ça, une technique. Embarquer dans des souliers dès le début de notre démarche, de notre cheminement scolaire, sans jamais les quitter. Acquérir toute l’expérience en sautant dedans à pieds joints, corps et âme.

Ces enfants avec qui nous passons du temps de qualité, on finit tellement par les ressentir! On vibre au même diapason qu’eux. On les devine, vous n’avez pas idée. Est ce que cela prend vraiment un diplôme universitaire pour exceller dans notre rôle? Je vous confirme que non. Est ce que cela nous discrédite envers notre profession? Je vous confirme que vous l’avez fait. En plus de 20 ans, j’ai cumulé des perfectionnements, des formations et de l’expérience qu’aucun cours universitaire n’aurait pu m’enseigner.

Nous, les professionnelles en petite enfance, avons goûté à ces multiples coupes budgétaires nous obligeant à rajouter des tâches à notre tâche d’éducatrice. À faire des pirouettes pour offrir encore et toujours la même qualité de service aux enfants et pour répondre aux attentes des parents. Car c’est ce qu’ils méritent. Car c’est notre mandat, nos objectifs de carrière.

Comme bien des Québécois, j’ai fait mon devoir de citoyenne lors des dernières élections. J’ai voté pour un changement. J’ai voté pour être entendue. Vous m’avez laissé croire qu’avec vous, cela serait différent. Vous m’avez laissé croire que vous étiez des nôtres, si près de la population. Cette population que l’on n’écoute que très rarement.

Vous sembliez être l’HOMME de toutes les situations. On vous a donné les rênes en votant pour vous. Mais vous devez maintenant savoir guider votre cheval de bataille dans la bonne direction!

Pour redorer votre titre de premier ministre à l’égard de toute une population féminine (sortez votre calculatrice, vous verrez que nous sommes des milliers), je vous invite donc à vous rétracter. Et pourquoi ne pas vous intéresser à notre profession? Voir de quelle façon les coupures nous ont touchées. Voir combien nous sommes professionnelles. Voir combien notre technique rime avec professionnalisme. Voir combien nous méritons votre reconnaissance.

Et vous, éducatrices qui valent mille fois plus que le simple titre de « techniciennes », avez-vous eu le plaisir de rencontrer de petits êtres pas plus hauts que trois pommes, plus jeunes que 4 ans avec qui une aide spécialisée aurait été d’un grand réconfort pour les accompagner ou pour soutenir leurs parents? Je suis curieuse de lire vos récits, de connaître vos expériences. #EducatriceEtFiereDeLEtre

 

Mylène Groleau

Je me sens triste parfois

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Oui, parfois, je me sens triste. Triste de ne pas pouvoir jouer avec mes enfants comme le font d’autres papas. Parce que j’ai des blessures physiques aux jambes et au dos, je n’ai pas la capacité de faire ce qu’un homme de mon âge devrait être capable de faire.

Je me rappelle quand ils étaient plus petits et qu’ils me demandaient de les prendre. Parfois, je devais leur dire que papa ne pouvait pas. D’autres fois, à un spectacle, lorsqu’ils voyaient d’autres enfants sur les épaules de leur père, ils voulaient faire la même chose. J’ai souvent préféré souffrir, juste pour faire plaisir à mes enfants. Ça peut être très difficile pour un jeune enfant de comprendre que son papa est blessé physiquement et intérieurement. Ma plus vieille était très jeune quand j’ai été libéré des Forces armées canadiennes. Mon deuxième se faisait bercer dans le ventre bien chaud de maman.

Oui, je me sens triste, aussi, de ne pas pouvoir faire tout ce que j’aimais faire avant. J’aimais courir et faire des poids et haltères. J’aimais aussi travailler sur ma maison et faire des rénovations. Maintenant, je dois engager du personnel pour le faire. L’armée a usé mon corps et il ne répond plus à la demande.

Parfois, je me sens triste de ne pas pouvoir accompagner ma femme partout où elle va. Souvent, soit je l’attends dans l’auto, soit je reste à la maison. À la maison, ça va beaucoup mieux depuis que je prends ma médication. Le travail d’équipe va très bien entre ma femme et moi. Quand il est question de sortir ensemble ou de faire des activités familiales, je me sens comme handicapé. En public, c’est la détresse et c’est incontrôlable. J’ai des symptômes graves qui me font souffrir terriblement.

Oui, je suis triste et j’aimerais tellement être comme tout le monde. Mais savez-vous quoi? Je me dis que mes enfants sont chanceux de m’avoir encore en vie. Je suis un bon exemple pour eux : ne pas baisser les bras et me battre. C’est ce que je vais faire. Ils auront besoin de moi. Pour ma femme, je crois que je suis un exemple de combattant et qu’elle apprécie beaucoup mes efforts quotidiens. Chaque jour, je me dis que ça ira de mieux en mieux.

Ma vie a été remplie d’obstacles et je n’ai jamais lâché. Je ne compte pas lâcher cette fois‑ci non plus. Je combats encore.

 

Carl Audet